MyLuluBike, le vélo pliant qui sait rentrer sa roue arrière
Pas comme les autres, le MyLuluBike est un vélo pliant à roues de 20″ qui a trouvé une astuce pour proposer un mode de pliage intermédiaire rapide et pratique.
Ce qui est bien avec les salons, c’est que l’on peut y faire des découvertes inattendues. Ce fut le cas lorsque nous sommes tombés nez à nez avec le vélo pliant MyLuluBike sur le festival Vélo in Paris 2024. Un vélo pliant dont le placement de la roue arrière nous étonne, très rapprochée du pédalier.
On jette un regard au modèle d’à côté, à l’empattement beaucoup plus normal. C’est alors que surgit Guillaume Lurois, son inventeur. « J’ai pas besoin de tout replier et je prends beaucoup moins de place dans les transports », nous glisse, malicieux, cet habitant de l’Oise qui a créé le vélo dont il avait besoin.
Un mode de pliage intermédiaire très pratique
La conversation s’engage et on découvre avec beaucoup d’intérêt cet étonnant vélo pliant aux roues de 20″, dont la roue arrière peut coulisser au niveau des bases arrières pour se rapprocher du centre du vélo et ainsi réduire son encombrement.
« Une fois qu’on est là, il suffit de dégoupiller le cadre et le replier en deux. On ne prend plus beaucoup de place, ça facilite largement les déplacements multimodaux même quand il y a du monde dans le TER ou le RER, et ce mode de pliage suffit dans 80% des situations », explique le fondateur de MyLuluBike.
Bien sûr, dans le cas où l’on a besoin de transporter/ranger le vélo en occupant un minimum d’espace (pour le caser dans le TGV ou le coffre d’une voiture, par exemple), il est possible de terminer le pliage en abaissant la direction, en retirant les poignées, en repliant les pédales et en rentrant la tige de selle. Au plus compact, le MyLuluBike ne mesure plus que 74 x 54 x 35 cm « au pied à coulisse », s’amuse le créateur.
A noter, c’est important, que le vélo roule et peut être poussé lorsqu’il est dans son mode de pliage intermédiaire, ce qui veut dire que l’on aura à porter ses 14 kg sur le quai de la gare.
Un cadre fabriqué autour de Paris
Soutenu par BpiFrance ou encore La French Tech, le projet s’inscrit dans une démarche locale. Les tubes d’acier chromoly sont français, ils sont soudés vers Chantilly tandis que le cintrage et la découpe laser sont effectués près d’Orléans. « A notre petite échelle, c’est possible de créer un cadre de vélo dans un rayon de 100 km autour de Paris (…) Il n’y a que quelques pièces que j’ai acheté ou fait faire à l’étranger parce que c’était vraiment beaucoup moins cher, comme la charnière du cadre que l’on importe et que l’on soude nous-mêmes », nous explique Guillaume Lurois avec passion.
Il a voulu un vélo simple et efficace, améliorant les recettes de vélos pliants connues que l’on retrouve sur le marché. Guidés par le créateur, il ne nous faut que trois mouvements et moins de 10 secondes pour arriver à l’étape de pliage intermédiaire qui – effectivement – devrait suffire à faciliter la vie des adeptes des déplacements multimodaux.
« Je n’ai pas voulu faire de compromis, j’ai tout de suite voulu que le vélo puisse avoir des garde-boues, des freins à disque, pas mal de vitesses », nous explique celui qui a monté sur ses premiers exemplaires une transmission Sunrace 8 vitesses (11-28, pédalier 48 dents) et s’est arranger pour monter un garde-boue à l’envers à l’arrière afin de ne pas gêner le dispositif qui permet à la roue de coulisser.
« J’aime bien me balader aussi sur les chemins, du coup en 20 » avec des pneus cross de 2 pouces, je passe partout, et ça donne un look BMX au vélo qui plaît bien« , ajoute-t-il. Vrai, les pneus Schwalbe Billy Bonkers Addix à flancs marrons sont totalement dans l’esprit BMX de ce petit vélo qui est – sans surprise – très maniable lorsqu’on l’enfourche.
Une version électrique en préparation ?
Enfin, en repassant sur le stand de MyLuluBike le dernier jour du salon, on remarque la présence d’un modèle électrique du vélo, avec un moteur tout-en-un de chez Annad (on vous reparle de cette entreprise assez rapidement). Intégré à la roue avant et fonctionnant à l’aide d’un simple capteur de pédalage, cette solution permet d’électrifier le vélo très facilement, en lui ajoutant environ 3 kg.
« Je les avais rencontré sur un précédent salon et on avait discuté. Ils m’ont prêté un de leurs moteurs, je l’ai monté après la fermeture hier soir. C’est rigolo, ça marche vraiment pas mal », s’amuse Guillaume Lurois. L’occasion, pour nous, de refaire quelques tours de roues sur son vélo, cette fois-ci avec des accélérations bien vivaces et ce sans forcer.
Sur le salon, ce vélo pliant attire les regards et les interrogations. Le festival Vélo in Paris est fréquenté par des visiteurs de la région qui, pour beaucoup, ne connaissent que trop bien les problématiques d’encombrement et de transports. Le MyLuluBike pourrait être, pour certains, une solution intéressante pour mettre un peu plus de vélo dans leurs vies. Voilà qui donne le sourire.
On quitte Guillaume pour passer au stand suivant, heureux d’avoir pu découvrir ce vélo pliant qui cherche à innover. En souhaitant qu’il trouve son public. Vous pouvez retrouver le vélo sur le site Mylulubike.com.
- Publié le 2 mai 2024