Vélos pliants

Brompton en pertes sur 2024, mais son patron reste optimiste

Géant britannique du vélo pliant, Brompton connaît lui aussi des difficultés liés à la crise traversée par l’industrie du vélo. Si l’avenir s’annonce toujours radieux, il faudra encore faire le dos rond cette année.

Un Brompton Electric P-Line. © Brompton

En bref :

  • Brompton subit, elle aussi, la crise du vélo et enregistre un baisse de ses ventes en volume comme en valeur.
  • Sur son exercice fiscal 2024, l’entreprise publie un résultat négatif avec des pertes après impôts de l’ordre de 1,27 million d’euros.
  • Le patron de Brompton reste optimiste et estime que 2025 ne sera pas forcément meilleure que 2024, mais qu’au-delà les choses vont grandement s’améliorer.

Les fortes turbulences traversées par le secteur du vélo font des dégâts. On ne compte plus le nombre de marques qui en ont fait les frais et n’ont pas eu les reins assez solides pour résister à la chute de la demande. Les temps sont durs également pour les grands acteurs du marché, même s’il s’agit d’entreprises plus résilientes, capables de se restructurer en attendant de jours meilleurs (attendus en 2025, mais surtout en 2026).

On le voit aujourd’hui avec l’entreprise britannique Brompton. Un cas d’analyse assez intéressant puisqu’il s’agit à la fois d’un acteur bien installé, mais aussi un fabricant exclusif de vélos pliants qui – on le sait – ne représente qu’un très modeste segment du marché.

Un exercice tumultueux

Brompton dont on apprend que le chiffre d’affaires s’est encore contracté sur son exercice fiscal 2024 (clos le 31 mars dernier), passant de 129,4 à 122,6 millions de livres (environ 147,7 millions d’euros). Cela représente une baisse des ventes de 5 % en valeur et de 8,2 % en volume (84 899 vélos vendus, contre 91 785 sur l’exercice précédent).

Un contexte dans lequel l’entreprise a perdu toute profitabilité, puisque si elle réalisait un bénéfice net de 10,7 millions de livres (12,8 millions d’euros) sur l’exercice 2023, elle n’a dégagé que 5 550 euros de bénéfices en 2024. Après impôts, Brompton enregistre même une perte nette de 1,05 million de livres (1,27 million d’euros).

Bien évidemment, la direction financière de l’entreprise égraine diverses explications pour tempérer cette mauvaise passe, tandis que la direction générale garde le regard tourné vers un avenir plus radieux, favorable au vélo en général, et au vélo pliant en particulier.

Un avenir favorable au vélo (pliant)

D’abord, Brompton explique une partie de la baisse de la rentabilité par la hausse des dépenses en investissements marketing et en masse salariale. Toutefois, les investissements consentis pour lancer fin 2024 le G Line (testé par nos soins en version musculaire et électrique) ne peuvent servir à expliquer la situation, puisqu’il s’agit de coûts qui pèseront sur l’exercice 2025.

En revanche, la marque assume un virage plus marqué vers les modèles haut de gamme tels que les P Line et autres T Line, qui ont davantage de succès à l’exportation. D’ailleurs, 80 % des ventes de Brompton se font dorénavant à l’étranger. Des ventes qui sont également de plus en plus souvent réalisées par Brompton. En effet, les ventes en direct (que ce soit en boutiques ou en ligne) ont augmenté de 23 %.

Notons que les lignes de recettes ne sont pas détaillées dans le bilan financier simplifié publié par Brompton et, qu’à ce titre, il n’est pas possible de nous faire d’avis sur les premiers résultats du service de location de vélos lancé par l’entreprise en septembre 2023. Nous ne pouvons pas, non plus, savoir quelle part des ventes représentent les modèles électriques.

Interrogé par The Guardian à ce sujet, le patron de Brompton, Will Butler-Adams, reconnaît les secousses qui perturbent le marché du vélo mais estime que 2025 ne sera pas une année pire que 2024, bien qu’il y ait encore des problèmes de surstockage chez les revendeurs.

Il insiste néanmoins sur le fait que les plus grandes villes partout dans le monde font des efforts notables pour encourager les gens à adopter les mobilités actives plutôt que la voiture, ce qui a des effets réels sur la qualité de vie, de l’air et la santé. Des politiques publiques favorables à l’industrie du vélo dans son ensemble.

Sources : The Guardian ; Frandroid ; Brompton

  • Publié le 7 janvier 2025

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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