Le gravel en France, état des lieux d’une pratique en plein essor
La grande enquête de Gravel Passion livre ses résultats et permet d’analyser les tendances du gravel en France. Avec 1650 participants, cette étude révèle les motivations des pratiquants et leurs choix d’équipement.

En bref :
- Le gravel est une pratique cycliste encore jeune et en développement. La plupart des cyclistes recherchent avant tout le contact avec la nature et le plaisir de la découverte.
- Les pratiquants de gravel privilégient des vélos polyvalents, souvent en carbone ou aluminium, avec des pneus de 36 à 40 mm. Shimano domine le marché des transmissions et les roues en carbone restent minoritaires.
- Canyon, Nakamura (Intersport) et Origine Cycles sont les marques qui se distinguent, grâce à des vélos bien équipés à prix compétitifs.
En février dernier, nous vous invitions à répondre à la troisième enquête lancée par nos confrères de Gravelpassion.fr visant à mesurer les grandes tendances de cette discipline en voie de démocratisation. 1650 personnes ont participé et les résultats viennent de tomber. Ils permettent de mieux comprendre les aspirations des pratiquants de gravel en France, ainsi que d’en savoir plus sur leurs équipements. Forcément, ça nous intéresse.
Premier enseignement, le gravel reste une pratique jeune, en développement. Seuls 27 % des répondants pratiquent le gravel depuis plus de 3 ans. Cela reste également une pratique très masculine : seulement 7 % de femmes ayant répondu au sondage.
Garder la forme en profitant de la nature
Concernant les aspirations des pratiquants de gravel, ces cyclistes qui veulent pouvoir continuer à rouler lorsque l’asphalte s’arrête, elles sont très liées à la nature et au plaisir de la découverte. En effet, la quasi-totalité des répondants à l’enquête citent « le contact avec les paysages et les terrains variés » comme l’une des motivations principales de leurs sorties. Plaisir, liberté et nature sont les maîtres mots côté motivations.
Si, forcément, rester en forme est toujours important pour les cyclistes, on constate que seuls 11 % des répondants citent la performance et le chrono comme motivation. Si la compétition est en train de naître et de se développer en gravel, ce n’est clairement pas l’aspiration première des pratiquants qui – en revanche – sont très attirés par le voyage à vélo (bikepacking). 47 % l’ont déjà essayé, 62 % envisagent de le faire cet année.

Ceux qui en ont un le savent bien : le gravel est un vélo à « tout faire ». Pas étonnant donc que près d’un tiers des répondants affirme utiliser son vélo pour le vélotaf en plus de ses balades et autres sorties sportives.
Des gravel que les pratiquants choisissent à 44 % à cadre carbone et 41 % à cadre aluminium. L’acier, qui n’a pas dit son dernier mot et revient peu à peu sur le devant de la scène, s’octroie 9 % des ventes tandis que le titane, plus exclusif, est à 6 %. On l’a dit, la performance n’est le principal objectif que d’une frange des pratiquants de gravel, ce qui explique que les roues en carbone n’équipent que 29 % des vélos des répondants.
On apprend également que sur le marché du gravel, le double plateaux fait de la résistance et que Shimano truste 66 % du marché des transmissions, devant Sram (30 %), malgré une tendance assez favorable à l’américain ces derniers temps. La majorité des pratiquants abordent cette discipline plutôt en All Road que sur une pratique très engagée qui se rapproche du VTT, ce qui explique que 54 % utilisent des pneus de 36 à 40 mm de large et que seuls 4 % vont au-delà de 45 mm.
La percée de Nakamura
Enfin, parmi les marques citées par les 1650 répondants à cette grande étude du gravel en France, trois tirent particulièrement leur épingle du jeu, ce qui n’est pas si étonnant.

La première est Canyon, qui propose une gamme de gravels bien équipés à un prix toujours compétitif grâce à un modèle de distribution en ligne et en direct. La marque a beaucoup investi en communication sur la scène pro et en récupère aussi les fruits auprès de pratiquants moins aguerris mais en quête de vélos performants accessibles.
La seconde est Intersport via sa marque Nakamura, qui a fait très fort sur le segment du gravel, notamment avec ses vélos Allroad 250 (alu) et Allroad Team (carbone). Nous avons pu tester ce dernier modèle il y a quelques mois et avons pu, comme tout le monde, constaté les qualités évidentes de ce vélo proposé à un tarif très compétitif. Sur le rapport équipement / prix, Nakamura a indiscutablement marqué les esprits et les ventes ont suivi.
Enfin, Origine Cycles tire son épingle du jeu grâce à un ancrage marque devenu très fort en France, un configurateur abouti qui permet de concevoir son gravel sur mesure et des prix qui restent mesurés, avec – notamment sur le carbone – désormais trois gammes qui se complètent bien (GTR, GTO et GTS depuis peu).
S’il n’est pas étonnant de voir les américains et leurs vélos haut-de-gamme un peu plus bas dans la représentativité des marques listées dans cette étude, on peut être surpris de voir Decathlon assez bas malgré une offre relativement complète de gravels. Mais l’enseigne n’a pas dit son dernier mot en réorganisant ses marques, abandonnant Triban et Riverside au profit de Van Rysel qui jouit d’une belle aura et récupère le gravel. A voir si les efforts de l’entreprise, sur l’entrée de gamme (comme avec son GRVL AF) mais aussi sur les vélos plus performants, portera ses fruits.
Merci à Hugo Guilbaud, fondateur de Gravel Passion, de nous avoir partagé en avant-première l’intégralité des résultats de cette étude.
- Publié le 8 avril 2025