L’armée de Terre française s’essaye au VTT électrique
La section technique de l’armée de Terre (STAT) a mené une première phase de test pour l’intégration de vélos électriques LMX pour certaines missions.
En bref :
- L’armée de Terre teste l’intégration du vélo électrique dans le cadre de certaines de ses missions.
- C’est le Battle-Lab Terre qui est aux commandes de cette expérimentation.
- L’armée a choisi la marque française de VTTAE speedbikes LMX Bikes.
Au sein de l’armée de Terre, le Battle-Lab Terre (BLT) fait office d’incubateur pour l’intégration de nouvelles technologies dans l’attirail des soldats français. Ce pôle innovation de la Section technique de l’armée de Terre (STAT) a annoncé avoir terminé « une première exploration technico-opérationnelle du concept de mobilité légère électrique à deux roues. »
Comprenez que des expérimentations ont été menées pour intégrer les vélos (et motos) électriques à des opérations spécifiques. Parmi ces dernières, la STAT mentionne : la transmission d’informations, la livraison de matériels ou encore l’infiltration/exfiltration. Des missions pour lesquelles l’agilité, la vitesse et la discrétion des vélos électriques sont des atouts certains.
Des VTTAE français survitaminés
Forcément, nos soldats ne se sont pas tournés vers des vélos de ville. Le BLT a choisi l’entreprise française LMX Bikes, qui produit essentiellement des speedbikes. Des vélos électriques capables d’atteindre 45 km/h grâce à leur assistance.
Le BLT a éprouvé notamment le LMX 56, un modèle tout-terrain et tout suspendu au profil de motocross. Ce VTT électrique s’appuie notamment sur une fourche Fox Racing Shox 38 Float Factory Kashima de 170 mm de débattement et un amortisseur Fox DHX Factory de 160 mm. Le tout est forcément monté sur une configuration mulet avec une roue de 29 pouces à l’avant et de 27,5 pouces à l’arrière. Des pneus Schwalbe Johnny Watts en 2,6 et 2,8 pouces étant au programme.
Il faut au moins ça pour encaisser l’assistance électrique de l’engin. Cette dernière repose sur un moteur central développé par LMX et qui atteint pas moins de 2500 W de puissance en crête pour 175 Nm. Autant dire que ce LMX 56 grimperait presque aux falaises.
Le freinage est confié à Formula et ses Cura 4-e, freins à disque hydrauliques à 4 pistons. La transmission 12 vitesses peut être assurée par un groupe SRAM AXS GX Eagle. Pas sûr que l’armée choisisse cette option sans-fil fonctionnant sur batterie néanmoins.
L’origine française de LMX Bikes est logiquement pour beaucoup dans le fait que l’entreprise ait été choisie par le BLT pour cette phase d’expérimentation. D’autant que l’entreprise sise à Jonage, du côté de Lyon, fabrique et assemble ses cadres, mais également ses moteurs.
Autre atout qui aura su séduire l’armée de Terre, le LMX 56 embarque une batterie de 1000 Wh. Une grosse capacité avec laquelle la marque promet de rouler 30 à 40 km, sans utiliser le pédalage. Car les vélos LMX peuvent être configurés de telle manière qu’ils se comportent comme une moto électrique avec un accélérateur. Ils peuvent également agir comme un speedbike classique requérant le pédalage du cycliste. Une particularité qui pousse LMX à intégrer une transmission par dérailleur en parallèle d’une transmission par courroie.
Une expérimentation encore en cours
Pour le moment, aucune conclusion n’a filtré quant aux tests du BLT. Dans son message posté sur LinkedIn, la STAT affirme que la phase d’essai se poursuit en 2024. Le BLT a également mené des expérimentations sur l’utilisation du LMX 161, motocross électrique légère. Cette dernière est capable d’atteindre 80 km/h et ne nécessite aucun pédalage. Elle n’intègre d’ailleurs pas de pédales.
L’atout de ce modèle réside dans son rapport poids/puissance. Son moteur développe 3100 W (9100 W en crête) pour seulement 45 kg. Le tout est alimenté par une batterie de 2000 Wh.
- Publié le 15 janvier 2024