Vélos ville électriques

Angell : Marc Simoncini accuse SEB de vouloir « minimiser un accident industriel »

Nouvelle passe d’arme entre Angell et SEB. Les deux partenaires continuent à se renvoyer la balle et, cette fois-ci, Marc Simoncini tend à démontrer que le groupe industriel qui a fabriqué le vélo ne pourra pas échapper à ses responsabilités.

© Angell Mobility

En bref :

  • Selon Marc Simoncini, SEB ne peut échapper à sa reponsabilité dans ce qu’il considère comme « un accident industriel ».
  • Angell a réalisé une étude tomographique de cadres de vélos Angell au hasard et aurait trouvé des irrégularités.
  • Angell accuse également SEB de ne pas encore avoir sollicité ses assurances ni déclaré ce sinistre.

Les nouveaux épisodes du feuilleton Angell s’écrivent à toute vitesse. Le 24 janvier, Angell Mobility annonçait sa future mise en liquidation judiciaire, empêtré dans un rappel de ses vélos à assistance électrique de première génération pour un risque de casse de leurs cadres. Une procédure de rappel beaucoup trop onéreuse pour l’entreprise française déjà en difficultés financières, ce qui l’oblige à jeter l’éponge, laissant sur le carreau des milliers de clients.

Rapidement, Marc Simoncini, entrepreneur bien connu et fondateur d’Angell, expliquait avoir demandé à ses avocats de lancer une procédure judiciaire à l’encontre de deux de ses partenaires : le groupe industriel SEB, chargé de la fabrication des vélos, ainsi que le cabinet d’études KickMaker qui l’a conçu. Selon Marc Simoncini, ces deux entreprises ne peuvent échapper à leurs responsabilités dans la déroute des vélos Angell et les faiblesses du cadre du vélo.

Rejet de responsabilités et petites phrases

Selon lui, il est primordial que la justice puisse se prononcer car si SEB et KickMaker sont reconnus en partie responsables de ces déboires, alors les clients lésés des vélos Angell de première génération pourront se retourner contre quelqu’un (ce ne sera a priori pas contre Angell, puisque la société n’existera plus).

SEB n’avait pas manqué de réagir, le groupe disant avoir tout fait pour aider Angell, jusqu’à entrer à son capital à hauteur de 13 millions d’euros. « On a assemblé selon les prescriptions qui nous étaient données. On a appliqué tout ce qui nous a été demandé (…) On déplore qu’il charge ses partenaires comme ça. Dire ‘ce n’est pas moi, ce sont les autres’, c’est dommage. Chacun devrait regarder ses responsabilités » déclarait la porte-parole de SEB.

Une étude tomographique aux résultats intéressants

Ce qui nous amène à la dernière sortie médiatique de Marc Simoncini, cosignée le 30 janvier dernier avec John Mollanger, le directeur général d’Angell. De nouvelles révélations intéressantes car elles évoquent l’examen tomographique des collages des cadres de vélos Angell sélectionnés au hasard.

La tomographie est une technique d’imagerie très utilisée en médecine qui permet de reconstituer et analyser le volume des matériaux. En l’utilisant, Angell dit avoir « établi de possibles irrégularités qui ont convaincu nos conseils de la nécessité d’engager une expertise judiciaire plus approfondie pour en déterminer les origines. »

Pas un problème de « design »

L’entreprise rappelle que le processus de collage des cadres a été défini par KickMaker et opéré par SEB. C’est, selon Angell, le seul processus de fabrication du vélo qui lui a totalement échappé. Et Marc Simoncini de préciser que le design du vélo, mis au cause par beaucoup, n’est pas la source du problème : « Les vélos MINI produits avec les même pièces et le même design semblent, selon le groupe SEB, être collés conformément aux exigences d’Angell. »

Enfin, Angell ajoute que la décision de procéder au rappel des vélos, en responsabilité, a été pris à l’unanimité du Conseil d’administration de l’entreprise, où siège SEB. Et si Angell dit avoir immédiatement déclaré ce sinistre à ses assurances, l’entreprise affirme que « ni le groupe SEB ni la société KickMaker et malgré plusieurs demandes et injonctions n’ont produit, ni leur police d’assurance, ni leur déclaration de sinistre ».

Pour Marc Simoncini, c’est clair et net, SEB tente de mettre en avant l’échec commercial d’Angell Mobility pour « minimiser un accident industriel ».

  • Publié le 3 février 2025

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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