Vélos électriques

Les vélos électriques chinois resteront taxés à leur arrivée en Europe

Des droits de douane spécifiques s’appliquent sur les importations de vélos électriques venus de Chine en Europe. Ce dispositif, qui vise à protéger la filière, est prorogé pour cinq années supplémentaires.

Les vélos électriques du leader mondial Giant sont, eux aussi, soumis à des droits de douane antidumping à leur arrivée en Europe. © Giant

En bref :

  • L’Union européenne maintient la surtaxe à l’importation appliquée sur les vélos électriques chinois.
  • Elle entend ainsi protéger les 12 000 emplois directs liés à la fabrication de vélos électriques recensés dans les pays de l’Union.
  • Si certains regrettent une mesure qui fait monter les prix, à Bruxelles on assume un dispositif devant permettre à la filière cycle locale d’accompagner la transition écologique.

Vous ne le saviez sans doute pas, mais l’Union européenne impose des droits de douane qui peuvent être assez élevés sur les importations de vélos électriques venus de Chine. Mises en place pour protéger les acteurs européens du secteur du cycle, notamment sous la pression de l’Allemagne et des Pays-Bas, ces dispositions avaient été instaurées en 2018.

Elles sont arrivées à leur terme. Sans action spécifique de Bruxelles, les importations de vélos chinois n’auraient plus été soumises à des contraintes visant à préserver les fabricants européens qui, en l’état, souffrent déjà malgré tout de la concurrence des produits « made in China ».

« Vital pour la transition écologique »

La filière – représentée par l’EBMA (European Bicycle Manufactures Association) – peut être soulagée : ces droits de douane spécifiques ont été maintenus pour cinq années supplémentaires. L’Europe souhaite, par cette décision, protéger les 12 000 emplois directs liés à la production de vélos électriques dans l’Union, et aider une industrie « vitale pour la transition écologique et la mobilité durable ».

Si la méthode vous intéresse, sachez que tous les fabricants chinois ne sont pas logés à la même enseigne et que cette surtaxe à l’importation peut varier de 10 à plus de 70 % en fonction des acteurs.

En effet, aux seuls droits de douane visant à corriger le dumping en prenant en compte les écarts de salaires, protections sociales et normes environnementales faussant la concurrence entre une production en Chine et en Europe, s’ajoutent des compensations. Ces compensations visent à rééquilibrer les prix de revient en prenant en compte les subventions accordées par le gouvernement chinois à ses industries, dont celle du cycle. Subventions qui peuvent être très significatives, notamment sur la fourniture en matériaux.

Selon le média néerlandais Bright, repris par Frandroid, le leader mondial du vélo Giant voit ainsi ses vélos électriques être taxés à 33,4 % à leur arrivée en Europe, alors que les fabricants les plus sanctionnés voient leurs produits être assujettis à une taxe approchant les 80 %.

Rééquilibrer le marché

Cette protection est forcément très bien vue chez les industriels du secteur, d’autant plus que la Commission européenne a pointé « des pratiques commerciales déloyales évidentes ». Mais chez d’autres, cette décision ne passe pas aussi bien. C’est le cas chez Leva-EU, lobbyiste pour les mobilités électriques légères au Parlement européen, où l’on pointe une décision contraire à la transition écologique qui irait plus vite si les vélos électriques étaient moins chers pour les consommateurs.

Bruxelles rétorque que ces mesures « ont permis à de nouvelles entreprises d’entrer sur le marché et ont favorisé de nouveaux investissements dans des méthodes et technologies plus durables ».

  • Publié le 29 janvier 2025

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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