eBikeOS veut devenir l’Android des vélos électriques et ouvre son financement
Débarrassé de sa procédure avec Cowboy après un accord trouvé à l’amiable et l’intégration de la marque belge à son programme sous licence, eBikeLabs accélère sur le déploiement d’eBikeOS, son système intelligent ouvert.
En bref :
- eBikeLabs cherche 300 000 euros d’investissements sur la plateforme WiSeed à travers une nouvelle campagne qui est bien partie.
- La startup grenobloise propose une solution logicielle ouverte pour rendre les vélos électriques plus intelligents et agréables à utiliser.
- Sa dispute juridique avec Cowboy est terminée, la marque belge étant désormais présentée comme le premier licencié du programme d’eBikeLabs.
Si on vous dit eBikeOS, vous pensez peut-être à Vefaa et son vélo électrique « Bonjour Techno » dont on a pu récemment enfourcher la selle. C’est, en effet, l’une des apparitions marquantes des technologies de la startup grenobloise eBikeLabs, après l’annonce du vélo urbain Eclair qui adopterait – lui aussi – ses technologies.
Un vélo Vefaa sur lequel nous avons pu découvrir trois technologies majeures proposées dans le cadre d’eBikeOS : l’adaptation en temps réel de l’assistance moteur en fonction des conditions (dénivelé, vent, poids, cadence, etc.) pour garantir un pédalage fluide ; l’intégration d’un système de récupération d’énergie sous forme de frein moteur ; et la présence d’un système antivol à aimant compliquant considérablement le vol du vélo (blocage de la roue arrière).
Une plateforme ouverte
Autant de technologies développées par eBikeLabs qui entend bien s’imposer comme l’Android des vélos électriques connectés et intelligents. Une comparaison avec le système d’exploitation mobile qui résume bien l’ambition de l’entreprise selon son patron, Mael Bosson.
« Notre technologie améliore sensiblement l’usage des vélos qui deviennent plus agréables et intuitifs à utiliser. On a développé cette IA pour tirer le meilleur des composants matériels installés sur les vélos qui, malheureusement, sont encore souvent mal exploités car associés à des principes de fonctionnement bien trop basiques. On apporte une vraie innovation aux fabricants à un surcoût qui est moindre et qui profite aux clients qui se retrouvent avec des vélos qui fonctionnement beaucoup mieux et plus intelligemment », nous expliquait-il récemment.
En effet, dans le monde du vélo, de nombreux systèmes propriétaires et fermés ont été développés pour accompagner l’essor du vélo électrique, d’abord par les motoristes eux-mêmes (Bosch, Shimano, Bafang, Yamaha…) mais également par certains fabricants (de géants comme Specialized à de plus petites structures comme celle des marseillais d’iWeech).
Pour autant, rare – voire inexistante – est l’offre en solutions intermédiaires ouvertes pour contrôler le moteur ou les fonctions des VAE. C’est là que se positionne eBikeLabs, dont les technologies brevetées peuvent fonctionner avec une variété de moteurs et de batteries.
Objectif 300 000 euros
« Bien sûr, Bosch gardera son système fermé et continuera à développer ses fonctions pour ses moteurs et batteries. Mais avec eBikeOS, on veut permettre à un fabricant de choisir un moteur d’une marque, potentiellement une batterie d’une autre, et faire le lien entre tout ça en proposant une interface conviviale et pratique pour l’utilisateur, avec des technologies qui améliorent réellement l’utilisation que le vélo va faire de ces composants », ajoute Mael Bosson.
Un positionnement fort qui permet aujourd’hui à l’entreprise de relancer une campagne de financement sur la plateforme WiSeed où, après une semaine, elle a déjà récolté plus de 130 000 € sur les 200 000 € visés au minimum. Dans l’idéal, la startup espère lever 300 000 € pour accélérer sa croissance.
Cowboy premier licencié
L’un de ses arguments est d’avoir déjà intégré 5 clients à son programme de licence qui s’intitule « Make Everyone A Rider ». Des marques qui ont, en tout, engagé 4 millions d’euros pour pouvoir utiliser eBikeOS, ce qui va permettre à eBikeLabs de continuer à améliorer et développer son produit. Surtout, l’entreprise française peut désormais afficher un gros nom à côté du sien : Cowboy.
En effet, le fabricant de vélos urbains belge est désormais présenté comme le premier licencié du programme, alors que les deux entreprises s’affrontaient il y a peu de temps encore devant les tribunaux. Comme l’indiquent nos confrères de Maddyness, la hache de guerre est désormais enterrée et un accord a été trouvé à l’amiable alors que Cowboy a accepté de rejoindre le programme d’eBikeLabs.
Précisons que les deux entreprises, partenaires en 2021, devaient potentiellement fusionner fin 2022 mais que Cowboy n’avait pas activé son option d’achat et préféré lancer de son côté la technologie Adaptive Power. C’est là qu’était née la bataille juridique, eBikeLabs ayant attaqué son ancien partenaire pour vol de technologies. Plus tard, la startup française avait été condamnée à 20 000 € par la justice pour dénigrement et communication inappropriée sur Cowboy.
- Publié le 13 mai 2024