Vélos électriques

Cowboy lève (encore) 5 millions d’euros, mais comment vont-ils être utilisés ?

La startup belge, spécialiste du vélo électrique connecté, a traversé les dernières tempêtes du marché. Elle vise – enfin – la rentabilité en 2025 et doit continuer à grossir pour atteindre ses objectifs. Elle vient de lever à nouveau 5 millions d’euros.

Adrien Roose (PDG) et Tanguy Goretti (directeur technique), lors du lancement du Cowboy Cross. © Cowboy

En bref :

  • Cowboy a obtenu 5 millions d’euros auprès d’un investisseur stratégique taiwanais, ce qui va lui permettre de poursuivre ses objectifs en améliorant ses relations avec l’industrie à Taïwan.
  • Une levée de fonds accompagnée d’un nouveau tour de table auprès d’investisseurs historiques, alors qu’une nouvelle campagne de financement participatif va s’ouvrir.
  • De l’argent frais pour accélérer la stratégie vente et après-vente de la marque, y compris à travers le développement de son réseau de vélocistes partenaires.

Cowboy, l’un des premiers « pure player » du vélo électrique connecté, attend la rentabilité depuis ses débuts, en 2017. Sur le modèle des startups, l’entreprise a investi dans sa croissance avant de chercher à dégager des profits. Elle a bouclé, avec succès, de nombreux tours de tables auprès des investisseurs (10 millions d’euros en 2018, 80 millions de dollars en 2022, à nouveau 10 millions d’euros en 2023…), tout en se finançant aussi à travers des campagnes participatives (sur Crowdcube, elle a levé 4,7 millions en 2019, 3,2 millions en 2022 et 1,57 million d’euros en 2023).

Si l’entreprise a – comme l’ensemble du secteur – subi le contrecoup d’une année 2023 morose pour le marché du vélo, elle promet de nouveau le passage de son seuil de rentabilité en 2025. Il faut dire que la marque est sur de meilleurs rails pour y parvenir, ayant fait de la vente de services associés à ses vélos une clé de l’augmentation de ses marges.

Pour autant, Cowboy a toujours besoin de financements pour accompagner son développement. Pas évident à un moment où les chiffres du marché ne sont pas bons. Heureusement, les perspectives de croissance restent fortes dans les prévisions nous menant à 2030, notamment du côté des vélos électriques.

Liens resserrés avec Taïwan

L’entreprise est donc heureuse d’avoir convaincu Cypress Capital de rentrer à son capital en injectant 5 millions d’euros. Une opération importante puisque cet investisseur stratégique est taiwanais, et que c’est à Taïwan que bat le cœur économique mondial de l’industrie du vélo. La startup belge entend ainsi améliorer ses relations avec les acteurs taiwanais du marché.

Ce n’est pas tout, Cowboy annonce également avoir convaincu certains de ses investisseurs historiques de remettre la main à la poche. Et une fois encore, la marque s’apprête à lancer une campagne de financement participatif pour inviter – dès la semaine prochaine – sa communauté à participer à son développement.

La grande question est évidemment de savoir ce que compte faire Cowboy de cet argent. Si l’on en croit les déclarations d’Adrien Roose, cofondateur et PDG de l’entreprise, ces fonds vont être utilisés pour améliorer le service après-vente. Il explique en effet chez Frandroid qu’après avoir beaucoup investi dans les produits, amélioré la plateforme et développé de nouvelles technologies comme l’Adaptive Power 2.0, le focus va vraiment être mis sur la vente et l’après-vente. Cela passera, entre autres, par l’élargissement du réseau de partenaires capables de gérer l’entretien et la réparation des vélos.

La croissance avant tout

Quant à la rentabilité, on comprend que le gros de la marge est malgré tout toujours réalisé sur le vélo, et que pour améliorer la santé financière de l’entreprise, elle doit continuer à grossir. Vendre plus de vélos, c’est une plus grande force de négociation auprès des industriels auxquels la marque achète ses modèles et des économies d’échelles. « C’est plus intéressant pour nous de baisser les prix tant qu’on reste dans notre marge unitaire, afin de maximiser la croissance et les effets d’échelle, plutôt que de viser des marges trop élevées qui ralentiraient notre croissance », résume le patron.

Si la plateforme Cowboy sera mise à jour « à un moment », il ne faut pas s’attendre à ce jour à de grandes révolutions chez la marque belge. Pour en avoir discuté avec certains vendeurs, il y a quand même un sujet autour de deux types de vélos que Cowboy ne propose pas, mais qui captent une bonne partie de la croissance sur le marché urbain et citadin : le vélo pliant et le vélo cargo. S’il devait à un moment y avoir une nouveauté produit, notre petit doigt nous dit que ce serait dans ce domaine.

« Cet investissement ne renforce pas seulement nos liens avec Taïwan, le berceau de la fabrication de vélos qui nous aidera à atteindre nos objectifs ambitieux. Cette levée de fonds étaye nos plans pour 2025 et signale l’émergence de tendances positives dans un secteur qui devrait être multiplié par cinq d’ici 2035« , déclare Adrien Roose. « Cowboy a démontré sa résilience et son avantage concurrentiel dans un secteur difficile. Nous sommes ravis de soutenir la mission de Cowboy pour qu’elle devienne la marque premium de l’industrie« , répond Caren Huang de Cypress Capital.

  • Publié le 6 septembre 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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