Canyon ne connaît pas la crise
Dans une industrie en difficulté qui peine à écouler ses stocks, l’allemand Canyon tire son épingle du jeu. La recette ? Innovation, flux tendu, vente en ligne et sponsoring de la gagne.
En bref :
- L’allemand Canyon s’apprête à boucler un exercice 2023 en forte croissance, sur un marché du cycle pourtant défavorable.
- La marque sait capitaliser sur les victoires des coureurs et équipes sponsorisés, mais jouit aussi d’une stratégie commerciale particulièrement adaptée aux défis actuels.
- Son ambition est de réussir à réduire drastiquement l’impact écologique de la production de ses vélos, elle explore pour cela l’impression 3D et la poudre de titane.
L’exercice fiscal 2023 de Canyon s’annonce glorieux. A la fin du troisième trimestre, l’entreprise annonçait un chiffre d’affaires en hausse de 23% sur un an. Comme un pied de nez à une industrie du cycle qui vit une période compliquée, entre réajustement des volumes après la frénésie post-covid, problématiques liées à l’inflation, stocks élevés et concurrence très forte. Un contexte défavorable qui n’empêche pas Canyon de performer, et pas seulement côté ventes.
Des coureurs ambassadeurs qui gagnent
En effet, l’année 2023 a été marquée par le plus grand nombre de trophées soulevés par des coureurs roulant sur des vélos Canyon. Point d’orge : les championnats du monde UCI en Ecosse, où Canyon a « gagné » 13 médailles d’or, y compris le contre-la-montre féminin avec Chloe Dygert et la course sur route improbable remportée par Mathieu van der Poel.
Canyon qui s’est aussi illustré aux championnats du monde de Gravel (Kasia Niewiadoma), à la coupe du monde E-Enduro (Fabien Barel) et aux championnats du monde d’Iron Man avec la victoire du français Sam Laidlow à Nice.
Sur un marché où la performance est un moteur de ventes, forcément, ça aide, comme le reconnaît Nicolas de Ros Wallace, patron de Canyon : « Travailler avec les athlètes est dans notre ADN. Qui mieux qu’eux peut nous aider à faire de meilleurs vélos ? Notre approche innovante est un élément crucial de notre succès, et ces développements sont le carburant de vélos appréciés des coureurs jusqu’aux aux amateurs et cyclistes urbains« .
Une stratégie commerciale très performante
Un patron qui sait bien que la stratégie commerciale particulière de sa marque est également l’une des clés de sa réussite actuelle. En effet, Canyon a choisi la vente directe comme moyen de distribution et vend essentiellement ses vélos depuis son portail Internet. De plus, en maîtrisant un nombre grandissant d’aspects du développement et de la fabrication de ses vélos, l’entreprise peut en optimiser les coûts, ce qui lui permet d’être relativement agressive en termes de tarifs.
Ajoutez à cela des vélos produits quasiment en flux tendu et un faible inventaire, et vous obtenez un cocktail idéal pour résister à la crise passagère du cycle.
Contrepartie, beaucoup de vélocistes ne voient pas d’un très bon œil les vélos Canyon en atelier, sachant qu’ils ne peuvent pas les vendre. C’est en train de changer, car à mesure que la flotte de vélos Canyon distribués grandit, les besoins en réparations/entretiens atteignent de nouveaux niveaux que la marque doit pouvoir gérer.
Outre l’ouverture d’un 4e atelier à Eindhoven aux Pays-Bas, Canyon s’évertue à développer son réseau d’ateliers partenaires, qui compte désormais près de 300 points de vente.
Mais quand on parle des défis qui attendent Canyon à son patron, Nicolas de Ros Wallace n’a qu’une obsession, au-delà d’améliorer ses gammes : réduire l’impact carbone des vélos qu’il fabrique. « Le secteur dans lequel nous travaillons est plein d’enthousiasme et de passion. Nous voulons utiliser cette énergie positive pour favoriser activement le changement au sein de notre entreprise et au-delà, vers des pratiques plus responsables ».
L’une des pistes poursuivies est l’utilisation de l’impression 3D à base de poudre de titane, qui pourrait drastiquement améliorer le bilan environnemental des vélos. Le premier vélo ainsi conçu à sortir de ses laboratoires arrivera à l’été 2024.
Source : Bikebiz
- Publié le 7 décembre 2023
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