Vélo et société

Vol de vélo : la police belge a recours aux vélos appâts

Dans leur lutte contre les voleurs de vélos, les policiers belges peuvent utiliser des vélos équipés de puces GPS afin de tenter de remonter les filières organisées.

Venez, venez, petits voleurs… © Unsplash – Egor Myznik

En bref :

  • A Bruxelles, le nombre de vélos déclarés volés a plus que doublé ces dernières années.
  • Pour lutter contre le phénomène, le ministère de la Justice a lancé une initiative de vélos appâts, utilisés par les policiers pour coincer les voleurs.
  • Equipés des GPS, ces vélos appâts sont positionnés en ville de sorte à tenter les voleurs, avant qu’ils ne soient traqués.

Le vol de vélo est un fléau. On ne vous apprend rien. C’est même le deuxième frein à son adoption dans la population, après le manque d’aménagements cyclables sécurisés. Il faut dire que voir disparaître son moyen de transport à quelque chose de traumatisant.

Afin de lutter contre ce phénomène, les moyens de se protéger progressent et se diversifient. Aux chaînes et autres antivols U solides s’ajoutent l’identification Bicycode, les traceurs GPS et autres assurances contre le vol. Il n’empêche, des filières de vols de vélos s’organisent et causent beaucoup de tort aux cyclistes, et tout autant de travail à la police.

Tenter les voleurs, pour mieux les attraper

Police qui, en Belgique, a recours à un nouvel outil de prévention et d’enquête : les vélos appâts. En effet, comme nous l’apprend RTL.be, le ministre de la Justice belge Paul Van Tigchelt a lancé une initiative qui consiste à équiper des vélos de traceurs GPS et de s’en servir comme appâts pour les voleurs. Positionnés à des endroits stratégiques en ville, ils sont maintenus en place en attendant d’être dérobés. De cette manière, « les bandes de voleurs vont pouvoir être identifiées plus rapidement et efficacement ».

© Unsplash – Markus Spiske

L’objectif des autorités belges n’est pas tant de mettre la main sur quelques voleurs isolés, mais bel et bien de pouvoir éventuellement remonter jusqu’à des bandes organisées et autres organisations criminelles qui volent des vélos à grande échelle. Pour justifier son initiative, le ministère pointe du doigt la forte augmentation des vols de vélos recensés. A Bruxelles, par exemple, 2512 vols de vélos avaient été déclarés en 2013, alors qu’il y en a eu plus du double en 2022.

« Les chiffres concernent uniquement les vols de vélos enregistrés, c’est-à-dire déclarés à la police. Ce n’est pas la même chose que le nombre réel de vélos volés, car tout le monde ne les signale pas et il y a toujours une part d’ombre sur cette activité », précisent les autorités.

Angoisse et moyens de sécurisation

Si les vols de vélos loisirs existent, on garde généralement son vélo de route, son gravel ou son VTT bien en sécurité avec soi lorsque l’on s’en sert. En ville, c’est une autre histoire. Quand on se déplace à vélo, arrive forcément le moment où il faut le laisser attacher quelque part, à la merci d’un voleur armé d’un coupe boulon – ou, de nos jours, plus probablement d’une meuleuse d’angle portative.

Nous testons les antivols jusqu’au bout : en les découpant à la meuleuse. Tous nos tests sont visibles ici. © Transition Vélo

L’angoisse est d’autant plus réelle que si l’on conseille de multiplier les protections efficaces contre le vol, aucun système n’est inviolable. A l’exception peut être d’un très onéreux antivol Hiplock D1000 capable d’user les disques des meuleuses. Et encore, qui sait si sa serrure ne peut pas être crochetée par un expert. Sécuriser son vélo coûte cher en protection et rend son utilisation moins pratique, obligeant à transporter avec soi ses antivols.

Les traceurs GPS sont incontestablement une arme intéressante pour lutter contre le vol de vélo, ou en tout cas améliorer drastiquement le taux de récupération des vélos volés. Souvent intégrés aux blocs moteurs des vélos électriques, ces puces GPS permettent en effet de géolocaliser son vélo (temps que le module est alimenté en électricité), d’être alerté en cas de mouvement imprévu et de suivre sa trace s’il venait à être déplacé.

La plupart des marques ayant recours à ces systèmes présentent des statistiques de récupération très flatteurs : 91% chez Decathlon ; 94% chez Cowboy ; 75% chez Gaya, nous apprenait un article de Frandroid. Certaines entreprises spécialisées dans la récupération de vélo affichent, elles, des taux de récupération supérieurs à 80%, et vont jusqu’à garantir le résultat.

Sur les vélos non équipés d’un tel système connecté à la base, il est possible d’utiliser des balises AirTag Apple ou SmartTag Samsung, voire un système dédié comme le bien connu traceur GPS d’Invoxia.

L’essor incontestable du vélo comme outil de mobilité active est une excellente nouvelle à plein de niveaux (écologie, santé publique, dynamisme économique, etc.). C’est, malheureusement, également une très bonne chose pour les voleurs, d’autant plus sur un marché où les prix des vélos ont nettement augmenté ces dernières années, portés par l’explosion des vélos à assistance électrique mais également par la crise du covid et par l’inflation.

En France, selon les données officielles du ministère de l’Intérieur, plus de 300 000 vélos sont volés chaque année. Et aucun pays n’y échappe. Les Pays-Bas, où la bicyclette est reine, affichent même le plus haut nombre de vol de vélos parmi les pays européens.

  • Publié le 13 janvier 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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