Vélo et société

Vivre sans voiture : utopie ou révolution en marche ?

La voiture reste omniprésente, mais son modèle est remis en question. Pollution, coût, dépendance : de plus en plus de Français cherchent des alternatives. Le documentaire « La vie sans voiture, un coup de folie ? », rediffusé sur France 3 Paris et disponible sur YouTube, explore ces nouvelles mobilités et leurs défis.

En France, 80 % des déplacements se font encore en voiture. Un chiffre éloquent qui souligne la dépendance de nos sociétés à ce mode de transport. Pourtant, l’impact environnemental est colossal : le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre, et la voiture individuelle en représente à elle seule près de la moitié. Au-delà de l’empreinte carbone, la voiture est aussi synonyme de bruit, de stress et d’accidents. Sans parler du coût : entre carburant, assurance et entretien, posséder un véhicule coûte en moyenne 5 000 euros par an.

Ces Français qui décident de s’en passer

Seulement 16 % des Français vivent aujourd’hui sans voiture, souvent par contrainte plutôt que par choix. Pourtant, une minorité volontairement « démotorisée » se fait entendre. Comme la famille Jeunex, qui, installée à Tours, a abandonné la voiture il y a huit ans. Pour eux, tout a commencé par un calcul financier : la voiture représentait une charge inutile, leur vie étant centrée autour des transports en commun et du vélo. « On a dû adapter nos habitudes, mais aujourd’hui, on ne reviendrait en arrière pour rien au monde », confient-ils.

D’autres poussent l’expérience plus loin, même en milieu rural. À Amboise, Mélanie et Florent, un couple d’artistes, ont troqué leur voiture contre des vélos. Une question d’opportunité au départ, suite à une panne de leur véhicule, qui s’est transformée en un choix de vie. « On ne se sent pas isolés, au contraire. Notre mobilité est plus libre », expliquent-ils.

Vélo, autopartage, train : un cocktail gagnant ?

Si la voiture reste indispensable pour certains, notamment en zone rurale, des solutions émergent pour réduire son usage. L’autopartage, par exemple, s’impose comme une alternative crédible : une voiture partagée peut remplacer jusqu’à huit véhicules individuels. Un bénéfice écologique, mais aussi économique, comme le souligne un usager : « On loue une voiture quelques fois par mois, pour des week-ends ou des gros achats, et on s’en sort pour trois fois moins cher qu’avant. »

Autre alternative : le vélo. En milieu urbain, il s’avère souvent plus rapide que la voiture, avec une vitesse moyenne de 15 km/h contre 14 km/h pour une voiture en ville. Il est aussi économique et bon pour la santé. C’est ainsi qu’à Tours, une coopérative de livreurs à vélo a vu le jour, prouvant que le deux-roues peut être un outil de travail aussi efficace qu’un utilitaire.

L’avenir appartient-il à la mobilité hybride ?

Le débat n’est plus de savoir si la voiture individuelle doit être remplacée, mais comment organiser cette transition. Entre amélioration des transports en commun, mise en place de « tickets uniques » pour faciliter l’intermodalité, et réduction de la place accordée à la voiture dans les centres-villes, la mutation est en cours. Reste à savoir si ces changements seront suffisants et surtout accessibles à tous, y compris en zone périurbaine et rurale.

Une chose est certaine : la voiture ne disparaîtra pas du jour au lendemain, mais son rôle est amené à évoluer. Et si l’on considérait la mobilité comme un service plutôt qu’un bien de consommation ?

  • Publié le 15 mars 2025

Amateur de vélo aussi à l'aise sur une roue que sur deux. Mon objectif : informer avec passion.

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