Vélo et société

Le vélo en libre service progresse partout en Europe, au détriment des trottinettes et des scooters

Dans sa dernière étude des mobilités partagées en Europe, Fluctuo dresse un portrait précis de la situation dans les différents pays. On constate que les vélos partagés, dockés ou en libre stationnement, ont le vent en poupe.

© Unsplash – Stéphane Mingot

En bref :

  • Le nombre de véhicules partagés en Europe a explosé, passant de 493 000 en 2020 à 940 000 en 2024. Cela a entraîné une augmentation significative des trajets, passant de 253 à 640 millions sur la même période.
  • Les vélos partagés, en particulier ceux en libre stationnement, connaissent une forte croissance, avec une augmentation de 18 % du nombre de vélos et de 58 % des trajets. Des villes comme Nice et Paris voient une forte adoption de ce type de vélo.
  • Les scooters électriques ont diminué de 16 % en termes de flotte, et les trottinettes électriques ont également vu leur nombre d’unités baisser de 16 %, malgré une utilisation qui reste stable à 257 millions de trajets. La voiture partagée, quant à elle, continue de croître lentement.

Après une première phase de très fort développement entre 2018 et 2022, une seconde phase de consolidation et de pérennisation du marché des véhicules partagés s’achève en Europe selon le cabinet d’études Fluctuo.

Dans son dernier rapport sur la mobilité partagée dans les 27 pays de l’Union, auxquels s’ajoutent Royaume-Uni, Norvège et Suisse, il constate l’explosion du nombre de véhicules partagés (passé de 493 000 à 940 000 entre 2020 et 2024) et du nombre de trajets effectués (de 253 à 640 millions sur la même période). Si bien que ce marché, qui englobe tous types de véhicules partagés, de la trottinette à la voiture en passant – évidemment – par le vélo, a vu sa valeur passer de 600 millions d’euros en 2020 à 2,1 milliards d’euros l’an dernier à l’échelle du continent.

Pour la première fois, le nombre de véhicules en libre partage a baissé en 2024 (- 44 000 unités par rapport à 2023). Pour autant, le nombre de trajets a bien augmenté d’une année sur l’autre (de 610 à 640 millions). Cela démontre, selon Fluctuo, que ces usages s’ancrent dans le quotidien de plus en plus d’européens. Avec 114 000 véhicules partagés, la France est sur la 3e marche du podium derrière l’Allemagne et la Pologne (217 000 et 131 000).

3 % de ces véhicules sont des scooters, 6 % des voitures et 47 % des trottinettes électriques. Les 44 % restants se répartissent entre vélos partagés « dockés » type Vélib’ (27 %) et vélos partagés en libre stationnement (17 %).

Les vélos partagés en libre stationnement explosent

On remarque d’ailleurs dans cette étude que le nombre de vélos partagés explose, et que cette tendance évolue à la faveur des vélos partagés en libre stationnement. Le nombre total de vélos en service chez ces opérateurs a progressé de 18 % en un an (156 000 vélos) pour un nombre de trajets en hausse de 58 % (90 millions).

Si ces vélos en libre stationnement sont boudés en Espagne et en Italie où ils régressent de -20 %, ils progressent de 55 % en Allemagne, 25 % dans l’Est de l’Europe, 18 % en France et 67 % dans le Nord du continent.

C’est à Nice que ce type de vélos ont enregistré la plus forte progression dans toute l’Europe. Logique, la ville a décidé de remplacé ses Vélobleu par des contrats avec Lime et Pony, pour un taux d’utilisation qui a été démultiplié avec plus d’1 million de locations sur l’année.

Paris, où un appel d’offres est en cours pour désigner les futurs opérateurs et un 3e nouvel entrant, devrait également connaître une modification importante de son offre en la matière (Pony et Forrest sont sur le coup). Lime et Dott diposent actuellement de 18 000 vélos dans la capitale, pour un total de 19 millions de trajets annuels (ce qui place Paris sur la deuxième marche du podium derrière Londres et ses 28 millions de locations).

Le Vélib’ mène la danse

Du côté des flottes dockées, les stations se construisent un peu partout. C’est vrai en France et en Allemagne (+7 % entre 2023 et 2024), mais encore plus dans l’Est de l’Europe (+14 %) et dans les pays du Sud (+18 %). Un fonctionnement qui séduit de plus en plus de municipalités, puisque cela permet de mieux maîtriser le partage de l’espace public, mais également les utilisateurs qui prennent plus facilement leurs habitudes.

Sans surprise, Paris est en pointe en la matière avec les Vélib’s et quelque 49 millions de trajets annuels en 2024, très loin devant Barcelone (19 millions de trajets) sur la deuxième marche du podium. Lyon est quatrième avec 9 millions de trajets grâce à ses Vélo’v.

Pour les trottinettes, c’est la chute

Enfin, il faut savoir que si le vélo partagé est en plein boom comme en attestent ces chiffres, d’autres moyens de transport partagés font grise mine. C’est le cas des scooters électriques qui, en un an, on vu la taille de leur flotte diminuer de 16 % en Europe (31 000 unités) pour un nombre de locations en baisse de 17 % (21,5 millions). Les trottinettes électriques reculent également beaucoup avec une flotte globale de 439 000 unités (-16 %) mais un usage qui ne baisse « que » de 9 % avec 257 millions de trajets enregistrés (c’est d’ailleurs à Lille que la progression de la trottinette électrique fut la plus forte l’an dernier).

La voiture partagée, elle, progresse doucement avec une flotte de 61 000 véhicules en Europe (+ 2%) et 45,8 millions de locations (+5 %). C’est en Allemagne que son utilisation a le plus augmenté.

  • Publié le 18 mars 2025

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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