Le vélo a la cote chez les plus de 60 ans
Qu’en est-il de l’attractivité du vélo chez nos séniors ? Les 60-80 ans pédalent-ils beaucoup ? Et quand ils le font, pour quelles raisons ? Une enquête livre des éléments de réponse très intéressants.
En bref :
- Une étude nous apprend que 5 millions de séniors font du vélo au moins une fois par semaine, soit près de 1 sur 3.
- Plus de la moitié d’entre eux utilisent le vélo aussi bien pour les loisirs qu’à des fins utilitaires.
- Excellente nouvelle, 9 séniors sur 10 estiment que les pouvoirs publics devraient investir davantage pour encourager la pratique du vélo.
Nous sommes en pleine Semaine européenne de la mobilité et le think-tank Forum Vies Mobiles publie – en partenariat avec l’institut BVA – les résultats d’une enquête très intéressante sur le rapport des séniors à la petite reine.
Que ce soit pour aller chercher le pain ou boucler une sortie avec les copains du club cycliste de la ville, il est vrai que l’on croise beaucoup de têtes grises à vélo. Aussi il est toujours intéressant de pouvoir mettre quelques chiffres sur ces pratiques, pour mieux quantifier l’attrait du vélo chez les plus de 60 ans.
28% des plus de 60 ans pédalent chaque semaine
Fin 2023, 783 Français âgés de 60 à 80 ans, représentatifs de la population des séniors dans l’hexagone, ont ainsi été interrogés sur leurs habitudes de déplacement et sportives. A ces données ont été ajoutées celles de 247 séniors cyclistes afin de consolider et mieux qualifier cette étude.
Qu’en ressort-il ? D’abord – et surtout – que le cyclisme est une pratique très répandue chez ces Français, avec quelque 5 millions de plus de 60 ans qui « enfourchent un vélo au moins une fois par semaine ». Cela représente 28 % de la population de cette classe d’âge et confirme que le vélo a la cote chez les seniors.
Mieux, 88 % des séniors interrogés estiment que le vélo est un moyen de transport amené à se développer. Ils sont d’ailleurs aussi nombreux à penser que les pouvoirs publics devraient investir plus massivement pour favoriser l’usage du vélo. Une excellente chose quand on connaît le poids électoral des plus de 60 ans, qui représenteront 35 % de la population du pays en 2075 (contre 28 % aujourd’hui).
Des villes aux campagnes, une utilité différente
Sans surprise, que l’on soit sénior ou pas, la pratique du vélo n’est pas exactement la même que l’on habite en ville, en milieu rural, ou entre les deux. Ainsi, en ville, 26 % des cyclistes ne pédalent qu’à des fins utilitaires, quand 21 % le fond dans le cadre d’une activité physique pour le plaisir. A la campagne, l’utilitaire tombe à 9 % contre 41 % pour le plaisir. En périphérie des grandes villes, c’est un peu plus équilibré : 13 % utilitaire / 28 % plaisir. Il faut aussi savoir qu’à l’échelle du pays, 53 % des séniors cyclistes pédalent aussi bien à des fins utilitaires que pour le plaisir.
Ce qui est intéressant, c’est de voir que comme chez les pratiquants plus jeunes, le principal frein à l’usage du vélo reste le même : la sécurité. En effet, les séniors pointent du doigt l’insécurité liée à la cohabitation avec le trafic routier comme étant leur première crainte à vélo. Et ce alors qu’il s’agit d’une génération qui a vu se développer de manière massive l’usage de la voiture.
Si bien que chez les séniors qui ne pédalent pas, 79 % pointent la « peur des accidents » comme étant leur premier frein. Et chez les cyclistes de plus de 60 ans, 80 % se sentent beaucoup plus en sécurité sur une voie cyclable séparée de la chaussée. Rien de neuf à ce niveau là. Peu importe l’âge, le développement d’infrastructures cyclables sécurisées reste le meilleur outil pour encourager la pratique du vélo.
A 60 ans, on accélère (souvent) !
Enfin, l’étude s’intéresse à l’évolution de la relation au vélo des Français avec l’âge. Et c’est peut-être l’un des points les plus intéressants de cette étude : quasiment personne ne commence à faire du vélo après 60 ans s’il n’en faisait pas avant. Alors que chez les pratiquants, 41 % augmentent la fréquence à laquelle ils pratiquent le vélo à partir de 60 ans (et seuls 28 % diminuent).
Cela démontre bien l’importance de se mettre en selle plus jeune et l’intérêt d’intégrer plus de vélo à son quotidien, et ce à tous les âges de la vie. D’où l’importance capitale des programmes tels que « Savoir rouler à vélo » qui forment près d’1 million d’écoliers par an à la circulation à vélo. Car les bénéfices du vélo sur l’environnement, l’économie ou encore la santé sont prouvés. Vous avez un doute ? N’hésitez pas à lire notre dossier : « 5 (très) bonnes raison de se mettre au vélo ».
- Publié le 17 septembre 2024