Vélo et société

Le coût du mètre de piste cyclable a augmenté de 45%

L’inflation touche tous les secteurs, y compris celui du BTP, ce qui a une incidence directe sur le coût des aménagements cyclables. Pour autant, les enveloppes des subventions publiques n’ont, elles, pas bougé.

© Unsplash – Kande Bonfim

En bref :

  • Dans son bilan annuel, le CVTCM pointe du doigt la hausse du coût des aménagements et créations de voiries pour accueillir les vélos.
  • Si créer une piste cyclable reste beaucoup moins cher que d’autres projets liés aux transports, la hausse des prix n’est pas accompagnée par une hausse des financements.

Le Club des Villes et Territoires Cyclables et Marchables (désigné par l’acronyme « CVTCM ») regroupe plus de 1 300 collectivités françaises. Il réalise chaque année un état des lieux des mobilités douces (on préfère dire « actives ») et fait le bilan de l’évolution de ces pratiques, sous le prisme des ambitions des pouvoirs publics.

En ce début d’année, la CVTCM ne peut que constater que malgré le développement de la marche et du vélo, et les effets tangibles de politiques publiques devant améliorer l’attractivité des déplacements alternatifs à la voiture, certains objectifs ne seront pas atteints.

La part modale du vélo ne progresse pas assez vite

Ainsi, si la part modale du vélo est passée de 3 à plus de 4% au niveau national en quelques années, l’objectif un temps visé des 9% de déplacements à vélo en 2024 restera un lointain rêve. Raison pour laquelle les acteurs publiques s’accordent désormais sur un nouvel objectif de 12% en 2030, ce qui laisse encore six années pour que la transformation des habitudes de déplacements se pérennise et progresse fortement à l’échelle nationale.

Evidemment, certains territoires sont beaucoup plus en avance que d’autres en la matière, à commencer par les grandes villes qui ont investi de longue date dans des politiques vélo ambitieuses.

Afin d’installer la révolution cycliste à terme, le CVTCM évoque la nécessité de : généraliser la formation des plus jeunes aux déplacements à vélo (c’est le rôle du programme « Savoir rouler à vélo » défendu à l’école) ; faire évoluer certaines réglementations pour favoriser le mieux vivre ensemble entre piétons, vélos et véhicules motorisés ; soutenir davantage les collectivités qui investissent dans le développement des mobilités alternatives.

De 400 à 590 € le mètre de piste cyclable

C’est d’autant plus vrai que l’inflation touche tous les corps de métier et que le BTP n’y a pas échappé, ce qui a fait exploser la facture des aménagements cyclables. C’est un sujet auquel on ne pense pas forcément mais il est clair que dans le contexte économique actuel, les enveloppes – soient-elles conséquentes – signées pour développer le vélo il y a de ça 18 ou 24 mois ne permettent plus de financer autant de projets qu’initialement espéré.

Parmi les chiffres dévoilés, le CVTCM évoque une hausse d’environ 45% du coût du mètre linéaire de piste cyclable unidirectionnelle, passant en un an de 400 à 590 € en moyenne. A budget égal, en 2024, on construit donc moins de voies dédiées à la pratique du vélo. Pour autant, cela reste des travaux qui – au kilomètre – sont jusqu’à 40 fois moins onéreux que la création de routes et 200 fois moins coûteux que la création d’un tramway, par exemple.

Résultat, l’organisme invite les décideurs publics à revoir à la hausse les budgets alloués au plan vélo si l’on veut se donner une chance d’atteindre les objectifs fixés. Et d’ailleurs, pour permettre aux collectivités de mieux estimer le coût de leurs futurs aménagements cyclables, le CVTCM lancera prochainement la plateforme « Investir pour le vélo ».

A noter, enfin, que le Club des Villes et Territoires Cyclables et Marchables se fait l’écho de la pérennisation du « Fond vert », abondé à hauteur de 2,5 milliards d’euros pour 2024 par le gouvernement, et dont une partie doit profiter au développement des mobilités durables en zones rurales, zones qui – justement – sont souvent oubliées en matière de politique vélo. « L’élaboration d’une stratégie mobilité, d’un plan de mobilité simplifié, le développement d’un service de vélos en libre-service, d’un service de conseil à la mobilité » font, notamment, partie des projets éligibles.

Sources : CVTCM ; Weelz!

  • Publié le 7 février 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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