Vélo et société

La FUB veut rendre le vélo plus attractif en milieu rural

Dans une récente note de position, la Fédération française des Usagers de la Bicyclette dresse un mémo visant à aiguiller les territoires ruraux dans leur approche des aménagements vélo.

© FUB

En bref :

  • La FUB fait le bilan du potentiel et des enjeux du développement du vélo en milieu rural comme alternative aux véhicules motorisés.
  • Beaucoup de trajets courts y sont réalisés, mais les conditions de sécurité dissuadent encore nombre de cyclistes potentiels.
  • En vue d’aménagements sécurisés pérennes, la mise en place d’un plan de circulation permet une prise en charge rapide et pragmatique de la problématique actuelle.

Chez Transition Vélo, les trois co-fondateurs et journalistes du média vivent dans des environnements différents. Cela nous offre une vision globale de la problématique de la sécurité à vélo.

L’un vit à Paris et constate l’impressionnant développement du vélo dans la ville au quotidien, qui n’est pas sans générer certaines tensions. L’autre est en banlieue parisienne et voit les aménagements se développer lentement, avec son lot de bandes cyclables sur des chaussées qui restent souvent peu accueillantes pour les biclous. Quand le dernier est installé à Apt dans le Vaucluse, et quitte vite la ville pour ces fameuses départementales et routes de campagne où la cohabitation des vélos et des automobilistes manque clairement d’équilibre.

Le milieu rural, grand oublié plein de potentiel pour le vélo

C’est justement au milieu rural que s’adresse la dernière prise de position de la FUB. En effet, la Fédération française des Usagers de la Bicyclette dresse, dans un document récemment publié, une liste de bonnes et mauvaises pratiques des territoires ruraux pour répondre aux envies (et besoins) du développement du vélo par leurs administrés.

Avant de revenir sur les constatations et propositions de l’association installée à Strasbourg qui défend le vélo au quotidien, nous vous proposons un copier-coller de son message général avec lequel nous sommes parfaitement alignés.

« Les territoires ruraux sont les grands oubliés de l’aménagement des routes pour les piétons et les cyclistes. Les vitesses élevées qui y sont pratiquées et l’absence d’aménagements sûrs rendent ces territoires peu désirables pour la pratique au quotidien du vélo. Parce qu’une expérience traumatisante peut tuer l’envie de faire du vélo. Parce que les Français ne passeront au vélo qu’à certaines conditions de sécurité. Parce qu’enfin les cyclistes ne demandent pas l’impossible : la FUB propose dans cette note de position des recommandations pragmatiques et d’usage pour rendre la circulation à vélo désirable et aisée hors agglomération. Ajoutons le plan de circulation rural aux outils d’aménagements pour piétons et cyclistes. Les territoires ruraux ont l’avantage d’offrir des paysages et des itinéraires uniques : tirons leur plein potentiel pour faire des trajets à vélo de réels moments de plaisir ! ».

S’appuyant sur de récentes études montrant que les Français souhaitent faire des économies et réduire l’empreinte carbone de leurs déplacements, la FUB insiste : le monde rural a un vrai potentiel cyclable, la moitié des déplacements quotidiens s’y font sur moins de 5 km et le vélo à assistance électrique étend les possibilités.

Réponses immédiates et pragmatiques

Dans ce contexte, la fédération rappelle que les collectivités locales ont un rôle central dans l’aménagement du territoire. C’est la raison pour laquelle elle a créé ce document qui tend à apporter des réponses innovantes et adaptées à la vie rurale, avec la nécessité de prendre des mesures dès aujourd’hui pendant que des aménagements sont votés et construits à échéance plus lointaine.

La clé est le plan de circulation, qui permet de hiérarchiser les usages de la route, limiter la vitesse et encourager les mobilités actives / alternatives à la voiture en réduisant le flux de véhicules motorisés. Cela permet d’agir efficacement et rapidement de sorte à créer des zones de partage de la route apaisées, tout en mettant en selle un nouveau public de cyclistes qui seront attentifs à leurs conditions de sécurité.

Un exemple de plan de circulation modifié © FUB

« Une fois le diagnostic par usage réalisé, les routes à fort trafic motorisé, les petites routes, les chemins ruraux ou encore les routes désaffectées se voient appliquer des règles de circulation et de cohabitation selon les usages souhaités », résume la FUB.

En gros, on va – avec le plan de circulation – canaliser davantage le trafic routier sur des axes rapides où les limitations de vitesse peuvent être supérieures. Et lorsque ces axes sont également utiles et empruntés par les vélos, alors on pourra travailler sur des aménagements cyclables séparés du trafic routier.

« Le plan de circulation doit permettre au nouveau public cycliste de se rendre facilement dans les destinations d’intérêts avec une priorité pour les lieux d’enseignement, les pôles d’échanges multimodaux (gares, arrêts de bus, etc.) ou encore les centres bourgs (commerces, lieux de service public, etc.) ». Une manière, aussi, de réaliser des aménagements provisoires sur une période donnée, avant de modifier ou pérenniser le plan de circulation avec des aménagements définitifs.

Pas de partage de la route au-dessus de 50 km/h

« Si les chemins ruraux, routes secondaires à faible trafic et autres petites routes sont autant d’itinéraires qui peuvent devenir des chemins apaisés », la FUB indique deux critères de réussite : une bonne communication auprès des véhicules motorisés avec une signalétique adaptée et l’adoption d’une vitesse effective inférieure à 50 km/h. En effet, aucun partage de la route avec les vélos ne devrait se faire au-delà de cette vitesse.

Pour choisir le vélo, les usagers doivent se sentir en sécurité. Or une immense majorité d’habitants des zones rurales trouvent que pour les enfants et personnes âgées, circuler à vélo est dangereux actuellement. Pour améliorer les choses, les collectivités doivent changer de point de vue et partir de celui des usagers les plus vulnérables de la route.

© Unsplash – Phil Hearing

Pour conclure, la FUB consacre un passage entier à la « bande cyclable » qui est l’aménagement le plus courant. La plupart du temps, elle consiste en une simple couche de peinture appliquée en bordure de chaussée existante, sans élargissement ni séparateur, ce qui ne sécurise absolument pas la pratique du vélo. Comme elle l’indique, il faut parfois faire le choix de réduire la largeur de la voirie accordée aux véhicules motorisés pour protéger les cyclistes, et ainsi proposer une véritable « piste cyclable » plutôt qu’une simple bande.

  • Mis à jour le 9 janvier 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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