Vélo et société

La fréquentation cyclable semble atteindre, en France, un « palier d’après covid »

Vélo & Territoires a publié son rapport annuel de la fréquentation cyclable en 2023. Un document statistique précieux pour aborder l’évolution des pratiques cyclables en France. Bilan.

© Unsplash – Dana Marin

En bref :

  • Le rapport note une augmentation significative de la fréquentation des axes cyclables, avec une hausse moyenne de 37 % de 2019 à 2023 au niveau national.
  • Alors que les zones urbaines montrent une hausse soutenue de l’usage du vélo, en particulier pour les déplacements utilitaires (7 % d’augmentation en un an), les zones rurales et périurbaines montrent une stabilité par rapport à 2022.
  • L’utilisation du vélo en France reste fortement influencée par le climat, avec une fréquentation qui diminue les jours pluvieux et une très belle fréquentation en janvier 2023 grâce à des conditions clémentes.

L’association Vélo & Territoires, observateur de l’évolution des politiques et pratiques cyclables, a publié son rapport de fréquentation cyclable portant sur l’année 2023. Une année marquée par un retour à la normale post-covid, ce qui rend l’évaluation de l’impact de la pandémie possible selon l’association.

5 ans de forte évolution, mais…

Le bilan est évidemment positif au niveau national puisque la fréquentation des axes cyclables faisant l’objet d’un comptage a augmenté de 37 % en moyenne sur la période allant de 2019 (pré-covid) à 2023. En milieu urbain, cette hausse atteint 40 %.

Si l’on change de référentiel pour comparer 2023 à 2022, la fréquentation vélo a augmenté de 5 % en moyenne en France, 6 % dans les grandes villes. En milieu urbain, la pratique utilitaire a même bondi de 7 % (déplacements professionnels, domicile-travail, domicile-école, etc.).

La situation est différente en ce qui concerne le milieu rural. En effet, si l’on compte + 26 % de passages vélos dans ces zones sur les cinq dernières années, leur fréquentation est restée stable entre 2022 et 2023. Idem dans les zones périurbaines où la progression s’est aplanie l’an dernier, se stabilisant à + 22 % sur cinq ans.

Comme le précise Vélo & Territoires, cette lecture des moyennes reste à pondérer, entre une pratique utilitaire qui progresse – ce qui a tendance à porter les courbes vers le haut -, et une pratique loisirs qui a un effet inverse. Néanmoins, l’analyse faite par l’association est celle de l’arrivée à un « palier d’après covid » que l’on serait en train d’atteindre.

En effet, la pandémie a été un accélérateur visible des pratiques cyclables partout sur le territoire et l’on semble revenir à des données de progression beaucoup plus faibles. Ce qui ne colle pas vraiment avec les objectifs du gouvernement en termes d’augmentation de la part modale du vélo, fixés en marge du grand Plan Vélo doté de plusieurs milliards d’euros d’investissements.

Les cyclistes français craignent la pluie

Il est intéressant de voir que la pratique du vélo en France reste intimement liée aux conditions météorologiques, contrairement à ce que l’on peut observer dans des pays où, depuis qu’ils sont enfants, les habitants sont habitués à se déplacer à vélo peu importe le temps qu’il fait (c’est par exemple le cas du Danemark ou des Pays-Bas).

Ainsi, le mois de janvier 2023 a été particulièrement clément d’un point de vue météo et Vélo & Territoires observe une croissance mensuelle de la fréquentation allant jusqu’à 21 % par rapport à 2022. En revanche, même au printemps, dès qu’il pleut et que l’ensoleillement baisse, la fréquentation suit une courbe descendante. C’est encore plus vrai en ce qui concerne la pratique loisirs, beaucoup plus saisonnière que la pratique utilitaire (37 % des passages « loisirs » sont comptabilisés sur la seule période juillet-août). Logique.

La semaine de rentrée scolaire a été celle du pic de fréquentation, tandis que les mardi, mercredi et jeudi sont les jours de la semaine où circulent le plus de vélos. Les vélos loisirs circulent, eux, beaucoup plus le week-end et les jours fériés. Là encore, rien d’anormal.

Des données de plus en plus fiables

Précisons par ailleurs que l’analyse des pratiques n’est pas parfaite puisqu’elle s’appuie essentiellement sur la localisation des 1731 points de comptage partagés sur le territoire (sur quelque 175 collectivités contributrices à la Plateforme Nationale de Fréquentation). Lorsqu’ils sont situés sur des axes empruntés à la fois par des cyclistes du quotidien et des cyclistes récréatifs, ils sont alors considérés comme étant « mixtes ».

Le réseau de comptage des fréquentations cyclables qui ne cesse de se renforcer (+ 11 % de compteurs en 2023). Certaines données, jugées trop peu fiables, sont évincées des rapports finaux. Mais là encore, l’association note une légère amélioration de la qualité des données et de leur fiabilité.

Si les données de fréquentation des axes cyclables vous intéresse, sachez que toutes les informations recueillies sont mises à disposition du public sur le tableau de bord dynamique en ligne. Vous pourrez y voir, cartes et statistiques à l’appui, la localisation des points de comptage, la répartition des passages analysée d’un point de vue mensuel, hebdomadaire et quotidien, etc.

Source : Analyse des données de fréquentation cyclable 2023

  • Publié le 25 mai 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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