Vélo et société

Entre train et vélo, le lien est toujours compliqué

Le collectif Mon vélo dans le train a publié un livre blanc dans lequel il dénonce le manque d’accessibilité des vélos dans les trains. Une critique de l’état actuel des transports collectifs, mais également des pistes d’amélioration.

En bref :

Le collectif Mon vélo dans le train pointe plusieurs failles qui complexifient les voyages combinant train et vélo.

Manque de places, difficultés de réservation et manque d’accessibilité sont dénoncés.

Des pistes d’amélioration sont données pour que la France rejoigne les bons élèves européens.

Mon vélo dans le train est un collectif qui regroupe une douzaine d’association de promotion du vélo et du train. Il publie un livre blanc qui pointe les difficultés rencontrées par ceux qui souhaitent combiner rail et bicyclette. Un problème qui touche aussi bien les usagers quotidiens que les cyclotouristes.

À l’heure où il devient urgent de remplacer les déplacements en voiture, le vélo et les transports collectifs font figure de solutions désignées. Pourtant, beaucoup d’experts expliquent qu’il ne faut pas voir ces deux moyens comme déconnectés l’un de l’autre, mais bien comme des éléments complémentaires de la réponse.

Dans la pratique, la France semble vraiment en grand retard pour marier train et vélo. Dans son livre blanc, Mon vélo dans le train pointe l’inadaptation des TGV et TER au transport de vélos. Places trop limitées, voire inexistantes, obligation de transporter son vélo dans une housse ou encore parcours d’achat : tout ou presque semble à revoir dans la stratégie française.

Des efforts insuffisants

Pourtant, le collectif souligne que la loi LOM impose des places dédiées aux vélos dans les équipements de transport neufs. Des efforts ont été faits pour mieux orienter les cyclistes vers les voitures qui leur sont dédiées et quelques initiatives çà et là existent. Mais le constat reste que la demande augmente, sans que l’offre ne parvienne à suivre. Le texte de l’association souligne le fait que le train du Grand Paris ne prévoit rien pour le transport de vélos. Un train qui n’est évidemment pas amené à évoluer avant des dizaines d’années. Dommage.

Les difficultés pour voyager avec son vélo sont également d’ordre bureaucratique. La complexité de la réservation, lorsqu’elle est possible, d’une place pour son vélo à tout pour rebuter les cyclistes français. Les étrangers qui souhaiteraient visiter la France à vélo n’en seront que plus déroutés encore.

Car la France brille par son retard face à des voisins qui ont mieux saisi l’importance de faire cohabiter train et vélo dans le mix des transports. Ainsi le collectif Mon vélo dans le train pointe-t-il les nombreux pays européens qui font preuve de bonnes initiatives.

Des pistes pour améliorer la situation

Le livre blanc donne quelques pistes pour corriger la trajectoire. Cela passe par une simplification dans l’accès à l’information et à l’achat de billets pour transporter son vélo dans le train. Il est encore trop compliqué de savoir si, oui ou non, tel trajet pourra accueillir un vélo ou pas. Le deuxième axe d’amélioration est l’amélioration de l’accès en gare pour les cyclistes : rampes d’accès aux quais, marquage pour guider vers les bonnes voitures, ouvertures des voitures adaptées aux vélos spéciaux…

La mise en place de plus d’emplacements pour les vélos dans les trains est évidemment un point crucial d’amélioration. Le collectif souligne quelques prérequis comme le fait que les places doivent être horizontales, pour ne pas obliger à soulever des vélos parfois lourds pour être attachés à la verticale.

Bien consciente que les trains ne peuvent pas devenir de grands wagons à cyclistes, l’association avance quelques pistes pour réguler la demande. En améliorant le stationnement des vélos en gare d’une part. Un point sur lequel la France est également en retard sur ses objectifs. Le collectif appelle également à inciter à l’usage de vélos pliants, plus faciles à caser dans les trains.

Il reste encore beaucoup de travail pour que le train et le vélo apparaissent comme le mariage apte à faire diminuer le transport automobile. Rien de tout cela ne parait réellement inatteignable en revanche.