Deux fois plus de vélos que l’année dernière à Paris aux heures de pointe !
En bref :
- Une compilation des statistiques parisiennes réalisée par Le Monde est sans appel : l’usage du vélo a explosé dans la capitale
- Le trafic vélo a globalement doublé sur l’année aux heures de pointe. Sur certaines périodes, il a même quasiment triplé.
- D’excellents résultats alors que le « plan vélo » est loin d’être finalisé.
Il suffit de se balader à Paris pour s’en rendre compte : le vélo est partout. Dopé par les initiatives de la mairie pour développer son usage, le vélo n’a cessé de progresser jusqu’à décoller lors du déconfinement de 2020. Depuis, son succès ne se dément pas.
Si – côté marché – on assiste à un réajustement après une période d’euphorie, en termes d’usage, les vélos sont deux à trois fois plus présents en 2023 sur certains axes parisiens aux heures de pointes qu’ils ne l’étaient en 2022.
Un bilan flatteur
Les « décodeurs » de nos confrères du Monde, en compilant les données des 128 points de comptage répartis dans Paris, ont généré des semaines types mois après mois afin de comparer l’affluence des voies cyclables parisiennes entre 2022 et 2023. La fin d’année approchant, l’heure du bilan a sonné et il est extrêmement flatteur pour la bicyclette.
En janvier 2023, certaines journées ont été marquées par un trafic près de 3 fois supérieur à 2022 aux heures de pointe. Et ce alors que le mois de janvier, froid et pluvieux, n’est généralement pas le plus propice aux déplacements à vélo.
Mais même sans aller chercher les « meilleures » statistiques analysées par Le Monde, on constate, mois après mois, que le trafic vélo a globalement doublé à longueur d’année dans la capitale sur les créneaux les plus chargés. Si bien que sur certaines portions, les vélos sont bien plus nombreux que les voitures aux heures de pointe.
Une moyenne sur septembre et octobre sur les axes Flandre, Voltaire, Magenta a enregistré 384 véhicules motorisés par heure, contre 537 vélos. Malgré cette affluence, les pistes cyclables restent bien plus fluides que la route, l’emprise au sol du vélo étant largement moindre (1,5 m² contre 7,5 m² pour un petit SUV citadin).
Un plan vélo pourtant en retard
Dans ce contexte, dire que Paris a bien entamé sa mue cycliste est un euphémisme. Pourtant, comme le rappelle Le Monde, l’association Paris en selle critique le retard pris par la municipalité sur le « plan vélo », avec moins de 25% du projet réalisé à ce jour selon son observatoire.
David Belliard (EELV), maire adjoint chargé de la mobilité, reconnaît ce retard et l’impute à des difficultés avec la préfecture de police. « L’usage du vélo a largement dépassé le simple effet de mode (…) Alors que la météo s’est dégradée à Paris depuis quelques semaines, nous avons encore enregistré des records de fréquentation », se félicite-t-il néanmoins.
Selon lui, c’est le fruit d’une politique d’offre : quand vous créez et améliorez des infrastructures, elles génèrent davantage de trafic. A Paris, créations de voies cyclables protégées (comprendre, réellement séparées de la chaussée) et de places de stationnement sont au cœur des enjeux, d’autant plus à quelques mois des Jeux Olympiques.
- Mis à jour le 14 novembre 2023