Aux Pays-Bas, les vélos roulent sur des pistes solaires
Deux pistes cyclables recouvertes de panneaux photovoltaïques sur une surface totale de 2000 m² ont été inaugurées aux Pays-Bas. Une solution qui pourrait se démocratiser.
En bref :
- Aux Pays-Bas, deux projets de pistes cyclables solaires ont vu le jour. Elles cumulent 2000 m² de surface photovoltaïque.
- Les panneaux solaires disposent d’un revêtement spécial, favorisant l’adhérence des pneus des vélos.
- Le rendement de ces installations, testées depuis plusieurs années, a été amélioré.
L’entreprise de travaux publics française Colas, en collaboration avec Wattway, vient de livrer les deux premières pistes cyclables solaires d’envergure aux Pays-Bas. Ces deux tronçons, installés dans les provinces d’Hollande-Septentrionale et de Brabant-du-Nord, représentent une surface photovoltaïque exploitable de l’ordre de 1000 m² chacune.
Fondée en 2015, Wattway revendique être la première entreprise mondiale de routes photovoltaïques. Après avoir installé des panneaux solaires sur les routes d’une cinquantaine de sites tests dans de nombreux pays, elle dit être aujourd’hui arrivée à la phase de maturité qui lui permet d’assurer des chantiers d’envergure, ambitieux et nécessaires pour accompagner la transition écologique et énergétique.
Rendement amélioré
Les deux pistes cyclables solaires en question présentent des rendements améliorés par rapport aux anciennes installations tests de Wattway. Elles atteignent 148 watts-crête par m², contre 119 auparavant.
Les autorités de l’énergie des provinces concernées espèrent ainsi produire, dès la première année d’exploitation de ces pistes, quelque 160 MWh par an. Un premier contrat d’exploitation et d’entretien a été signé pour cinq ans.
La mise en place des panneaux solaires sur les pistes cyclables n’est pas très difficile en soit, sachant que les panneaux de Wattway se présentent sous la forme de fines bandes de seulement quelques millimètres d’épaisseur venant se coller sur la voirie.
Un revêtement spécial
A noter que la surface de ces panneaux n’a pas le même traitement lisse que les panneaux utilisés sur les toits. Ici, la finition est pensée de sorte à offrir la même adhérence des pneumatiques que les enrobés traditionnellement utilisés sur les routes.
Les cellules solaires sont par ailleurs translucides pour capter un maximum de lumière mais également suffisamment résistantes pour résister au passage répété des vélos. Elles sont pour cela recouvertes d’un substrat composé de résines et polymères.
Avec 35 000 km de pistes cyclables, les Pays-Bas ont tout intérêt à envisager l’exploitation de cette surface au sol pour produire de l’électricité. A mesure que cette technologie s’améliore, nous devrions d’ailleurs la voir se développer dans d’autres pays, alors que la Commission européenne elle-même presse les Etats membres à mettre en marche d’ambitieux plans vélos, passant par le déploiement de pistes cyclables protégées.
Quelques freins tout de même à l’exploitation de ces tronçons cyclables générateurs d’énergie : ils ne sont pas toujours possibles en ville où les bâtiments font souvent de l’ombre aux voies cyclables, et ils devront être entretenus pour que la végétation (ou l’usure) ne dégradent pas leurs rendements.
- Publié le 19 décembre 2023