Vélo et société

Assurance, location, reprise : comment Intersport veut doper l’offre de services Nakamura

Chez Intersport, le rayon cycle et la marque Nakamura revêtent une importance stratégique très forte. Alors l’enseigne imagine de nouveaux leviers commerciaux et de nouveaux services à proposer à ses clients cyclistes.

Le Showroom Nakamura où Intersport a présenté son nouveau E-CrossCity+ © Transition Vélo

En bref :

  • Pour continuer à développer son rayon cycle, Intersport envisage d’épauler la croissance de Nakamura avec une offre complète de services liés.
  • Une offre d’assurance intéressante est en préparation, ainsi qu’une offre commerciale de location de certains vélos.
  • Enfin, Intersport souhaite proposer une plateforme de reprise et de vente de vélos d’occasion à l’échelle nationale.

C’est un fait, Intersport court après Decathlon, géant (et leader) des enseignes de sport françaises. Son rachat de Go Sport doit d’ailleurs être un accélérateur de cet effort. La direction d’Intersport ne s’en est jamais cachée : les parts de marché à gagner ne le seront pas sans un rayon cycles fort. Et c’est pourquoi la marque Nakamura s’évertue à muscler ses gammes en répondant aux tendances du marché à un rythme assez élevé.

La commercialisation de vélos de gravel performants à prix canon ou l’accent mis sur le vélo urbain avec la création d’une gamme de vélos porteurs de plusieurs tailles (E-CrossCity, E-CrossCity+ et Crossover Longtail) en sont les exemples marquants les plus récents.

Le Nakamura Crossover Longtail, vélo utilitaire familial de la marque.

Ainsi, les vélos Nakamura montent en gamme, se diversifient, et ne comptent plus seulement sur leurs tarifs agressifs pour attirer les clients. Mieux, Intersport a su développer une gamme complète d’accessoires pour enrichir son offre à destination des cyclistes, qu’il s’agisse de tenues sportives (cuissards, maillots, vestes, chaussures…) ou d’indispensables comme les casques, les lunettes ou les gants. Et ce n’est pas tout…

De nouveaux services pour une offre complète

En effet, Intersport commence à tester diverses offres de services autour de ses vélos, et cela pourrait bel et bien permettre à la marque Nakamura de prendre un nouvel essor.

On ne le sait que trop bien pour être cyclistes au quotidien depuis de très nombreuses années : un vélo, ça vit, ça s’use, ça s’entretient, ça se répare, ça se change. Or, tout le monde n’a pas envie de s’adonner à la mécanique vélo et le fait de pouvoir s’appuyer sur un réseau d’ateliers est un point non négligeable de son expérience. Raison pour laquelle, souvent, vous nous entendez dire qu’il peut être utile de privilégier un vélociste ou une enseigne à côté de chez soi.

Le Nakamura E-Summit 950S.
Le Nakamura E-Summit 950S. © Transition Vélo

Voilà pourquoi, quand l’un des managers de la marque Nakamura explique que des offres de location longue durée (avec ou sans option d’achat) devraient débarquer sur certains modèles de vélos très populaires, nous tendons l’oreille. Chez nos confrères de Frandroid, Xavier Rousseau explique que « ce type d’offre est en réalité déjà en test dans certains magasins » et qu’un déploiement global et définitif est plus que sérieusement envisagé.

C’est d’autant plus intéressant qu’Intersport parle de formules de location à options, pouvant par exemple inclure une assurance et la prise en charge des réparations, et ce sur des périodes allant de 1 à 5 ans. C’est très malin, surtout en ce qui concerne les vélos électriques urbains et utilitaires, qui peuvent répondre à un besoin ponctuel. Typiquement, on pourrait imaginer une famille vouloir louer son Crossover Longtail pendant 2 à 3 ans le temps de voir grandir ses enfants et s’éviter un achat qui reste un investissement conséquent, avant de passer sur la location d’un E-CrossCity+ par la suite si la formule leur a plu.

L’assurance, un service de plus en plus demandé

Outre la location, Intersport travaille également sur une offre permettant d’assurer son vélo contre les accidents, les dégradations et le vol. Rien d’étonnant quand on sait que le vol reste et demeure l’un des principaux freins à l’utilisation du vélo. Et c’est d’autant plus vrai que l’on parle de vélos électriques pouvant valoir plusieurs milliers d’euros.

Cette assurance Intersport sur les vélos Nakamura devrait débarquer avant la fin de l’année et ainsi répondre à l’excellente formule trouvée par son concurrent Decathlon via son partenaire Laka. En effet, nous avons passé en revue un très grand nombre d’assureurs vélos dans un dossier complet et il se trouve que la formule de Laka est très intéressante, bien qu’elle soit pour l’heure encore uniquement réservée aux clients Decathlon.

En la matière, Xavier Rousseau confirme que l’intention d’Intersport est de frapper fort : « C’est une assurance que l’on pourra prendre en achetant un vélo. Il n’y aura aucune décote ni limite de sinistres. Si l’on se fait voler son vélo, l’assurance remboursera 100 % de son montant, peu importe l’antivol utilisé. L’antivol minimum pour que l’assurance fonctionne coûte 12 euros. Et en fonction du modèle de vélo, de son prix et de la durée de la couverture choisie, le coût de l’assurance peut débuter à 1,99 € par mois ».

Par la force des choses, nous avons désormais une petite expertise dans l’épluchage des conditions particulières des contrats d’assurance vélo. Nous avons donc hâte de pouvoir analyser en détails les protections proposées par Intersport ainsi que les conditions tarifaires et d’exclusion.

L’occasion comme levier de croissance

Enfin, Intersport compte également largement intensifier sa politique commerciale autour de la reprise et de la vente de vélos d’occasion. C’est, là encore, un impératif pour lutter contre Decathlon qui – depuis des décennies – a abordé avec sérieux le marché de la seconde main, en témoigne les fameux « Trocathlon » organisés par les magasins Decathlon depuis… 1986 !

L’occasion existe déjà chez Intersport, mais est gérée localement. Ici, le site du magasin de Vaison-La-Romaine qui répertorie les vélos d’occasion toutes marques à vendre, y compris des modèles Decathlon.

Ainsi, Intersport souhaite nationaliser des initiatives encore gérées de manière très locale par ses magasins, en proposant une plateforme de reprise bien ficelée et en mettant davantage en avant les vélos d’occasion proposés par son réseau. L’idée est de rémunérer les personnes faisant reprendre leurs vélos en bons d’achat, valables sur tous les rayons du magasin.

Si l’on peut comprendre que les vendeurs de vélos soient potentiellement réfractaires à l’idée de miser sur l’occasion, ils ne peuvent aujourd’hui plus lutter contre le sens de l’histoire, à l’heure de l’urgence écologique et du besoin impérieux de développer les filiaires circulaires. Eh puis, un vélo d’occasion, cela reste un vélo qu’il faudra équiper, entretenir et réparer, ainsi qu’un cycliste qui fera ses emplettes dans la boutique. C’est donc de l’activité commerciale.

La nouvelle plateforme d’occasion d’Intersport devrait être officialisée à la rentrée.

  • Publié le 13 juin 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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