Vélos gravel Publié le 16 mars 2025 Mis à jour le 17 mars 2025

Test – Van Rysel GRVL AF : un gravel à 999 € plein de possibilités

Moderne, joli, accessible, le Van Rysel GRVL AF équipé de la transmission Microshift Sword 10 vitesses permet à Decathlon de proposer un gravel honnête à un prix alléchant. Bonne pioche ?

Pour

  • Transmission monoplateau simple et efficace.
  • Équipable vélotaf et bikepacking.
  • Poids raisonnable.
  • Pneus allroad convaincants, roues compatibles tubeless.
  • Passages de roues généreux.
  • Vélo soigné et flatteur pour son prix.

Contre

  • Selle trop large.
  • Confort moyen malgré une géométrie endurance.
  • Des trous dans les développements proposés.
  • Un peu pataud quand le rythme s’accélère.
  • Freinage mécanique moins efficace que l’hydraulique.
6.5

Le renouvellement du gravel d’entrée de gamme sous la marque Van Rysel a indubitablement du bon chez Decathlon. Fière représentante des GRVL AF, cette version Microshift Sword à 999 € est sans doute celle qui rencontrera le plus de succès. La présentation est soignée. Les possibilités en bikepacking réelles. Les performances honnêtes côté transmission et freinage. Ce n’est certainement pas le gravel de l’année, mais une proposition solide pour aborder cette pratique, se trouver un vélotaf typé route orienté confort et envisager des excursions à plus ou moins long cours.

Présentation

Le GRVL AF est le nouveau vélo gravel d’entrée de gamme de Decathlon, proposé sous la marque Van Rysel. AF pour aluminium, en référence au matériau dans lequel est fabriqué son cadre (la fourche, elle, est en carbone).

Le vélo testé ici est le premier à avoir été annoncé dans cette nouvelle gamme, à savoir un Van Rysel GRVL AF équipé d’une transmission Microshift Sword en monoplateau et 10 vitesses. Il est vendu 999 € en deux coloris : « marron coriandre » et « rose granit ». Le premier est proposé en cinq tailles (du XS au XL) et le second en quatre tailles (du XS au L).

Cette version a été rejointe par d’autres assemblages, à savoir une déclinaison à 1349 € équipée d’une transmission Sram Apex 1×12 vitesses en coloris beige, et une version à 1699 € en Shimano GRX 2×12 vitesses en coloris noir. Ces deux dernières bénéficient de groupes éponymes complets, et donc de freins à disque hydrauliques contrairement à notre modèle de test équipé de freins mécaniques Tektro Spyre.

Le Van Rysel GRVL AF Discover (749 €) est, lui, légèrement différent avec un passage externe de ses câbles, des passages de roues plus étroits, une transmission Microshift Acolyte 8 vitesses et des équipements de niveau inférieur, comme les pneus par exemple.

Le GRVL AF Microshift Sword est présenté comme un vélo idéal pour aborder la pratique du gravel. Outre un prix abordable, il présente une géométrie accessible – orientée endurance – et a l’avantage de proposer pas mal de points de fixation, ce qui laisse présager d’une belle évolutivité que ce soit dans une optique vélotaf ou bikepacking.

Sur un budget de 1000 €, ce vélo a finalement assez peu de concurrence. Côté marques spécialisées, on pourrait citer le Rove AL chez Kona (999 €) le CDA 20 chez Genesis (1049 €) ou encore le surprenant Nicasio 2023 chez Marin avec son cadre acier CroMo (999 €). Trois vélos en double plateaux et transmissions Shimano Claris/Sora, également en freins mécaniques.

Ceux qui peuvent se permettre d’investir 300 ou 400 € de plus regarderont forcément du côté du Nakamura Allroad 250 chez Intersport (1299 €) a la fiche technique flatteuse vu son prix (Shimano GRX 2×10 ; freins hydrauliques ; roues Mavic).

Confort

Le Van Rysel GRVL AF Microshift Sword est donné pour un poids de 11,3 kg en taille M par Decathlon. Nous avons pesé notre exemplaire de test (en taille L) à 10,9 kg, ce qui est même un peu plus flatteur. Un poids contenu pour un vélo d’entrée de gamme, aidé par sa fourche en carbone (le pivot reste en alu) et le monoplateau.

Comme très souvent sur les vélos d’entrée de gamme, ce sont les roues qui seront les premiers éléments à changer si l’on souhaite alléger son vélo tout en gagnant en dynamisme. Ces jantes en alu Van Rysel de 19 mm de hauteur sont chaussées de pneus Hutchinson Touareg de 40 mm de section. Deux éléments compatibles tubeless : il suffira de changer de valve et d’utiliser du liquide préventif pour un montage sans chambre à air, plus résistant face aux petites crevaisons et permettant d’abaisser la pression de gonflage.

Nous avons testé le vélo en restant sur des chambres à air. Les pneus recommandent une pression de gonflage comprise entre 2,5 et 3,5 bars, à moduler en fonction de son poids mais aussi de ses aspirations. En effet, pour gagner en confort et en traction, s’approcher des 2,5 bars est une bonne idée, mais il est alors préférable de s’attaquer à des traces faisant la part belle au off-road. A 50 % de route ou au-delà, rester autour des 3 bars permet quand même d’améliorer sensiblement son rendement.

Les pneus se sont montrés assez performants dès lors que l’on reste à distance de la boue, qui est clairement le terrain de jeu qui les met le plus en difficulté. Ils sont en réalité similaires à ce que peuvent proposer les G-One Allround de Schwalbe (qui pèsent par ailleurs exactement le même poids), à savoir des pneus polyvalents, efficaces sur asphalte, chemins de terre et graviers, moins performants sur terrains humides.

Notez que Decathlon a fait en sorte de proposer des passages de roues plus généreux sur cette nouvelle génération de gravel. Il est en effet possible de monter jusqu’à 50 mm à l’avant comme à l’arrière, de quoi améliorer son confort et/ou s’attaquer à une pratique plus engagée, même si ce ne sera pas forcément le meilleur vélo qui soit pour attaquer des chemins très cassants.

On sent en effet d’emblée que l’on a affaire à un vélo dont le cadre travaille très peu. Une rigidité qui garantit des transferts de puissance assez agréables à l’accélération et en relance, mais qui a des répercussions sur le confort. La fourche carbone est censée aider à gommer en partie les aspérités, ce qui se ressent assez peu. Ce sont les pneus qui font le gros du travail.

La géométrie du cadre est assez moderne est très nettement portée sur l’endurance, favorable aux sorties qui se prolongent, au détriment de l’aérodynamisme et des performances. C’est un tempérament clairement assumé et totalement en phase avec le positionnement de ce vélo qui est là pour mettre en confiance les personnes qui découvrent le gravel et se muer en compagnon de balade.

On y trouve une position semi-engagée sur les cocottes avec la possibilité de descendre les mains ou poser les poignets sur le cintre pour prendre plus d’angle sur le vélo, réduire la prise au vent et améliorer son effort. C’est là qu’on l’on remarque deux choses : la selle montée par Decathlon n’est pas optimale et la forme du cintre n’est pas idéale.

Côté selle, le modèle Decathlon proposé est assez court (250 mm), ce qui correspond à la tendance du marché en vélo de route et gravel, mais elle est surtout très large (155 mm). Même pour qui a le bassin assez large, c’est beaucoup. Son profil plat et son rembourrage peu efficace en font un modèle qui ne nous a pas vraiment convaincus vue l’orientation de ce vélo. Une selle semi-arrondie plus étroite aurait été préférable. Heureusement, la selle est l’un des éléments les plus simples à changer sur un vélo. C’est aussi l’un des plus personnels.

En ce qui concerne le cintre, on retrouve des valeurs assez standards avec une largeur de 440 mm dans notre taille, un drop de 130 mm et un flare assez prononcé de 16°. En taille L, il est monté au bout d’une potence de 90 mm. De quoi offrir de multiples positions pour rouler, et une bonne prise en main pour assurer ses trajectoires sur les terrains plus difficiles.

Pour autant, il y a un point qui nous chagrine un peu, c’est la difficulté à rester les mains dans le haut de l’arrondi pour garder un accès efficace aux freins et aux commandes du dérailleur. Cette position est assez inconfortable à tenir longtemps. Nous avons pu améliorer les choses en repositionnant légèrement les cocottes, sans toutefois réussir à obtenir une ergonomie optimale. C’est très personnel, mais nous ne sommes pas non plus très fans de la guidoline utilisée, trop spongieuse à notre goût.

Le vélo est livré avec des pédales plates en résine disposant de petits picots moulés pour améliorer le grip. Decathlon conseille logiquement de monter ses propres pédales, qui plus est automatiques, pour tirer le meilleur de ce Van Rysel GRVL AF.

Précisons pour finir dans cette partie que le vélo s’est montré robuste et rassurant durant toute la durée de notre test, et que le soin apporté à la fabrication de son cadre et à son assemblage est à l’avenant.

En termes de style, le Van Ryserl GRVL AF est parfaitement dans l’air du temps et sa peinture proche du marron glacé ne fait qu’ajouter à un vélo visuellement attractif malgré son positionnement. Le passage des câbles dans le tube diagonal permet de bénéficier d’une présentation plus épurée, sans rivaliser avec des modèles plus haut de gamme intégrant les câbles dès le tube de direction.

Performances

Nous n’avions jamais roulé sur la transmission Microshift Sword et c’était l’un des principaux points d’interrogation que nous pouvions avoir sur ce vélo lors de sa présentation. Au moment de dresser le bilan des sorties réalisées avec ce montage composé d’un pédalier Miranda 40 dents, d’une cassette Microshift Advent X 11-48, de manivelles de 172,5 mm et du dérailleur Sword 1×10 RD-7005M, le bilan est mitigé, mais loin d’être mauvais.

D’abord, on apprécie le choix du monoplateau, surtout sur un vélo qui s’adresse d’abord à des cyclistes peu confirmés. C’est beaucoup plus simple à tous les niveaux, y compris lorsque le terrain change brutalement et qu’il faut réagir rapidement. Personne n’hésitera à jouer du dérailleur avant ou arrière.

Ayant pas mal roulé en 12 vitesses ces derniers temps, forcément, on ne peut que constater que la plage de développements est un peu moins étoffée et que l’on a parfois (souvent) l’impression d’être entre deux vitesses en rythme de croisière. Ce n’est pas aussi confortable et précis au pédalage, mais cela reste malgré tout très acceptable pour un vélo à 999 €.

Le 40-11 demande déjà pas mal de puissance et permet d’envoyer fort pour peu que l’on ait les jambes, et l’on aborde les portions les plus pentues avec pas mal de confiance en sachant que l’on pourra avoir recours au 40-48 si besoin. Pour autant, comme vous pouvez le deviner, 10 vitesses sur du 11-48, ça laisse des trous parfois assez béants entre deux rapports.

Le dérailleur mécanique Microshift Sword nous a plutôt donné satisfaction. Nous n’avons pas subi de dérèglements intempestifs et pour un système à câble, le passage des vitesses reste assez vif et précis. On est évidemment très loin des performances des meilleurs dérailleurs électroniques du marché, mais il faut une fois encore se rappeler à qui s’adresse le Van Rysel GRVL AF. Notons la présence d’un « clutch » sur ce dérailleur. Il permet d’augmenter la tension de la chaîne, utile notamment lorsqu’on s’attaque à des portions qui secouent beaucoup.

Aidé par ses bons pneus, c’est un vélo qui propose un pilotage précis dans l’ensemble mais qui manque de vivacité. Cette lacune en matière de dynamisme et ce côté pataud s’accentuent dès que le pilotage s’accélère ou que le pédalage s’intensifie, et ce sont essentiellement ses roues qui sont à blâmer. On le ressent surtout sur les changements de rythmes et les relances, et lorsqu’il faut associer puissance et technicité, typiquement sur sentier et en montée.

A la descente, le vélo fait preuve d’un comportement rassurant qui pousse à se faire plaisir, et ce sont les freins qui tempèrent alors nos ardeurs. En effet, les Spyre de Tektro ont acquis une belle réputation parmi les freins à disque mécaniques (à câbles). Pour autant, leurs performances restent assez éloignées de ce que l’on obtient en mordant et puissance de freinage avec des commandes hydrauliques.

On reste, globalement, plus proche du freinage de bons freins à patins, avec l’avantage de conserver un bon comportement sous la pluie. En revanche, en ce qui concerne l’entretien et les réparations, ce type de frein a un avantage. On peut intervenir dessus beaucoup plus aisément qu’avec un système hydraulique. Dans le cadre d’un vélo amené à voyager et pouvant s’orienter vers une pratique bikepacking, ça a du sens. Il faut simplement avoir conscience des limites de ces freins et on apprend à anticiper davantage.

Equipement

Les seuls véritables équipements avec lesquels est livré ce vélo loisirs est une sonnette tout ce qu’il y a de plus standard et des éclairages à pile amovibles. Ce n’est pas un vélo urbain et le niveau d’équipement est logiquement famélique. Tout l’enjeu ici est de voir comment peut-être équipé ce vélo en fonction des usages que l’on peut en faire.

D’abord, on apprécie d’y trouver de quoi monter des garde-boues et/ou un porte-bagages. On l’a dit, c’est un vélo qui pourra parfaitement accompagner son possesseur sur le chemin du travail en semaine et – à ce titre – il est parfaitement possible de l’équiper pour éviter les projections par temps humide et pédaler sans sac à dos en ayant recours à une sacoche.

On y trouve ensuite des inserts qui seront aussi utiles pour équiper le vélo afin d’agrémenter ses sorties du week-end qu’en vue de plus longues aventures, vacances à vélo y comprises.

En effet, le vélo est muni de trois points de fixation sur le tube diagonal pour moduler – par exemple – l’emplacement d’un porte bidon, avec deux autres œillets prévus à cet effet sur le tube de selle. On y trouve également quatre inserts sur chaque fourreau de la fourche avant, idéal pour ajouter un petit bagage de chaque côté si besoin.

On pourra également évidemment charger un éventuel porte-bagages et installer une sacoche de cintre. Certes, on ne trouve pas de points de fixation en top tube ou sous le tube diagonal sur ce vélo, mais avec de la bagagerie à sangles et les inserts déjà présents, il y a tout à fait de quoi se préparer un vélo d’aventure taillé pour le bikepacking.

Petite précision néanmoins, Decathlon indique une charge maximale de 110 kg pour le vélo, à garder en tête.

Conclusion

Pour

  • Transmission monoplateau simple et efficace.
  • Équipable vélotaf et bikepacking.
  • Poids raisonnable.
  • Pneus allroad convaincants, roues compatibles tubeless.
  • Passages de roues généreux.
  • Vélo soigné et flatteur pour son prix.

Contre

  • Selle trop large.
  • Confort moyen malgré une géométrie endurance.
  • Des trous dans les développements proposés.
  • Un peu pataud quand le rythme s'accélère.
  • Freinage mécanique moins efficace que l'hydraulique.

Note

6.5

Le renouvellement du gravel d'entrée de gamme sous la marque Van Rysel a indubitablement du bon chez Decathlon. Fière représentante des GRVL AF, cette version Microshift Sword à 999 € est sans doute celle qui rencontrera le plus de succès. La présentation est soignée. Les possibilités en bikepacking réelles. Les performances honnêtes côté transmission et freinage. Ce n'est certainement pas le gravel de l'année, mais une proposition solide pour aborder cette pratique, se trouver un vélotaf typé route orienté confort et envisager des excursions à plus ou moins long cours.

Confort
7
Performances
6
Equipement
6

Caractéristiques

  • Prix
    999 €
  • Matériau cadre
    Aluminium
  • Fourche

    Carbone

  • Diamètre de roue
    28" (700)
  • Type de freins
    Disque mécaniques
  • Freins

    TRP Spyre

  • Vitesses
    10
  • Dérailleur arrière

    Microshift Sword RD-7005M

  • Cassette

    Microshift H104 Advent X 10S 11/48

  • Levier de vitesses

    Shifter Microshift SWORD 1x10

  • Chaîne

    Chaîne KMC X10-1 116links

  • Tige de selle

    B'TWIN Aluminium 6061 T6

  • Tige de selle suspendue
    Non
  • Garde-boue
    Non
  • Antivol de cadre
    Non
  • Porte-bagage
    Non
  • Poids
    10.8 kg
  • Transmission
    Chaîne

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.