Test – Trek Marlin+ 8 : un VTT électrique qui joue sur tous les terrains

En déclinant son VTT best-seller, le Marlin, en version électrique, Trek propose un modèle polyvalent, capable d’assurer en tout-terrain et dans un style beaucoup plus urbain.

Trek Marlin+ 8

Présentation

Trek couvre tous les segments du vélo, du mécanique à l’électrique. Dans la gamme de VTT de la marque américaine, la star n’est pas le plus cher, bien au contraire. Le Marlin, qui a été renouvelé en 2023, est un modèle phare chez Trek. Il faut dire que ce VTT offre un bon rapport qualité/prix et joue sur les plates-bandes d’un Decathlon ultra-dominateur.

Logique, donc, de voir Trek proposer désormais une version électrique de VTT star. Le Marlin+ surfe sur la même tendance et entend proposer un équipement complet, tout en restant plutôt abordable. Ce VTTAE semi-rigide dispose d’atouts certains, à commencer par sa géométrie et ses roues de 29 pouces. Des roues chaussées larges, en pneus Bontrager XR4 Team Issue de 2,6″ (66 mm).

Pour rester dans des tarifs acceptables, le Marlin+ opte pour un moteur de milieu de gamme Bosch Active Line Plus. Ce dernier développe jusqu’à 50 Nm de couple et 600 W de puissance en crête. Il est associé à une batterie de taille modeste CompactTube 400 Wh.

Avec sa transmission Shimano Deore M6100 12 vitesses et ses freins à disque hydrauliques à 4 pistons, le Trek Marlin+ ne fait pas de concessions. Il maintient un poids juste au-dessus des 21 kg (en taille M), dans la norme pour un VTT électrique hardtail.

Tige de selle télescopique, écran Bosch Purion 200 et cintre de 750 mm complètent ce tableau. Là où le Marlin+ se distingue, c’est dans sa capacité à se muer en vélo pour le quotidien. Trek a pensé à tout et propose divers points de fixation pour une béquille, des garde-boue et même un porte-bagage MIK (25 kg). Pour 3299 € (2799 € pour le Marlin+ 6), peut-on dire que le Trek Marlin+ 8 en donne pour son argent ? La réponse dans ce test.

Confort

Le Trek Marlin+ n’est certainement pas un VTT all-mountain, capable d’affronter tous les terrains. Ce VTTAE semi-rigide est plutôt conçu pour affronter les dénivelés modérés et les chemins de forêt. Il s’aventurera aussi sur des singles sinueux, pour peu qu’ils ne soient pas trop cassants.

La géométrie de ce VTT électrique est à l’image du marché actuel. L’angle de direction est suffisamment ouvert pour offrir des trajectoires rassurantes, mais tout en conservant un niveau de maniabilité correct. Le cadre en aluminium s’enjambe facilement avec un tube supérieur qui descend bien sur le tube de selle. Trek a pour habitude de proposer de nombreuses tailles pour ses vélos et ne déroge ici pas à la règle. Le Marlin+ est proposé en XS, S, M, L et XL pour des vététiste de 1,45 m à 1,95 m.

D’autant que Trek n’oublie pas la tige de selle télescopique (TranzX JD-YSP18). Cette dernière offre un véritable confort à la montée et à la descente du vélo. Mais elle est surtout précieuse dans les descentes techniques pour être plus libre de ses mouvements sur le VTT. On s’évite les désagréables coups de selle dans l’arrière-train qui peuvent déstabiliser le vététiste au plus mauvais moment.

Les grandes roues de 29 pouces – 27,5″ sur les tailles XS et S – sont désormais la norme sur les vélos tout-terrain. Il faut dire que ces grandes roues permettent de passer plus facilement sur la plupart des obstacles. Un atout non négligeable, surtout sur un VTTAE destiné à des cyclistes au niveau modéré.

Ici, les pneus Bontrager XR4 Team Issue de 2,6″ de large offrent une bonne dose de confort. Si l’on roule beaucoup sur chemin, on peut baisser la pression pour gagner en motricité.. Le montage en tubeless, sans chambre à air, est incontournable pour les amateurs de tout terrain. Il permet de gagner quelques grammes (poids de la chambre à air) et d’éviter les crevaisons par pincement. On peut ainsi descendre encore un peu la pression pour gagner encore en motricité et en confort.

À l’avant, la fourche Rockshox Recon Silver RL offre 120 mm de débattement. Une fourche très satisfaisante au regard de la gamme du vélo de Trek. Les réglages de compression et de détente se font facilement pour trouver les meilleures conditions en fonction de son poids et du terrain affronté. Néanmoins, il ne faudra pas demander à la fourche Rockshox d’avaler tous les obstacles avec l’aisance d’un modèle de 140 ou 150 mm.

Dans l’ensemble, que l’on choisisse de rouler sur des chemins, en forêt ou en ville, le confort est plutôt au rendez-vous. Seules les sorties plus exigeantes nous rappellent que le Marlin+ reste un VTT électrique semi-rigide de milieu de gamme.

Performances

Il est intéressant de constater que le Trek Marlin+ ne suit pas le courant sur la question de la motorisation. Beaucoup de VTTAE optent, chez Bosch, pour les moteurs Performance Line ou Performance Line CX. Ces moteurs offrent un couple important, logiquement adapté aux difficultés rencontrées en tout-terrain.

En revanche, sur les modèles abordables, on trouve parfois des composants sous-dimensionnés par rapport à cette motorisation. Dérailleurs limités, petites fourches à ressort, pneus moyens… On se demande alors pourquoi mettre un moteur si performant.

Trek a pris les choses dans l’autre sens. Le Marlin+ embarque un moteur Bosch Active Line Plus. Un moteur central, qui propose un couple maximal de « seulement » 50 Nm. Il promet une puissance maximale de 600 W, comme le Performance, mais plafonne à 370 W en pédalant à 70 tours/min, contre 550 W pour le plus haut de gamme des deux moteurs.

Mais finalement, ce moteur est plus en phase avec les capacités d’un VTT semi-rigide comme le Marlin+. L’assistance est étagée sur 5 modes : sans assistance, Eco, Tour+, Auto et Turbo. Pour les faibles dénivelés et les cyclistes plutôt légers, les modes Eco et Tour sont parfaits. Le moteur Active Line Plus n’est, certes, pas aussi dynamique que son cousin Performance, mais il est agréable. Le vététiste novice ne se sentira pas projeté trop violemment et gardera plus facilement le contrôle de son vélo.

Le mode Turbo est bien plus utile en côte, où il permet au Marlin+ de grimper avec une certaine aisance. Toutefois, les pentes qui dépassent les 10 % font rapidement sentir les limites de la motorisation. Mieux vaut alors bien faire travailler les jambes en cadences pour éviter de coincer en pleine difficulté.

Et là, le vététiste est bien content du choix de Trek qui a pioché dans la gamme Deore de Shimano pour sa transmission. Le dérailleur 12 vitesses Deore M6100 et la cassette 10-51 offrent une belle latitude pour trouver le bon braquet. Certes, les changements de vitesse sous la contrainte d’un pédalage un peu trop prononcé ne se font pas dans une fluidité absolue. Mais le dérailleur Shimano Deore se montre tout de même réactif.

Mais finalement, le meilleur mode d’assistance reste, à notre sens, le mode Auto. Celui-ci adapte parfaitement le degré d’assistance aux conditions. Il délivre une puissance modérée sur le plat, mais se montre bien plus appuyé dès que l’on appuie plus fort sur les pédales, que l’on soit dans une phase de reprise ou dans une côte.

Le système Bosch permet d’adapter les différents modes à ses goûts. On pourra opter pour un mode Turbo un peu moins dynamique ou exiger un peu plus de réactivité de la part du mode Auto. Après quelques sorties, le vététiste peut vite se concocter une assistance qui lui correspond.

Le Trek Marlin+ est simple à prendre en main. Son centre de gravité est assez bien positionné, grâce au moteur et à la batterie centrés. Cela offre une excellente stabilité, d’autant plus avec l’empattement assez long. Forcément, la maniabilité n’est pas aussi grande qu’avec un VTT classique, les 21 kg du Marlin+ se font parfois sentir.

Mais ce poids, combiné aux grandes roues de 29 pouces et aux pneus larges donnent un cocktail très efficace sur des chemins pas trop cassants. Le cintre large de 750 mm et la potence offrent un bon compromis entre précision des trajectoires et réactivité de la direction. Un aspect joueur qui se prête assez bien aux environnements urbains. Néanmoins, la largeur du guidon peut devenir un handicap à l’heure de se faufiler dans le trafic.

Le freinage est un point sur lequel le Trek Marlin+ se distingue honorablement. Il est équipé de freins à disque hydrauliques Shimano MT420 à 4 pistons. Des freins qui offrent un très bon mordant et une grande précision, tout à fait à même d’affronter les usages auxquels se destine le Marlin+. Si l’on doit pinailler un peu, nous ne sommes pas les plus grands fans des leviers MT4100. La gamme Deore propose des références plus agréables à utiliser. Un choix sans doute dicté par une question de coût et qui n’a au final pas un impact trop important pour le vététiste ponctuel.

Le bon freinage est couplé à une bonne accroche des pneus Bontrager. Leur largeur de 66 mm et leurs larges crampons en font de bons alliés sur la plupart des terrains. Ils sont également gage d’une grande surface de contact pour les freinages.

En revanche, ces pneus sont, logiquement, moins performants quand il s’agit de rouler sur l’asphalte. Un revêtement sur lequel ils se font entendre. Si le Marlin+ est amené à rouler plus sur route que sur chemin, il faudra envisager un gonflage un peu plus élevé pour un meilleur rendement, voire changer de pneus. Les pneus Schwalbe Johnny Watts que nous avions eu sur le Moustache J semblent être parfaits pour cet usage avec une bande de roulement particulièrement silencieuse sur la route tout en gardant une bonne accroche en tout terrain.

Schwalbe Johnny Watts 29

Détail qui peut paraitre anecdotique à certains : le moteur Bosch Active Line Plus est particulièrement silencieux. Il se fait notamment beaucoup plus discret que ses cousins Performance Line et Performance Line CX. Les amateurs de sons de la nature se trouveront bien mieux immergés lors de leurs sorties.

Équipement

S’il est un point à ne pas négliger, ce sont bien les pédales. Celles-ci représentent souvent 50 % des points de contact entre le vélo et vous. Mieux vaut donc que les pédales soient à la hauteur. Elles ne sont pas toujours fournies avec les VTT, mais elles le sont avec le Trek Marlin+. Nous n’avons pas pu les tester sur le Marlin+, mais il s’agit des mêmes que celles que l’on trouve sur le Verve+ 4 que nous avons déjà testé.

Ces pédales plates offrent une belle surface pour le pied. Nous trouvons qu’elles ne sont pas parfaitement adaptées à un VTT électrique. Il leur manque un peu d’accroche pour les trajets qui secouent. Mais si vous souhaitez utiliser le Marlin+ au quotidien, ces pédales seront clémentes avec vos semelles, ce qui n’est pas une mauvaise chose.

Trek a choisi l’écran Purion 200 pour piloter l’assistance de son VTTAE. Ce petit écran tout en largeur est intégré au boitier de commandes. La lisibilité est au rendez-vous, avec une fonction de luminosité automatique efficace. Logiquement, la quantité d’informations affichées est limitée.

Le pilotage de l’ensemble via les 6 boutons est enfantin. C’est intuitif et facile à prendre en main. Si l’on utilise le mode Auto, il n’y a guère plus qu’à naviguer entre les écrans qui affichent tour à tour la vitesse instantanée, la distance parcourue ou encore l’autonomie restante.

S’il est compact et discret, le Purion 200 n’en oublie pas pour autant d’être intelligent. Un téléphone peut être connecté au vélo grâce à l’application Bosch Flow. Cette dernière permet de personnaliser les modes d’assistance, de faire des mises à jour du VTT et même de suivre un itinéraire. Cette dernière fonction n’est, à l’heure où nous écrivons ces lignes, pas suffisamment au point pour être utilisable selon nous. Tout écart du trajet planifié bloque l’itinéraire et aucun calcul de nouvel itinéraire n’est fait automatiquement.

Nous l’évoquons plus haut, ce Trek Marlin+ est aussi bien pensé pour être utilisé sur les sentiers qu’en vélo du quotidien. Et le fabricant américain ne fait pas les choses à moitié. En effet, le VTTAE propose des oeillets de fixation pour une béquille, un porte-bagage arrière et des garde-boue. Tout l’attirail nécessaire pour rendre l’utilisation de ce Marlin+ acceptable en ville.

On pourra évidemment se passer de tout cela pour de simples trajets vélotaf. Mais savoir que l’on pourra aussi bien emmener un enfant à l’école que se faire une sortie en forêt est un véritable atout. Le coût d’un vélo électrique, qu’il soit urbain ou tout-terrain, limite forcément l’achat de modèles pour chaque usage. Le Trek Marlin+ l’a bien compris et s’adapte à nos besoins.

Autonomie

Avec une batterie CompactTube de 400 Wh, le Trek Marlin+ ne promet pas une endurance monstrueuse. Sur son dos, nous avons parcouru 28 km en mode Turbo exclusivement, soit les conditions les plus défavorables pour l’autonomie. Cette distance comptant environ 20 % de route et le reste de chemins plus ou moins techniques et un dénivelé positif de 500 m environ.

En mode Auto, sur le même parcours, nous avons roulé 34 km. Dans ce mode, le Marlin+ fait des économies sur les parcours roulants et offre légèrement moins de dynamisme. Notez que ces valeurs sont valables pour un cycliste de 65 kg, un vététiste plus lourd perdra quelques kilomètres. Sur des parcours moins vallonnés, l’autonomie sera plus importante. Durant nos tests, le terrain était plutôt gras.

Trek propose d’augmenter l’autonomie du vélo en utilisant une batterie supplémentaire PowerMore de 250 Wh. Un range extender tout de même vendu 480 €. Un coût certain pour une belle augmentation de capacité néanmoins.

L’intégration de la batterie au cadre du Marlin+ la rend impossible à charger à part. Il faut obligatoirement passer par le port de charge présent sur le VTT. Il nous a tout de même fallu plus de 5h30 pour remplir entièrement la batterie vide. Il faut dire que Trek fournit simplement un chargeur 2A.