Test – Tern Link D8 : un vélo pliant très simple qui a tout pour plaire
Dans la famille Link, chez Tern, le D8 est le modèle le plus attirant. Il allie simplicité d’utilisation, facilité de pliage et agrément de pédalage. De quoi en faire un modèle très recommandable ? C’est ce que nous allons voir.
Pour
- Vélo agile et maniable.
- Cadre simple mais efficace.
- Facile à plier et déplier.
- Bonne polyvalence grâce aux 8 vitesses.
- Position modulable grâce aux réglages de potence.
- Un petit vélo à tout faire.
Contre
- Pas le plus compact des 20″ pliants.
- Pas le plus léger.
- Pédales un peu petites.
Pas le plus compact, pas le plus léger, pas le plus performant ni le mieux équipé de série, le Link D8 de Tern est pourtant un très bon vélo pliant pour affronter le quotidien. Il propose en effet un super compromis entre tarif, ergonomie, finitions et comportement sur la route. Un vélo polyvalent, aux capacités améliorables à peu de frais grâce aux accessoires, qui sait se montrer aussi convaincant pour faire 5 km en multimodal jusqu’au travail que 40 km le WE à la cool.
Présentation
Tern est une marque taiwanaise qui s’est imposée comme un géant mondial du vélo à tendance urbaine. Elle dispose dans ses gammes de nombreux vélos utilitaires, du petit pliant au gros cargo, en musculaire ou électrique. Nous testons ici le Link, vélo pliant de base de la marque, et plus précisément le modèle D8 qui est – selon nous – le plus intéressant.
Vendu juste sous la barre des 1000 €, il a quelques avantages ergonomiques notables sur les modèles inférieurs (B7, B8 et C7), tant au niveau des charnières de pliage que de la potence réglable, la qualité de la selle, des poignées ou des pneumatiques, sans oublier une transmission 8 vitesses performante et polyvalente.
C’est un vélo livré avec des garde-boues enveloppants qui peut, aussi, accueillir un petit porte-bagages arrière vendu en option (Tern Loader, 60 €). Il dispose également de points de fixation à l’avant pour un système KlickFix (Tern Luggage Truss, 60 €) et peut être équipé d’un éclairage avant à dynamo (Tern Valo 2, 65 €). Le Tern Link D8 est proposé en noir, jaune, bleu ou gris.
Bien évidemment, il est loin d’être seul sur le marché des vélos pliants 20″. Mais si l’on se focalise sur les modèles musculaires et que l’on garde un niveau d’équipement proche, cela élimine déjà une bonne partie de la concurrence.
En premier prix, il y a bien sûr l’inévitable Btwin Fold 560 de Decathlon (599 €), mais il est davantage un concurrent du Tern Link B7 (699 €). Si bien que finalement, son adversaire tout trouvé n’est autre que le Mariner i7u de chez Dahon (1099 €) dans un registre poids, compacité, composants en partie comparables.
* Le vélo testé nous a gentiment été prêté par la boutique Cyclable Paris 10 (50 quai de Jemmapes), revendeur de vélos urbains, cargos et pliants, notamment spécialiste de la marque Tern. N’hésitez pas à passer leur faire un coucou.
Confort
Le Tern Link D8 exploite sans surprise un cadre à charnière centrale en aluminium dont la conception a été optimisée pour être résistant, permettre un pliage compact et conserver une certaine légèreté. A ce titre, le vélo est donné pour 12,1 kg et nous avons pesé notre modèle de test à 13,2 kg.
Ce n’est pas le plus léger des vélos pliants mais son poids reste très acceptable, sachant que c’est un vélo très simple et pratique à manipuler. Outre un dessin global qui, lui-même, inspire la simplicité avec ce cadre en « virgule inversée » qui se plie au centre, nous avons en effet apprécié un système de pliage efficace et accessible à tous.
La marque avance un temps de pliage/dépliage d’environ 10 secondes et, dans les faits, avec un peu d’entraînement, c’est effectivement ce que nous avons pu constater. L’opération est très simple : on positionne correctement la pédale, on déverrouille la charnière centrale, on ramène l’avant du vélo vers l’arrière, on aimante les deux roues entres elles, on replie la potence, on baisse la selle et le tour est joué. On peut également replier les pédales pour gagner encore un chouïa en encombrement.
Pour repartir, on fait la même chose en sens inverse et cela va même un peu plus vite grâce aux charnières extrêmement faciles à enclencher. Des charnières OCL qui, soit dit en passant, sont très fluides, solides et rassurantes. Elles participent grandement à la qualité du système de pliage. Dommage que la tige de selle ne soit pas graduée pour retrouver immédiatement son réglage, mais c’est un détail qu’une petite griffe dans la peinture corrigera (ce que nous n’avons évidemment pas fait sur notre vélo de test).
Plié, le vélo peut être poussé en le tenant par la selle pour s’éviter d’avoir à le porter sur de longues distances. C’est particulièrement utile dans le cadre du transport multimodal, lorsque l’on a de longs couloirs de correspondance par exemple. La roue libre ne fonctionnant que vers l’avant, on ne peut pas tirer le vélo dans cette position et les demi-tours peuvent être périlleux, mais on finit par prendre le coup.
Dans sa position la plus ramassée, ses dimensions sont de 38 x 79 x 72 cm. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus compact en 20″ plié. Les Tern BYB font mieux (de l’ordre de 33 x 81 x 51 cm) mais aussi le Rocky de chez Vello Bike par exemple (29 x 79 x 57 cm). Pour autant, cela a permis au Link D8 de nous accompagner facilement partout : on le range aisément sous le bureau, on le case dans un coin au restaurant, on le met facilement dans le coffre de la voiture pour l’emmener en week-end et, dans le RER, on lui trouve une petite place même aux heures de pointe.
Précisons, pour en revenir aux détails de fabrication qui n’en sont pas, que la fourche du vélo est en acier, un matériau qui filtre mieux les imperfections que l’aluminium. Cela va participer au confort du vélo qui ne bénéficie – comme très souvent sur les pliants – d’aucune suspension. Les poignées ergonomiques à repose paume, la selle correctement rembourrée et – surtout – les pneus ballons Schwalbe Big Apple de 50 mm de section sont là pour apporter un peu de moelleux aux déplacements.
Résultat, le confort du Tern Link D8 en roulant est correct sur l’asphalte, son principal terrain de jeu, moins plaisant déjà lorsqu’on s’aventure sur chemin un peu plus cassant ou que l’on doit affronter de longues sections aux pavés irréguliers. Reste qu’en trouvant la pression de gonflage des pneus adéquate en fonction de son profil, on optimise la filtration sans trop sacrifier le rendement. Un excellent compromis est trouvé autour des 3 bars nous concernant.
Ces pneus, bien qu’un peu lourds à emmener, sont très bons au demeurant dans l’optique de déplacements quotidiens, couplant un excellent grip à une bonne résistance aux crevaisons.
Mais le confort, c’est aussi bien sûr la position que le vélo nous autorise à prendre. Avec un cadre en taille unique devant convenir aux cyclistes mesurant entre 142 et 190 cm, ce n’est pas forcément évident. Pour autant, le Link D8 conviendra effectivement au plus grand nombre grâce à un composant essentiel : sa potence réglable Tern Andros G2.
C’est tout simplement l’un des meilleurs systèmes du marché pour ajuster sa position de manière rapide et efficace, sans outil. Il suffit de desserrer les deux leviers, d’attraper le guidon pour le positionner à la hauteur souhaitée en réglant l’inclinaison du cintre, et de refermer le tout.
Sans forcément pouvoir régler la hauteur du cintre sur 15 cm comme le permettent certaines potences, on profite ici d’un réglage sur environ 7 cm qui a l’avantage de modifier aussi l’éloignement du guidon. On peut ainsi choisir une position plus relevée et détendue, ou s’engager davantage sur le vélo pour un comportement un peu plus sportif.
Mesurant 185 cm, je ne suis pas toujours à mon aise sur les plus petits vélos et pourtant je n’ai pas à me plaindre de la position trouvée sur ce Link D8. Même lors de ma sortie la plus longue (approchant les 3 heures), je n’ai pas ressenti de crispations ou douleurs particulières, ayant trouvé une position légèrement engagée propice à la balade entre flânerie et petits coups de fouets. Oui, la rando du week-end en vélo pliant, c’est possible et ça peut rester très agréable.
Les petits bémols sur lesquels cette longue sortie m’a permis de mettre le doigt concerne la selle que j’aurais finalement aimé plus effilée pour limiter les frottements et les pédales pliantes dont le grip est à parfaire et dont la surface d’appui mériterait d’être plus large pour accompagner ma pointure 45. Tout le monde ne sera pas concerné et il faut garder en tête qu’une selle et des pédales, ce n’est pas ce qu’il y a de plus compliqué à changer sur un vélo.
Performances
La question que vous vous posez sans doute à ce stade, c’est de savoir comment ça roule un Link D8 ? Eh bien sachez que malgré les contraintes inhérent au format, c’est un vélo plutôt très plaisant à pédaler au quotidien.
Sans être aussi roulant, sportif et performant que le Tern BYB P10 que nous avions eu l’occasion de tester en tout début d’année, ce Link D8 offre un compromis plus sage avec davantage de confort mais un rendement moindre. C’est un vélo clairement plus posé, auquel l’étagement des 8 vitesses gérées par un dérailleur Shimano Claris correspond bien.
Les passages de vitesses à l’aide de gâchettes sont fiables et suffisamment réactif vu le programme du vélo. Tandis que les différents développements lui garantissent une belle polyvalence et la possibilité de trouver une vitesse adéquate quelle que soit la situation, ou presque. On rappelle qu’on parle de vélotaf et de balades, pas d’aller prendre des relais sur le Polygone de Vincennes.
Que personne n’ait peur, avec les développements les plus courts, tout le monde parviendra à monter les cotes en moulinant. A l’inverse, il y a de quoi allonger correctement sur le plat en usant des plus petits pignons. Les petites roues favorisent la prise de vitesse et sont donc adaptées à des déplacements en ville lors desquels on multiplie les arrêts et les relances. Elles pénalisent en revanche le fait de maintenir une vitesse de croisière élevée, mais on parvient tout de même à tenir ses 25 km/h sur le plat sans s’époumoner.
On profite sinon à plein de l’empattement court du vélo et de son centre de gravité assez bas, ce qui lui confère une excellente maniabilité. C’est très agréable en ville et, même à faible vitesse, on est revigoré par sa capacité à passer partout. Pour peu que l’on soit d’humeur joueuse, ce comportement égaye les trajets sans qu’il n’y ait besoin d’envoyer les watts pour se faire plaisir.
Une direction précise et une vivacité préservée que le Link D8 doit non seulement au renfort de la partie arrière qui améliore le comportement du vélo au pédalage, mais aussi à la rigidité de la potence. Une rigidité globale que préservent plutôt bien les charnières qui jouent, ici aussi, correctement leur rôle. Il suffira de bien les entretenir et vérifier leurs réglages de temps en temps pour maintenir ces prestations, tout comme il conviendra de bien entretenir sa transmission avec dégraissage et lubrification réguliers.
Cela reste par ailleurs un vélo très simple d’entretien. Simplicité également au niveau du freinage avec de simples freins V-Brake à patins. Rappelons que si de nos jours tout le monde s’attend à voir des freins à disque partout, des freins à patins bien réglés restent une solution de freinage performante et suffisante, moins onéreuse, plus facile à entretenir et plus légère. De très nombreux vélos pliants sont encore en freins à patin et sur ce genre de vélos cela ne nous choque vraiment pas. Mieux, cela nous convient parfaitement.
Equipement
Au moment de faire l’inventaire sur ce que le Tern Link D8 a et n’a pas en termes d’équipement, les choses vont assez vite.
Premièrement, le vélo est livré avec une paire de garde-boues enveloppants en plastique, à l’extrémité desquels ont trouve une petite bavette pour en améliorer l’efficacité. Joliment intégrés, bien en place, ne gênant absolument pas le pliage du vélo, ils remplissent globalement leur rôle.
Deuxièmement, une petite béquille est aussi de la partie, bien pratique pour maintenir le vélo. C’est une béquille basique mais qui, vu le poids du vélo et son centre de gravité, suffit amplement à le garder debout. Et c’est à peu près tout.
On l’a dit en introduction, les porte-bagages arrière et avant sont optionnels. La transmission n’est pas réellement protégée par un carter même si un cerclage plastique se superpose au plateau. Le vélo ne peut pas être équipé d’un antivol de roue mais reste facile à attacher si on doit le laisser en extérieur.
Notons la présence d’œillets sur le tube supérieur. Ils permettront de fixer des accessoires, qu’il s’agisse d’un porte bidon, d’une petite sacoche ou d’un antivol pliant.
Conclusion
Pour
- Vélo agile et maniable.
- Cadre simple mais efficace.
- Facile à plier et déplier.
- Bonne polyvalence grâce aux 8 vitesses.
- Position modulable grâce aux réglages de potence.
- Un petit vélo à tout faire.
Contre
- Pas le plus compact des 20" pliants.
- Pas le plus léger.
- Pédales un peu petites.
Note
Pas le plus compact, pas le plus léger, pas le plus performant ni le mieux équipé de série, le Link D8 de Tern est pourtant un très bon vélo pliant pour affronter le quotidien. Il propose en effet un super compromis entre tarif, ergonomie, finitions et comportement sur la route. Un vélo polyvalent, aux capacités améliorables à peu de frais grâce aux accessoires, qui sait se montrer aussi convaincant pour faire 5 km en multimodal jusqu'au travail que 40 km le WE à la cool.
Confort
Performances
Equipement
Caractéristiques
-
Prix999 €
-
Matériau cadreAluminium
-
Fourche
Acier
-
Diamètre de roue20"
-
Pneus
-
Jantes
Aluminium double paroi
-
Type de freinsPatins
-
Freins
V Brake
-
Vitesses8
-
Dérailleur arrière
Shimano Claris
-
Cassette
11-32T
-
Pédales
Pliantes en résine
-
Tige de selle
SuperOversize, 6061-AL
-
Tige de selle suspendueNon
-
Selle
BioLogic Como DLX
-
Guidon
Flat bar, 6061-Al
-
Potence
Tern Andros (G2) ajustable
-
Poignée
Velo ergonomic
-
Garde-boueOui
-
Antivol de cadreNon
-
Porte-bagageNon
-
Poids12.1 kg
-
TransmissionChaîne
En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.