Test – Tern BYB P10, le vélo pliant 20″ à tendance sportive
Nouveau venu dans la gamme BYB, le P10 apporte un élan de sportivité entre deux modèles mieux équipés pour le vélotaff. Une approche un poil différente mais très dynamique, pour un vélo convaincant sur la route à emmener partout avec soi.
Pour
- Pliage efficace, encombrement limité.
- Charnières robustes et faciles à manipuler.
- Léger.
- Composants performants.
- Très bon comportement sur la route.
- Développement polyvalent, adapté au positionnement du vélo.
- Potence réglable dans tous les sens.
- Position agréable quelle que soit sa taille.
Contre
- Vélo mal équipé pour le quotidien (pas de garde-boue ni de carter de chaîne).
- Système de pliage un peu intimidant au départ.
- Léger manque de stabilité à haute vitesse, inhérent au format.
Chouette vélo que ce Tern BYB P10, très plaisant à rouler. Il adapte une formule réussie à un mode d’utilisation plus sportif, avec légèreté et performances, en conservant les avantages du vélo pliant (encombrement, déplacements, etc.). Dommage qu’il faille repasser à la caisse si l’on souhaite l’équiper en vue d’une utilisation quotidienne polyvalente (garde-boue), ce qui est quand même le propre d’un vélo pliant. Néanmoins, il se positionne de manière attractive entre les BYB P8 et S11, et plus globalement sur le marché du pliant 20″, option dynamisme.
Présentation
La gamme BYB (Bring Your Bike) regroupe les vélos pliants les plus compacts du fabricant taiwanais Tern. Lancée avec le vélo de base BYB P8 (1400€ – 14,3 kg) et le premium BYB S11 (2500€ – 12,7 kg), elle s’enrichit en ce début 2024 du BYB P10, positionné entre ces deux modèles (1600€).
C’est un vélo pliant doté de roues de 20″ au positionnement assez sportif, qui se trouve être le plus léger des trois, ce qui s’explique en partie par le fait qu’il est livré sans garde-boue ni porte-bagage. Il arrive donc avec une philosophie un peu différente, plus orientée « plaisir », même si – nous allons le voir – l’absence de ces équipements peut lui porter préjudice en fonction des situations.
Dans cette gamme de prix, ses concurrents s’appellent Brompton, Rocky chez Vello Bike ou encore Verge, un autre vélo pliant de Tern au positionnement également assez sportif.
Confort
Dans le milieu du vélo, le poids est une donnée qui compte. Encore plus, peut-être, lorsque l’on parle d’un vélo destiné à être souvent manipulé/porté, comme peut l’être un vélo pliant, paré pour les transports multimodaux autant que les voyages un peu plus lointains.
Et le poids, c’est l’un des atouts de ce BYB P10 : donné pour 12 kg par la marque, il a été pesé par nos soins à 11,19 kg (pédales comprises). Sur notre balance, c’est environ 1 kg plus léger qu’un Brompton C Line ou qu’un Btwin Fold Light, ce qui n’est pas négligeable. Le vélo est donc assez léger à porter et, sur la route, il s’emmène aisément.
Visuellement, les lignes du BYB P10 restent assez modernes et passe-partout. On retrouve un cadre aluminium à tube doublé, l’une des signatures de la marque, également vue sur d’autres gammes comme les HSD ou GSD. Associé à des charnières solides, cela participe à la rigidité du vélo qui assure son dynamisme.
L’impression de robustesse laissée par le vélo est assez plaisante. Son système de pliage est également plutôt efficace. Il faut compter une trentaine de secondes pour s’en sortir, ce qui est honnête, même si le système est moins travaillé que celui d’un Btwin Fold Light 1 Seconde par exemple. On trouve deux points de pivot sur le cadre, et une troisième charnière au niveau du tube de direction.
Après quelques essais, on finit par trouver ses marques et à replier facilement le vélo sur lui-même en l’attrapant par la partie centrale du cadre. On peut ensuite clipser les bases arrières à la fourche avant, replier le guidon et sécuriser sa position avec un strap en caoutchouc, et abaisser la selle montée sur une tige double à l’aide de deux attaches rapides. Pour améliorer encore la compacité de l’ensemble, il est possible de déclipser la pédale gauche pour venir la fixer dans l’emplacement prévu au niveau de la base arrière.
Au plus petit, le BYB P10 mesure 33 x 81 x 51 cm. Avec le porte-sacoches à roulettes Metro Transit, qui équipe les P8 et S11 de série, le vélo peut même tenir « debout ». Son empreinte au sol est réduite et identique à celle d’un Brompton. Sur ce P10, c’est une option facturée.
Le dépliage va un peu plus vite, puisqu’il n’y a pas à faire attention au positionnement des roues et que l’enclenchement des charnières est encore plus rapide. On peut enfourcher le BYB P10 une quinzaine de secondes seulement après être sorti de son train, par exemple, si on a laissé la pédale en place.
Très peu de vélos pliants bénéficient de suspensions et les BYB n’échappent pas à ce constat. Ses pneus lisses Schwalbe Kojak de 35 mm de large renfermant un faible volume d’air et se gonflant entre 5 et 6 bars, on bénéficie d’un confort relatif. Les sections pavées ne sont pas les plus agréables à traverser.
Selle et poignées ergonomiques, d’un bon niveau, améliorent toutefois le bilan. A noter, la selle Porter+ de Tern – outre son petit moelleux et sa forme effilée – est travaillée sur la partie inférieur pour servir de poignée lorsque l’on tire le vélo plié à côté de soi, ou de support lorsqu’on le porte à l’épaule pour gravir un escalier par exemple. Bien vu.
Les pneus choisis, montés sur jantes Kinetix Pro au rayonnage doublé, permettent d’avoir des roues assez légères, un bon grip, une résistance à la crevaison honnête et un excellent rendement. Nous y reviendrons un peu plus bas, mais cela participe pleinement aux performances étonnantes de ce petit vélo.
Selon le fabricant, les Tern BYB conviennent aux cyclistes mesurant entre 1,47 et 1,95 m. Mesurant 1,85 m, j’ai pu y trouver une position agréable. Testé par une cycliste de 1,64 m, même constat. Si, bien sûr, le réglage de la hauteur de selle laisse une belle marge de manœuvre (graduée, elle permet aisément de retrouver son réglage habituel), la bonne trouvaille du vélo est sa potence réglable Tern Andros.
Ceux qui connaissent les vélos de la marque ont sans doute déjà pu apprécier les bienfaits de ce système qui permet très facilement de régler la hauteur du guidon mais également l’inclinaison du cintre. En quelques secondes, on obtient donc un réglage personnalisé et on va même pouvoir varier les positions facilement sur un même vélo.
Typiquement, au guidon de ce BYB P10, on va pouvoir privilégier une position à dos droit à certains moments, sans pour autant se priver d’opter pour une position plus engagée vers l’avant sur d’autres sorties. Et cela permet à chacun de trouver sa position privilégiée dans le cadre d’un vélo que l’on se partage. Très bon point !
Performances
Une chose est sûre, pour un petit vélo pliant aux roues de 20″, le BYB P10 roule bien. Très bien même. Léger, rigide, donnant la possibilité d’avoir une position semi-sportive si on le souhaite, c’est un vélo avec lequel on va pouvoir se déplacer rapidement et même mieux, se faire plaisir.
On retrouve, de manière assez logique, la maniabilité de ces petits vélos au centre de gravité bas et à faible empattement. Il faut dire que de l’extrémité d’une roue à l’autre, il ne mesure que 151 cm. Pour se faufiler partout en ville, c’est un vrai bonheur, avec la possibilité d’imprimer des courbes serrées, une facilité déconcertante à remonter les files à l’approche d’un feu, etc.
Ce modèle est équipé d’une transmission Shimano Deore à 10 vitesses. Un groupe bien connu, aux performances très correctes sans être du haut de gamme, et à la longévité rassurante. Bien entretenue et bien réglée, cette transmission permet de bénéficier de passages de vitesses rapides et fluides.
Le plateau FSA Vero propose 53 dents, et se trouve associé à une cassette 11-36 classique. Cela permet d’obtenir un développement à l’étagement polyvalent, qui colle bien au positionnement de ce petit vélo urbain et voyageur. En effet, on y trouve de la souplesse pour gravir les bosses – en moulinant – mais également de quoi envoyer un peu plus quand le terrain s’y prête.
Sans aller jusqu’à dire que nous avons été bluffés par les performances du BYB P10, nous avons été largement convaincus par ses capacités. Nous voir l’emmener aussi facilement à 25, 30 voire 35 km/h sur le plat a été un vrai bonheur. Les relances sont dynamiques. Le pilotage grisant. Bref, c’est un vélo très sympa à utiliser.
Seul bémol, mais nous nous y attendions : il manque un poil de stabilité, surtout à haute vitesse. C’est moins flagrant que sur un petit 16″ comme le Btwin Fold Light 1 Seconde à l’empattement vraiment très court, mais on sent que l’on est sur un vélo à petites roues et assez court, donc c’est assez logique.
Côté freinage, on retrouve là aussi sans surprise des freins à patins. Des modèles V-Brake fabriqués par Kinetix, actionnés par des leviers Shimano Deore. Sur un vélo aussi léger, ça freine bien et suffisamment fort, et cela permet de gagner un peu de poids par rapport à des freins à disque.
Quant à l’entretien, il est également très aisé : il suffit de remplacer les patins quand la garniture est trop usée, et veiller à ce que les freins restent bien réglés.
Equipement
On l’a dit dès l’intro, ce P10 est un modèle de Tern BYB livré sans porte-bagage ni garde-boue. Cela lui permet d’afficher un poids plus faible et d’être proposé à un prix compétitif dans sa gamme. « Le nouveau BYB P10 comprend tout ce qui rend le BYB très amusant à conduire, en enlevant les fonctionnalités pensées pour les vélotaffeurs », décrit le fabricant. Pour autant, ces absences vont forcément le desservir à un moment ou à un autre. On s’explique.
Si l’on peut, en tant que cycliste, parfaitement choisir de se passer de porte-sacoche au quotidien, rappelons que le modèle qui équipe les Tern BYB permet de les maintenir debout lorsqu’ils sont pliés. De cette manière, ils tiennent parfaitement en place, occupent moins d’espace au sol, et peuvent être transportés exactement comme une petite valisette à roulettes. Cet accessoire est donc intéressant dans l’optique de déplacements avec le vélo, et pas seulement dans l’idée d’y accrocher une sacoche.
A la limite, que cela soit une option proposée par Tern, pourquoi pas. Chacun pourra décider d’alourdir un peu son budget pour s’en équiper (comptez 110€). En revanche, l’absence de garde-boue est beaucoup plus problématique.
Nous sommes les premiers à apprécier le look épuré du BYB P10 et son côté « course de poche », mais pour l’avoir utilisé au quotidien en période hivernale – et bien pluvieuse – on se rend vite compte que le garde-boue ne devrait jamais être optionnel sur un vélo que l’on peut être amené à utiliser tous les jours et par tous les temps. Bien sûr, on trouvera peut-être des clients potentiels qui se diront qu’ils ne sortiront leur BYB que par beau temps. Et les autres pourront simplement décidé de l’en équiper (en repassant à la caisse, 50€). Mais on trouve quand même dommage que ce soit optionnel sur ce modèle.
Certains regretteront, aussi, la disparition du carter de transmission dont bénéficient les autres vélos de la gamme, évitant les frottements du pantalon sur la chaîne. Notons néanmoins la présence de points d’ancrage sur le tube de direction, permettant d’accueillir une variété de racks et autres supports de sacoche à l’avant.
Pour le reste, pas grand chose à dire côté équipement. On y trouve une sonnette, une béquille centrale, et des pédales en composite, dont une est facilement démontable grâce au système MKS EZY. Assez compactes et légères, elles restent rigides au pédalage et proposent un bon compromis pour ce genre de vélos.
Si le propre du vélo pliant est de pouvoir accompagner son possesseur (presque) partout, son cadre et sa forme en font un vélo assez facile à attacher au besoin. On trouve également, sur le tube supérieur, deux œillets qui permettront de fixer un accessoire (porte-gobelet, antivol…).
D’un point de vue général, on est face à un vélo soigné, aux composants qualitatifs et à l’assemblage sérieux. Dommage que les soudures du cadre n’ait pas été lissées, cela aurait parfait son niveau de finition.
Conclusion
Pour
- Pliage efficace, encombrement limité.
- Charnières robustes et faciles à manipuler.
- Léger.
- Composants performants.
- Très bon comportement sur la route.
- Développement polyvalent, adapté au positionnement du vélo.
- Potence réglable dans tous les sens.
- Position agréable quelle que soit sa taille.
Contre
- Vélo mal équipé pour le quotidien (pas de garde-boue ni de carter de chaîne).
- Système de pliage un peu intimidant au départ.
- Léger manque de stabilité à haute vitesse, inhérent au format.
Note
Chouette vélo que ce Tern BYB P10, très plaisant à rouler. Il adapte une formule réussie à un mode d'utilisation plus sportif, avec légèreté et performances, en conservant les avantages du vélo pliant (encombrement, déplacements, etc.). Dommage qu'il faille repasser à la caisse si l'on souhaite l'équiper en vue d'une utilisation quotidienne polyvalente (garde-boue), ce qui est quand même le propre d'un vélo pliant. Néanmoins, il se positionne de manière attractive entre les BYB P8 et S11, et plus globalement sur le marché du pliant 20", option dynamisme.
Confort
Performances
Équipement
Caractéristiques
-
Prix1599 €
-
Cadre
Cadre pliant en trois parties, aluminium 6061
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Matériau cadreAluminium
-
Fourche
Tern Tarsus Aluminium
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Diamètre de roue20"
-
Pneus
Schwalbe Kojak 35-406
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Jantes
Kinetix Pro
-
Type de freinsPatins
-
Freins
Kinetix SpeedStop V-brakes
-
Plateaux
FSA Vero 53T
-
Vitesses10
-
Dérailleur arrière
Shimano Deore Shadow+
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Cassette
11-36T
-
Levier de vitesses
Shimano Deore
-
Chaîne
KMC X10
-
Pédales
MKS EZY
-
Tige de selle suspendueNon
-
Selle
Tern Porter+
-
Potence
Tern Andros ajustable
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Poignée
Ergon GP10
-
Garde-boueNon
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Antivol de cadreNon
-
Porte-bagageNon
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Poids12 kg
En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.