Test – Shimano PD-EH500 : parfaites pour passer aux pédales automatiques en douceur

Quiconque se demande comment passer aux pédales automatiques en douceur (ou souhaite s’équiper de pédales semi-auto hyper polyvalentes) devrait s’intéresser à ce modèle Shimano. Un excellent choix pour tout un tas de cyclistes.

Shimano PD-EH500 (cales incluses)

Les pédales. C’est sans doute l’un des composants vélo dont on parle le moins. Ou en tout cas, qui est le moins « sexy » à évoquer. Et pourtant, avec la selle et les poignées, les pédales font partie des trois points de contact du corps avec le vélo. C’est même l’un des plus importants, car sans pédales, pas de pédalage ; et sans pédalage, pas de mouvement. Or, quand on monte sur un vélo, c’est généralement pour avancer.

Nous n’aimons pas beaucoup faire de généralités, mais il faut reconnaître que l’immense majorité des vélos du commerce sont livrés avec des pédales correctes, sans plus. Les vélos sportifs orientés performance sont d’ailleurs vendus sans pédales, puisque leurs utilisateurs préfèreront quoi qu’il arrive choisir les leurs. Pour le quotidien ou les randonnées, on peut très bien se contenter de pédales plates, classiques. Nous vous proposons d’ailleurs un dossier détaillé pour vous aider à choisir les vôtres.

Pédales

Du choix à l’installation : notre guide vers les meilleures pédales vélo

Mais il y a une question qui revient souvent, notamment chez les néophytes, ou ceux qui veulent faire évoluer leur pratique. Est-ce qu’il est pertinent de passer aux pédales automatiques ? Si oui, comment le faire sans embuche (comprendre, sans se péter la g…) ? Et existe-t-il des pédales hybrides avec lesquelles on pourrait efficacement pédaler en chaussures classiques, mais également utiliser des chaussures automatiques pour certaines sorties ? Visser/dévisser des pédales, ça prend un peu de temps, et on ne va pas forcément le faire régulièrement.

Pour répondre à toutes ces questions, nous vous proposons le test des pédales PD-EH500, un modèle très populaire qui reste plutôt accessible chez Shimano. Vous allez le voir, ces pédales ultra-polyvalentes méritent votre attention.

Présentation

Les PD-EH500 sont des pédales difficiles à classer tant elles peuvent convenir à différentes pratiques, des déplacements quotidiens aux randonnées, en passant par le gravel ou le VTT. Il s’agit de pédales hybrides dites « semi-automatiques », avec un côté plat et un côté présentant une fixation SPD.

Elles sont fabriquées en aluminium et pèsent 383 g la paire. Elles peuvent être livrées avec des cales SM-SH51 mais sont plus généralement utilisées avec des cales SM-SH56, qui sont celles que nous avons montées pour ce test. Ces dernières ont un avantage majeur : elles permettent un déclenchement multidirectionnel. Nous y reviendrons. Ces pédales facilitent également l’entretien grâce à des roulements étanches.

Fabriquées en Malaisie, ces pédales sont vendues au prix officiel de 79,90 €, même si on les retrouve plus généralement autour des 60 € chez nombre de marchands.

Particularités

La conception hybride de ces pédales qui tend à offrir « le meilleur des deux mondes » pourrait avoir l’inconvénient de les alourdir. Conçues en aluminium, ces pédales pèsent 383 g selon le fabricant et nous les avons pesé de notre côté à… 383 g tout pile ! C’est certes plus lourd que des pédales automatiques qui vont généralement peser moins de 300 g, mais c’est moins que des pédales plates de VTT à plateforme large qui vont parfois flirter avec les 500 g. Dans la moyenne, comme dirait l’autre.

L’installation de ces pédales ne pose aucun souci particulier, il suffit d’utiliser le pas de vis et une clé pour le serrage. Avant leur mise en place sur les manivelles, on prendra soin d’installer les 8 picots métalliques sur la surface plate de chaque pédale, qui vont grandement améliorer le grip de cette plateforme avec des chaussures à semelles en caoutchouc.

Quant au réglage, il consiste à utiliser une petite vis pour ajuster la tension des taquets, et donc la force qu’il faut appliquer pour enclencher ou désenclencher sa pédale sur la cale SPD. Il est fortement recommandé de ne pas bâcler cette étape et de réaliser des tests à l’arrêt afin de partir avec un bon réglage. Dans le doute, au départ – et surtout lorsque l’on débute avec des pédales de ce genre – on pourra se satisfaire d’un seuil de déclenchement assez faible, quitte à l’augmenter très rapidement une fois ses marques prises.

L’installation des cales côté chaussures est également un jeu d’enfant. Elles se vissent à l’aide de deux petits vis chacune. Là, il faut régler leur position, ce qui n’a rien d’évident lorsque l’on a pas de repère. Le mieux est encore de prendre son temps et de faire quelques essais pour trouver la position la plus naturelle au pédalage.

Les cales SM-SH56 permettent, on l’a dit, un désenclenchement multidirectionnel. Kezako ? Comme l’illustre le schéma ci-dessus, cela veut dire que contrairement à des cales classiques qui imposent de faire un mouvement latéral avec son talon pour déclipser sa pédale, ici le mouvement peut se faire également en diagonal. C’est tout bête, mais cela change beaucoup de choses et apporte davantage de sécurité en facilitant le désenclenchement et en le rendant beaucoup plus naturel.

C’est un point essentiel et rassurant, car si dans le cas d’arrêts anticipés on peut facilement prendre le temps de déclipser, certains cas d’urgence peuvent être plus difficiles à gérer et potentiellement entraîner des chutes.

Outre le fait de gagner en polyvalence en permettant plusieurs usages sur un même vélo, le fait de disposer d’une pédale double fonction a également un intérêt dans le cadre de certaines pratiques. En VTT ou en gravel, par exemple, certains voudront pouvoir bénéficier de l’efficacité, de la stabilité et du confort des pédales auto sur certaines portions roulantes, mais n’hésiteront pas à déclencher et passer du côté plat sur des portions plus techniques. Dans le cadre d’un apprentissage, c’est juste parfait.

Et puis c’est aussi très pratique sur un vélo que l’on va utiliser pour ses petits trajets en semaine en chaussures classiques, mais également le week-end en chaussures de vélo pour des sorties plaisir en « pédalant rond ». Typiquement, ça peut être un gravel vélotaf en semaine / rando le week-end.

Enfin, pour ne rien gâcher, signalons que le look de ces pédales ne dénotera pas sur la plupart des vélos et que leur fabrication inspire sérieux et robustesse.

Utilisation

Une fois sur le vélo, que dire si ce n’est que ces pédales nous ont ravi. Le serrage des taquets est bien progressif et permet réellement d’avoir des clip très doux (trop même), mais également des pédales bien plus dures si on le souhaite.

Sur la face automatique, rien à signaler de particulier. L’enclenchement se faire de manière très naturelle et le désenclenchement multidirectionnel est un gage de sécurité intéressant. On pourrait craindre de déchausser par inadvertance ou lors de grosses relances en danseuse, mais ce n’est pas le cas dès lors que tout est bien réglé. Et en cas de chute, on a l’assurance de ne pas rester collé au vélo.

On peut alors profiter de tous les bienfaits des chaussures automatiques, avec l’impression de « ne faire qu’un » avec son vélo. On a une très bonne stabilité, un meilleur rendement et un pédalage efficace et naturel. On peut noter un très léger jeu latéral, à la limite du perceptible.

C’est vrai sur la route et les pistes cyclables, mais également sur les pistes en gravel ou VTT. Et quand le rythme s’accélère et que l’on a décidé de s’amuser de manière beaucoup plus sportive avec son vélo, ça ne bouge pas d’un iota avec des pédales qui restent parfaitement fiables.

De l’autre côté, sur la plateforme plate, rien à signaler non plus. Si ce n’est qu’avec des chaussures de ville, ce ne sera pas ça niveau grip. Avec des baskets et plus globalement des semelles en caoutchouc, on bénéficie d’une accroche très bonne grâce aux picots.

La surface d’appui est largement suffisante et ne pourra éventuellement montrer ses limites que sur des pratiques engagées (VTT) et des portions de descente techniques. Certains seront alors peut-être tentés de changer les picots fournis pour des modèles plus longs.

Certains se demandent peut-être s’il est facile de trouver la bon côté de la pédale lorsque l’on s’élance ou lorsque que l’on veut déclipser pour passer sur la plateforme ? Eh bien oui, les pédales restent suffisamment stables à vide pour faciliter ces opérations et il suffira éventuellement de mettre un petit coup d’orteil sur l’arrière de la pédale pour changer de côté et trouvé celui que l’on cherche.

Au final, ce sont des pédales qu’on apprécie beaucoup et qui savent se montrer très convaincantes, que l’on soit intéressé par la polyvalence afin d’adopter deux approches et utilisations d’un même vélo (en baskets la semaine ou pour les balades familiales, en chaussures auto pour se faire plaisir sur des sorties plus sportives) ; ou que l’on veuille pouvoir alterner sur une même sortie en libérant son pied sur des portions techniques en gravel ou VTT.