Test – Momentum Voya E+ : un vélo électrique léger, fun, dépouillé

Le Voya E+ de Momentum – la marque de mobilité urbaine de Giant – est un vélo électrique léger et sportif de 18 kg avec un moteur moyeu compact, associé à une petite batterie de 250 Wh.

Momentum Voya E+

Présentation

La gamme Momentum de Giant compte pour l’instant deux représentants, en France. Le PakYak E+, un vélo cargo longtail qui peut porter jusqu’à 200 kg, et le Voya E+, un vélo électrique léger et sportif au look dépouillé.

Il est équipé d’un petit moteur de seulement 1,7 kg (le SyncDrive Move) conçu par Giant et fabriqué par Bafang. Placé dans le moyeu de la roue arrière, il se contente de 25 Nm de couple. Il est associé à une petite batterie intégrée au cadre (non amovible) de 250 Wh, qui se recharge sur le vélo.

Toute cette partie électrique se gère à l’aide d’un simple afficheur à segment intégré au tube supérieur, qui permet de connaître le niveau d’assistance sélectionné et l’autonomie restante (jusqu’à 70 km environ selon le fabricant).

Le Momentum Voya E+ est décliné en deux versions. La première opte pour une transmission par courroie qui réduit l’entretien (pas de graisse ni d’huile) et est donc plus propre (pas de cambouis, pas de risque de salissure), mais elle se contente d’une seule vitesse ce qui peut-être compliqué lorsque le dénivelé est important. La seconde opte pour une transmission classique par chaine avec un dérailleur Shimano Deore à 10 vitesses beaucoup plus polyvalent, mais qui nécessite d’être lubrifié régulièrement (un peu d’huile).

Le Momentum Voya E+ est également disponible en deux couleurs : noir bleuté baptisé Ink ou rouge-orangé dénommé Téquila Sunrise, et trois tailles : S pour les cyclistes de 1,61 à 1,75 m et un entrejambe d’environ 72 cm, M pour les personnes de 1,73 à 1,85 m (entrejambe 77 cm) et L pour les grands entre 1,83 cm et 1,99 m (entrejambe 81 cm).

Le Voya E+ est vendu 2200 €, quelle que soit la version (courroie ou dérailleur), la taille ou la couleur. En revanche, tous les accessoires sont en options.

Il faut compter 129 € pour le porte-bagages arrière, 55 € pour les garde-boues, 109 € pour le petit porte-bagage avant et 89 € pour le grand modèle sans les rails latéraux (à 39€). L’éclairage fourni par défaut pour être en conformité est très léger (simple lampe à pile) et Giant propose donc une lumière avant Cast HL 500 pour 39 € et arrière (Cast TL 30) pour 15 €. Étrangement, Momentum ne propose pas de béquille alors que le vélo est bien équipé pour en accueillir une.

L’achat se fait sur le site internet dédié et la livraison se fait uniquement chez un revendeur Giant ce qui est plutôt une bonne chose.

Confort

Pour le confort, il faudra repasser. Le Momentum Voya E+ s’adresse avant tout aux sportifs. À ceux qui aiment pédaler et bouger sur le vélo. Ici, on se met debout pour encaisser les chocs avec les genoux.

Le cadre en aluminium ALUXX (Double Diamond) apporte une rigidité et une vivacité très appréciable au vélo. En revanche, le confort reste spartiate.

Pour l’amortissement, il faut s’en remettre aux roues de 28 pouces Momentum GX03V 700c en aluminium, chaussées de pneus Kenda Kwick Journey 700 x 38c à bandes réfléchissantes. Ces pneus d’une largeur de 38 mm offrent un confort assez limité, surtout qu’il est conseillé de les gonfler au minimum à 3,5 bars. Le moindre passage sur les pavés rappelle à vos bras l’absence totale de suspension et le faible volume d’air dans les pneus.

Le guidon est large, mais pas trop ce qui permet de se faufiler entre les voitures. En revanche, le caoutchouc des poignées est trop fin ce qui les rend inconfortables. La position étant légèrement penchée vers l’avant, les poignées jouent un rôle important dans le confort général et elles sont clairement trop rigides.

À l’opposé, la selle Vivo Ergo Moderate de la marque Selle Royal est presque trop confortable pour ce type de vélo. À notre goût, elle est un peu trop large ce qui peut entrainer des frottements sur le haut de l’intérieur des cuisses. Cela dépend de la vitesse à laquelle on pédale, mais si l’on est un peu sportif, ce qui semble être le programme de ce vélo, la selle n’est pas vraiment adaptée.

Performances

Le Momentum Voya E+ est équipé d’un petit moteur situé dans le moyeu de la roue arrière. Il est petit par sa taille, mais aussi léger puisqu’il ne pèse que 1,7 kg alors qu’habituellement un moteur moyeu pèse plus de 2 kg. Ce moteur se limite à 25 Nm de couple, mais cela ne nous a pas vraiment gênés. La faible puissance du moteur est compensée par la légèreté du vélo alors que la rigidité de l’ensemble permet de restituer efficacement la puissance lorsque l’on appuie sur les pédales.

Par défaut, le vélo démarre avec le mode d’assistance automatique. Celui-ci utilise les quatre capteurs du système PedalPlus de Momentum (couple, vitesse, cadence et rotation moteur) pour adapter la puissance du moteur en fonction de la force appliquée sur les pédales, de la cadence de pédalage et de la vitesse.

Ce système serait agréable à utiliser s’il n’y avait pas quelques trous inexplicables dans l’assistance. Après une descente par exemple, il n’est pas rare que le moteur n’offre plus d’assistance dans la montée. Il faut attendre quelques secondes et une perte de vitesse importante pour retrouver l’assistance. Un défaut qui n’apparait pas avec les autres modes d’assistance que l’on en vient logiquement à préférer.

Le faible couple du moteur ne nous a pas vraiment posé de problème sur ce vélo. Avec l’assistance maximale, le vélo est propulsé rapidement à 25 km/h, sa vitesse de croisière. Dans les côtes, il faut pédaler un peu plus qu’avec un modèle équipé d’un gros moteur, mais l’assistance reste suffisamment présente pour encaisser des côtes à 10 %.

Le dérailleur Shimano Deore à 10 vitesses est réactif et fluide, c’est un bon modèle de milieu de gamme bien plus efficace que les Alivio et Altus que l’on voit trop souvent sur des vélos bien plus chers. Le braquet offert par la cassette 11-36 dents et le pédalier 42 dents est suffisant pour la ville, même s’il faudra pousser fort avec un gros dénivelé.

On peut penser qu’avec un vélo aussi léger et sportif, il est facile de dépasser les 25 km/h de la limite de l’assistance, mais ce n’est pas le cas ici. Il faut franchement pousser fort sur les pédales et la différence avec un vélo musculaire est bien trop grande pour rendre le trajet agréable. Nous avons déjà roulé sur des vélos à assistance légère plus satisfaisants sur ce point comme le Canyon Roadlite:On avec son moteur Fazua.

C’est un peu dommage parce que le cadre est dynamique et le vélo agile, mais cantonné à 25 km/h, on perd un peu l’intérêt d’un vélo sportif à assistance électrique.

Du côté du freinage, il n’y a rien à redire. La paire de freins à disque hydrauliques Tektro HD-R280 avec des disques de 160 mm n’a aucun problème à arrêter la bête lancée à 25 km/h en moins de 3 mètres. Ces freins sont très connus, très standards aussi. Les plaquettes de rechange se trouvent très facilement et à peu près tous les vélocistes savent les entretenir. Surtout, ces freins sont très fiables.

Les pneus Kenda Kwick Journey sont également de bonnes factures. La tenue de route est bonne même sous la pluie, mais, comme dit plus haut, ils manquent un peu de confort. Ce pneu est monté sur le Momentum dans sa version K-Shield. C’est une couche de caoutchouc de 3 mm mélangeant aramide et céramique afin d’assurer une bonne résistance aux crevaisons.

Nous avons pesé le Voya E+ à 17,93 kg avec les pédales, soit un peu moins que le poids annoncé de 18 kg.

Équipement

Les pédales plates en plastique qui ne payent pas de mine, mais font un très bon travail lorsque l’on porte des baskets. Avec des chaussures de ville ou à semelle lisse, il faudra plutôt se tourner vers des pédales avec un bon grip (cf. notre guide complet des meilleures pédales).

Pour le reste des équipements, c’est à peu près tout puisque tout est en option sur ce vélo. Il n’y a pas de garde-boues, de porte-bagages, ni même de béquille.

Pour la béquille, Momentum propose un support au standard KSA18 qui permet d’installer facilement une béquille sur les bases arrières de sorte qu’elle gêne le moins possible.

Il y a de nombreux trous de fixation un peu partout sur le cadre ce qui permet de bien équiper le vélo. On retrouve ainsi des points d’attache pour les garde-boues, le porte-bagages avant ou arrière et même pour un antivol de cadre.

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• 20 juillet 2023

Autonomie

Conçue par le japonais Panasonic, la batterie EnergyPak 250 affiche une capacité de 250 Wh qui offre logiquement une autonomie limitée. Nous avons parcouru seulement 25 km avec l’assistance au maximum. Le mode automatique permet d’atteindre timidement les 35 km d’autonomie pour un cycliste d’environ 80 km. On aura pu penser que le moteur limité à 25 Nm aurait permis de rouler un peu plus avec l’assistance, mais il faut se contenter de cette maigre autonomie.

Intégrée dans le tube diagonal, la batterie ne peut pas être retirée sans outil. Elle est conçue pour être chargée directement sur le vélo. Le connecteur de charge est positionné à gauche juste au-dessus du boîtier de pédalier. Le cache en plastique rigide est très bien conçu et respire la solidité contrairement aux caches en plastique souple que l’on voit d’habitude sur les vélos.

Le chargeur 4A fourni avec le vélo permet de récupérer 80 % de la charge en deux heures. En revanche, il faut compter 3 heures et 30 minutes pour une charge complète.