Test – Kalkhoff Entice L Advance : un VTC électrique léger et dynamique

La marque allemande Kalkhoff propose une gamme de VAE légers et l’Entice Advance en est le représentant le plus baroudeur. Un VTC électrique qui cherche à allier performances, confort et légèreté.

Kalkhoff Entice L Advance

Présentation

Kalkhoff est une marque de vélos allemande dont l’expertise remonte au début du XXe siècle. L’entreprise fabrique ses vélos en Allemagne et propose une gamme qui s’étend de l’urbain au VTC, en électrique et en musculaire.

En 2024, Kalkhoff a lancé sa nouvelle gamme de vélos électriques « Light ». Des modèles légers équipés de la nouvelle motorisation Bosch Performance Line SX et la batterie CompactTube 400 Wh qui l’accompagne. Du très urbain avec l’Image L Advance, du plus polyvalent avec l’Endeavour L Excite et jusqu’au modèle plus orienté trekking Entice L Advance. C’est ce dernier que nous avons testé. Le poids de ces vélos électriques s’échelonne de 20 à 23 kg en fonction des modèles. Plutôt légers donc, pour des VAE.

Ce vélo tout-chemin est monté sur des roues de 27,5″ chaussées en pneus Schwalbe Racing Ralph de 57 mm de large. Il profite d’une fourche suspendue SR Suntour NCX32-E Air offrant 75 mm de débattement. Le freinage est assuré par une paire de freins à disque hydrauliques Shimano MT200. C’est également le Japonais qui fournit la transmission 9 vitesses avec un dérailleur Cues U4000.

Tous les modèles de la gamme sont proposés en cadre fermé (Diamond) ou ouvert (Wave). Les vélos électriques de cette famille Light embarquent tous les équipements indispensables : porte-bagage, garde-boue, éclairage avant/arrière et béquille.

Il faut compter 3599 € pour s’offrir les services du Kalkhoff Entice L Advance que nous testons ici. Le prix grimpe jusqu’à 4299 € pour l’Endeavour L Excite.

Confort

Les vélos de trekking électriques sont rarement légers. Suspensions, pneus larges et batteries imposantes sont généralement de sérieux poids à transporter. Kalkhoff fait ici le pari d’un vélo pensé pour la balade, qui reste confortable, mais dont le poids ne dépasse pas 21 kg. Nous l’avons pesé à 20,7 kg, pédales comprises. Plutôt léger donc pour un vélo électrique de ce type.

Un poids plume qui rend le vélo plus facile à manoeuvrer que les VAE dont le poids atteint souvent 27 ou 28 kg. Ces kilos en moins sont appréciables au moment d’accroche sa monture sur un porte-vélos ou tout simplement de passer un trottoir.

Nous avons testé l’Entice L Advance dans sa version Wave, à cadre ouvert. Un cadre en aluminium alors facile à enjamber. Pratique également lorsqu’on s’arrête de ne pas avoir le tube supérieur si l’on est un peu petit.

Kalkhoff décline l’Entice L Advance dans 4 tailles (S, M, L et XL) pour des cyclistes de 1,50 m à 1,96 m. Pour notre part, nous avons roulé sur une taille M qui convenait très bien à notre 1,73 m. Avec la selle réglée au plus bas, une cycliste de 1,58 m a pu trouver elle aussi une position confortable.

En plus du réglage classique de la hauteur de selle, Kalkhoff propose une potence réglable. Cela permet d’ajuster au mieux la position du guidon en fonction de sa taille et de ses préférences. On peut alors opter pour une position dynamique, légèrement penchée en avant ou plus détendue avec le dos plus droit.

Une position détendue qui n’est pas forcément celle qui nous semble la plus appropriée à un vélo électrique en Performance SX. Ce moteur est plutôt sportif, nous y reviendrons. Mais avec une selle comme celle de l’Entice, on sera mieux installé avec le dos droit. En effet, la selle est particulièrement large et n’incite pas trop au pédalage. Si vous cherchez une position un peu plus engagée sur le vélo et à profiter pleinement des capacités du moteur, nous vous invitons à choisir une selle plus profilée.

Les fourches suspendues ne sont pas toutes égales. Ici, Kalkhoff a choisi un modèle SR Suntour NCX32-E Air. Une fourche qui offre 75 mm de débattement et qui se montre très bonne pour sa catégorie. L’amortisseur à air est bien plus efficace et confortable qu’une fourche à ressort telle qu’on en trouve sur beaucoup de VTC.

Combinée aux pneus larges, cette fourche fait un très bon travail pour filtrer les irrégularités de la route et des chemins. Dans l’ensemble le confort est vraiment au rendez-vous. Les poignées apportent elles aussi dans ce domaine avec leur repose-paume. Ne manque finalement qu’une tige de selle suspendue pour parfaire le tableau.

Performances

Pour rester léger, le Kalkhoff Entice Light opte pour un moteur Bosch Performance Line SX. Ce moteur central de seulement 2 kg nous a systématiquement plu lors de nos essais. Il faut dire que le Perf SX s’adresse avant tout à ceux qui aiment pédaler et qui ont l’habitude de tourner les jambes. En effet, pour atteindre sa pleine puissance, ce moteur demande de pédaler à une cadence entre 75 et 90 tours/minute. Une fréquence assez élevée qui rend le pédalage assez naturel.

Ceux qui auraient l’habitude de l’effet « mobylette » des moteurs moyeu, placés dans les roues, risquent d’être surpris en revanche. Ceux qui viennent du vélo musculaire trouveront bien plus facilement leurs marques.

Il faut aussi prendre en compte le fait que le couple du Performance Line SX est limité à 55 Nm. Le vélo sera donc un peu moins à l’aise qu’un autre équipé en Performance Line ou Performance Line SX, qui grimpent respectivement à 75 et 85 Nm de couple. La différence se révèle presque exclusivement dans les grosses côtes. L’Entice montera à un rythme de 18 ou 20 km/h là où un moteur plus coupleux pourra maintenir les 25 km/h.

Par défaut, le Kalkhoff Entice L Advance dispose de 4 modes d’assistance : Eco, Tour, Auto et Turbo. On pourra tout à fait se contenter des deux premiers modes sur le plat, pour rouler sans trop forcer sur les pédales. Le mode Turbo devient utile à l’approche des côtes et permet de vraiment franchir toutes les difficultés sans trop de peine. Mais le mode Auto est surement celui qui nous plait le plus, car il adapte lui-même le niveau d’assistance pour économiser de l’énergie.

Le vélo électrique de Kalkhoff s’emmène facilement à 25-27 km/h sur le plat, limite à laquelle l’assistance se coupe. Au-delà, malgré un moteur SX qui oppose une résistance limitée, il faut fournir un bel effort pour atteindre les 30 km/h. Une limite en partie due à des pneus Schwalbe Racing Ralph 27,5″ au rendement limité. Leur bande de roulement à crampons et le diamètre de 27,5″ n’en font pas d’excellents rouleurs. Ils sont en revanche très à l’aise sur les chemins et offrent une belle accroche.

Nous sommes prudents en revanche face à la résistance de ces pneus. Nous avons crevé à deux reprises lors de notre test, certes à cause d’épines assez impressionnantes. Surtout, la gomme des crampons semble tendre et s’use assez rapidement. Si vous roulez beaucoup avec ce vélo électrique, vous risquez d’avoir rapidement à changer ces pneus.

On regrette également un peu le choix d’une transmission Shimano Cues 9 vitesses U4000. Sans être mauvaise, elle manque un peu de réactivité pour coller à ce que permet le Performance Line SX de Bosch. Cela reste malgré tout une transmission fiable et adaptée au vélo électrique, gage d’une certaine durabilité. Une version en Shimano XT aurait été bienvenue pour ceux qui apprécient des passages fluides et réactifs. Un niveau de gamme que l’on retrouve sur l’Endeavour L Excite de Kalkhoff, mais ce dernier perd la suspension et les pneus trekking.

Pour le freinage, pas de frivolités, mais une paire de freins à disque hydrauliques Shimano MT200. Une référence connue et reconnue pour sa fiabilité et son efficacité. Grâce à eux, l’Entice s’arrête en moins de 3 mètres lancé à 25 km/h et propose une précision satisfaisante au freinage. Rien à redire ici.

Équipement

L’équipement proposé par le Kalkhoff Entice L Advance est assez complet et surtout de bonne qualité dans l’ensemble. Il offre un porte-bagage compatible avec le système de fixation MIK HD qui peut supporter 27 kg. On pourra y fixer sacoches et siège enfant facilement.

La béquille, fixée au niveau de la base arrière, maintient correctement le vélo, même lorsqu’on charge son porte-bagage. Ce vélo électrique est équipé d’une paire de garde-boue. Nous regrettons cependant que celui à l’avant ne descende pas plus bas pour véritablement protéger les pieds des projections d’eau. L’ajout d’une bavette sera recommandé.

La chaine en revanche est bien masquée par un carter. Celui-ci ne va pas jusqu’à la cassette, mais il suffit à éviter le contact entre un pantalon et la chaine. Kalkhoff a multiplié les oeillets sur le vélo pour fixer des accessoires, notamment pour le voyage. Les modèles Endeavour et Image de la gamme Light en ajoutent même des supplémentaires sur leur fourche rigide.

Dommage qu’à ce tarif Kalkhoff n’ait pas pris la peine d’ajouter un antivol de cadre à la liste de ses équipements. Nous ne pouvons que vous encourager à en ajouter un tant cet accessoire se montre pratique au quotidien pour sécuriser son vélo lors des courts arrêts.

Le feu avant Herrmans MR5 est un modèle que l’on peut envisager utiliser lorsqu’il n’y a pas d’autre éclairage la nuit. Son faisceau est assez large et se projette à plus de 20 m devant le vélo. Un atout intéressant pour être bien vu, mais surtout pour bien voir lorsqu’on roule de nuit.

Le pilotage de l’assistance et du système Bosch se fait grâce à une commande Purion 200. Cette dernière intègre les boutons et un petit afficheur couleur. Ce n’est pas aussi confortable qu’un grand écran Kiox 300 ou 500, mais cela reste parfaitement utilisable. L’écran est lisible en toutes circonstances et le pilotage est très intuitif. Il est en outre désormais possible de personnaliser les écrans du Purion 200 pour afficher les informations que l’on souhaite avoir sous les yeux, comme le proposaient déjà les écrans Kiox.

Le Système Intelligent de Bosch permet de connecter son vélo électrique à son téléphone via l’application eBike Flow (disponible sur iOS et Android). Grâce à cette application, il est possible de personnaliser les modes d’assistance, de suivre les besoins d’entretien de son VAE, de planifier un itinéraire ou encore d’obtenir des statistiques détaillées sur ses trajets. Surtout, ce système offre la possibilité de mettre à jour son vélo sans avoir à se rendre chez un revendeur et profiter des nouveautés proposées régulièrement par Bosch.

Autonomie

Quand on veut voyager léger comme ce Kalkhoff Entice L Advance, on est bien obligé de faire quelques concessions. L’une des plus évidentes est la batterie. Ici, le fabricant allemand intègre une CompactTube 400 Wh de Bosch, celle prévue pour accompagner le moteur Performance SX. Une batterie qui est – comme son nom l’indique – compacte et plutôt légère (environ 2 kg).

Kalkhoff avance une autonomie « jusqu’à 80 km » avec son vélo électrique. Comme souvent, il s’agit d’une donnée valable dans les meilleures conditions possibles. Pour notre test, nous préférons utiliser le mode d’assistance le plus élevé (Turbo, ici) pour faire travailler le moteur au maximum et obtenir une valeur plancher. Dans ces conditions, et avec un cycliste de 65 kg sur le dos, l’Entice a été capable de rouler 42 km sur une seule charge. Le tout sur un parcours modérément vallonné (500 m de dénivelé positif environ).

Un résultat à la hauteur de ce que nous attendions et qui reste relativement faible dans l’absolu. Néanmoins, en utilisant le mode Auto, cette distance augmente nettement et nous avons roulé environ 60 km. Logiquement, un cycliste plus lourd ou plus chargé ainsi qu’un parcours à fort dénivelé auront un impact négatif sur cette autonomie. Contrairement à de très grands rouleurs comme le gravel électrique Cannondale Synapse Neo Allroad que nous avons testé, l’Entice L Advance roule difficilement au-delà de la limite de son assistance, le moteur travaille donc beaucoup.

Pour les gros rouleurs, il reste possible d’utiliser la batterie additionnelle Bosch PowerMore 250. Un range extender avec lequel il sera envisageable de rouler plus de 80 km si l’on n’est pas trop gourmand. Il faudra tout de même débourser plus de 400 € supplémentaire pour s’offre cette batterie PowerMore.

Dommage également que Kalkhoff ne fournisse qu’un chargeur 2A de base. Ce dernier demande tout de même presque 6 heures pour remplir complètement la batterie de 400 Wh. Un temps qui serait presque divisé par deux avec le chargeur Bosch 4A. À ce niveau de gamme, cela ne parait pas inconcevable de vouloir une charge rapide.