Compteurs GPS Publié le 11 mars 2025

Test – Coros Dura : un compteur GPS très (très) endurant

Premier GPS vélo de Coros, le Dura a pour mission d’installer la marque sur ce marché en faisant la démonstration de son savoir-faire. Un compteur qui n’a pas manqué de nous surprendre, sans toutefois nous convaincre totalement.

Pour

  • Autonomie énorme et recharge solaire.
  • Produit bien fini et complet.
  • Ecosystème Coros simple à appréhender.
  • Large compatibilité (matérielle et applicative).
  • La navigation par molette efficace (moins pratique pour les gauchers).
  • Affichage correcte, données bien lisibles.

Contre

  • Impossible de créer ses propres profils.
  • Création d’itinéraire très pauvre.
  • Cartographie manquant de précision.
  • Reroutage tributaire du smartphone.
  • Alertes sonores non réglables (et beaucoup trop fortes).
6.5

Coros débarque sur le marché des compteurs GPS avec un produit intéressant. Outre son énorme autonomie qui est son principal point différenciant, le Dura impose un fonctionnement assez simple cachant une profondeur d’usages bien réelle. De quoi satisfaire de nombreux cyclistes, même si le manque de précision de la cartographie sera rédhibitoire pour les vététistes avertis et autres adeptes des chemins de traverse en gravel. Quelques autres défauts de jeunesse restent à gommer mais il est plaisant de voir arriver un nouvel acteur avec une proposition forte sur ce marché, à un prix compétitif.

Présentation

Coros est une entreprise chinoise née il y a moins de 10 ans, opérée depuis Shenzhen en Chine, mais disposant d’antennes aux Etats-Unis et en Europe (Pays-Bas). Elle a su se faire une place parmi les fabricants de montres GPS pour sportifs. Le Dura est son tout premier compteur GPS de cyclisme, un produit avec lequel l’entreprise espère rapidement se faire remarquer des amateurs de vélo.

Plutôt que de débarquer avec un produit peu ambitieux, Coros arrive directement sur ce marché avec un compteur « maximaliste » proposant des fonctions avancées, une présentation moderne et une autonomie gargantuesque, se positionnant frontalement avec les modèles haut de gamme de la concurrence (Garmin mais aussi Wahoo, Bryton ou Sigma).

Il mise toutefois sur un prix de vente plutôt agressif au regard de ses capacités : 289 €.

Fonctionnalités phares

Le design du compteur est moderne, entre formes biseautés et contours arrondis, et très identifiable. Ce dernier est plutôt léger avec 102 grammes sur la balance, pour des dimensions de 99,5 x 60,8 x 15,7 mm. Le support de cintre pèse, lui, 53 grammes.

Il intègre un écran MIP de 2,7″ (6,9 cm ; 400 x 240 pixels) au rétroéclairage adaptatif, tactile, complété par une molette digitale cliquable et un bouton unique. Le Coros Dura propose évidemment une cartographie mondiale accessible hors ligne et peut être synchronisé avec l’ensemble des plateformes les plus populaires.

Le Coros Dura offre une connectivité Bluetooth, ANT+ et Wi-Fi. Il est compatible avec les systèmes GPS, Glonass, Galileo, Beidou et QZSS, en gérant la localisation double fréquences. Il est étanche à l’eau et la poussière (IP67) et embarque 32 Go de mémoire, de quoi stocker jusqu’à 1200 heures d’activités.

Ce compteur n’est pas avare en capteurs : altimètre barométrique, accéléromètre, gyroscope, boussole et thermomètre. Il permet de gérer des entraînements poussés et de réaliser des tests FTP (si l’on est équipé d’un capteur de puissance). Le suivi de groupe est possible pour des activités partagées et la compatibilité est assurée avec les applications Strava, Komoot, TrainingPeaks, Ride, Relive, Final Surge et Decathlon.

La boîte du Coros Dura renferme évidemment le compteur GPS mais également un jeu de clés Allen pour le montage, un support de cintre avec adaptateurs en caoutchouc, un câble USB-C pour la charge et une dragonne, sans oublier le manuel d’utilisation et la garantie.

En pratique

La mise en route du Dura est simplissime, tout le processus étant guidé à partir de l’application Coros, avec un appairage automatisé via un simple QR Code. On constate d’emblée le côté très accessible de l’écosystème Coros. Les données, informations et autres réglages sont globalement à leur place. C’est complet sans être alambiqué avec des menus et sous-menus à n’en plus finir comme on le voit parfois.

On regrette simplement l’impossibilité de créer son propre profil d’utilisation, devant choisir parmi les disciplines proposées de base (route, gravel, vtt…). On ne peut pas se créer un profil « vélotaf », mais rien n’empêchera de personnaliser l’un de ceux qui ne seront pas utilisés dans cette optique.

Nous n’avons eu aucun mal à connecter une ceinture cardio ainsi que des capteurs de cadence et de vitesse grâce à la compatibilité ANT+. L’appairage est immédiat. On pourra également connecter un radar arrière et appairer le compteur avec une transmission électronique AXS ou Di2. Nous avons pu lire certains retours d’utilisateurs se plaignant de données incorrectes concernant la remontée des données de capteurs de puissance, un point à vérifier.

Les détenteurs d’une montre Coros pourront très facilement activer la lecture du cardio sur cette dernière pour l’afficher sur le compteur, et bénéficieront globalement d’une application beaucoup plus riche avec de nombreux paramètres clés de santé (qualité du sommeil, stress, récupération, etc.).

Pour notre part, nous avons pu comparer certaines données basiques avec celles remontées par notre montre GPS Garmin dotée d’un altimètre barométrique et n’avons pas constaté d’écarts importants dans les compte-rendus d’activité. Le thermomètre est un peu gadget pour le commun des mortels, mais nous avons trouvé l’info intéressante tout de même et cela pourra aider les athlètes ne laissant aucun paramètre au hasard dans leur entraînement.

Ne suivant pas d’entraînement particulier en vélo au moment du test, nous n’avons pas mis à contribution les capacités du GPS dans ce domaine. On remarque simplement que Coros ne propose pas vraiment de plans pré-établis ou personnalisés en cyclisme, comme elle peut le faire sur la course à pied (avec sa préparation marathon par exemple). Heureusement, la compatibilité Dura avec TrainingPeaks ou Strava permettra à chacun de retrouver ses billes, sachant que l’application permet très facilement de créer ses propres séances avec des intervalles à objectifs (durée ou distance, zones de fréquence cardiaque, pics de puissance, etc.).

La création d’itinéraire via l’application Coros est vraiment très en retard sur ce que propose un concurrent comme Garmin, qui peut notamment s’appuyer sur les segments les plus populaires pour aider à la création de parcours. Avec le Dura et l’application Coros, le plus simple pour préparer une sortie est de créer son itinéraire (ou le récupérer) sur une plateforme tierce (au hasard, Komoot ou Strava). Si la plateforme en question n’est pas compatible avec l’écosystème Coros, il suffit d’ouvrir son fichier .gpx avec l’app Coros pour pouvoir l’enregistrer et le synchroniser avec le compteur. C’est un jeu d’enfant.

Le support déporté fourni par Coros pour installer le Dura sur son cintre est assez classique et très simple à mettre en place, la marque fournissant un adaptateur pour les cintres de petit diamètre. En revanche, la boîte ne contient pas de support à maintenir avec des élastiques pour les cockpits intégrés aux formes originales ou ceux qui voudraient l’installer sur leur potence. Le pas de fixation par quart de tour est toutefois standard et fonctionnera avec les supports classiques pour compteurs GPS.

Le choix de remplacer les boutons par une molette cliquable sur la droite du compteur, en complément de l’écran tactile, est une idée convaincante pour peu que l’on soit… droitier. Nous avons fait essayer l’ergonomie du compteur à une amie gauchère qui nous a avoué ne pas être très à l’aise en roulant avec ces manipulations de sa mauvaise main.

Pour autant, cela facilite la prise en main de l’appareil (y compris avec des gants), la navigation dans les menus, le changement d’écran, avec un seul bouton au comportement bien identifié (le retour arrière). Les adeptes de l’univers Coros ne seront pas dépaysés, les montres GPS du fabricant fonctionnant de la même manière.

Le rétroéclairage de l’écran, réglable sur deux niveaux, semble assez faible de prime abord. Pourtant, sur le terrain, le niveau de luminosité normal (qui est adaptatif) est suffisant dans l’immense majorité des situations. Après avoir goûté aux plaisirs démesurés du Garmin Edge 1050 et son écran extrêmement séduisant, il faut avouer que la comparaison fait mal pour les écrans MIP transflectifs que l’on voit traditionnellement sur les compteurs GPS (moins énergivores, plus lisibles en plein soleil).

Une fois revenu à la raison, on finit par se faire à cet écran de taille convenable à la lisibilité très correcte, dont la couche tactile est suffisamment réactive pour être fonctionnelle. Le ratio taille du compteur / surface d’affichage n’est évidemment pas bon, mais il fallait bien caser les cellules photovoltaïques quelque part. La surface utile reste un brin supérieure à celle d’un Garmin Edge 540 pur information.

Il est très aisé de charger (en Wi-Fi via l’application) les cartes de sa région et gérer les zones territoriales gardées en mémoire. Le découpage du globe se fait en zones rectangulaires assez vastes (et non par pays) ce qui est assez pratique pour s’assurer d’avoir les cartes nécessaires sans surcharger la mémoire. En revanche, la carte manque de précision.

Un problème qui passe inaperçu en vélo de route mais qui devient gênant dès que l’on arrive dans des zones plus sauvages, en gravel ou à VTT. Certains sentiers ne sont tout simplement pas présentés et le suivi de la trace peut parfois se compliquer lourdement.

En ce qui concerne le guidage, ça fonctionne plutôt bien avec une alerte à l’approche des changements de direction. On constate simplement que les bips stridents émis par le compteur deviennent vite fatigants, d’autant plus que l’on ne peut pas régler leur intensité. C’est dommage, il faut soit faire avec, soit se passer totalement des alertes sonores pour se contenter des alertes et prédictions visuelles affichées à l’écran.

Si la présentation de la carte en elle-même ne nous emballe pas vraiment (et que l’on aime avoir la possibilité de choisir le fond de carte sur des produits concurrents), on regrette également qu’il ne soit pas possible de zoomer davantage sur le tracé durant ses activités. Là encore, sur route, ça convient la plupart du temps, mais en VTT c’est une vraie limite pour suivre précisément son chemin.

Coros a choisi de baser sa navigation sur Google Maps pour tout ce qui concerne le reroutage. C’est un avantage mais également un inconvénient. En effet, on dispose d’une base de donnée très régulièrement mise à jour (routes ou ponts fermés, zones de travaux, etc.) et le reroutage se montre intelligent dès que l’on sort de l’itinéraire.

En revanche, cette fonction extrêmement pratique est externalisée et réalisée par le téléphone couplé au compteur. Si vous sortez sans smartphone (peu probable) ou que vous n’avez pas de réseau à un moment précis (un peu plus fréquent), le reroutage en temps réel ne peut pas se faire. Le compteur n’a d’autre choix que de vous indiquer la distance qui vous sépare de la trace, sans pouvoir recalculer l’itinéraire.

Concernant l’affichage des données, on peut opter pour des écrans complets ou partagés, afin d’avoir ses données principales dans le bas de l’écran et la carte au-dessus. Quoi qu’il en soit, on passe facilement d’un écran à l’autre d’un petit coup de molette ou d’un swipe avec le doigt. Même pas besoin de temps d’adaptation, c’est assez instinctif.

On peut évidemment paramétrer intégralement ses écrans en fonction de ses préférences avec un accès à tous les champs de données nécessaires (jusqu’à 9 sur une page). Lorsqu’une montée est détectée, un écran spécifique s’affiche automatiquement (ClimbView) et permet de consulter en temps réel son avancée dans l’effort à fournir, avec la longueur du segment et les % de pente (comme avec Climb Pro chez Garmin).

On retrouve également la fonction Alerte qui permet de partager sa localisation GPS en cas de pépin, mais aussi une fonction Alarme vélo plus inhabituelle. Dans ce mode, le compteur est verrouillé (par un code à 4 chiffres) et envoie des notifications au smartphone dès que le vélo est touché. Pourquoi pas, mais on se voit mal garer son vélo sans garder un œil dessus en laissant son compteur au guidon. On peut aussi profiter de la connexion au smartphone pour afficher ses notifications si on le souhaite (appels, SMS, WhatsApp…).

L’une des énormes satisfactions du Coros Dura est son autonomie titanesque. La marque parle de 120 heures d’utilisation sur une charge en GPS standard et de 70 heures avec un suivi double fréquences, et ce sans l’apport du solaire. Si l’on en croit nos constatations sur nos sorties hivernales et pas franchement ensoleillées, la promesse est tenue. Elle sera donc largement dépassée à la belle saison pour qui ne roulerait pas qu’en sous-bois.

Pour preuve, chaque sortie de 3 heures s’est soldée par une baisse du niveau de batterie de moins de 5 %. En roulant 6 à 8 heures par jour, on peut largement envisager de partir pour un trip d’une semaine sans jamais penser à recharger son compteur.

Mieux, lorsqu’il est mis en veille, le Dura continue à bénéficier de la charge solaire. Le laisser « éteint » au soleil durant le déjeuner ou en fin de journée à la terrasse d’un café permettra, aussi, de le recharger. Dans les conditions optimales 1 heure d’exposition peut générer 2 heures d’utilisation. Il faut sinon 2h30 pour le charger intégralement avec un chargeur USB.

De ce point de vue là, le Coros Dura a tout du GPS idéal pour les aventuriers et autres fanas d’ultra distance. Les phobiques de la panne de batterie se sentiront rassurés avec un tel compteur à leurs guidons. Mais les cyclistes les plus aguerris choisiront-ils un produit qui n’est pas encore au niveau des meilleurs GPS haut de gamme concurrents ? Sans doute pas. En l’état, le Coros Dura est plutôt armé pour répondre aux attentes de cyclistes qui n’auront pas forcément besoin d’une telle autonomie, même si c’est toujours sympathique.

Conclusion

Pour

  • Autonomie énorme et recharge solaire.
  • Produit bien fini et complet.
  • Ecosystème Coros simple à appréhender.
  • Large compatibilité (matérielle et applicative).
  • La navigation par molette efficace (moins pratique pour les gauchers).
  • Affichage correcte, données bien lisibles.

Contre

  • Impossible de créer ses propres profils.
  • Création d'itinéraire très pauvre.
  • Cartographie manquant de précision.
  • Reroutage tributaire du smartphone.
  • Alertes sonores non réglables (et beaucoup trop fortes).

Note

6.5

Coros débarque sur le marché des compteurs GPS avec un produit intéressant. Outre son énorme autonomie qui est son principal point différenciant, le Dura impose un fonctionnement assez simple cachant une profondeur d'usages bien réelle. De quoi satisfaire de nombreux cyclistes, même si le manque de précision de la cartographie sera rédhibitoire pour les vététistes avertis et autres adeptes des chemins de traverse en gravel. Quelques autres défauts de jeunesse restent à gommer mais il est plaisant de voir arriver un nouvel acteur avec une proposition forte sur ce marché, à un prix compétitif.

Fonctionnalités
7
Utilisation
6.5

Caractéristiques

  • Prix
    289 €
  • Dimensions

    99.5 x 60.8 x 15.7 mm

  • Poids (g)
    99 g
  • Autonomie (heure)
    120 heure
  • Taille de l'écran
    2.7 pouces
  • Définition de l'écran

    400 x 240 px

  • Étanchéité
    IP67
  • Connectivité
    ANT+
    Bluetooth
  • Capteurs
    Accéléromètre
    Altimètre barométrique
    Capteur de luminosité
    GALILEO
    GLONASS
    GPS
    Gyroscope
    Beidou
    QZSS
    Boussole
    Capteur de température

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.