Test – C du Cycle Moby : un VTC électrique à courroie et 3 vitesses automatiques

Le vélo électrique Moby de l’entreprise bordelaise C du Cycle se démarque par l’intégration d’un moteur central Bafang M420, d’une transmission par courroie et de trois vitesses automatiques intégrées dans le moyeu de la roue arrière.

C du Cycle MoBY

Présentation

Le Moby de la marque C du Cycle est un vélo de ville électrique avec un cadre ouvert en aluminium. Il embarque un moteur pédalier Bafang M420 qui délivre 80 Nm de couple associé à une batterie amovible de 490 Wh (630 Wh en option) placée dans le tube diagonal.

Le Moby est l’un des rares modèles à utiliser un moyeu arrière intégrant trois vitesses automatiques, le Bafang RG A310. Il n’y a aucune vitesse à gérer. Le changement de la cadence de pédalage se fait automatiquement dès que l’on atteint 15 km/h puis 20 km/h. C’est très confortable et cela évite de pédaler trop vite.

Par défaut, le Moby opte pour une transmission par chaine, mais notre modèle de test est équipé d’une courroie en carbone Gates Drive. Facturée 300 €, cette option permet de réduire l’entretien (pas d’huile ni de graisse) tout en étant plus propre et plus durable qu’une chaine (le fabricant Gates annonce une durée de vie de 20 000 km pour sa courroie).

Le Moby est bien équipé de série avec la présence de garde-boue, une béquille, un porte-bagages, une fourche télescopique, une tige de selle suspendue, des freins à disque hydrauliques et un éclairage intégré.

Disponible en trois couleurs (gris, bleu et vert d’eau), le Moby de C du Cycle est vendu 3 650 € dans sa version de base (chaine et batterie de 490 Wh). Il faut rajouter 150 € pour passer à une batterie de 600 Wh et 300 € pour une courroie Gates. Une seule taille de cadre est proposée, elle convient aux cyclistes mesurant entre 1,55 et 1,90 mètre.

Le design est plutôt plaisant. Dans cette couleur vert d’eau, le vélo attire les regards. Les soudures sont polies et globalement les finitions sont bonnes.

Avec son moyeu assurant un changement des vitesses automatiques et sa transmission par courroie, le Moby de C du Cycle est en concurrence avec le Vélo de ville AEB 800, son moyeu à variation continue Enviolo AutomatiQ et sa courroie pour environ 4400 €, le Riese und Muller Swing4 automatic (courroie, Eviolo AutomatiQ) pour 4500 € et surtout l’O2Feel iSwan City Boost 8.1 avec son moyeu électronique à 5 vitesses Shimano Nexus 5E Di2 et sa transmission par courroie pour 3 300 €. On peut également citer le vélo marseillais iWeech 24 S+ équipé d’une courroie et d’un moyeu à variation continue automatique Enviolo AutomatiQ, mais il est un peu plus sportif dans l’âme avec un moteur plus puissant et coûte tout de même 4 200 €.

Assemblage en France

L’assemblage des vélos est effectué à Mérignac Chemin Long près de Bordeaux (33). L’atelier est plutôt singulier puisque les clients motivés peuvent prendre part au montage du vélo en intégrant l’équipe et en réalisant l’intégralité du montage sur une durée d’environ 5 heures. Le client est bien évidemment guidé tout au long du processus. L’avantage pour le client est de connaitre ensuite parfaitement le vélo et de pouvoir quasiment tout réparer.

Les vélos C du Cycle sont livrés gratuitement partout en France. Ils sont montés à 95 %. Il reste à redresser le guidon, mettre la selle et les pédales et installer la roue avant. L’opération peut être réalisée par les réparateurs Cyclofix. C du Cycle offre également un entretien de 50 € au bout de la première année d’utilisation. Le client se fait rembourser sur présentation de la facture. De la même manière, tout défaut pendant la période de garantie sera pris en charge par un réparateur agréé ou Cyclofix.

Confort

Avec son cadre ouvert en aluminium 6061 et sa position de conduite droite, le vélo Moby est taillé pour la ville. La position droite s’avère confortable tout en ne réduisant pas à néant la dynamique du vélo.

La potence Promax réglable permet de faire varier l’inclinaison et la hauteur du guidon afin de s’adapter aux différentes morphologies et tailles de cycliste. Le vélo n’est disponible qu’en une seule taille pour les cyclistes mesurant entre 1,55 et 1,90 mètre. Pour les cyclistes de 1,55 mètre, il faut remplacer la tige de selle suspendue par un modèle sans suspension.

La SR Suntour NEX avec son débattement de 85 mm à l’avant n’est pas la fourche la plus haut de gamme du marché, mais elle nous a surpris par sa capacité à absorber les petites aspérités de la route.

Cette fourche compense l’utilisation de pneus plutôt étroits puisque le Moby embarque des pneus Kenda Kick Journey en 40 mm de large sur des jantes de 28 pouces. C’est bon pour le rendement, mais le confort pêche un peu et des pneus un peu plus larges (47 mm) auraient été bienvenus.

C du Cycle a tout de même la bonne idée d’ajouter une tige de selle suspendue Exa Form 525 avec une suspension de 4 cm qui permet également d’adoucir les chocs pour le dos. Si elle n’est pas efficace pour amortir les gros chocs, elle fait bien le travail sur les pavés par exemple. Sur ces derniers, c’est là encore les pneus qui pèchent un peu avec leur section un peu légère.

La grosse selle rembourrée participe également au confort. Si certains pourront la trouver un peu trop large, elle convient très bien à ce type de vélo de ville confortable où le pédalage se fait en douceur, jamais en augmentant la cadence.

Le cintre courbé est équipé de poignées ergonomiques de marque Velo particulièrement confortables et adaptées à la forme du guidon. Les paumes de main tombent parfaitement dans les creux de la poignée ce qui est particulièrement agréable.

Les pédales sont basiques. Elles ne sont pas spécialement larges et le revêtement antidérapant sur les bords est un peu trop léger à notre goût et n’empêche pas vraiment le pied de glisser lorsqu’il pleut.

Si les lignes du Moby sont épurées et assez légères, le vélo est en fait assez lourd puisque nous l’avons pesé à 28 kg, un poids assez élevé qui s’explique par le poids du moteur et aussi du moyeu à vitesses (plus lourd qu’un dérailleur). Heureusement, ce poids ne se ressent pas trop à l’usage et il est plutôt bien réparti au centre et sur l’arrière du vélo.

Performances

Le Moby est équipé d’un moteur Bafang M420. Un peu lourd (3,6 kg), ce moteur délivre une puissance de 250 W pour un couple de 80 Nm. En pratique, le ressenti est très proche de ce l’on retrouve avec un moteur Bosch Performance Line 75 Nm.

Le moteur est assez puissant pour propulser le vélo à 25 km/h sans effort en mode Boost. Grâce au capteur de couple, il se comporte comme un moteur Bosch ou Shimano et il est très agréable au pédalage. Le mode Comfort est un peu léger à notre goût dans l’assistance fournie. Le mode Tour+ est un peu plus pêchu, mais nous lui avons préféré le mode Boost qui profite vraiment de l’utilisation de la courroie et des vitesses automatiques.

Venons-en à la principale originalité de ce vélo : les trois vitesses automatiques intégrées dans le moyeu Bafang RG A310. Le fonctionnent est simple puisqu’il n’y a rien à faire. On pédale et la cadence de pédalage change une première fois lorsque le vélo dépasse 15 km/h puis une seconde fois à 20 km/h.

Le passage d’une vitesse à l’autre se fait de manière fluide sans aucun bruit et aucun à coup. C’est bluffant. Ces trois vitesses évitent de pédaler trop vite lorsqu’on roule à 25 km/h. Cela permet de conserver une vitesse de pédalage assez tranquille adapté à un vélo de ville. La cadence de pédalage est globalement lente. Elle est adaptée pour un usage en ville, mais pour un cycliste habitué à faire du vélo (musculaire), cette cadence est souvent trop lente.

En revanche, lorsque l’on arrive dans une cote, le système ne rétrograde pas systématiquement sur le rapport inférieur. Il faut relâcher la pression sur les pédales, ce qui n’est pas évident dans certaines montées abruptes. Heureusement, le moteur est assez coupleux pour se défaire des situations difficiles même avec une cadence de pédalage peu élevée.

Bon point également, le moteur est particulièrement silencieux tout comme la courroie. Cette dernière permet également de se passer de carter de protection puisqu’elle ne se salit pas. En revanche, attention avec les pantalons larges ou les jupes qui peuvent passer dans le plateau.

La courroie en carbone Gates est sans entretien. Elle ne se graisse pas et ne lubrifie pas (huile). Elle absorbe donc moins les saletés qu’une chaine. De plus, elle peut parcourir 20 000 km sans entretien (en théorie). Dans la pratique, il faut veiller à ce que la courroie reste propre et parfaitement dans l’axe du plateau et de la couronne afin d’éviter une usure prématurée.

Le Moby est équipé de freins à disque hydrauliques Tektro HD-M285 avec des disques de 160 mm. Ce n’est pas le système de freinage le plus haut de gamme du marché, mais il a l’avantage d’être fiable et efficace. La majorité des vélocistes disposent de plaquettes de freins compatibles avec ce modèle et savent réaliser l’entretien courant (purge). Ces freins permettent d’arrêter le vélo lancé à 25 km/h en moins de 3 mètres sur un sol sec.

Équipement

L’équipement du Moby est plutôt complet. Les gardes-boue manquent un peu de largeur, surtout si l’on envisage de monter des pneus un peu plus larges. On aura également aimé la présence d’une bavette sur le garde-boue avant afin d’éviter de salir le bout des chaussures lorsque la chaussée est détrempée. Le porte-bagages plutôt discret supporte une charge de 25 kg. Les tendeurs sont fournis, ce qui est toujours pratique.

Bien positionnée sur la base arrière gauche, la béquille est robuste et permet de stabiliser le vélo lors des arrêts.

L’éclairage avant est puissant, mais plutôt classique dans son intégration, alors que le feu arrière est parfaitement intégré dans le garde-boue arrière. Il est possible d’allumer et d’éteindre les lumières depuis la commande au guidon.

C du Cycle a la bonne idée de livrer son vélo avec un antivol de cadre intégré. Ce dernier est pour nous indispensable pour les arrêts minutes en ville et il est très efficace contre le vol à la sauvette.

Il n’y a pas de carter de protection pour la courroie. Certes la courroie ne se salit pas ou peu, mais la présence d’un carter permet d’éviter de coincer un pantalon trop large ou une jupe dans le plateau.

L’écran du système Bafang est impressionnant par sa taille, sa qualité d’affichage et ses bords d’écran très fins. Il est presque trop beau pour un vélo. L’interface est claire, moderne et personnalisable (pression sur – et + en même temps). Pour autant, la taille de l’écran semble mal exploitée puisqu’il n’y a finalement que peu d’informations affichées : la vitesse instantanée, le pourcentage de batterie restant, l’heure, le mode d’assistance choisi, la puissance délivrée par le moteur et une autre information au choix (distance du trajet, distance totale, etc.). Cette dernière information est changée en appuyant sur le bouton d’alimentation qui est le moins accessible lorsque l’on roule. On réalisera plutôt l’opération à l’arrêt.

L’écran dispose également d’un port USB-C, pratique pour recharger son smartphone ou d’autres périphériques USB-C (enceinte portable, caméra d’action, etc.).

La commande au guidon est discrète. Elle permet de jongler entre les différents modes d’assistance, d’allumer l’éclairage (pression longue sur le bouton du haut) ou l’assistance à la marche (pression longue sur le bouton du bas). Cette dernière est pratique lorsque l’on souhaite marcher à côté du vélo et qu’il est chargé avec un enfant ou des courses dans ses sacoches par exemple.

Enfin, notez que C du Cycle à penser à simplifier la vie des réparateurs avec une ouverture sur le triangle arrière qui permet de sortir facilement la courroie (cf. cette vidéo sur le vélo Voltaire). Cette dernière ne dispose pas d’attache rapide comme une chaine.

Autonomie

La batterie amovible est placée dans le tube diagonal. Elle est sécurisée par un verrou. La clé permet d’extraire la batterie du vélo. Ce n’est pas la même clé que l’antivol de cadre, dommage. Il n’y a pas non plus de poignée de transport. Il faut donc prendre la batterie comme on peut ce qui n’est pas toujours très pratique avec d’autres sacs dans les mains.

Avec la batterie standard de 490 Wh, nous avons parcouru 51 km avec le mode d’assistance maximal (Boost), une autonomie tout à fait correcte pour ce type de vélo. On pourra gagner une quinzaine de kilomètres avec la batterie de 630 Wh (en option à 150 €).

Attention, la puissance délivrée par le moteur baisse progressivement lorsqu’il ne reste plus que 30 % de batterie. Avec 15 % de batterie, l’assistance est en gros limitée à ce qu’offre le mode Confort, ce qui est très léger. Si vous comptez faire plus de 30 km par jour, mieux vaut opter pour l’option 630 Wh.

Avec le chargeur fourni, la charge complète de la batterie s’effectue en un peu moins de 6 heures. Ce n’est clairement pas le plus rapide des chargeurs avec sa puissance limitée à 2A (42V).