Audio Publié le 28 juillet 2024

Comment écouter de la musique à vélo (légalement) ?

Si les automobilistes ont lautoradio et les motards, l’Intercom, les cyclistes ont finalement peu de moyens (légaux) pour écouter de la musique à vélo. Nous avons testé plusieurs solutions pour que vous puissiez faire votre choix.

La musique à vélo : bon ou mauvais ?

Chaque cycliste, chaque environnement, chaque trajet est différent. On entend souvent des critiques sur le fait d’écouter la musique à vélo : « Vous feriez mieux d’écouter les oiseaux ! », « Le vent dans les oreilles, quoi de mieux ! », etc. Pourtant, il y a bien des situations où la musique à vélo peut s’avérer reposante et relaxante.

En voiture, selon une étude publiée par Assurance Prévention en juillet 2022, l’écoute de musique ou d’un podcast retarde la somnolence. En vélo, on parle rarement de somnolence, mais sur les grandes distances avec un trajet assez monotone, l’écoute de musique ou d’un podcast peut éviter l’effet de lassitude et permet de rester concentrer.

Chaque cycliste est responsable de sa conduite et prend ses responsabilités. Si vous vous ne sentez pas capable de pédaler tout en écoutant de la musique ou un podcast, ne le faites pas. Nous sommes tous différents avec des capacités différentes. L’essentiel est de se faire plaisir en écoutant de la musique sans compromettre sa sécurité ou celles des autres.

Le cas du hors-piste et du tout-terrain

Le code de la route au sens strict ne s’applique pas en tout-terrain. Il est donc possible d’utiliser des écouteurs lorsque l’on pratique du VTT en forêt ou en montagne. Certains sportifs utilisent la musique pour être dans une sorte de bulle et maximiser leurs performances. Rappelons tout de même que même en hors-piste et en forêt, il faut être attentif à l’environnement extérieur et que le piéton est toujours prioritaire.

Que dit la loi ?

Premier rappel important, l’article R412-6-1 du code de la route précise l’interdiction du « port à l’oreille, par le conducteur d’un véhicule en circulation, de tout dispositif susceptible d’émettre du son« . Cette mesure concerne tous les usagers de la route et donc bien sûr les cyclistes. Pour autant, il n’est pas interdit d’écouter de la musique ou de téléphoner à vélo, mais il faut utiliser un équipement adapté, comme c’est le cas en voiture ou en deux-roues motorisés. Il est d’ailleurs étonnant de voir que la loi autorise le montage de haut-parleurs dans les casques de moto, mais n’évoque pas le cas des casques de vélo. Par extension, il est donc toléré d’utiliser un casque avec des haut-parleurs intégrés, mais peu de fabricants en proposent.

Les écouteurs à conduction osseuse (Aftershokz par exemple) sont interdits puisqu’ils sont assimilés à un dispositif porté à l’oreille. La société américaine a bien déposé une demande d’exclure les casques à conduction osseuse des interdictions du Code de la route auprès du Conseil d’Etat en 2017, mais elle a été rejetée. Les lunettes avec enceintes intégrées (Bose Tempo) sont également interdites, mais elles sont moins facilement décelables.

Il existe plusieurs solutions pour écouter légalement sa musique à vélo. Du casque équipé de haut-parleurs à l’enceinte portable, nous avons essayé plusieurs produits pour vous livrer un avis éclairé sur chacun d’eux. Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, n’hésitez pas à nous contacter sur nos réseaux sociaux pour nous suggérer une solution !

Sena Rumba : enceintes intégrées limitées, mais excellent kit main-libres

Le Sena Rumba est l’un des rares casques vélo du marché à intégrer des enceintes. Le kit mains-libres est particulièrement efficace, mais la qualité des haut-parleurs laisse à désirer pour écouter de la musique. Le rendu manque cruellement de graves. C’est tout juste suffisant pour écouter un podcast. Les haut-parleurs sont intégrés à l’intérieur du casque alors que le micro est placé devant au niveau du front.

Le Sena Rumba est l’un des rares casques à embarquer des enceintes et un micro pour écouter sa musique à vélo.

La qualité audio est suffisante pour avoir un fond musical, mais on ne va pas forcément prendre de plaisir en écoutant la musique. La gestion des contrôles est assez compliquée puisque le casque ne dispose que de deux touches. Il faut parfois utiliser des combinaisons de touches. Pour autant, le Sena Rumba reste un casque avec enceintes intégrées plutôt abordable. Il nous a surtout impressionné par la qualité de son micro et des conversations téléphoniques. Vous pouvez retrouvez plus de détails dans notre test complet.

Pour

  • Enceintes intégrées.
  • Qualité du micro.
  • Design passe-partout.
  • Intercom entre deux casques très performant.

Contre

  • Confort.
  • Poids.
  • Qualité audio pour la musique.
  • Seulement deux boutons pour les contrôles.
  • Volume limité.
  • Pas de mise à jour via l’application.
6

Le Sena Rumba est un casque très moyen qui n’est sauvé que par l’excellence de son kit main libre. Que ce soit pour prendre des appels ou pour communiquer avec d’autres personnes équipées d’un casque Sena, la qualité des communications est bluffante. Dommage que le confort assez sommaire limite l’utilisation de ce casque à de courts trajets du quotidien et que les haut-parleurs ne soient pas taillés pour autre chose que la voix.

Marshall Willen : la meilleure qualité audio

La Willen dispose d’un bandeau de fixation à l’arrière qui permet de fixer facilement l’enceinte au guidon ou sur le tube supérieur du vélo. Bien évidemment, l’enceinte sera plus ou bien maintenue en fonction de la forme du guidon ou du tube supérieur. Sur certains vélos, elle s’adapte parfaitement. Sur d’autres, un peu moins. L’enceinte Willen offre une très bonne qualité audio et une bonne autonomie de 12 heures à volume modéré. L’autonomie réelle sera d’environ 10 heures avec un volume plus élevé, mais cela devrait être suffisant pour assurer les trajets quotidiens pendant la semaine. La recharge s’effectue en 3 heures à l’aide du port USB-C. On peut également gagner 3 heures d’autonomie en seulement 20 minutes de recharge.

A vélo, il faut pousser un peu le volume pour bien entendre la musique. Ce n’est pas forcément gênant en roulant, mais ça l’est lorsque l’on s’arrête au feu où l’on va baisser le volume pour nous et aussi pour les autres cyclistes. Le fabricant annonce une puissance de 10 W ce qui est largement suffisant pour écouter de la musique à vélo, même avec pas mal de bruit ambiant.

L’enceinte Willen se démarque par son excellent rendu audio compte tenu de sa taille réduite. Le joystick qui permet de changer de piste et de contrôler le volume est pratique à utiliser, même si l’on est pas à l’abri d’une mauvaise manipulation. En revanche, le micro intégré ne vous servira à rien pour prendre des appels en roulant. Il n’y pas de système de réduction de bruit du vent et la conversation deviendra vite insupportable pour votre interlocuteur.

L’enceinte Willen de Marshall est étanche (certification IP67). Elle ne craint donc pas la pluie ni même une grosse averse.

Par rapport au casque avec enceintes intégrées, l’enceinte Bluetooth offre une bien meilleure qualité audio, parfaite pour écouter de la musique. Il demeure quelques inconvénients : il faut systématiquement retirer l’enceinte du vélo et les autres cyclistes entendent votre musique. La Willen mesure 12 x 12 cm pour une profondeur de 2 cm et un poids de 550 grammes.

Pour

  • Qualité audio.
  • Commandes accessibles.
  • Polyvalence (on peut utiliser l’enceinte pour d’autres usages).
  • Etanche (IP67).

Contre

  • Les autres cyclistes entendent la musique.
  • Le volume doit être élevé pour bien entendre la musique avec le vent.
  • Il ne faut pas oublier l’enceinte sur le vélo.

JBL Wind 3S : pratique à installer et à retirer au quotidien

La petite enceinte JBL est l’une des seules enceintes de marque à disposer d’un support spécifique pour le guidon. Le support est fourni avec deux inserts en caoutchouc à utiliser en fonction du diamètre du guidon. Ce support s’installe sans outil puisqu’il dispose d’une vis que l’on peut serrer à la main.

L’enceinte vient ensuite se clipper simplement sur le support. Elle est maintenue solidement et ne risque pas de se décrocher en roulant. Le système est pratique à utiliser notamment pour retirer l’enceinte lorsque l’on gare son vélo.

Avec une puissance de seulement 5 W (110 Hz à 20 kHz), l’enceinte manque de coffre. Il faut dire qu’elle ne mesure que 9 x 7,3 cm pour une épaisseur de 3,6 cm, le tout pour un poids de 230 grammes. C’est plus compact et surtout plus léger que la Willen de Marshall et cela se ressent sur la qualité du son. Il n’y a pas de basses et très peu de bas-médiums. Le rendu audio reste tout de même correct. Surtout, l’enceinte sur son support est bien orientée vers le cycliste ce qui joue en faveur de la qualité audio.

L’autonomie est de 5 heures à volume modérée. En poussant un peu le volume, on obtient tout de même une autonomie supérieure à 3 heures. La recharge demande environ 2h30 en USB-C. Il n’y a pas de recharge rapide.

L’enceinte JBL Wind 3S dispose de touches dédiées pour toutes les fonctions. On retrouve le bouton lecture/pause bien visible au centre de la façade entouré par les boutons de contrôle du volume. Sur chaque tranche de l’enceinte, on trouve également un bouton pour changer de morceaux, précédent à gauche, suivant à droite. C’est très pratique au quotidien.

Comme avec toutes les enceintes pour vélo, deux inconvénients demeurent : il faut penser à retirer l’enceinte du vélo lorsque l’on se gare et les autres cyclistes et les piétons entendent ce que vous écoutez.

Pour

  • Fixation pour guidon fournie.
  • Se clipse et se déclipse facilement.
  • Contrôle sur l’enceinte.
  • Etanche (IP67).

Contre

  • Puissance limitée.
  • Les autres cyclistes entendent la musique.
  • Le volume doit être élevé pour bien entendre la musique avec le vent.
  • Il ne faut pas oublier l’enceinte sur le vélo.

Sony SRS-NS7 : l’une des dernières enceintes tour de cou de qualité

Certains membres de la rédaction utilisent encore l’enceinte tour de cou Bose Soundwear au quotidien. Malheureusement, ce modèle n’est plus commercialisé par la marque américaine. Sony a repris le flambeau avec son enceinte tour de cou SRS-NS7. Si cette enceinte est dédiée à la base à une utilisation domestique de type Home Cinema avec la gestion d’un son à 360° (Dolby Atmos), elle peut également être utilisée à vélo. Puisqu’elle n’est pas portée à l’oreille, elle n’est pas prohibée par le code de la route.

Les enceintes tour cou bénéficient d’une partie souple à l’arrière afin d’être écartée facilement pour être posé sur le cou. Les haut-parleurs sont recouverts de tissu alors que l’arrière de l’enceinte est fait de silicone doux.

Cette enceinte offre un rendu audio tout à fait correct. Elle embarque deux hauts-parleurs large bande et deux radiateurs passifs. On profite d’un rendu assez neutre. Certes, cela manque de profondeurs dans les basses et même de vraies basses, mais le rendu reste très acceptable pour écouter de la musique. Il ne fait pas aussi bien que feu la Soundwear de Bose, mais à défaut d’autres produits disponibles, le Sony NS7 s’en sort bien.

L’utilisation d’un tour de cou est parfaitement adapté à la mi-saison ou en hiver sous une veste. L’installation sous une veste permet d’éviter de faire tomber l’enceinte en franchissant en trottoir ou lors d’une chute. Certains membres de la rédaction utilisent une enceinte tour de cou depuis plusieurs années et elle n’est jamais tombée, mais le risque de perdre l’enceinte reste présent. En été, l’enceinte tour de cou peut également donner chaud au niveau des épaules. L’enceinte Sony est assez encombrante. Elle mesure 24,4 x 18,6 x 5,3 cm pout un poids d’environ 320 grammes.

L’enceinte Sony n’est pas étanche. Elle est simplement résistante aux éclaboussures (IPX4). Elle résiste à une fine pluie, mais en cas d’averse, il faut la ranger ou la garder sous une veste/poncho étanche.

En pratique, l’enceinte tour de cou permet d’avoir un bon rendu audio tout en restant plus discret qu’une enceinte sur le guidon. Toujours présente sur soi, il n’y a pas non plus à penser à la retirer du vélo comme c’est le cas pour une enceinte. L’autonomie de 8 heures avec une volume de 75 % devrait suffire pour une petite semaine d’aller/retour quotidien. Très bon point, la recharge en USB-C permet de récupérer une heure d’écoute en seulement 10 minutes de charge.

Cette enceinte peut également être utilisée au bureau ou à domicile pour écouter de la musique ou un film. Elle est fournie avec un transmetteur qui se connecte au téléviseur via la sortie audio numérique optique (SPDIF). Cela permet de ne pas avoir de décalage entre le son de l’enceinte et l’image, ce qui est souvent le cas en Bluetooth.

Pour

  • Qualité audio.
  • Toujours présent sur soi.
  • Usage à domicile.

Contre

  • Pas adapté à un usage trop intensif (l’enceinte peut être éjectée).
  • Peut donner chaud l’été.
  • Lourd et encombrant.
  • Pas complètement étanche (IPX4).

Amateur de vélo aussi à l'aise sur une roue que sur deux. Mon objectif : informer avec passion.