Vêtements

Velor, fabricant de vêtements écoresponsables pour cyclistes, nous a fait essayer son maillot 100 % circulaire

A la découverte de Velor, spécialiste des vêtements pour cyclistes plus respectueux de l’environnement. L’occasion d’échanger avec Mickaël Jardin, cofondateur, et d’essayer les maillots de la marque, dont le premier au monde à être 100 % circulaire.

Nous avons été approchés il y a quelques mois par la marque Velor. Elle fabrique des vêtements de cyclisme responsables et voulait nous présenter le premier maillot de vélo 100 % circulaire. Forcément, elle frappait à la bonne porte car – comme vous le savez – l’aspect écologique des déplacements à vélo est l’un des piliers de Transition Vélo.

Ce maillot 100 % circulaire est l’aboutissement du projet qui se cache derrière cette marque de textile pas tout à fait comme les autres, comme nous l’explique Mickaël Jardin, cofondateur de Velor, à l’occasion d’un entretien téléphonique très intéressant.

Un maillot de cyclisme intégralement fabriqué en circuit fermé à partir de vieux maillots recyclés.

« Si nous nous sommes lancés dans l’aventure Velor, c’est avant tout parce que nous sommes cyclistes et que nous trouvons aberrant la manière dont fonctionne le marché des vêtements, sur un modèle qui n’a rien d’écologique. On produit en polluant et en utilisant des ressources, on utilise, on jette. Or, quand on fait du vélo, c’est pour profiter des magnifiques paysages naturels qu’il nous semble essentiel de préserver au mieux. Alors on s’est mis en tête de créer des vêtements techniques plus respectueux de l’environnement ».

Des produits validés par des coureurs pros

Dès le départ, Velor – un nom qui rappelle habilement les notions « vélo » et « valorisé » – a l’idée de fabriquer des maillots en recyclant de vieux maillots jetés. Pour autant, ce n’est pas réalisable d’emblée. En effet, pour produire une première série de maillots circulaires, il faut collecter énormément de vieux maillots et c’est une mission délicate.

« En vue de la fabrication et de la commercialisation de notre premier maillot circulaire, on s’est lancé pour défi de collecter 5000 vieux maillots. Ce n’est pas quelque chose que l’on organise facilement. Alors en attendant de pouvoir le faire correctement, on a développé des gammes de vêtements recyclés, sur un modèle un peu plus traditionnel mais toujours avec notre philosophie qui est de limiter au maximum l’impact environnemental du produit », nous explique Mickaël.

C’est ainsi qu’est né le premier maillot recyclé de Velor, puis le cuissard et la veste. Tous utilisent du textile recyclé sélectionné par la marque et répondent à un cahier des charges de fabrication très stricte mis au point au cours de développements successifs. La différence avec le maillot circulaire, c’est que ces produits sont à 90/95 % de matériaux recyclés. Le maillot 100 % circulaire est, lui, fabriqué à 100 % avec des matériaux recyclés qui – en plus – proviennent directement d’anciens maillots de cyclisme, en circuit fermé.

« Nous n’avons pas fait tout bien tout de suite, comme tout le monde on a dû apprendre de nos erreurs et améliorer nos produits. Mais on peut parfaitement fabriquer des vêtements techniques très performants et confortables, qui soient aussi résistants pour durer dans le temps, en travaillant des tissus recyclés (…) Dans cette démarche, notre collaboration avec des coureurs de haut niveau nous a beaucoup aidé, car eux attendent beaucoup de leur équipement et savent très vite vous dire si votre cuissard ou votre maillot sont bons. Le fait d’avoir intégré Tom Leezer, qui a couru quatre Tours de France, à notre équipe est à ce titre une vraie chance ».

Promouvoir la précommande

Mais pour avoir un impact, encore faut-il que ces produits plus écoresponsables restent accessibles. « On va être honnête, nous sommes une petite entreprise et nous travaillons sur de petites séries, donc pour nous en sortir, on doit être malin. On paye notre tissus plus cher, on a un processus de fabrication haut de gamme avec 40 minutes de travail de couturière par maillot, on veut être au niveau technique des grandes marques… alors on accepte de travailler avec de plus petites marges et on met en place des choses qui sont importantes pour nous comme le fait de promouvoir la précommande », nous indique le cofondateur.

Le maillot recyclé Velor est ainsi vendu 99 €, mais il est possible de ne le payer que 79 € en acceptant de ne le recevoir qu’au bout de 5 à 6 semaines. La marque prend ainsi les commandes et lance la production d’une petite série en fonction de celles-ci. Cela fait aussi moins d’inventaire à gérer et réduit le risque éventuel de devoir avoir recours à la destruction de stocks comme cela arrive très souvent avec le modèle traditionnel de l’industrie textile.

« C’est hyper intéressant d’inventer un modèle économique qui puisse fonctionner pour tout le monde, pour les clients comme pour nous, en travaillant sur des quantités de pièces raisonnables et avec une approche pragmatique dictée par une vision écologique. On a croisé des gens dans l’industrie qui nous on dit qu’on pouvait facilement lancer une marque en investissant dans la communication, en payant des égéries, des designers, des collaborations. Nous on croit qu’on peut réussir en nous basant sur la qualité et la différence de nos produits. C’est plus long à lancer, mais les retours qu’on a et le bouche à oreille commence à fonctionner. On se rend compte que nos maillots ou notre cuissard fidélisent énormément et nous permettent de créer une vraie clientèle ».

Le défi de la collecte

Notons que la peau du cuissard n’est pas fabriquée à l’aide de matériaux recyclée et qu’il s’agit d’un point de développement important pour Velor. « Aujourd’hui, on n’arrive pas encore à atteindre la qualité que l’on vise avec uniquement des matériaux recyclés pour cette partie du cuissard. Mais les progrès sont rapides dans ce domaine et on espère à terme pouvoir améliorer ce point de manière à rester fidèles à nos engagements », reconnaît Mickaël Jardin. Au global, 90 à 95 % des vêtements de la marque sont fabriqués à partir de matériaux recyclés.

Le prix du maillot 100 % circulaire n’est, pour sa part, pas encore arrêté. L’idée est de parvenir à collecter les 5000 maillots cette année et lancer sa production à plus large échelle en 2025. Une collecte organisée par le biais du site Internet de Velor, mais également grâce à l’un de ses clients : Cycling 4 Climate, organisateur d’événements cyclistes alertant sur la crise climatique. Ainsi, des bacs de recyclage sont installés en marge de ces événements, ce qui permet de récupérer pas mal de vieux maillots.

Des maillots très convaincants

Velor nous a proposé d’essayer ses maillots et nous a envoyé un maillot recyclé Synergie ainsi que l’un des rares exemplaires disponibles du maillot 100 % circulaire. Nous les avons porté sur quelques sorties sportives estivales assez chaudes et les avons trouvé confortables, bien respirants, sachant aussi qu’ils sèchent relativement vite.

Velor propose pas moins de 8 tailles de maillots, du XXS au XXXL, que ce soit sur les maillots hommes ou ceux dont la coupe est adaptée aux femmes. Selon le guide des tailles de la marque, nous sommes sur une taille L.

Une taille qui est effectivement adaptée à notre gabarit, avec un bon fit très près du corps sans compromettre la liberté de mouvements grâce à une excellente élasticité. Un maillot à la coupe assez classique mais efficace, avec trois poches antiretour à l’arrière et une quatrième petite poche équipée d’une fermeture à zip pour ses clés ou sa carte bancaire.

Le maillot 100 % circulaire que nous avons pu essayer était, lui, en taille M. Un poil trop juste à notre goût (en longueur notamment) mais pas désagréable à utiliser du tout, en dépit d’un tissus que l’on a trouvé un peu moins respirant. Reste que la technicité du vêtement est au rendez-vous, ce qui valide le discours de la marque sur sa capacité à proposer des maillots qui sachent rester performants malgré tout.

Voilà, vous connaissez désormais la démarche de la société Velor qui se développe actuellement très bien aux Pays-Bas et qui espère s’imposer de plus en plus sur d’autres marchés européens, à commencer par la France. Elle insistera pour cela sur le lancement de son maillot 100 % circulaire fabriqué à partir de maillots de vélos recyclés, mais aussi sur sa capacité à équiper des équipes cyclistes. La marque veut avoir un véritable impact sur l’industrie du cyclisme et c’est bien tout le mal qu’on lui souhaite.

  • Publié le 12 août 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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