Choisir les pneus de vélo adaptés à sa monture et à sa pratique n’est pas aussi évident que cela en a l’air. En effet, ce composant essentiel qui assure la liaison entre l’engin et la route joue un rôle primordial dans les domaines de la performance, du confort et de la sécurité. Mieux vaut donc ne pas se tromper.
Type de vélo, usage prévu, dimensions de la jante, terrain, conditions météorologiques, orientation confort ou performance, accent mis sur la résistance aux crevaisons… il est primordial d’évaluer ses besoins pour savoir quel pneus acheter pour son vélo.
Type de vélo et usage
Première chose à évaluer : quel est le type de vélo que vous possédez, et quel usage vous en faites. Un vélo de ville de type hollandais, un fitness-bike plus sportif, un vélo de route ou encore un vélo tout-terrain auront des besoins différents en termes de pneus. Les différents pneus disponibles vont, en effet, permettre de jouer sur le confort de roulement (en participant à l’absorption des chocs) ou à l’inverse la performance (en minimisant la perte de rendement au contact du sol).
Etre porté par un bon coussin d’air avec une pression de gonflage moyenne sur une vélo de ville va favoriser des déplacements en douceur. A l’inverse, sur route et pour aller vite, on va privilégier des pneus de faible largeur fortement gonflés. Et en montagne, des pneus crantés capables de conserver une bonne stabilité et une bonne accroche sur terrain accidenté et/ou gras sera nécessaire.
Sachant que dans chaque gamme, il existe des pneus aux caractéristiques bien différentes : certains sont plus orientés compétition, misent sur la durée de vie, sont plus légers, disposent de renforts anti-crevaison, etc. Et il faut savoir que chaque millimètre compte. En passant de 25 à 28 mm de large sur un pneu de route, on va y perdre sur le poids (entre 50 et 100 grammes), mais on va y gagner en adhérence (intéressant en descente) et surtout en confort avec une meilleure absorption des aspérités de la route. A chacun d’arbitrer en fonction de ses priorités.
La taille, ça compte
Si les industriels du monde du pneu et du cycle avaient voulu nous faciliter la tâche, ça se saurait. En effet, il existe plusieurs systèmes de mesure pour les pneus de vélo. En France, le système le plus souvent affiché est de type « 700 x 23C », « 700 » définissant le diamètre extérieur approximatif du pneu en millimètres (ici, un équivalent 28″) et « 23 » la section du pneu (donc sa largeur, ici 23 mm). La lettre « C », quant à elle, fait référence au diamètre intérieur du pneu (soit 622 mm dans ce cas). Il existe également le système anglais, de type « 28 x 1.00 », où « 28 » définit la taille de la roue et « 1.00 » sa largeur, le tout en pouces (inches).
En réalité, le premier prérequis pour ne pas se tromper est de vérifier la dimensions et la largeur de vos jantes pour connaître le diamètres et la largeur des pneus compatibles (ainsi que ceux des chambres à air, évidemment). Pour les trouver, il suffit généralement de jeter un oeil aux flancs de ses pneus actuels, ou d’ouvrir le manuel de son vélo (si on l’a conservé ou qu’on le retrouve en ligne).
A tout cela s’ajoute une norme baptisée ETRTO (European Tire & Rim Technical Organization), qui vise à unifier les différentes manières de présenter les caractéristiques des pneus. Son affichage est de type « 28-622″. Ici, le premier chiffre signale la largeur du pneu (mesure prise bord à bord une fois le pneu gonflé), et le second son diamètre intérieur – 622 correspondant à une roue de 700 mm ou encore 28 ». Mais attention, en ETRTO, certaines largeurs de pneus diffèrent de ce qu’annonce la nomenclature française. Si 28 correspond bien à 28 mm en équivalence entre les deux présentations, 37 correspond en réalité à 35 mm et 40 correspond à 38 mm. Pas simple.
A première vue, cette norme vient complexifier la lecture des informations et la comparaison des différentes pneumatiques, mais chez Transition Vélo nous militons finalement pour qu’elle réussisse à s’imposer une bonne fois pour toute. Nous aurions alors un modèle unique qui permettrait de trouver et comparer plus facilement les différents pneus du marché. Surtout qu’elle est communément utilisée aussi bien pour les pneus de vélos de ville, de route, VTC, et autres VTT (un domaine dans lequel on n’utilise pas la norme française).
Nous sommes néanmoins réalistes, ce ne sera sans doute jamais le cas. En conséquence, nous appelons chacun à la méfiance, à la double vérification et à l’utilisation de tableaux de conversion, dont voici un succinct exemple :
En France | En pouces | Norme ETRTRO |
500 x 38A | 20 x 13/8 | 40-438 |
650 x 22C | 26 x 7/8 | 23-571 |
700 x 25C | 28 x 1.00, 11/16 | 25-622 |
700 x 42C | 28 x 1.625 | 44-622 |
29 x 2.25″ | 57-622 |
Le bon diamètre
En fonction du type de vélo, on retrouvera différents diamètres de roues. Sur les vélos de route, de ville, de tourisme ou hybrides, dans une grande majorité de cas, on trouvera des pneus qui font 622 mm de diamètre intérieur et environ 700 mm de diamètre extérieur (700 ou 28″). Dans certains cas, on pourra trouver des pneus de 584 mm (650 ou 27,5″) voire, pour des cadres de petite taille, de 559 mm (26″). Deux tailles que l’on a longtemps vu sur les vélos de montagne, avant que les VTT ne s’orientent sur des roues de 29″ qui facilitent les passages d’obstacles (le 28″ se trouvant encore également sur pas mal de modèle, notamment en entrée de gamme). Sans oublier, bien sûr, les vélos pour enfants qui débutent généralement au 14″, taille conseillée entre 3 et 5 ans.
Vous l’aurez remarqué, sur les vélos pliants (qui se doivent d’être les plus compacts possibles) mais également sur des vélos de ville qui se veulent agiles (voire même sur un nombre grandissant de vélos cargos), on voit se développer l’usage de roues de 20″. Un marché que les fabricants de pneus ne se sont pas faits prier pour adopter, avec une offre qui s’est fortement enrichie ces dernières années.
La bonne section (ou largeur) de pneu
C’est une question que l’on nous pose parfois : quelle largeur maximale de pneu je peux monter sur mon vélo ? Eh bien cela va dépendre de plusieurs facteurs tels que les caractéristiques physique de son cadre (à l’arrière), de sa fourche (à l’avant) et de ses jantes.
La largeur de vos pneus doit être adaptée au terrain sur lequel vous souhaitez rouler, aux conditions météorologiques ainsi que – comme nous l’avons vu plus haut – à vos préférences et orientations (confort, performances, adhérence, résistance, poids…).
Sur surfaces irrégulières, opter pour un pneu plus large va logiquement offrir une meilleure adhérence et une stabilité accrue. Idem si les conditions sont humides. Et avec des pneus crantées, les chemins boueux deviennent plus faciles à arpenter. A l’inverse, sur le sec et sur des chaussées lisses, un pneu plus étroit optimisera le rendement, au détriment du confort. A noter que les cyclistes plus lourds seront peut-être tentés d’opter pour des largeurs de pneus un peu supérieures afin de mieux répartir le poids et réduire le risque de crevaison.
Voici les recommandations généralement faites :
- Vélos de route : de 23 à 32 mm. Les profils compétitifs préfèreront souvent des largeurs de 23 à 25 mm pour optimiser leurs performances. Les cyclistes à la recherche de plus de confort iront généralement sur des pneus de 28 à 32 mm.
- Vélos de montagne : en cross-country ou en trail, on va généralement voir les vélos chaussés avec des pneus faisant entre 42 et 63 mm de largeur (dans cette catégorie, on parle souvent en pouces, soit ici entre 1,9 et 2,5″). Pour la descente ou l’enduro, certains monteront jusqu’à 2,8 voire 3″ (76 mm !), afin de gagner en traction sur des surfaces vraiment peu propices et sablonneuses (coucou les fat-bikes).
- Vélos de ville ou hybrides : sur ce type de vélo, orientés confort et polyvalence, on va souvent retrouver des pneus mesurant entre 32 et 47 mm de largeur. De 32 à 37 mm on va profiter d’un bon équilibre entre roulement performant et confort, et entre 40 et 47 mm on va chercher à assurer aussi sur les surfaces irrégulières et proposer quelque chose d’adapté au port de charges lourdes (sur les vélos utilitaires notamment).
- Vélos de randonnée et de tourisme : en balade longue durée et longue distance, les vélos sont généralement montés de pneus faisant entre 32 et 50 mm de large, en fonction des aspirations du cycliste, du niveau de chargement du vélo, des conditions de routes empruntées, etc.
Pneu ou boyau, quelle différence ?
Un pneu n’est pas un boyau ! Ce sont en effet deux types de pneumatique différents.
Le pneu, dans sa forme, est un tube ouvert qui va épouser les bords de la jante où il « s’attache » par pression sur des gorges (que l’on appelle aussi crochets). Cette pression est maintenue par une chambre à air en caoutchouc (parfois en latex, plus léger mais moins résistant aux crevaisons). Ce pneu – et plus précisément sa bande de roulement – peut avoir des caractéristiques différentes qui sont nombreuses : rigidité, rainures, qualité de roulage… qui sont le résultat de la constitution de cette bande, souvent conçue en nylon tressé.
Le boyau, lui, est un tube fermé. Lui aussi est fait en nylon tressé, mais le tube est refermé (soit à l’aide d’une couture, soit plus généralement par soudure) avant d’être collé au fond de jante – qui est un modèle adapté aux boyaux. Parfois, la colle froide est remplacée par un adhésif double face. A l’intérieur, une chambre à air en latex permet de mettre le pneu à la pression voulue. Attention, un boyau ça s’entretient. Il est par exemple recommandé de changer la colle chaque année et de les stocker sur de vieilles jantes lorsqu’ils ne sont pas utiliser pour maximiser leur durée de vie.
Alors, pneu ou boyau ? C’est un débat sans fin qui animera les forums de cyclistes sur route jusqu’à la fin d’Internet. Le boyau – plus léger – est aussi réputé plus confortable et plus mordant dans les angles d’attaque grâce à ses capacités de déformation tandis que le pneu, plus rigide, améliore le rendement selon certains. D’autant plus que la technologie a bien évolué sur leur fabrication, ce qui permet au pneu de gagner du terrain – et encore plus en conditions humides avec une meilleure qualité de freinage.
Enfin, sur l’aspect pratique, le pneu gagne à tous les coups. Il se monte et se répare vite, surtout avec une simple chambre à air à remonter dans la sacoche en cas de crevaison. Et en plus, le pneu est globalement plus économique que le boyau.
Le Tubeless, qu’est-ce que c’est ?
Pour comprendre le tubeless, il faut simplement se dire que c’est un pneu sans chambre à air. Pour que cela fonctionne, les gorges de la jante doivent être minutieusement ajustées aux tringles du pneu, avant qu’un gel injecté à l’intérieur ne vienne assurer l’étanchéité du montage. Les jantes à utiliser sont évidemment spécialement pensées pour le tubeless, notamment au niveau du fond de jante. Des kits permettent aussi de les adapter.
Si le tubeless est de plus en plus populaire, c’est parce que ces pneus sont particulièrement résistants aux crevaisons tout en reprenant l’un des avantages du boyau : ils peuvent être gonflés à une pression moindre, ce qui permet de bénéficier d’un bon confort. Deux caractéristiques qui plaisent beaucoup aux vélotaffeurs, entre autres.
TPI / EPI, des valeurs de robustesse
La valeur TPI permet d’évaluer la rigidité d’un pneu et, en conséquence, sa résistance aux crevaisons. Cette donnée concerne directement la carcasse du pneu qui est composée de fils de matière. On parle de TPI (pour threads per inches, en anglais) mais aussi d’EPI (pour ends per inches). Les deux dénominations évoquent exactement la même chose.
Il suffit de faire un tour attentif chez un revendeur de pneus pour constater que les modèles ont des TPI qui peuvent grandement varier. Au rayon VTT, on peut trouver des pneus avec un TPI de 33 et d’autres – beaucoup plus rigides – avec un TPI de 127, par exemple. Sur route, certains pneus haute gamme montent au-delà des 300 TPI. Les contraintes de ces deux pratiques sur les pneumatiques ne sont évidemment pas les mêmes, entre la nécessité d’avoir une excellente accroche dans le premiers cas, et le besoin d’un pneu dur limitant la résistance au roulement dans le second.
Entre les deux existe tout un monde de pneus plus polyvalents. Sachez tout de même que chez les grands fabricants de pneus, les modèles de base tournent a minima autour des 50/60 TPI.
A quel moment changer ses pneus de vélo ?
Pour savoir si un pneu est bon à changer, il faut l’examiner. Le cas le plus simple, c’est lorsque la bande de roulement fatigue grandement. Parfois, le pneu peut être tellement abîmé que l’on discerne les fils de sa carcasse de nylon, ou bien sa bande de protection anti-crevaison. C’est le moment d’en changer ! Les bandes de roulement des pneus sont toutefois assez résistantes et la plupart permettent de rouler au moins 4 000 km sans problème. Certains modèles pensés pour l’endurance dépassent même la barre des 10 000 km (les grands voyageurs apprécieront).
D’autres cas de figure peuvent aussi se produire. Parfois, la bande de roulement est encore dans un état correct mais le flanc du pneu vient à se détériorer, suite à une chute, un frottement, un choc. Les flancs du pneu sont en réalité plus fragiles que la bande de roulement et, à l’usage, on se rend compte que ce sont eux qui – souvent – morflent le plus. A noter que rouler avec un pneu trop dégonflé va également en user les côtés.
Un pneu peut aussi se déchirer, et ce à plusieurs endroits. Dans ce cas, pas le choix, il vaut mieux remplacer le pneu endommagé. Idem lorsqu’au toucher, le pneu commence à s’effriter. Cela arrive surtout aux vélos entreposés à l’extérieur, qui subissent les intempéries ou les rayons du soleil. Enfin, notez que c’est la même chose pour tout le monde : le pneu arrière, qui supporte plus de poids, s’use plus vite.
Faut-il des pneus spéciaux pour les vélos à assistance électriques (VAE) ?
C’est une excellente question, et légitime puisque l’on sait que les voitures électriques ne peuvent – par exemple – pas être chaussées n’importe comment. En réalité, les vélos à assistance électriques sont, par nature, des vélos. Ils peuvent donc être équipés de n’importe quels pneus adaptés à leur type et aux désidératas de chaque cycliste.
Dans les faits, nous conseillons toutefois de s’orienter vers des pneus spécifiques qui devront être plus résistants pour durer : oui, un VAE est plus lourd et accélère plus fort, ce qui n’est pas sans effet sur la durée de vie des pneumatiques. Aussi, certains fabricants de pneus mettent en avant des gains d’autonomie sur batterie grâce à une résistance au roulement optimisée (un point qui nous donne l’idée d’un futur test à réaliser).
Tout ceci est d’autant plus vrai sur un speed-bike dont la vitesse de circulation ne serait pas bridée, avec un moteur capable d’aller bien au-delà des 25 km/h.
Les principaux fabricants de pneus pour vélos
De nombreux fabricants de pneus sont installés sur le marché du vélo et s’y sont fait une belle renommée, au gré de gammes toujours plus variées et fournies pour répondre à toutes les demandes, que ce soit en termes de tailles ou de performances. Voici quelques-uns des principaux fabricants de pneus de vélo :
- Schwalbe : Cette entreprise allemande est réputée pour la qualité et la performance de ses pneus, avec une large gamme de produits pour toutes les disciplines du cyclisme.
- Continental : Continental est un fabricant allemand bien connu qui produit des pneus de haute qualité pour les vélos de route, de montagne et de ville.
- Michelin : Michelin est un fabricant français renommé pour ses pneus de voiture, mais il propose également une gamme de pneus de vélo de haute qualité pour la route, la montagne et les vélos urbains.
- Vittoria : Cette entreprise italienne est spécialisée dans les pneus de vélo de route et de montagne, offrant une large gamme de modèles pour répondre aux besoins des cyclistes.
- Maxxis : Maxxis est un fabricant taïwanais de pneus de vélo de route et de montagne qui propose des produits de qualité pour les cyclistes de tous niveaux.
- Pirelli : Bien que Pirelli soit surtout connu pour ses pneus automobiles, cette entreprise italienne fabrique également des pneus de vélo de route de haute qualité.
- Hutchinson : Hutchinson est une entreprise française qui fabrique des pneus de vélo pour diverses disciplines, y compris la route, la montagne et le cyclisme urbain.
- Kenda : Kenda est un fabricant taïwanais de pneus de vélo qui offre une variété de modèles pour les vélos de route, de montagne et de ville.