Choisir un vélo cargo : nos conseils pour ne pas se tromper
L’achat d’un vélo cargo est un projet à ne pas prendre à la légère. Longtail, biporteur, triporteur, midtail… Pour investir dans un modèle qui vous convient, nous vous donnons quelques conseils pour y voir plus clair.
Que l’on souhaite abandonner sa voiture ou faire passer un cap à son vélo classique, le vélo cargo est une formidable solution. Mais, déjà, c’est quoi un vélo cargo ? Comme son nom l’indique, c’est une bicyclette conçue pour transporter une cargaison, qu’elle soit matérielle ou humaine. Un cargo est donc un vélo que l’on pourrait qualifier d’utilitaire ou familial. Un genre d’équivalent du monospace ou de la fourgonnette, mais sur 2 roues (et parfois 3).
Les différents types de vélos cargo
Si vous avez déjà commencé à vous renseigner, vous avez sans doute déjà compris qu’il existe différents types de vélos réunis sous la bannière du cargo. Nous vous proposons donc de faire un petit tour des formats qui existent.
Le vélo cargo longtail
Longtail, que l’on peut traduire littéralement par « longue queue », désigne un vélo cargo dont l’arrière est allongé. Généralement, un vélo longtail propose un porte-bagage à la fois plus long et plus costaud que celui d’un vélo classique. Là où les porte-bagages habituels vont supporter 20 ou 25 kg, celui d’un longtail pourra supporter 60, 80 ou même 100 kg.
De quoi envisager donc de transporter plusieurs enfants, même assez grands et voire un adulte pour les plus costauds. Du transport de personnes, mais aussi de marchandises avec la possibilité de fixer sacoches et caisses pour faire ses courses. Le vélo cargo longtail est un modèle polyvalent.
Forcément, avec un porte-bagage plus long, on obtient généralement un vélo plus long. Les modèles Nakamura Crossover Longtail et Velocargo R500E, vendus respectivement par Intersport et Decathlon, affichent une longueur de 2,20 m. Un vélo standard mesure généralement entre 1,6 et 1,9 m. Il faut donc prévoir cet allongement au moment de son choix, pour être sûr de pouvoir faire tenir son vélo longtail dans son parking à vélo, dans son ascenseur s’il faut le monter à l’étage ou tout simplement pour le manoeuvrer.
Mais certains fabricants proposent des longtails plus courts. Généralement, cela passe par l’utilisation de roues plus petites, de 20 ou 24 pouces. Le Moustache Lundi 20, par exemple, mesure seulement 2 m de long, sans pour autant sacrifier la longueur de son porte-bagage. Il existe même encore plus compact avec le Cannondale Cargowagen Neo ou le Petit Porteur Longtail qui ne mesurent que 1,85 m. Pourtant, ces derniers peuvent transporter 80 kg sur leur porte-bagage arrière.
Parmi les vélos cargos, le longtail est probablement le plus rassurant. Un cycliste même peu expérimenté trouvera rapidement ses marques au guidon d’un tel vélo. S’il est monté sur des petites roues de 20 pouces, le longtail est particulièrement stable et facile à charger, grâce à un centre de gravité très bas.
Revers de la médaille, le vélo longtail est généralement un peu plus lourd qu’un modèle plus classique. Un point à ne pas négliger pour la manoeuvrabilité du vélo.
Le vélo cargo biporteur
Avec sa zone de charge située devant le guidon, le vélo cargo biporteur est un peu plus déroutant. Lui aussi est capable de transporter de lourdes charges. Il existe 2 grandes familles dans les biporteurs : les utilitaires et les familiaux. Les premiers offrent des zones de charge nues ou des caisses capables de se fermer à clé. Les seconds offrent des caisses généralement plus hautes et munies de sièges.
Dans le cadre d’un usage familial, il faut prendre en compte le fait que le biporteur est plus adapté aux jeunes enfants. Contrairement à un longtail, capable d’accueillir des passagers de presque tous les âges, les biporteurs sont un peu plus limitants. En effet, l’espace intérieur à la caisse n’autorise généralement pas le transport d’enfants de plus de 5 ou 6 ans, surtout s’ils sont plusieurs.
Les grands modèles pourront accueillir un adolescent ou même un adulte, mais leur confort ne sera pas optimal. Les grands passagers devront généralement se recroqueviller pour tenir dans la caisse. Les plus petits en revanche seront parfaitement installés avec des harnais qui les maintiennent bien en place et des assises souvent plus confortables qu’un simple siège bébé.
Avec des enfants de 18 mois à 5 ou 6 ans, le biporteur offre beaucoup d’atouts. D’une part, l’enfant étant situé devant soi, il est plus facile de garder un oeil sur lui. Les échanges sont également plus simples. On peut facilement parler, montrer des choses et profiter d’un vrai moment ensemble.
Dans sa caisse l’enfant parait également mieux protégé. En fonction des modèles, on va trouver des caisses plus ou moins hautes et épaisses. Des accessoires assez nombreux offerts par les fabricants permettent d’ajouter un toit pour protéger les passagers des intempéries. Sur un Riese & Müller Load 75, la canopy se ferme complètement. Nous avons pu rouler par tous les temps, été comme hiver, et notre petit passager n’a pas vu de grande différence avec la voiture.
Mais les biporteurs sont des vélos imposants. Certains modèles atteignent 2,50 m de long et il est plus difficile d’envisager des modèles compacts. Riese & Müller propose par exemple le Carrie, un biporteur dont la caisse peut se plier et qui mesure 2,09 m. Cela reste assez long, mais pour un biporteur, le Carrie est vraiment court. Revers de la médaille, il n’est pas possible de transporter plus de deux jeunes enfants dans un tel vélo cargo.
Cette grande taille et la largeur de certains modèles rendent les vélos cargos biporteurs un peu effrayants pour les novices. Manoeuvrer un engin de cette envergure demande un temps d’adaptation, mais cela s’apprend. L’un des aspects les plus déroutants est de ne pas toujours voir sa roue avant, masquée par la caisse.
Ces points s’oublient néanmoins assez rapidement à mesure que l’on prend conscience du gabarit de son vélo. Une question d’habitude. Généralement montés sur de petites roues eux aussi, les biporteurs offrent un centre de gravité très bas. Tant et si bien qu’ils donnent un vrai sentiment de stabilité lorsqu’on roule. Le poids s’oublie très facilement, plus encore qu’avec un longtail. Les passages à basse vitesse demandent eux un peu plus de maitrise, surtout si la marchandise transportée est turbulente.
Les biporteurs se distinguent parfois sur la technologie utilisée pour leur direction. Avec une roue avant éloignée du guidon, il faut transmettre les informations pour la tourner d’un côté ou de l’autre. Deux systèmes se partagent le gros du marché : la tringle et le câble.
Dans le premier cas, c’est une barre de métal qui fait la jonction entre le guidon et la roue avant. Un système simple et efficace, mais qui revêt quelques inconvénients, comme un rayon de braquage souvent limité. Dans le second cas, ce sont des câbles qui viennent tirer d’un côté ou de l’autre la direction. Le résultat est un rayon de braquage plus court dans la majorité des cas.
Le vélo cargo triporteur
Comme son nom l’indique, le triporteur se distingue du biporteur par ses 3 roues. Une roue à l’arrière, deux à l’avant, de chaque côté de la caisse. De quoi offrir plus de stabilité au vélo, en l’empêchant grosso modo de basculer. Notez que les biporteurs sont généralement conçus également pour ne pas se renverser complètement. Triporteurs et biporteurs partagent par ailleurs les mêmes atouts en matière de capacité et d’accessoirisation.
Il existe deux types de triporteurs, ceux à roues fixes et les modèles pendulaires. Pour les premiers, les roues restent verticales. Cela apporte énormément de stabilité, surtout à l’arrêt et à basse vitesse. En revanche, ce type de triporteur n’est pas forcément ce qu’il y a de plus agréable à piloter. Il faut prendre des virages à faible allure, sous peine de se voir emporter par la force centrifuge.
Les triporteurs pendulaires se conduisent presque comme un vélo classique, à savoir qu’il faut se pencher pour tourner. Les roues s’inclinent de manière synchrone dans la direction du virage. C’est un peu déroutant à piloter les premières fois, mais on retrouve rapidement des sensations intéressantes. Ce mouvement des roues limite généralement la taille de la caisse.
Il existe également des modèles de triporteur dont la direction est assurée non pas depuis l’avant, mais par la roue arrière. De quoi tourner sur place et obtenir un vélo vraiment très maniable, mais là encore, il faut prendre le coup de main et ne pas rouler trop vite.
Enfin, les triporteurs peuvent également prendre la forme de tricycles avec une roue avant et deux roues arrière. La zone de chargement étant placée à l’arrière. C’est un format qui est actuellement surtout utilisé par les vélos destinés aux professionnels qui ont besoin de caisses fermées et d’un grand volume.
Le vélo cargo midtail
La longueur des vélos cargos longtail peut déranger certains. Il existe donc un créneau intermédiaire, parfois appelé midtail. Des vélos qui s’approchent de modèles classiques, mais dont le porte-bagage est renforcé pour supporter plus de poids. De quoi obtenir des vélos biplaces comme le Gaya Compact ou le Nakamura E-Crosscity vendu par Intersport.
Le midtail est un vélo cargo qui conviendra à ceux qui n’ont pas besoin du volume d’un biporteur et qui transportent au plus une seule personne. Des vélos costauds, plus compacts et donc moins chers également. Tern fait partie des marques spécialistes du cargo compact avec des modèles comme le Quick Haul Long ou le HSD.
Les vélos cargo inclassables
Au-delà de ces grandes familles qui représentent le gros du marché du vélo cargo, il existe des initiatives plus en marge. Nous avons par exemple l’exemple du « cargotail » Le Formidable de Galian. Une entreprise française qui propose un vélo cargo électrique biporteur équipé d’un porte-bagage capable de supporter le poids d’un adulte.
Joker, autre entreprise française, propose pour sa part la fourche Joker Mini. Une fourche qui vient remplacer celle d’un vélo traditionnel pour apporter une zone de chargement capable de supporter 40 kg. Nous l’avons notamment testée sur le Velomad Cargomad.
Électrique ou pas ? Quels équipements choisir pour mon vélo cargo ?
Il existe des modèles de vélos cargos qui ne sont pas électriques. Ils sont évidemment moins nombreux et demandent logiquement plus d’effort au cycliste. Parmi les grands noms du cargo musculaire, difficile de ne pas citer Le Petit Porteur. Un vélo capable d’emporter 80 kg sur son porte-bagage arrière. Omnium propose également des modèles avec de grandes zones de charge avant qui se déplacent uniquement à la force des jambes.
Cependant, lorsqu’on n’est pas un grand sportif, que l’on souhaite se déplacer sans trop suer ou encore que l’on habite une région très vallonnée, l’assistance électrique est plus qu’appréciable. Pour emmener un vélo cargo qui transporte 2, 3 voire 4 passagers, une motorisation adaptée est bienvenue.
Deux propositions s’offrent à vous en matière de motorisation pour un vélo cargo : le moteur moyeu ou le moteur central. Le premier se loge au niveau de l’axe d’une roue, généralement la roue arrière. Le second prend place au niveau du pédalier. Nous ne nous étendrons pas trop sur les nombreuses différences qui existent entre les deux types de moteurs. Généralement, les plus performants pour emmener un vélo cargo, ce sont les modèles centraux.
Les fabricants de moteurs proposent presque tous des modèles dédiés aux cargos. Bosch propose un Performance Cargo Line, dérivé de son Performance Line CX, qui développe jusqu’à 85 Nm de couple. Shimano décline plusieurs moteurs de sa gamme en versions « cargo » : EP801 Cargo (85 Nm), EP600 Cargo (85 Nm) ou encore E6100 Cargo (60 Nm). Les moteurs estampillés « cargo » sont généralement paramétrés pour envoyer plus de puissance à faible cadence, notamment pour fournir l’énergie nécessaire aux démarrages lorsqu’on est chargé.
Les moteurs moyeu affichent généralement des valeurs de couple inférieures. Toutefois, en se plaçant dans la roue arrière, le moteur transmet beaucoup plus efficacement sa puissance sur la route. Pour un moteur central, cette puissance passe par la transmission : pédalier, chaine, dérailleur… Il y a donc une légère perte entre ce qu’envoie le moteur et ce qui est transmis par la roue.
Une transmission à ne pas négliger
La transmission, justement, n’est pas à négliger sur un vélo cargo surtout s’il est équipé d’un moteur central. En effet, pour encaisser la puissance et le couple, l’ensemble des composants doit afficher une certaine robustesse. En ville, la meilleure option pour un vélo cargo reste selon nous le moyeu à vitesses intégrées (Nexus 5E notamment) ou le moyeu à variation continue (Enviolo HD). Deux systèmes qui permettent d’adapter sa transmission même à l’arrêt. Car avec un vélo cargo chargé à bloc, démarré sur le mauvais braquet d’un dérailleur, même avec une bonne motorisation, ce n’est pas toujours facile.
De bons freins à disque hydrauliques
Autre aspect à ne surtout pas négliger sur un vélo cargo : le freinage. Plus une masse est importante, plus elle est difficile à arrêter. Avec un vélo cargo électrique lancé à 25 km/h et qui transporte 70 kg de pilote, 80 kg de matériel auxquels s’ajoutent les 30 à 60 kg du vélo lui-même, mieux vaut une paire de freins de bonne facture. Il n’existe pas beaucoup de vélos cargos qui choisissent autre chose que des freins à disque hydrauliques, ceux qui ne font pas ce choix sont à proscrire. Enfin, pour un freinage vraiment efficace, optez pour un modèle dont l’étrier avant accueille 4 pistons, cela devrait vous garantir mordant et précision pour vous arrêter dans les meilleures conditions.
Roues et pneus pour vélo cargo
Tout le poids que vous transportez est supporté par les roues. Mieux vaut donc pouvoir leur faire confiance. Vérifiez que les jantes sont bien capables d’encaisser de lourdes charges. Les pneus doivent eux aussi se montrer résistants. Schwalbe propose par exemple deux très bonnes références avec les Pick-up et les Big Ben. Ces pneus ballon sont larges, pour une bonne tenue de route et un bon grip au freinage.
Accessoires et équipements
Au moment de choisir un vélo cargo, assurez-vous que la marque propose des accessoires adaptés ou qu’il est compatible avec les principales normes. Pour un longtail, les mentions MIK HD ou AVS seront un plus pour piocher dans un catalogue d’accessoires de bonne facture. Sous ces normes, vous allez pouvoir trouver des sièges et assises de qualité, mais également des caisses et des sacoches.
Pour un vélo cargo biporteur, l’importance est encore plus grande. Vérifiez la liste des accessoires proposés par la marque, car il existe peu de standards pour ce type de vélos. Canopée, fixation pour cosy et autres sièges supplémentaires ne sont généralement disponibles qu’auprès de la marque du vélo.
Essayez-les tous !
Pour être sûr de ne pas vous tromper, essayer un maximum de formats et de modèles. Si vous le pouvez, tournez-vous vers les boutiques spécialisées dans les vélos cargos qui vont proposer de nombreux modèles. Il faudra souvent faire plusieurs magasins pour couvrir un maximum de marques et de modèles. Une autre solution peut-être de vous rendre à un évènement comme le Cargo Bike Festival qui se tient à Lyon fin septembre ou encore le festival Vélo in Paris. Ce sont de bonnes occasion de trouver une concentration élevée de marques et de modèles.
Surtout, lors de vos essais, n’hésitez pas à venir avec vos enfants, votre chien, vos sacoches et tout ce que vous espérez transporter avec votre vélo. Plus votre test sera réalisé dans des conditions proches de votre quotidien, plus vous pourrez déceler les points forts et points faibles de chaque solution par rapport à vos contraintes.
Les prix des vélos cargos s’échelonnent de 1000 à plus de 10000 €. Il en existe pour toutes les bourses.
Vous pouvez retrouver tous nos tests de vélos cargos par ici. Si un modèle vous fait de l’oeil et que vous aimeriez que nous le testions, n’hésitez pas à nous le faire savoir sur nos réseaux sociaux !