Moteurs et batteries

ZF CentriX : puissants et compacts, de premiers moteurs extrêmement prometteurs

ZF a levé le voile sur son Bike Eco System, articulé autour de deux blocs moteurs aux fiches techniques impressionnantes : puissants, ils sont très compacts et relativement légers. De quoi faire peur à la concurrence ?

Vue éclatée d’un moteur ZF CentriX 90. © ZF

En bref :

  • ZF présente son Bike Eco System, solution de motorisation complète pour vélos avec deux moteurs, deux batteries ainsi qu’un contrôleur, un écran et une commande de cintre.
  • Les moteurs pédaliers ZF CentriX sont impressionnants de par leur encombrement réduit et leur poids contenu, alors qu’ils délivrent de gros couples (90 et 75 Nm).
  • Aucune indication quant aux tarifs de ces nouvelles solutions que l’on espère pouvoir essayer sur l’Eurobike de Francfort. Les premiers vélos à en être équipés sont attendus l’année prochaine.

L’équipementier automobile allemand ZF avait annoncé son arrivée sur le marché des motorisations pour vélos électriques au mois de mai dernier avec un bref communiqué plein de promesses. Tant et si bien d’ailleurs que nous nous demandions si ZF n’avait pas réussi la quadrature du cercle

Aujourd’hui, nous en savons plus sur ce premier moteur que nous pourrons découvrir dans quelques heures seulement à l’Euobike 2024 de Francfort. Force est de constater, compte tenu des premières informations techniques dont nous disposons, que ce fabricant avait a priori raison de se lancer des fleurs. Car oui, les ZF CentriX devraient être de sacrés moteurs, tout du moins sur le papier. (Oui, les, car il y en a deux en réalité !)

Un écosystème complet et connecté

Démarrons néanmoins avec une petite correction. L’annonce de ZF manquait d’éléments à l’époque et – comme beaucoup – nous pensions que l’entreprise arriverait avec un moteur « tout-en-un » allant jusqu’à intégrer la batterie, ce qui n’est pas du tout le cas.

Le Bike Eco System de ZF : deux versions du moteur, deux batteries de 504 et 756 Wh, une commande de cintre, un contrôleur de cadre, un écran couleur… et une application mobile.

En effet, nous ne le savions pas à l’époque, mais le « Bike Eco System » dont parlait ZF est bel et bien un ensemble de composants formant un système électrique complet : moteur, contrôleur, batterie, commandes, écrans, etc. Il y a même une application mobile : la ZF Ride App intégrant navigation et toutes les statistiques habituelles. Le ZF Bike Eco System est donc une solution moderne et connectée.

Deux moteurs puissants et compacts

Si l’historique de ZF et son ancrage industriel très fort sont des gages de sérieux et de qualité évidents, l’entreprise aura néanmoins besoin de bons produits pour se faire une place sur un marché très concurrentiel. Pour y arriver, elle comptera sur deux premiers moteurs aux caractéristiques très intéressantes.

Le format cylindrique du bloc moteur rappelle celui d’un TQ HPR-50.

Le premier est baptisé ZF CentriX 90 et – comme le suggère son nom – il s’agit d’un moteur pédalier très puissant, délivrant un couple maximal de 90 Nm et une puissance de 600 W en crète. Mais ce qui est le plus impressionnant, c’est de comparer sa puissance à la taille de son boîtier qui reste relativement petit (seulement 88 mm de diamètre et 118 mm de large) et ne pèse que 2,5 kg. En comparaison, le Bosch Performance Line CX (qui fait office de référence sur le marché) délivre 85 Nm de couple pour un poids de 2,9 kg, tandis que son boîtier est plus imposant. Même le très haut de gamme Performance Line CX Race fait moins bien, avec 85 Nm pour 2,75 kg.

Sur le papier, ZF marque des points et ces seules données techniques donnent très clairement envie de tester ses capacités en pratique pour voir si la promesse est tenue. D’autant plus que la qualité d’une motorisation ne peut être résumée à son seul rapport puissance/poids, tant une myriade de paramètres entrent en jeu pour définir la qualité de l’expérience (naturel de l’assistance proposée, comportement du moteur à la cadence, nuisances sonores, friction au pédalage, efficacité énergétique, etc.).

Un CentriX 90 en cours d’installation sur un VTTAE tout suspendu.

En tout cas, cela confirme que ZF arrive sur le marché avec une approche maximaliste, et pas un tout petit moteur qui s’inscrirait dans le courant de l’hybridation légère, comme on peut le voir avec de petits moteurs comme les TQ HPR-50, Fazua Ride 60 ou encore Specialized Turbo SL 1.2 (et dans une moindre mesure le Performance Line SX de Bosch).

C’est d’autant plus vrai que le deuxième moteur présenté par ZF est le CentriX 75, délivrant 75 Nm de couple et des pics de puissance pouvant aller jusqu’à 450 W. Ainsi, le fabricant se dote de deux solutions répondant aux besoins de deux marchés cibles : le VTTAE et les vélos de trekking (voire cargos) pour le CentriX 90 ; les vélos urbains et le gravel pour le CentriX 75. Nous n’avons, à cette heure, pas obtenu de réponse concernant le poids de ce second moteur légèrement moins puissant. Nous espérons obtenir cette information rapidement.

Grosses batteries et grand écran

Enfin, puisqu’il s’agit de moteurs centraux puissants, il faut de grosses batteries pour les alimenter en énergie. ZF propose deux blocs proposant des capacités de 504 et 756 Wh. Des batteries amovibles pensées pour être installées dans les tubes diagonaux des vélos, de manière traditionnelle. Dommage, leurs dimensions ne sont pas évoquées par le fabricant mais on connaît leurs poids : le bloc de 504 Wh pèse 3,2 kg et celui de 756 Wh 4,2 kg. Au niveau de la densité énergétique, ZF reste donc en retrait par rapport à un fabricant comme Bosch dont le PowerTube 500 pèse 2,8 kg. Qu’en sera-t-il de l’efficacité énergétique et de l’autonomie ? A voir.

Un port de charge sera proposé sur le cadre des vélos.

On sait que ZF a tenu à développer son Bike Eco System de sorte à faciliter au maximum le travail d’intégration des fabricants de vélo. Bien évidemment, il leur faudra créer des cadres adaptés au système, que ce soit au niveau de l’intégration de la batterie ou du boîtier de pédalier, mais ces derniers profiteront d’un système qui – selon ZF – s’appuie sur un assemblage et une intégration facilités.

L’équipementier a aussi développé en ce sens trois principaux « accessoires ». Le ZF Core Controller sert de centre névralgique au système et trouvera sa place sur le tube supérieur des vélos. Il intègre la connectivité Bluetooth et un connecteur magnétique prévu pour proposer la charge d’un smartphone. Il pourra être associé au ZF Color Display, un écran couleur de 2,8″ inspiré du Kiox 500 de Bosch (son plus grand écran), proposant toutes les informations nécessaires durant ses déplacements et activités, y compris la navigation GPS. La ZF Pure Remote est, elle, la petite commande de cintre avec les boutons permettant de changer de mode d’assistance, gérer les informations affichées par l’écran ou encore l’éclairage du vélo.

Réussir à convaincre

Reste maintenant à voir quel accueil réserveront les fabricants de vélo à cette nouvelle proposition intéressante et complète sur le marché des motorisations pour VAE. ZF semble avoir les produits, l’expérience et la capacité industrielle pour réussir, mais encore faudra-t-il que les premiers retours concernant ces moteurs CentriX soient convaincants. Aussi, ZF a intérêt à avoir une stratégie commerciale efficace pour réussir à se faire une place sur un marché où pullulent les systèmes et où les parts de marché sont dures à gagner.

L’e-gravel dévoilé par le fabricant français Ultima Mobility sera motorisé par une unité ZF.

Les premiers vélos équipés de moteurs ZF CentriX devraient être commercialisés l’année prochaine. Pour l’heure, nous savons que le gravel électrique Yin d’Ultima Mobility et au moins un VTT électrique de la marque Raymon en seront équipés.

Source : ZF

  • Publié le 2 juillet 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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