Orbit Drive, le moteur à vitesses intégrées qui veut révolutionner les vélos électriques
Le marché des vélos à assistance électrique est en ébullition, poussant les fabricants et équipementiers à innover en permanence. Parmi eux, Driven pense avoir conçu le moteur du futur.
En bref :
- Driven a imaginé un nouveau type de moteur à engrenages sphérique pour les vélos électriques
- L’Orbit Drive serait bien plus efficace que les moteurs actuellement utilisés
- Moins d’entretien, plus d’autonomie… ses avantages seraient nombreux
L’EuroBike de Francfort, c’est immense. Malgré notre courage et notre énergie, il nous a été impossible de tout y voir. Par exemple, nous y avions complètement zappé l’Orbit Drive : un « système tout intégré pour les vélos électriques pesant 4,6 kg et ne nécessitant aucun entretien pendant 15 000 km ». Voilà qui titille pourtant notre curiosité.
Conçu par Driven, une société dérivée de CeramicSpeed – qui avait fait parler d’elle en 2018 avec une transmission sans chaîne -, ce système inclut le moteur, les vitesses et l’électronique. Il peut délivrer jusqu’à 90 Nm de couple.
Inspiré par les voitures hybrides
Il s’agit d’un ensemble qui trouve son inspiration dans les voitures hybrides, capables de coupler les puissances fournies par le moteur à combustion et le moteur électrique à l’aide d’engrenages planétaires. En modifiant ce système pour créer un mécanisme sphérique à vitesse variable (via un différentiel à biseau), Driven a créé quelque chose d’assez compact pour être intégré au niveau du pédalier.
Selon l’entreprise, « cela marche même mieux qu’un système d’engrenages à plat et cela permet de réduire drastiquement la taille du moteur ». « Nous n’avons fondamentalement rien inventé, mais nous sommes les premiers à réussir à adapter cela aux vélos électriques », poursuit-elle.
Cerise sur le gâteau, l’Orbit Drive serait jusqu’à 85% plus efficace dans son utilisation de l’énergie que les moteurs électriques actuellement utilisés sur le marché, intégrant en sus une fonction de récupération de l’énergie. Autrement dit, ce système pourrait améliorer significativement l’autonomie des vélos à assistance électrique (environ 20%), ou leur permettre d’embarquer des batteries de moindre capacité à autonomie égale.
Une efficacité remarquable conjuguée à des besoins d’entretien très faibles : une vidange d’huile tous les 15 000 km.
En direct drive, mais pas seulement
Mais qu’en est-il de l’expérience de pédalage ? Retrouve-t-on les sensations d’un vélo classique ? A priori, oui. Le pédalage resterait fluide et il appartiendrait au pilote de choisir entre un passage automatique des vitesses ou un changement manuel de braquet. L’entreprise a par ailleurs développé son propre système adaptatif, qui ne repose pas sur un capteur de couple comme c’est souvent le cas.
« Nous utilisons un algorithme. Nous arrivons à savoir mécaniquement le couple mis dans le système par le cycliste et nous pouvons calculer la vitesse. En une vingtaine de millisecondes, nous adaptons de manière quasiment imperceptible la puissance nécessaire. Cela réduit le coût du système, évite d’utiliser un capteur supplémentaire et est extrêmement fiable. Là encore, c’est quelque chose que les industriels font tout le temps, mais pas encore dans le vélo », explique l’entreprise.
A la base, Driven a imaginé l’Orbit Drive en « direct drive ». C’est à dire que le système utilise un arbre pour transférer la puissance du moteur sur la roue arrière. Il s’agit, selon l’entreprise, du système le plus efficace. Seule problématique, il nécessite une intégration totale au cadre du vélo, qui doit être pensé en ce sens.
C’est la raison pour laquelle, soucieux d’intéresser un maximum de fabricants de vélos, l’entreprise a également imaginé des entraînements plus classiques, avec transmission à chaîne ou à courroie.
La norme d’ici quelques années ?
Présenté de la sorte, l’Orbit Drive ne semble avoir que des avantages par rapport aux moteurs électriques actuellement utilisés sur les vélos. Raison pour laquelle Driven s’attend à en inspirer d’autres, son responsable estimant que les moteurs de ce genre vont se démocratiser dans l’industrie du vélo dans les 10 prochaines années.
Mais d’ailleurs, combien est-ce que cela va coûter ? Pour l’heure, l’idée serait de commercialiser l’Orbit Drive à un prix moyen, compris entre 800 et 1500 dollars. Reste à voir si l’entreprise réussira à imposer son système face à des ogres déjà très implantés tels que Bosch, Shimano, Bafang, Yamaha et compagnie. Une concurrence elle aussi capable d’innover rapidement, et qui ne compte sans doute pas se laisser faire.
Source : BikeRumor
- Publié le 7 août 2023