On a essayé le kit d’électrification Skarper qui se retire en quelques secondes
A l’occasion de l’Eurobike 2024, nous avons pu rouler avec le kit d’électrification Skarper, un modèle nécessitant simplement le remplacement du disque de frein, qui se monte et se démonte en quelques secondes seulement. Premières impressions.
En bref :
- Le kit Skarper nécessite le remplacement du disque de freins par un disque intégrant l’engrenage planétaire nécessaire pour faire tourner la roue arrière. Le capteur de pédalage sans fil s’installe sur une manivelle.
- Le kit de 4,4 kg se monte et se démonte en quelques secondes. Il embarque un moteur 250 W développant 33 Nm de couple ainsi qu’une batterie de 240 Wh.
- Le kit Skarper est disponible en précommande pour environ 1400 £, soit un peu moins de 1700 €.
Le kit d’électrification Skarper est un condensé de technologie. Il est le fruit de la rencontre de Chris Hoy, cycliste sur piste écossais qui a remporté six médailles olympiques pour le Royaume-Uni (2004, 2008 et 2012), et Christian Horner, emblématique patron de l’écurie Red Bull, qui a été séduit par le premier prototype du Skarper et l’a ainsi présenté aux ingénieurs du team de F1.
Un kit d’électrification tout-en-un simple et bien fini
Le kit tout-en-un embarque un moteur 250 W développant un couple de 33 Nm. Le site du fabricant indique un couple de 76 Nm, mais sur le stand, les personnes sur place évoquent plutôt un couple de 33 Nm. D’après notre premier ressenti, on se situe effectivement plutôt sur un couple d’environ 40 Nm.
Le boîtier embarque également une batterie de 240 Wh qui permet de parcourir 50 km en mode éco et 30 km avec l’assistance au maximum. La batterie se charge via un connecteur propriétaire en 2h30. Une charge de 30 minutes permet de parcourir entre 10 et 15 km.
Le boîtier est bien fini. Il dispose d’une poignée qui permet de transporter l’ensemble et de verrouiller le système. On retrouve également deux boutons. Le gros bouton avec le logo Skarper affiche le niveau de batterie en illuminant le grand cercle alors que le petit bouton permet de choisir le mode d’assistance sur trois niveaux. Ce boîtier pèse tout de même 4,4 kg.
Un disque de frein avec engrenage planétaire
Pour transformer son vélo en vélo électrique, il suffit de changer le disque de frein par le DiskDrive de Skarper. Il s’agit d’un disque de frein de 160 mm qui embarque un engrenage planétaire nécessaire pour faire tourner la roue arrière à l’aide du moteur.
Ce disque de frein pèse environ 700 grammes, soit environ 600 grammes de plus qu’un disque de frein classique, et ce sera le seul surpoids du vélo lorsqu’il est utilisé sans moteur. Il est évidemment renforcé pour supporter la traction du moteur. Skarper proposera également le DiskDrive en pièce détachée afin de pouvoir utiliser un seul kit sur plusieurs vélos.
Il y a également une fixation à placer sur la base de gauche à l’aide d’un simple collier en métal. Le kit est compatible avec les vélos disposant de roues de 26 à 29 pouces.
Une assistance au rendez-vous, mais un plaisir tout relatif
L’assistance électrique est gérée par un capteur de pédalage sans fil qui s’installe sans outil sur l’une des manivelles du pédalier.
Vous l’aurez compris, le système Skarper se contente d’un capteur de pédalage et fait l’impasse sur un capteur de couple (pression sur les pédales). Il suffit donc de pédaler, même en appuyant peu sur les pédales, pour lancer l’assistance. Si l’expérience est bonne en mode 1 avec une puissance limitée, elle s’avère comme souvent décevante en mode 3. Il n’y a rien à redire sur la puissance du moteur qui est largement suffisante pour propulser le vélo à 25 km/h sur le plat ou encore pour franchir des cotes. En revanche, l’agrément de conduite est décevant puisqu’on a l’impression d’être poussé par le vélo sans véritablement pédaler. C’est le défaut commun à tous les systèmes qui font l’impasse sur le capteur de couple. On a plus l’impression d’être sur une petite mobylette électrique que sur un vélo.
Le système utilise pourtant un accéléromètre et un gyroscope pour adapter la puissance de l’assistance en fonction du dénivelé, mais cela ne semple pas vraiment efficace au premier abord.
Le poids du système se ressent un peu, mais le placement très bas du poids permet de limiter l’impact sur le vélo et la conduite reste celle d’un vélo classique. Évidemment, avec 5 kg (boitier + disque) sur la roue arrière, le vélo est forcément moins agile, mais cela convient plutôt bien à l’usage de ce kit.
Ce kit conviendra à ceux qui veulent conserver les capacités de leur vélo pour les sorties sportives et quand même l’utiliser pour aller au travail sans transpirer et pas vraiment pour un usage sportif.
Pas de système antivol
Les britanniques sont confrontés aux mêmes problèmes de vol que les autres pays européens. Et lorsqu’on demande à Skarper pourquoi il n’y a pas de système antivol sur le kit, ils répondent que c’est voulu. Pour eux, le meilleur antivol est de garder le kit avec soi. Pour se faire, la société propose un sac à dos pouvant accueillir le kit Skarper dans une poche extérieure qui ne viendra pas salir l’ensemble du sac si l’on a roulé sur une chaussée détrempée par exemple.
Le sac est également renforcé pour que le kit avec son poids important (4,4 kg) ne vienne pas écraser le reste du contenu du sac.
Un tarif salé
Le kit Skarper est en précommande pour 1395 £ (Livres Sterling), soit un peu moins de 1 700 €. Le kit Skarper comprenant un ensemble moteur et batterie ainsi que deux DiskDrive (pour utiliser le kit sur deux vélos différents) est vendu 1690 £, soit environ 2 000 €.
C’est très, très cher, mais il n’y actuellement pas d’équivalent sur le marché. Il n’y a pas d’autre kit d’électrification qui se retire en moins d’une seconde. On vous conseille notre émission du 5 juillet où vous verrez la simplicité de montage du Skarper.
- Publié le 10 juillet 2024