Kit d'électrification

BikeOn : un kit d’électrification pour vélo sans outils et amovible qui se clipse sur la cassette

De nombreux ingénieurs se sont penchés sur l’électrification des vélos a posteriori. En résultent de multiples approches. Celle de BikeOne est unique en son genre. Présentation.

BikeOn

En bref :

BikeOn est une solution d’électrification pour vélos musculaires qui, après une première mise en place, s’installe et se retire en quelques secondes au niveau de la cassette.

Intégrant un capteur de couple, ce moteur promet une bonne efficacité et un pédalage naturel.

Seul hic, son prix reste très élevé (1999 €), tant et si bien qu’il interroge sur le public visé.

Il existe de très nombreuses solutions permettant d’électrifier un vélo musculaire pour bénéficier de l’assistance d’un moteur. Certaines nécessitent des modifications plus ou moins importantes dudit vélo (c’est par exemple le cas lorsque le kit s’appuie sur un moteur installé dans le moyeu d’une roue ou au niveau du pédalier), quand d’autres sont beaucoup plus faciles à mettre en œuvre (sans garantir un rendement ou une efficacité équivalente).

Plus efficace qu’un moteur à friction

Dans cette deuxième catégorie, on pense notamment aux différents moteurs à friction qui viennent entraîner la roue avant ou arrière du vélo à l’aide d’un galet qui vient frotter sur le pneu. Une technologie qui rappelle ce bon vieux Solex, mais avec des petits moteurs électriques amovibles qui viennent s’installer en quelques secondes sur l’une des roues. On pense évidemment au PikaBoost ou au Rubbee X, mais égalemement aux nouveaux venus Vebo° ou Clip Bike. Nous avons d’ailleurs récemment testé le Clip Bike, un kit super bien pensé qui manque néanmoins d’efficacité.

Il faut dire que par nature, le fonctionnement par friction n’est pas le plus efficace pour entraîner un vélo. Ce procédé induit mécaniquement une perte de rendement qui va être plus ou moins forte en fonction de divers paramètres : adaptation entre le galet et le pneu, conditions d’adhérence, météo, etc.

Alors, certaines sociétés se sont mises en tête de développer des kits d’électrification qui s’immiscent entre ces deux catégories : ils doivent être amovibles mais aussi offrir une assistance dont l’efficacité s’approche de celle d’un véritable vélo électrique. Dans le genre, on peut citer l’Elevate de Bimotal qui se monte sur le disque de frein, ou encore le kit Skarper au concept un peu similaire que nous avons pu essayer cet été.

Entraîner la roue arrière par la cassette

Désolé pour cette longue introduction, mais tout cela nous amène au BikeOn, un autre kit intéressant dont nous ne vous avons encore jamais parlé. Il est pourtant d’ores et déjà commercialisé et a été présenté dans le cadre de plusieurs salons ces derniers mois. Mis au point aux Etats-Unis par un couple d’ingénieurs depuis 2020, ils ont produit plus de 70 itérations du kit pour obtenir le résultat escompté.

Cette solution est intéressante d’un point de vue technique car elle ne nécessite aucune modification du vélo, s’installe et se retire en quelques secondes, garantit un pédalage naturel grâce à la présence d’un capteur de couple et – surtout – se targue d’offrir un très bon rendement grâce à un entraînement de la roue arrière par le biais du plus grand pignon de la cassette.

En effet, le BikeOn vient se greffer à la roue arrière du vélo au niveau de la plus petite vitesse (le plus grand pignon) comme une mâchoire. Une fois en place et verrouillé, le moteur entraîne la roue arrière grâce à ce mécanisme. A la commande, BikeOn demande quelle est la taille du plus grand pignon sur son vélo pour fournir un rotor adapté. Si l’utilisateur souhaite pouvoir utiliser le kit sur plusieurs vélos dont les cassettes proposent de grands pignons de tailles différentes, il est nécessaire de commander plusieurs rotors.

Une solution amovible

C’est plutôt malin même si, évidemment, la première installation sur le vélo mettra plus de quelques secondes. Il faut en effet prévoir d’installer le support de batterie, acheminer les câbles, paramétrer l’application, etc. Mais une fois que tout est en place, le BikeOn peut effectivement s’installer et se retirer très rapidement et sans outil. Idéal pour profiter des bienfaits de l’assistance sur ses trajets utilitaires en semaine mais continuer à utiliser son vélo en musculaire presque sans surpoids pour les sorties du week-end (par exemple).

L’installation en question prend réellement une trentaine de secondes, comme en atteste la vidéo proposée par BikeOn sur son site Internet. Elle nécessite quatre étapes principales : la mise en place de la roue crantée d’entraînement sur la cassette, son verrouillage, la mise en place du capteur et la connexion au câble de la batterie. La compatibilité est annoncée comme très large, même si elle exclut de fait tous les vélos équipés d’une transmission par courroie ou d’un moyeu à vitesses intégrées.

Le moteur dispose d’une puissance qui s’adapte en fonction du pays où le kit BikeOn est utilisé. Ainsi, s’il peut grimper à 750 Watts aux Etats-Unis, il est limité à 250 Watts en Europe pour respecter la législation sur l’assistance électrique des vélos. La marque n’indique pas la valeur du couple maximum. Difficile donc de se faire une idée de la puissance réelle du système en utilisation.

La batterie, au format bidon, exploite des cellules LG et propose une capacité de 250 Wh pour un poids de 1,5 kg. L’autonomie conférée à ce système est d’environ 30-35 km en fonction du niveau d’assistance choisi, du dénivelé, de la forme du cycliste, etc.

Le kit moteur en lui-même pèse 1,7 kg (sans la batterie, donc). Il est paramétrable à partir d’une application pour smartphone (connectivité Bluetooth) et son fonctionnement est « intelligent », régi par plusieurs capteurs : un accéléromètre, un gyroscope et un capteur de couple. Ce dernier va interpréter la puissance mise par le pilote dans les pédales afin d’adapter le niveau d’assistance à fournir, dans l’optique de proposer un pédalage souple et naturel.

Notons que le fonctionnement n’est pas basé sur une gâchette et qu’il faut pédaler pour activer l’assistance, ce qui correspond au fonctionnement attendu d’un vélo à assistance électrique (on ne se retrouve pas avec une mobylette électrique entre les jambes).

S’il nous est impossible de nous prononcer sur le résultat et l’expérience fournie par le BikeOn sans avoir pu l’essayer, on espère le croiser dans les mois qui viennent sur un salon vélo pour pouvoir faire un tour avec.

Un tarif (très) élevé

Vient enfin la question qui fâche, celle du prix. A ce jour, le kit BikeOn s’affiche au prix de 1999 €. C’est bien plus cher que les quelques centaines d’euros demandés pour les kits d’entraînement amovibles par friction, et on dépasse les 1700 € auxquels s’affiche le kit Skarper. Comme pour ce dernier, on s’interroge donc sur le public visé même si les équivalents sur le marché sont très rares et que ces entreprises espèrent à terme pouvoir faire baisser les coûts de revient en fabricant leurs moteurs en plus grands volumes.

Là, on parle tout de même d’un prix auquel on commence à trouver des vélos à assistance électrique complets assez corrects. Ces onéreux kits d’électrification semblent donc surtout s’adresser à des cyclistes ayant un vélo musculaire de très bonne gamme sur lequel ils voudraient pouvoir profiter de manière sporadique d’une assistance, en fonction du lieu où ils roulent ou du programme du jour. Nous voyons mal le propriétaire d’un vieux vélo musculaire valant quelques centaines d’euros investir autant dans une solution d’électrification.