Ratio, des sacs pour cyclistes qui pensent à la planète
En surcyclant des matières textiles destinées à la benne, Ratio réussit le tour de force de créer des sacs techniques et pratiques pour accompagner les cyclistes au quotidien. Découverte des produits et discussion avec le fondateur engagé de la marque.
Thibault Claisse, fondateur de Ratio, est un amoureux du vélo. Sa monture lui permet d’allier l’utile à l’agréable pour se déplacer, en respectant la planète. Nous n’allons certainement pas le contredire. Lancé dans la quête d’un sac respectueux de l’environnement adapté à sa pratique du vélotaf, il finit par créer le sien il y a 3 ans.
Il fonde Ratio et imagine le Big Mess (295 €), un gros sac au volume modulable (20 à 35 litres) grâce à sa fermeture rolltop, imperméable, résistant, fabriqué en France et garanti à vie.
Trois sacs et une sacoche
Assez vite, l’envie d’imaginer un deuxième produit émerge, avec les mêmes convictions. Ce sera le Moon Rise (220 €). Plus petit (15 à 25 litres), plus léger, mais toujours capable d’embarquer un ordinateur de manière rassurante, avec un accent mis sur la visibilité. En effet, à l’avant, une pochette amovible que l’on peut retourner cache un gros motif jaune fluorescent. Parfait pour être mieux vu des autres usagers de la route lorsqu’on pédale.
Un modèle que l’entreprise décline ensuite en version « Pro » (260 €), en Cordura 1000D et avec des bretelles mesh renforcées, encore plus solide et durable pour répondre aux besoins des utilisateurs les plus exigeants, qu’ils soient professionnels (coursiers par exemple) ou simples vélotafeurs.
La sacoche U-Lock (54 €) est, elle, dans l’air du temps. Moderne, pratique, stylée, elle permet à la marque de proposer une porte d’entrée plus accessible en servant les cyclistes du quotidien qui peuvent y transporter – à la taille, en bandoulière ou directement scratchée au cintre de leur vélo – leurs petits effets personnels. Mieux, la sacoche permet de garder son U sur soi et facilite le transport de cet antivol efficace mais souvent encombrant.
Une petite sacoche qui permet, aussi, à l’entreprise de travailler des pièces de tissus plus petites, ce qui est tout sauf un détail quand on connaît l’engagement de la marque et sa manière de fonctionner.
Une démarche circulaire qui dicte tout
En effet, notre rencontre avec Thibault fut évidemment l’occasion de découvrir sa gamme de produits, mais aussi d’évoquer les engagements de Ratio qui revendique l’upcycling comme moyen de fonctionnement. L’idée, travailler au plus près d’industriels du textile de la région Auvergne-Rhône-Alpes (premier bassin de la filière textile en France) pour accéder à des stocks de matériaux invendus ou déclassés, voire à de simples chutes de production. Des matières destinées à être jetées et détruites, que Ratio récupère pour fabriquer ses sacs, tout simplement.
« Nous utilisons des matériaux neufs, jamais utilisés, qui auraient été pourtant détruits alors que leur fabrication a nécessité l’utilisation de matières premières et généré des pollutions. Et nous arrivons à le faire sur des produits pour lesquels on est en recherche de technicité puisque l’on va vouloir des sacs étanches, résistants à l’abrasion, aux conditions climatiques, qui restent légers et esthétiques », nous explique le fondateur de Ratio.
« Pour l’annecdote, la toile du Big Mess était à la base destinée aux sacs d’intervention du GIGN. C’est donc un matériau très technique et résistant. Nous sommes super contents de pouvoir le travailler. Pour le Moon Rise, on a récupéré un gros volume de tissus destiné à la production de produits Hermès, refusé pour une question de teinte. On est fier de cette dimension upcycling qui colle totalement avec les valeurs de l’entreprise », ajoute-t-il.
Réparation garantie
Nous ne manquons pas de l’interroger sur la garantie à vie. « Tant qu’on est là, nos clients peuvent nous renvoyer leurs sacs s’ils ont un problème. On va les réparer gratuitement. Ca nous coûte de l’argent, mais on se voit pas faire des produits avec une démarche écologique et durable si c’est pour qu’ils soient jetés à cause d’un zip qui ne fonctionne plus », déclare Thibault Claisse qui nous explique, d’ailleurs, que les fermetures éclairs sont quasiment les seuls éléments qu’il lui arrive de remplacer.
« On va démonter le sac, découdre le zip, le remplacer, s’assurer que l’étanchéité est là, et renvoyer le sac. Quand vous faites ça, vous savez que vous avez fidélisé un client. En plus, ça nous permet de réfléchir à nos futurs produits pour les rendre encore plus durables ».
Pendant ce temps-là, on essaye les sacs, on les tripote, on regarde leur organisation et on apprécie leurs petits détails pratiques. Qui sait, peut-être aurons-nous l’occasion de tester l’un de ces modèles prochainement. Ils ont, en tout cas, tout l’air d’être de très bons sacs pour commuters.
Avant de laisser Thibault filer renseigner une cliente potentielle, une dernière question : pourquoi Ratio ? « Ceux qui font du pignon fixe le savent, eux. C’est un clin d’œil appuyé à cette pratique du vélo, le ratio (ou développement) étant une question fondamentale. Et puis ça colle car on rationnalise l’utilisation des matières, tandis que personnellement je suis assez obsédé par le Golden Ratio, les proportions parfaites que j’essaie de trouver lorsqu’on travaille sur un nouveau produit ». L’amour du travail bien fait, on peut a priori bien reconnaître ça à la marque.
Il est enfin intéressant de voir que Ratio s’engage pour la valorisation des chutes dans l’industrie textile. C’est la raison pour laquelle la marque a créé le CUT, pour Collectif Upcycling Textile. L’idée ? Mutualiser les ressources, coordonner les acteurs, changer d’échelle à travers, notamment, une liste de diffusion (la démarche est expliquée ici). « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » explique la marque. Une logique de peloton qui nous plaît bien.
- Publié le 2 mai 2024