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Des équipements cyclistes chez H&M et Zara : la fast fashion pédale

Si H&M et Zara se mettent à vendre des cuissards et des maillots pour cyclistes, c’est bien que quelque chose est en train de tourner en faveur du vélo dans nos sociétés. Pour autant, que penser de ce choix opportuniste ?

© Zara

En bref :

  • De grandes enseignes de prêt à porter telles que H&M et Zara s’intéressent au vélo.
  • Toutes deux se sont mises à vendre des pièces dans des collections adressées aux cyclistes.
  • On peut y voir un signe de prise d’importance du vélo dans nos sociétés, mais aussi rappeler le désastre écologique de la fast fashion.

Faut-il se réjouir de l’arrivée de grandes marques du secteur de la fast fashion dans l’univers du cyclisme ? C’est notre petite interro de philo du vendredi matin. Car oui, on apprend que les multinationales de la mode jetable H&M et Zara vendent des collections d’équipements pour cyclistes et devraient étendre leurs gammes. Cuissards, maillots, chaussettes, chaussures… la totale.

Oui, mais…

D’un côté, on peut évidemment s’en réjouir. Quel meilleur marqueur d’un changement de société en faveur d’une pratique qui se développe, que de voir les plus grands noms du business mondial s’y intéresser. Si H&M et Zara se mettent à vendre des maillots pour cyclistes, c’est bien qu’il y a un marché qui commence à les intéresser : donc beaucoup plus de vélos sur les routes et une pratique qui s’ancre dans les déplacements quotidiens autant que dans les habitudes sportives. Contents !

D’un autre côté, on sait bien comment fonctionnent ces marques qui changent de collection deux fois par mois, fabriquent leurs vêtements au bout du monde et poussent à la surconsommation de textile dont on sait que la production a des conséquences écologiques terribles. Les voir ainsi abreuver le marché de nouveaux équipements pour cyclistes n’est donc peut être pas une si bonne nouvelle que ça, d’autant plus que la démarche ne manquera pas de leur faire un peu de pub. Pas contents !

© H&M

Il faut, malgré tout, voir la qualité de ces produits, leurs compositions, leurs conditions de fabrication et leurs prix de vente. L’idée n’est pas, non plus, de jouer les moralisateurs obtus alors que des cyclistes consommant par ailleurs de manière responsable seront peut être très heureux de pouvoir trouver des équipements à un prix abordable, alignés sur leurs budgets, dans une enseigne proche de chez eux.

Pas si low-cost

En réalité, on découvre que Zara a fait une première tentative sur le marché des fringues pour cyclistes l’an dernier, à l’aube d’un partenariat passé avec la marque Fizik, spécialiste bien connu des selles et des chaussures, entre autres. Problème d’inclusivité, Zara ne propose aucune déclinaison féminine de sa collection. Ce sera peut-être le cas à l’avenir. Quant à H&M, elle propose dans la collection DryMove des pièces pour cyclistes du XS au XXXL, pour hommes et femmes.

Comme les a pressé de le faire l’Union européenne, ces marques insistent de plus en plus sur la provenance de leurs tissus et misent sur l’utilisation de polyester recyclé. Le cuissard à bretelles et « peau de chamois » est vendu 89€ chez Zara ; tandis que chez H&M le T-Shirt vélo DryMove est à 49€ et le cuissard à insert sans bretelles est à 69€. Pas si low-cost

  • Publié le 1 décembre 2023

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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