Vélos ville électriques Mis à jour le 13 décembre 2023

Test – Shiftbikes Shift 2, courroie et capteur de couple pour simplifier l’expérience

Avec le Shift 2, les normands de Shiftbikes proposent une alternative intéressante à leur premier vélo en conservant leur philosophie. Celle d’un VAE simple et efficace, paré pour le quotidien.

Pour

  • Vélo prêt à rouler au quotidien
  • Très simple à prendre en main
  • Pédalage plus naturel avec le capteur de couple
  • Relativement agile
  • Puissance moteur et autonomie adaptées à un usage citadin
  • Absence d’entretien de la transmission grâce à la courroie

Contre

  • Pas le plus confortable des vélos urbains
  • Garde-boue avant trop court (et sans bavette)
  • Pneumatiques limitées sur sol humide
7

Le Shift 2 permet à Shiftbikes d’élargir son offre en complétant intelligemment l’offre du Shift 1. Le concept d’un vélo très simple à utiliser, sans fioriture mais tout équipé et extrêmement facile à prendre en main, est assez séduisant. Surtout que son comportement et ses performances sont homogènes, sans être les meilleurs du marché. Le confort est honnête, les équipements plutôt qualitatifs, la motorisation fait le taff, l’association courroie/capteur de couple convient bien à un usage citadin. Le tout à un prix compétitif, avec assemblage et service après-vente en France. Bref, un vélo à considérer dans la quête d’un engin de mobilité pratique au quotidien.

Présentation

Shiftbikes est une marque de vélos électriques française qui s’est faite connaître avec un premier modèle lancé début 2022, dans l’optique de proposer un vélo de ville simple et efficace fabriqué en France, sous la barre des 2000€. Le Shift 2 que nous testons ici reprend cette philosophie à son compte et est toujours assemblée à la Manufacture Française du Cycle, en Loire Atlantique.

© Transition Vélo

Contrairement au Shift 1 à cadre ouvert monté sur des roues de 26″ qui peut donner l’impression de se sentir à l’étroit au-delà de 1,80 m, le Shift 2 adopte un cadre haut à tube horizontal et des roues de 27,5″. Ce modèle vise ainsi plutôt les cyclistes mesurant entre 1,70 et 1,95 m.

Livré prêt à rouler et tout équipé, il se veut une alternative encore plus simple à prendre en main que le Shift 1, délaissant le dérailleur au profit d’une simple transmission mono-vitesse à courroie.

C’est un vélo présenté en un seul coloris (noir, contrairement au Shift 1 décliné en blanc et bleu nuit), commercialisé au prix de 1990€ en précommande (premières livraison en mars 2024). Passée cette période, le Shift 2 sera vendu 2290€.

© Transition Vélo

Vu ses composants, il a assez peu de concurrence, surtout à ce tarif et en prenant en compte l’assemblage France et le SAV. En effet, un Cowboy Classic (certes connecté et au design plus travaillé) vaut 1000€ de plus hors promo, tandis que les Momentum Voya E+ ou Tenways CGO600 Pro sont plus légers mais moins bien équipés, avec une philosophie plus sportive.

Confort

On l’a dit en préambule, ce Shift 2 n’est proposé qu’en une seule taille et un seul coloris. Adapté aux gabarits un peu plus élancés que le Shift 1 à cadre ouvert, avec des roues de 27,5″, il vise clairement une clientèle plutôt masculine.

© Transition Vélo

Mesurant 1,85 m, j’y ai trouvé une position légèrement engagée plutôt confortable. S’il m’a fallu monter assez haut la selle, la courbure du guidon à la hollandaise a l’avantage de casser le reach pour garantir une posture suffisamment droite. Bref, c’est un vélo sur lequel on se sent bien sans nécessiter trop de réglages. Poignées ergonomiques en caoutchouc et selle légèrement profilée au rembourrage efficace (Selle Royale Essenza) garantissent des points de contact tout en douceur.

Le vélo adopte sinon une esthétique très sobre. De noir vêtu, ses lignes sont simples mais intemporelles, Shiftbikes n’a pas envie d’aller expérimenter des cadres travaillés à la mode SUV, le Shift 2 est un vélo classique et s’assume en tant que tel. Cadre et fourche sont en aluminium, ils laissent une belle impression de robustesse.

Un poste de pilotage sobre et efficace, avec des poignées confortables et rassurantes. © Transition Vélo

Notre vélo de test est un modèle de présérie sur lequel les soudures ne sont pas lissées, et ça se voit. On nous garantit que le fini sera un bon cran au-dessus sur les vélos commercialisés. Tant mieux. La peinture brillante nous est, quant à elle, apparue plutôt résistante aux petits chocs du quotidien. Le vélo avait déjà bien bourlingué et nous ne l’avons pas épargné durant ce test citadin, de parking vélos à parking vélos, et la peinture est restée intacte.

Le vélo final aura aussi droit à un marquage « Shiftbikes » digne de ce nom. Une gravure plutôt qu’un simple autocollant comme c’est le cas sur notre vélo de test. Autre petit changement attendu, l’attache de roue rapide à l’avant laissera place à un axe traversant.

© Transition Vélo

Comme vous pouvez le voir, le Shift 2 est un vélo rigide. Il n’est équipé d’aucune suspension, ni au niveau de la fourche avant, ni au niveau de la selle. Pour améliorer le confort du cycliste et filtrer les soubresauts de la route, il s’en remet donc à ses seules pneumatiques : des modèles Chaoyang Trekking de 50 mm de section qui, gonflés à 3,5 bars, se sont montrés plus performants que ce à quoi nous pouvions nous attendre.

Puisqu’il est ici question de confort (les performances, c’est juste en dessous), on se contentera de signaler qu’ils ne déméritent pas pour offrir des trajets et balades qui restent agréables. Bien sûr, passer un dos d’âne à vive allure, descendre un trottoir ou prendre une ornière nécessite d’anticiper et de se mettre debout sur les pédales pour accompagner le vélo, tandis que les bras amortissent les chocs, mais cela reste correct.

Performances

Tout ça c’est très bien, mais comment est-ce que ça roule un Shift 2 de Shiftbikes ? Eh bien le vélo a un comportement très fidèle à ce que l’on pouvait en attendre. Sans bonne ni mauvaise surprise. Il fait, en gros, ce qu’on attendait de lui, comme on le pressentait.

© Transition Vélo

Equipé d’un moteur sur moyeu arrière développant 43 Nm de couple fourni par l’entreprise chinoise Ananda, le vélo exploite un capteur de pédalage – comme le Shift 1 – mais aussi un capteur de couple. Il est ainsi capable d’estimer la puissance investie par le cycliste dans le pédalage et d’adapter son comportement en conséquence.

En d’autres termes, le moteur sait quand on appuie plus fort sur les pédales et comprend que le cycliste a besoin d’aide. Cela marche plutôt pas mal, même s’il y a une petite latence dans le système, plus ou moins perceptible. Disons qu’il peut arriver que le vélo ne comprenne pas immédiatement que l’on est en train d’attaquer une côte un peu balaise, et décale l’arrivée de l’assistance qui se fait sentir de manière un peu trop prononcée une ou deux secondes plus tard.

Le Shift 2 utilise une courroie Gates sur sa transmission mono-vitesse. Pas d’entretien, pas de cambouis et une excellente durée de vie. © Transition Vélo

Rien de rédhibitoire pour autant, ce système rend clairement l’utilisation du vélo plus naturelle que les systèmes identiques se contentant d’un simple capteur de pédalage. On ressent ici moins le côté on/off parfois désagréable de l’électrique. Et puis cela homogénéise le comportement du vélo, ce qui était essentiel compte tenu de sa transmission mono-vitesse à courroie Gates.

Vu que, par nature, le vélo va manquer de polyvalence, pouvoir jouer entre les 4 modes d’assistance est, là aussi, un plus. Sans qu’il s’agisse réellement de vitesses, on va ainsi pouvoir adapter le comportement de l’assistance et donc son effort au terrain. Le tout marche plutôt bien et évite les prises de tête. Pas besoin de trop réfléchir au final, n’importe qui pourra monter sur le Shift 2 et se laisser emmener à 25 km/h sans souci.

En mode Turbo, le vélo monte bien et se montre vif au démarrage. © Transition Vélo

Au-delà, cela devient plus compliqué. Le développement est vraiment adapté à une plage de fonctionnement située entre 15 et 25 km/h. On pourra s’amuser à pousser le vélo au-delà, pour atteindre les 27-28 km/h, mais on se découragera rapidement : d’une, on mouline trop, de deux, l’effort demandé n’est absolument pas rentable. Ce n’est pas fait pour.

Le moteur est en revanche suffisamment puissant pour gravir des cotes d’une dizaine de % sur plusieurs centaines de mètres autour des 18-20 km/h sans faire transpirer le cycliste. On ressent donc une petite baisse de régime quand la route vient à bien monter, mais c’est normal et on s’en satisfait globalement.

Même si ce n’est pas sa qualité première, le vélo reste plutôt agile en ville et vif au démarrage malgré ses 22,8 kg (le poids auquel nous l’avons pesé, alors qu’il est donné pour 23,5 kg par le fabricant).

Sans être sportif ni extrêmement joueur, c’est un vélo avec lequel on arrive tout de même à se faire plaisir dans la circulation, où l’on se fraye agréablement un chemin avec l’impression de dominer les pistes cyclables. On garde un très bon contrôle de la direction, tout en précision, et on arrive à marquer des courbes assez serrées.

© Transition Vélo

D’ailleurs, on avait des craintes quant au comportement des pneus Chaoyang mais sur le sec ils nous ont surpris dans le bon sens. Sur le mouillé, c’est un peu moins le cas, surtout en cas de freinage d’urgence. Mais en tout cas, ce ne sont pas les pneumatiques d’entrée de gamme catastrophiques que l’on avait peur d’essayer. Impossible de statuer sur leur durabilité, mais les retours lus sur les forums sont plutôt encourageants.

Freins et attache de roue avant seront changés sur la version commerciale du vélo © Transition Vélo

Le freinage s’est quant à lui montré efficace, avec des freins à commandes hydrauliques venant serrer des disques de 160 mm. Difficile d’en dire plus puisque la version finale du vélo ne sera pas équipée des freins Alhonga auxquels nous avons eu droit. Ce seront logiquement des freins Shimano même si Shiftbikes n’a pas pu nous confirmer l’information à 100%. Nous vous invitons donc à vous renseigner si vous comptez acheter ce vélo, sachant a priori que des freins à disque hydrauliques ralentiront et stopperont quoi qu’il en soit ce vélo de manière performante.

Equipement

Shiftbikes entend proposer des vélos simples d’approche. La marque se veut l’antithèse des fabricants à la sauce startup qui ne jurent que par la connectivité et les fonctions très avancées. Vous ne trouverez donc aucune application de paramétrage du Shift 2 pour smartphone.

La commande évolue au niveau de l’affichage par rapport au Shift 1. Plus petite avec écran couleur, elle trouve parfaitement sa place sur la gauche du cintre et est très accessible en plus d’être manipulable avec des gants. Il faut dire que ses fonctions sont sommaires : changer le mode d’assistance et allumer l’éclairage.

La commande du moteur s’intègre discrètement au cintre © Transition Vélo

Seul point négatif : le manque de lisibilité du niveau de batterie restant (on préfèrera toujours un chiffre en % qu’une icone à segments, ce qui évite toute ambiguïté). Heureusement, l’icone en question passe au rouge quand il ne reste plus beaucoup de jus et se met à clignoter lorsque la fin approche.

Bonne nouvelle, le Shift 2 reste un vélo livré prêt à rouler. Vous y trouverez un porte-bagage MIK HD à la norme 27 kg, des garde-boue (auxquels il manque une bavette à l’avant pour épargner les chaussures sous la pluie), une béquille arrière, une sonnette et même un antivol de cadre monté sur les haubans arrière. Pas suffisant pour bien sécuriser son vélo au quotidien, mais il s’agit d’une protection supplémentaire bien pratique pour les très courts arrêts en ville.

Un mot sur le feu avant, qui diffuse un cône assez large et propose une puissance correcte. Il ne sera toutefois pas suffisant pour rouler de manière sereine sur des portions de route non éclairées en pleine nuit. Lorsque l’on évolue en ville, sur des axes avec l’éclairage public, aucun souci. A l’arrière, le petit feu intégré au garde-boue améliore la visibilité et, si on le souhaite, on pourra aussi allumer un second feu (à pile) intégré au catadioptre. Les deux autres éclairages sont, eux, alimentés par la batterie du vélo.

Les pédales montées sur le Shift 2 ont été satisfaisantes durant cet essai. Plates à crampons, elles sont bien large et se sont montrées rassurantes alors même que nous avons roulé quasi exclusivement sous la pluie ou par temps humide. En chaussures de ville, c’est un peu moins le cas qu’en baskets. Mais elles remplissent leur rôle.

Des pédales assez larges et munies de petits crampons plutôt satisfaisantes. © Transition Vélo

Le Shift 2 n’est équipé d’aucun carter de protection pour la transmission. Logique, une courroie n’est pas salissante comme peut l’être une chaîne grasse, nul besoin de protection à ce niveau pour épargner le bas de pantalon.

Autonomie et charge

Pas de surprise côté batterie et autonomie. Le Shift 2 conserve une batterie standard d’une capacité de 460 Wh. Sur le papier, cela lui procure une autonomie de 50 à 70 km en fonction du mode d’assistance retenu.

La batterie amovible de 460 Wh. © Transition Vélo

Comme toujours, nous avons fait un premier test d’autonomie dans le mode le plus élevé (Boost) en évitant d’appuyer trop fort sur les pédales, sur un parcours varié (avec assez peu de dénivelé cela dit). Le but ? Se faire une idée de l’autonomie minimale du vélo. Dans ce cas de figure, avec un cycliste d’environ 80 kg, le vélo a parcouru 53 km avant d’épuiser la batterie. Pas si mal, surtout avec des températures extérieures assez fraîches durant notre essai.

Avec sa transmission manquant de polyvalence, on déconseille de tomber en rade avec le Shift 2. L’agrément n’est pas du tout le même, les difficultés de parcours sont délicates à franchir, on ressent fortement le poids d’un vélo difficile à emmener. Non vraiment, ce n’est pas fait pour.

Sur une autre charge, en alternant avec les modes Sport (mode 2) et Turbo (mode 3), pour imiter la manière dont le cycliste lambda utilisera a priori le vélo, et sans retenir les cuisses, nous avons facilement passé la barre des 70 km en se déplaçant l’immense majorité du temps à 25 km/h. On pourra même gratter encore en pensant à repasser en Eco dès que possible.

Le port de charge sur le bas de la batterie, accessible directement sur le vélo ou lorsqu’on la retire. © Transition Vélo

Le vélo de test nous a été prêté avec un chargeur rapide 4A. Dans ce cas de figure, en 2 heures la batterie retrouve plus de 90% de sa charge maximale. Comptez 2h30 maximum pour une charge à 100%. C’est satisfaisant et permet de ne pas forcément laisser le vélo charger toute la nuit. Bien sûr, la batterie reste amovible (avec une serrure de protection). Il est donc possible de charger le vélo en le branchant directement ou bien d’emporter la batterie pour la charger ailleurs.

Conclusion

Pour

  • Vélo prêt à rouler au quotidien
  • Très simple à prendre en main
  • Pédalage plus naturel avec le capteur de couple
  • Relativement agile
  • Puissance moteur et autonomie adaptées à un usage citadin
  • Absence d'entretien de la transmission grâce à la courroie

Contre

  • Pas le plus confortable des vélos urbains
  • Garde-boue avant trop court (et sans bavette)
  • Pneumatiques limitées sur sol humide

Note

7

Le Shift 2 permet à Shiftbikes d'élargir son offre en complétant intelligemment l'offre du Shift 1. Le concept d'un vélo très simple à utiliser, sans fioriture mais tout équipé et extrêmement facile à prendre en main, est assez séduisant. Surtout que son comportement et ses performances sont homogènes, sans être les meilleurs du marché. Le confort est honnête, les équipements plutôt qualitatifs, la motorisation fait le taff, l'association courroie/capteur de couple convient bien à un usage citadin. Le tout à un prix compétitif, avec assemblage et service après-vente en France. Bref, un vélo à considérer dans la quête d'un engin de mobilité pratique au quotidien.

Confort
6.5
Performances
7
Equipement
7.5
Autonomie
7

Caractéristiques

  • Prix
    2290 €
  • Matériau cadre
    Aluminium
  • Position moteur
    Moyeu arrière
  • Moteur
    MFC (Ananda)
  • Couple moteur
    43 Nm
  • Capacité batterie
    460 Wh
  • Diamètre de roue
    27.5"
  • Pneus

    Arisun 2"

  • Type de freins
    Disque hydrauliques
  • Vitesses
    1
  • Chaîne

    Courroie Gates

  • Tige de selle suspendue
    Non
  • Selle

    Royal Gel Vaculum

  • Garde-boue
    Oui
  • Antivol de cadre
    Oui
  • Porte-bagage
    Oui
  • Poids
    22.5 kg
  • Eclairage arrière

    Axa, alimenté par batterie

  • Eclairage avant

    Axa, alimenté par batterie


En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.