Test – Decathlon Stilus E-Touring : tout pour la randonnée

Le Decathlon Stilus E-Touring est un VTC électrique qui promet de vous suivre dans toutes vos randonnées, pour quelques heures ou quelques jours.

Decathlon Stilus E-Touring

Présentation

La gamme de vélos de Decathlon s’étend à perte de vue. Sur l’électrique, l’enseigne couvre tous les usages ou presque avec ses vélos Elops, Btwin, Rockrider et Riverside. La famille Stilus n’est généralement pas complètement développée en interne par Decathlon.

Le Stilus E-Touring est, comme son nom l’indique, un vélo électrique taillé pour la randonnée. Il s’appuie notamment sur un moteur Bosch Performance Line CX (85 Nm), associé à une batterie PowerTube 750 Wh. Un dérailleur MicroShift AdventX à 10 vitesses se charge des changements de rapport. Le freinage est assuré par une paire de freins à disque hydrauliques Clarks M2.

Ce VAE promis comme grand rouleur est monté sur des roues de 29 pouces. Schwalbe fournit ses pneus polyvalents Al Grounder en 2,35″ de large. Des pneus seuls à offrir du confort, sur un Stilus E-Touring tout rigide. Une robustesse pensée pour embarquer jusqu’à 145 kg et 83 L de matériel.

Le Decathlon Stilus E-Touring est l’un des VTC électriques les plus chers de la gamme du Français. Lancé à 3499 €, il s’est déjà retrouvé sous les 3000 € au gré des remises. Un tarif auquel on croise rarement le Performance CX et une batterie aussi importante.

Confort

Le Stilus E-Touring est un vélo de randonnée, mais pas une randonneuse. Ici, pas de cadre route, de pneus profilés et de cintre route. Decathlon a choisi un cadre en aluminium ouvert, pour faciliter l’enjambement. Ce n’est pas le plus joli des vélos, mais il inspire confiance.

Le VTC électrique de Decathlon est proposé en 3 tailles : S, M et L. Cela couvre les cyclistes de 1,50 m à 1,89 m. Les très grands amateurs de rando vélo s’y trouveront un peu à l’étroit. Ce profil de rouleur n’implique pas pour autant une position totalement engagée et dynamique. Au guidon du Stilus, le cycliste est légèrement porté sur l’avant, mais pas trop.

L’absence de fourche suspendue a au moins un avantage, celui du poids. Le Stilus E-Touring pèse 26,2 kg en taille M. Un poids qui reste correct pour un vélo électrique doté d’une si grande batterie. Mais il vaudra mieux ne pas avoir à affronter des escaliers avec lui. Le cadre ouvert offre peu de prises pour porter un engin aussi lourd.

Le confort n’est clairement pas l’axe prioritaire du Stilus E-Touring. Decathlon opte pour une fourche rigide en aluminium pensée pour supporter le poids de sacoches. Des oeillets sont présents tout du long pour y fixer des porte-bagages. La filtration des chocs est assurée uniquement par les pneus. Des Schwalbe Al Grounder de 29 pouces qui offrent une largeur de 60 mm. Un volume d’air important qui masque les petites aspérités, mais demande de rester souple sur les genoux et les coudes pour les chocs plus importants et les chemins cahoteux.

Ces pneus se montrent polyvalents avec une accroche satisfaisante aussi bien sur route que sur chemin. Les Al Grounder promettent également une bonne résistance à la crevaison. Une bonne chose pour les randonneurs. En fonction de la charge transportée, on pourra les dégonfler un peu pour maximiser le confort. Au détriment du rendement, cependant.

Lorsqu’on se lance sur de longues virées, la selle peut rapidement devenir notre pire ennemie. Heureusement, Decathlon choisit une Selle Italia ST7 de bonne facture, pensée pour les grandes randonnées. Même sur de longs trajets, nous n’avons jamais eu à nous en plaindre, notre séant non plus. Le profil élancé est adapté au roulage. Une tige suspendue aurait été bienvenue.

Second point de contact entre le cycliste et son vélo : les poignées. Decathlon a choisi Herrmans et ses poignées Adrenalin à bar ends. Ces petites cornes de chaque côté permettent de changer de position lorsqu’on grimpe une côte ou que l’on déroule sur une longue ligne droite.

Performances

Decathlon a été chercher ce qui existe de mieux sur le marché du VAE. Le Stilus E-Touring s’appuie donc sur un moteur Bosch Performance Line CX. Le plus haut de gamme de la famille allemande (hors version Race). Un moteur placé au niveau du pédalier qui développe jusqu’à 85 Nm de couple et 600 W de puissance en crête. Du très costaud, donc.

Un tel moteur permet au vélo de Decathlon d’affronter tout ce qu’on lui imposera en termes de pente, même lorsque ses sacoches sont chargées. Le Performance CX est véritablement très performant. Peut-être même trop lorsqu’on passe en mode Turbo, le plus élevé des 5 modes d’assistance.

En réalité, le Stilus E-Touring se pilote bien sur le plat et les côtes modérées en oscillant entre les modes Eco et eMTB. Le mode Turbo est à réserver aux véritables difficultés tant il se montre vif par défaut. Heureusement, Bosch propose un vaste choix de personnalisations, dont celui de régler les paramètres de chaque mode. On peut alors opter pour un mode Turbo coupleux, mais moins violent au démarrage.

Avec ses roues de 29 pouces, on sent que le Decathlon Stilus E-Touring est pensé pour rouler. Néanmoins, ses pneus plutôt larges misent sur la polyvalence plus que sur le rendement pur. Il est possible d’emmener le Stilus au-delà des 27 km/h auxquels se coupe l’assistance électrique sur le plat, mais seulement jusqu’à 30 km/h environ sur le plat.

Au-dessus de cette vitesse, l’effort demandé pour grappiller quelques kilomètres par heure en plus n’est pas très rentable. De toute façon, la transmission MicroShift AdventX à 10 vitesses ne permet pas d’envoyer beaucoup plus. Le dérailleur offre des passages de vitesse assez rapides et précis. On sent tout de même qu’il n’est pas totalement taillé pour encaisser la pleine puissance du moteur de Bosch, généralement taillé pour le VTTAE. Il faut alors relâcher légèrement la pression sur les pédales au changement de vitesse pour être tranquille.

Nous avons apprécié rouler au guidon du Stilus E-Touring, en partie parce qu’il se montre aussi agréable dans une logique dynamique que dans un cadre plus détendu. Le cycliste trouve facilement sa position de confort.

Comme nous l’évoquons plus haut, les performances sur chemin sont bonnes, malgré un certain inconfort dû au manque de suspension. Le cadre ouvert reste assez rigide pour que l’on se sente en confiance, les grandes roues enroulent bien les obstacles et l’accroche des pneus est assez satisfaisante. Pour faire plus de chemins que de routes, nous opterions néanmoins pour des Johnny Watts, plus accrocheurs.

Mais l’aventure trouve en partie ses limites à cause des freins Clarks. Des freins à disque hydrauliques qui font un travail honnête dans l’ensemble, mais qui manquent un peu de mordant à notre goût. Dans la plupart des conditions, les Clarks M2 font l’affaire. C’est sur les terrains plus exigeants et techniques que les mâchoires manquent un peu de puissance.

Équipement

Pour la randonnée, le Stilus E-Touring a tout ce qu’il faut ou presque. En termes de transport, d’une part, le vélo de Decathlon offre de nombreuses possibilités. Il est livré par défaut équipé d’un porte-bagages capable de supporter 27 kg. Un équipement assez classique qui peut être complété par des porte-bagages à fixer sur la fourche. Dommage que ces derniers ne soient pas fournis d’office.

La capacité de transport grimpe encore d’un cran lorsqu’on ajoute une sacoche de guidon. Decathlon en propose une dans sa gamme Riverside, à fixer grâce au système Klickfix. Mieux vaut ne pas oublier que la fixation de l’écran demande d’utiliser une base plus large que celle du support classique.

Point souvent négligé, les pédales sont ici de bonne facture. Le Stilus E-Touring est proposé avec une paire de pédales plates assez larges et plutôt accrocheuses. Un bon point pour ceux qui n’optent pas pour des pédales automatiques.

Les garde-boue en plastique du VTC électrique de Decathlon ne sont pas les plus élégants. Néanmoins, ils font leur travail correctement lorsque le sol est mouillé. Une petite bavette aurait permis de mieux protéger les chaussures.

La protection, justement, fait défaut au niveau de la chaine. En effet, le Stilus E-Touring ne compte pas de carter pour éviter de se salir le pantalon ou les chaussettes. Ce n’est pas un point rédhibitoire dans une optique de randonnée, mais cela peut le devenir pour qui souhaite également utiliser son vélo dans un cadre quotidien.

L’éclairage sur le vélo est assuré par des lumières de Spanninga. Le phare à l’avant offre un champ plus large que ce qu’on trouve sur beaucoup de vélos électriques, mais il manque un peu de puissance. Sur des chemins vraiment non éclairés, il faut lui adjoindre un éclairage supplémentaire. Le feu arrière permet d’être vu des autres usagers.

L’assistance électrique se pilote grâce à un écran Bosch Kiox 300 et une LED Remote. Un duo très efficace, intuitif et facile à prendre en main. L’écran est suffisamment lumineux pour rester lisible au soleil et l’application Flow permet de le personnaliser. Il s’agit selon nous de l’un des systèmes les plus agréables à utiliser sur un VAE.

Dommage que la fonctionnalité de navigation intégrée à l’application Flow ne soit pas vraiment utilisable. La rigidité des itinéraires et le fait que le système ne parvienne pas à recalculer un chemin en cas d’erreur sont rédhibitoires.

Même en randonnée, on peut être amené à faire de courts arrêts. L’absence d’antivol de cadre est regrettable alors sur le Stilus E-Touring. Il est heureusement possible d’en installer un soi-même.

Autonomie

Decathlon n’y va pas de main morte pour l’endurance de son Stilus E-Touring. L’enseigne a choisi une batterie PowerTube de 750 Wh, ce qui se fait de plus gros chez Bosch. Cette batterie intégrée au cadre offre une excellente autonomie au VTC électrique. En roulant exclusivement en mode Turbo, nous avons roulé environ 80 km sans recharger le vélo. Ce parcours a en outre été réalisé sur un trajet comptant plus de 1000 m de dénivelé.

Sur un parcours plus plat et en roulant dans des modes d’assistance moins élevés, les 100 km sont atteignables assez facilement. La promesse de 130 km d’autonomie de Decathlon est loin d’être totalement farfelue.

La batterie peut sortir de son emplacement pour être chargée à part ou être directement chargée sur le vélo. Avec le chargeur fourni, nous avons eu besoin d’un peu moins de 6 heures pour remplir entièrement la batterie qui avait été vidée. C’est assez long, mais elle nous le rend bien.