5 (très) bonnes raisons de se mettre au vélo pour la rentrée
La rentrée de septembre est un moment charnière. Souvent, il s’accompagne de bonnes résolutions et de nouvelles habitudes. Et si, cette année, vous vous (re)mettiez au vélo ? Pour vous convaincre, on ne manque pas d’arguments !
Vous aussi, rejoignez la révolution cycliste. Nous avons conscience que vouloir faire du vélo un mode de déplacement unique est une utopie qui n’aurait aucun sens dans notre société. Il n’empêche, malgré une hausse significative du nombre de cyclistes quotidiens ces dernières années, la part modale du vélo est encore ridicule en France (autour des 3,5 %), alors que la moitié des déplacements de moins de 1 km sont effectués… en voiture ! Or ces petits trajets représentent 35 % des déplacements sur le territoire. Plus de 50 % font moins de 5 km, une distance qui se parcourt tranquillement en 15 à 20 minutes de vélo. Oui, le vélo est une alternative réaliste et sérieuse pour une grande partie de nos déplacements.
1. Le vélo, c’est économique
La magie du vélo, c’est que tout le monde (ou presque) peut y accéder. D’un ancien vélo retapé pour quelques pièces à un vélo à assistance électrique flambant neuf à plusieurs milliers d’euros, en passant par le vélo musculaire premier prix à 150 € ou le vélo performant bien équipé à 1500 €… le marché est si vaste, les gammes y sont si développées, que chacun est censé pouvoir trouver une bicyclette à hauteur de son porte-monnaie.
Alors bien sûr, tous les vélos ne se valent pas. C’est l’une de nos missions chez Transition Vélo, vous aider à bien vous équiper pour que la pratique du vélo soit agréable et s’inscrive dans un quotidien heureux. Si votre vélo ne vous convient pas, vous ne monterez pas beaucoup dessus, et tout le monde sera perdant.
Les bons vélos ne sont pas les vélos premiers prix. Pour autant, on peut s’équiper correctement sans se ruiner…
On ne va pas se mentir, les bons vélos ne sont pas les vélos premiers prix (encore moins les très bons). Pour autant, on peut s’équiper correctement sans se ruiner. D’abord, en s’intéressant aux vélos d’occasion, qu’ils soient proposés par les vélocistes ou les plateformes spécialistes de la seconde main (des vélos généralement révisés, prêts à rouler), ou dénichés sur les sites de petites annonces entre particuliers et autres forums spécialisés. Ensuite, en restant attentif aux promotions qui tendent à se multiplier (lire : Faut-il attendre avant d’acheter un nouveau vélo ?), surtout en ligne.
Mais aussi, en regardant du côté des subventions qui existent à l’achat d’un vélo. L’Etat et les collectivités permettent depuis plusieurs années de se faire rembourser une partie du prix de son vélo. Ces dispositifs fonctionnent bien et les subventions accordées peuvent être substantielles (de 150 € à 3000 €) comme nous l’expliquons dans ce dossier consacré aux aides auxquelles vous pouvez prétendre.
Et puis, par rapport aux déplacements en voiture, faire du vélo va clairement faire du bien à votre porte-monnaie, surtout à l’ère du litre de carburant à 2 € (et ce sans même parler des nombreux frais annexes au seul achat d’une voiture, de l’entretien au stationnement en passant par l’assurance).
Ces bienfaits économiques, on les retrouve également à une échelle beaucoup plus large. Par exemple, le vélo est un bon allié des entreprises, dont les départements RH sont de plus en plus nombreux à vanter sa pratique : il libère de l’espace de parking, contribue à avoir des collaborateurs en forme, réduit le stress des embouteillages et raccourcit dans de nombreux cas le temps de transport. Le vélo redynamise également le commerce de proximité, crée des emplois (la filière manque de bras) et favorise le tourisme.
Il est aussi très bon pour les finances publiques, puisque l’on parle de dizaines de milliards d’économies réalisées sur le système de santé s’il venait à s’imposer plus massivement. Mais ça, c’est pour le point suivant.
2. Le vélo, c’est bon pour la santé
Se déplacer à vélo, c’est faire du sport (presque) sans s’en rendre compte. Nos vies sont mouvementées, il est parfois difficile de trouver le temps de faire de l’activité physique. Or l’OMS recommande de réaliser 150 minutes d’activité modérée par semaine. La distance moyenne séparant domicile et travail en France étant de 12,5 km, beaucoup peuvent envisager de se rendre au boulot à vélo, joignant l’utile à l’agréable. Ils en tireront de multiples bénéfices sur leur santé.
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pratiquement aucune contre-indication à la pratique du vélo (à l’exception d’arthrose, de problèmes de dos ou de troubles cardiaques, nécessitant un avis médical). Cette activité régulière, même à faible intensité, va permettre de renforcer son système cardiovasculaire, d’entretenir sa puissance musculaire (et pas qu’au niveau des jambes), de consolider ses os et ses articulations, de travailler son endurance et sa coordination, tout en améliorant le fonctionnement de son système immunitaire. Le vélo limite aussi la prise de poids et les risques liés à l’obésité.
Le vélo est, vous l’aurez compris, un excellent moyen de lutter contre les méfaits d’une trop grande sédentarité, qui peut favoriser l’apparition de cholestérol, hypertension ou diabète. Mieux, le vélo a aussi de nombreux bienfaits sur l’esprit. Sa pratique régulière diminue le stress, favorise l’endormissement, réduit le risque de dépression et permet de conserver une bonne santé mentale.
De nombreuses études ont démontré ces multiples bénéfices sur la santé. La pratique régulière du vélo entraînerait une diminution du risque de mortalité précoce de 28 % et ses bénéfices serait 20 fois supérieurs aux risques. Des études évaluent qu’une hausse modeste des déplacements réalisés à pied ou en vélo pourrait contribuer, à horizon 2045, à augmenter de 3 mois l’espérance de vie en France et éviter 10 000 décès prématurés.
Quant à ceux qui seraient tentés de dire que le vélo est – paradoxalement – accidentogène, eh bien sachez que les études de la Sécurité routière démontrent qu’il n’y a pas plus de risque d’avoir un accident à vélo qu’à pied. Prends ça le préjugé.
3. Le vélo, c’est bon pour la planète
Si le vélo est un excellent moyen de lutter contre le fléau de santé publique qu’est le manque d’activité physique, il est aussi une arme cruciale dans la lutte contre le réchauffement climatique et la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre (les transports représentent 30 % des émissions de CO2 en France). Dans son scénario de neutralité carbone à l’horizon 2050, négaWatt prend en compte une augmentation de 11 % des kilomètres marchés et de 612% des kilomètres roulés à vélo par les Français.
Enorme ? Pas du tout ! En effet, nous partons de très loin avec un niveau de pratique de la bicyclette extrêmement bas : en 2021, 2,4 km ont été parcourus à vélo par semaine et par personne en moyenne. C’est tout ! Pour négaWatt, il n’est pas tellement ambitieux d’imaginer que l’on puisse arriver à l’objectif de 17,1 km hebdomadaires d’ici à 2050, soit 1h de vélo par semaine à allure moyenne. Pour comparaison, c’est à peu près la statistique néerlandaise. Certes, les Pays-Bas ont beaucoup d’avance sur nous – en termes d’habitudes, mais aussi d’infrastructures vélo -, mais compte tenu des modifications profondes nécessaires de nos habitudes de déplacement pour réduire notre impact, c’est un objectif qui paraît accessible.
Or le vélo, même à assistance électrique, est un mode de transport à très faibles émissions. Il est même la machine de déplacement la plus efficace jamais créée (les calories brûlées par un cycliste représentent en moyenne 1 litre d’essence pour 1300 km). Et cela marche aussi avec un vélo équipé d’un moteur et d’une batterie, l’énergie étant très majoritairement utilisée pour déplacer le poids du cycliste et non de son engin. Par rapport à une voiture, même électrique, même légère, il n’y a pas photo.
Sur un cycle de vie complet un vélo émet 93 % d’équivalent CO2 de moins qu’une voiture thermique
Si l’on en croit le simulateur de l’Ademe (l’agence de la transition écologique), parcourir 1 km en vélo mécanique émet 0 gramme d’équivalent CO2 et 2 grammes s’il est électrique. Pour comparaison, le métro est à 2,5 g, la voiture électrique à 20 g, le scooter à 62 g, le bus à 103 g et la voiture essence à 193 g. Sur un cycle de vie complet, de la fabrication au recyclage, un vélo émet 93 % d’équivalent CO2 de moins qu’une voiture thermique. Il n’y a pas photo.
Dès lors, peu importe le scénario retenu, que le vélo se développe surtout sur les trajets de moins de 5 km, que les distances parcourues s’allongent, que l’intermodalité se développe autour des transports en commun… il existe à chaque fois un véritable bénéfice sur les émissions de gaz à effet de serre, allant de 10 à 45 %.
Enfin, en matière d’environnement, le vélo présente d’autres avantages : il ne génère aucune nuisance sonore, est peu encombrant dans l’espace public, préserve la qualité de l’air et la plupart de ses composants sont recyclables (avec de gros efforts actuellement faits pour parvenir à mieux recycler/réutiliser les batteries des vélos électriques).
4. Les infrastructures se développent enfin
Le manque de voies – et mieux encore – de pistes cyclables protégées reste le principal frein à l’essor du vélo. Circuler en permanence au milieu des voitures, camions et autres deux-roues motorisés a quelque chose d’impressionnant. C’est même rédhibitoire pour beaucoup (bien plus que la crainte de se faire voler son vélo). Il faut l’entendre et comprendre que pour que la pratique du vélo se développe davantage, les cyclistes doivent se sentir en sécurité.
Selon une enquête de la FUB (Fédération des usagers de la bicyclette) ayant obtenu plus de 100 000 réponses, pour 82 % des non cyclistes ce sentiment d’insécurité et le manque d’aménagements cyclables sont les principaux freins à la pratique du vélo.
Bonne nouvelle, jamais la France n’avait connu un tel effort pour l’aménagement d’infrastructures cyclables et autres places de stationnement avec points d’attache. Comme en atteste cette étude de Vélo & Territoires, plus de 6 collectivités sur 10 ont récemment voté des résolutions favorables à l’essor de la bicyclette. En 2020, leurs investissements dans le vélo ont ainsi bondi de 40 % à 468 millions d’euros. Même si cela ne représente que 8 € par an et par habitant (là où les collectivités investissent encore plus de 270 € par an et habitant dans la voiture), il y a du mieux.
Il faut dire que c’est à la fois une direction voulue par le gouvernement, une nécessité pour construire la société de demain, une demande de plus en plus forte des citoyens et un enjeu de dynamisme économique. Mi-2023, il existait 57 000 kilomètres de voies cyclables sécurisées sur le territoire. L’objectif est d’arriver à 80 000 kilomètres en 2027 et 100 000 kilomètres en 2030.
Ca tombe bien, au regard de ce que coûte la voiture en infrastructures routières, le vélo est beaucoup moins onéreux. Pour un même nombre d’utilisateurs, une piste cyclable est même 200 fois moins chère à construire et entretenir qu’une autoroute urbaine. Une place de stationnement vélo coûte, elle, 30 fois moins chère qu’une place de parking pour voiture.
Au niveau de l’état, ce sont 2 milliards d’euros qui ont été promis au Plan vélo au printemps dernier, pour une période allant jusqu’en 2027. En y ajoutant les investissements promis par les collectivités territoriales, cela porte l’enveloppe « vélo » à 6 milliards d’euros. Cet argent doit servir aux aménagements cyclables, aux aides à l’achat d’un vélo, à alimenter le forfait mobilité durable pour encourager le vélotaf et à l’accompagnement de la filière française de production de vélos.
En vous mettant au vélo, vous participerez donc à l’utilisation de ces nouvelles infrastructures et serez de ces usagers qui, même tacitement, font pression pour la construction d’aménagements dédiés, et pas seulement par les collectivités publiques. On peut prendre l’exemple d’un commerce qui, voyant toujours plus de clients arriver à vélo, va être encouragé à faire installer un rack de stationnement. Il faut alimenter la machine pour que le vélo puisse accroître la (trop) petite place qui lui est actuellement laissée par la société.
5. Vous montrerez l’exemple à suivre
Devenir « vélorutionnaire », ça n’a pas de prix. Vous l’aurez compris, en pédalant plus souvent, vous ferez du bien à la planète, à votre santé et à votre porte-monnaie. Mais surtout, vous participerez à faire le nombre et à montrer à tout un chacun que le vélo au quotidien n’est pas une utopie dans la France du 21e siècle.
Lorsque l’on intègre plus de vélo dans sa vie, on ne fait pour ainsi dire jamais le chemin inverse
Si l’on en croit nos exemples personnels, et ceux de tous les cyclistes que nous côtoyons : lorsque l’on intègre plus de vélo dans sa vie, on fait très rarement (pour ainsi dire jamais) le chemin inverse. Les bénéfices sont trop nombreux et le bien-être qui en découle trop important pour que l’on envisage de renouer avec de vieilles habitudes. Oui, pendant des années, nous aussi nous allions chercher notre baguette en voiture, et cela ne nous passe même plus par la tête.
Et puis vous aussi pourrez expliquer à vos voisons, amis, collègues, famille que non, la pluie n’est pas aussi rédhibitoire qu’on pourrait le penser au début à vélo, qu’en étant bien équipé on peut rouler de manière confortable et sécurisée toute l’année, et qu’il existe aussi des solutions efficaces pour faire ses courses et transporter ses enfants à vélo.
Quant à ceux qui le coup de pédale effraie (ou aux plus geeks qui ne pensent que par la technologie), vous pourrez parler de ces vélos à assistance électrique qui n’ont plus rien à voir avec les vélos motorisés de première génération. Il s’agit de vélos très agréables, très confortables, qui facilitent la vie des cyclistes moins sportifs, aident à monter les côtes et permettent d’arriver à un rendez-vous sans ressembler à une barquette de margarine abandonnée en plein soleil.
Bref, essayez, et vous verrez qu’il y a de fortes chances pour que vous aussi deveniez rapidement accros à votre vélo et un ambassadeur de vos nouvelles habitudes, que l’on vous encourage bien sûr à pratiquer dans le respect du code de la route et des autres usagers.