Les speedbikes n’échappent pas à la crise
Les chiffres de vente des speedbikes en Belgique et aux Pays-Bas permettent de constater le dynamisme de ce marché très spécifique. Ils démontrent que même plus rapides, les vélos électriques n’échappent pas à la baisse des ventes.
En bref :
- Les chiffres de vente des speedbikes en Belgique et aux Pays-Bas sont tombés pour 2024.
- Ils dénotent une forte baisse des immatriculations de vélos neufs, et à l’inverse une belle progression des ventes d’occasion.
- Preuve que la crise du pouvoir d’achat et l’inflation qui touchent ces deux pays ont des répercussions directes sur le niveau de la demande pour ce type de vélos spécifiques.
Comme chacun sait, le marché du vélo souffre de surstockage et traverse une crise assez marquée depuis 2023, que certains voient plutôt comme un réajustement après des années d’euphorie en sortie de covid. Mais qu’en est-il du marché des speedbikes ? Vous savez, ces vélos électriques dont l’assistance peut grimper jusqu’à 45 km/h.
Il n’est pas évident d’obtenir des chiffres sur ce segment très spécifique du marché. Dès lors, quand des chiffres de vente de ces vélos sont diffusés, quand bien même ils concernent les marchés belge et néerlandais, on est attentif. D’autant plus que la Belgique et les Pays-Bas font partie des pays dans lesquels les speedbikes sont plus populaires qu’en France.
Des chiffres peu flatteurs
L’occasion de constater que, comme les vélos et les vélos à assistance électriques, les speedbikes traversent également une période difficile. En témoigne la chute de 19 % des ventes de speedbikes neufs en Belgique (12 720 vélos en 2024 contre 15 709 en 2023), alors qu’à l’inverse les ventes d’occasion progressent de 20 % (atteignant 7 761 vélos).
Depuis 2021, les ventes de speedbikes d’occasion en Belgique ne font que progresser, alors que les ventes de ces modèles neufs avait fait un énorme bond entre 2021 et 2022 (la meilleure année avec 16 796 ventes) et baissent depuis.
Trois fabricants trustent plus de 70 % des ventes de speedbikes en Belgique, ce qui prouve qu’il s’agit encore d’un marché de niche très peu développé. Le leader incontesté n’est autre que l’indétrônable Stromer qui revendique 5 292 nouvelles immatriculations en 2024, soit 41,6 % des ventes. Il est suivi par l’allemand Riese & Müller qui décline certains de ses VAE en versions « speed » et enregistre 2 213 ventes (17,4 % du marché). Enfin Klever ferme le podium avec 1 678 ventes (13,2 % de parts de marché).
Aux Pays-Bas, la situation est encore plus compliquée pour les speedbikes avec 3 117 ventes en 2024, ce qui représente une chute du neuf de 23,9 % par rapport à l’année précédente. Là encore, le marché d’occasion explose en contrepartie : 4 424 ventes, soit un boom de 45,4 %. Preuve qu’il y a un intérêt du public pour ces modèles, mais que la crise du pouvoir d’achat et les incertitudes économiques grèvent la capacité des utilisateurs à s’équiper d’un speedbike neuf.
A la différence du marché belge total (neuf + occasion) qui a reculé de 8,4 % en 2024, le marché néerlandais sauve les meubles au global (+4,3 %). Sur ce dernier, Stromer est incontournable avec une part de marché de 56,4 %. Pour information, les speedbikes de Stromer sont présentés à des prix catalogue allant de 4 500 € à 13 000 €.
Des règles spécifiques
Pour rappel, en France, les speedbikes sont soumis à des règles de circulation bien définies et beaucoup plus strictes que celles des vélos à assistance électrique classique, dont les moteurs sont limités à 25 km/h. Ils doivent obligatoirement être assurés, porter une plaque d’immatriculation, et leurs pilotes doivent être équipés d’un casque spécialement homologué et de gants.
Raison pour laquelle les fatbikes électriques équipés d’un gâchette pouvant rouler jusqu’à 45 km/h (voire parfois au-delà) sont illégaux et dangereux, dans la mesure où leurs utilisateurs ne sont pas immatriculés, pas assurés et parfois même pas casqués.
Sources : Cleanrider ; Speed Pedelec Review
- Publié le 12 janvier 2025