Test – Tenways Cargo One : le vélo cargo biporteur bien placé, mais loin d’être parfait

Le vélo cargo biporteur de Tenways arrive tout équipé avec une transmission par courroie et un moyeu à variation continu pour 5 000 €. Est-ce le meilleur rapport qualité/prix du marché ?

Tenways Cargo One

Présentation

Le Tenways Cargo One est un vélo cargo biporteur qui dispose d’une caisse de 200 litres (contrairement aux 800 litres annoncés par le fabricant). C’est le premier vélo cargo de la marque Tenways, une marque assez récente dont le siège est aux Pays-Bas mais dont les vélos sont fabriqués en Asie. Le vélo peut porter une charge totale de 250 kg. Le vélo pesant 56 kg, il reste ainsi 194 kg de charge utile dont 60 kg dans la caisse.

Le Tenways Cargo One est équipé d’un moteur pédalier Bafang M600 Cargo délivrant un couple de 100 Nm associé à une imposante batterie de 960 Wh. Il est freiné par une paire de freins à disque hydrauliques à quatre pistons Tektro Dorado HD-E715.

Côté transmission, Tenways a choisi une courroie en carbone associée à un moyeu à variation continue Enviolo Heavy Duty. Il est ainsi possible de changer de rapport à l’arrêt et même en charge dans une cote ou lorsque l’on appuie fort sur les pédales, et ce, tout en douceur. Ce système limite également l’entretien puisqu’il n’y a pas d’huile ou de graisse à mettre sur la courroie.

Le Tenways Cargo One est l’un des rares vélos cargos que nous ayons testé à être équipé d’une tige de selle suspendue. Autre différence notable, l’assise pour les enfants est également démontable sans outil. Le Tenways Cargo One mesure 266 cm de long pour 69 cm de large et un poids de 56 kg. Il convient aux cyclistes mesurant entre 1m65 et 1m90.

Le vélo Tenways Cargo One est décliné en deux coloris (noir ou vert) pour un tarif de 4 999 € avec la protection de pluie souvent offerte (129 €).

Confort

Comme quasiment tous les vélos cargo, le Cargo One est disponible en taille unique qui convient à un cycliste mesurant entre 1,65 et 1,90 m. Nous sommes plutôt d’accord avec ces chiffres, même si un cycliste de petite taille aura logiquement un peu plus de mal à manier les 56 kg du vélo à vide. Le cadre ouvert est facile à enjamber avec une hauteur de seulement 46 cm.

Pour s’adapter aux différentes morphologies, le vélo dispose d’une selle et d’une potence réglables en hauteur à l’aide d’un système de serrage rapide. Cela permet à plusieurs personnes d’utiliser le vélo : un parent peut par exemple déposer les enfants à l’école et quelqu’un d’autre peut venir les chercher en réglant le vélo à sa taille assez rapidement et sans outil.

La tige de selle suspendue amortie les chocs au niveau du bas du dos. Cette tige de selle réagit différemment en fonction du poids du cycliste, le réglage se fait à l’extrémité de la tige de selle à l’aide d’un clé Allen (six pans). Dommage que cette tige de selle ne soit pas sécurisée. Si vous stationnez beaucoup en extérieur, on vous conseillera de sécuriser la tige de selle à minima avec un système de serrage à clé ou mieux encore avec des aimants HexLox par exemple.

La selle Lookin EVO de Selle Royal est confortable et plutôt polyvalente. Elle permet aussi bien une utilisation sportive que confortable comme ici sur le vélo cargo avec une position droite.

L’amortissement est complété par une fourche télescopique SR Suntour Mobile A32 Cargo avec 50 mm de débattement et des pneus ballon Schwalbe Big Ben Plus de 55 mm de large (20 pouces à l’avant et 26 pouces à l’arrière). Avec le poids important du vélo, on conseille plutôt de gonfler les pneus assez proches de la pression maximale. Nous les avons gonflés à 3,5 bars (pour une pression maximale de 4 bars). Cela permet d’améliorer la réactivité du vélo et le rendement au détriment du confort. Cette pression protège les jantes qui peuvent rapidement souffrir d’une charge excessive sur un vélo cargo.

Sur un vélo cargo : le conducteur n’encaisse pas directement les chocs dans les bras, la roue avant est beaucoup trop loin. La fourche et le cadre viennent filtrer l’essentiel des vibrations et des petites aspérités de la chaussée. La fourche amortie surtout les chocs pour les passagers dans la caisse qui ne se sont pas plaints des trous et des descentes de trottoirs, que ce soit les enfants ou les adultes que nous avons pu transporter. La fourche Mobie est très efficace et bien réglée pour fonctionner avec le poids important d’un vélo cargo.

La position de conduite est droite. Sur le Cargo One, le guidon est assez loin en avant, même avec la potence relevée et rapprochée au maximum. C’est assez gênant lorsque l’on doit faire un demi-tour par exemple où la main extérieur est vraiment très loin devant.

Les poignées ergonomiques Tenways sont plutôt agréables. Le repose paume est bienvenue et le caoutchouc est suffisamment souple pour filtrer une bonne partie des vibrations.

Les larges pédales en plastique disposent de picots pour une meilleure accroche. Comme souvent, ce type de pédales est efficace avec des baskets et plus généralement les chaussures à semelles souples, mais elles peuvent s’avérer glissante avec des chaussures de ville où la semelle est en bois. Dans ce cas, il est préférable d’opter pour des pédales avec du grip (cf. notre guide sur les pédales).

En termes d’encombrement, le Tenways Cargo One mesure 2,66 m de long pour 68 cm de large et 130 cm de haut (au plus haut du guidon). Evidemment, ce vélo est plus difficile à stationner qu’un vélo classique. Il dépasse des emplacements de vélos classiques et il faut souvent le garer sur le trottoir ou sur les emplacements spécifiques pour les vélos cargos proposés par certaines villes.

Enfin, rappelons que la vie en vélo cargo est un peu différente que celle vécue avec un vélo classique comme le raconte Rémi, après six mois passés avec son vélo cargo biporteur.

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Performances

Comme avec tous les vélos cargos biporteur, la première prise en main est un peu déroutante. C’est un vélo certes, mais garder l’équilibre, surtout à basse vitesse, se fait avec le guidon et le mouvement de la roue avant et pas avec le poids du corps. C’est encore plus vrai lorsqu’il est chargé. Le Cargo One est le vélo cargo biporteur le moins maniable que nous ayons testé. Le centre de gravité est un peu plus haut que sur les autres bimoteurs testés (Trek Fetch 4+, Decathlon F900 et Douze Hêta/Toyota Verso Cargo). En conséquence, il manque de stabilité à basse vitesse.

Il est handicapé par un rayon de braquage trop grand qui empêche par exemple de réaliser un quasi demi-tour sur lui-même. On arrive également assez vite en buté de direction ce qui fait perdre l’équilibre. Pour couronner le tout, le guidon est loin de la selle et le bras extérieur se retrouve très loin du buste lorsque l’on doit faire un demi-tour ce qui participe au manque de stabilité à basse vitesse. Vous l’aurez compris, ce biporteur est loin d’un Douze Hêta/Toyota Verso Cargo qui est notre véritable référence en termes de stabilité et de maniabilité.

Le Cargo One est équipé du moteur Bafang M600 Cargo qui développe sur le papier un couple de 100 Nm (newton-mètre) de couple pour une puissance maximale de 750 W. Dans les faits, ce moteur est moins puissant qu’un Bosch Cargo Line annoncé à seulement 85 Nm.

Si Bafang a la bonne idée de proposer 5 modes d’assistance pour plus de progressivité, aucun n’offre une assistance équivalente au mode Turbo de Bosch ou maximum des autres moteurs. Ainsi, même avec le mode d’assistance maximum (5), il faut pédaler très vite ou appuyer fort sur les pédales pour avoir une assistance correcte. Il n’y a pas un mode qui permet de pédaler sans forcer afin de rouler à 25 km/h comme c’est le cas de la plupart des moteurs. L’assistance est ici équivalente au mode Tour+ de Bosch. Sans appuyer fort sur les pédales, le moteur offre une assistance limitée avec une vitesse de croisière aux alentours des 21 à 22 km/h.

Le mode 1 offre un assistance quasi-nulle, inutile avec un vélo cargo de plus de 50 kg à vide. Le mode 2 offre une assistance légère et la puissance monte graduellement avec les modes 3, 4 et 5, sans pour autant être véritablement satisfaisante.

C’est plutôt dommage car la transmission à courroie associée au moyeu à variation continue Enviolo HD (Heavy Duty) est un véritable délice au quotidien. Ce système permet d’adapter la cadence de pédalage de manière intuitive simplement en tournant la poignée. Il fonctionne même à l’arrêt et en charge ce qui est très pratique sur un vélo cargo.

La courroie Gates CDX en carbone est particulièrement silencieuse et ne nécessite que très peu d’entretien. Il n’y a pas de graisse ou d’huile. La durée de vie d’une courroie est d’environ 30 000 km. Sur un vélo cargo, le revendeur se contente de vérifier l’alignement de la courroie lors du contrôle de routine, mais pour le reste, il n’y a aucun entretien spécifique à réaliser.

Les freins Tektro Dorado HD-E715 à quatre pistons associés à des disques de 180 mm sont très efficaces. Les leviers à trois doigts permettent de bien gérer la puissance de freinage et le vélo lancé à 25 km/h s’arrête sans problème en moins de 3 mètres à vide.

Les freins sont bien aidés par les pneus Schwalbe Big Ben Plus dont la gomme Addix est à la fois tendre pour offrir un très bon grip et durable afin de garantir une bonne durée de vie. En revanche, selon les caractéristiques annoncés par Schwalbe, le pneu arrière supporte une charge de 128 kg alors que le pneu avant se contente de 95 kg, soit 223 kg au total… moins que les 250 kg normalement supportés par le Cargo One. Le fabricant de pneus annonce une résistance aux crevaisons de 6 sur une échelle de 7, ce qui est important sur un vélo cargo amené à être utilisé quotidiennement.

Equipement

Le biporteur Tenways Cargo One est équipé d’une caisse qui mesure environ 80 x 52 x 51 cm (au sommet, et un peu moins à la base), soit un volume d’environ 200 litres. La coque est en polypropylène expansé (EPP).

Elle n’est pas complètement fermée au niveau du sol puisqu’il y a une ouverture pour faciliter la montée des enfants ou pour accrocher une sangle.

De série, la caisse embarque un banc pouvant accueillir deux enfants jusqu’à 6 ou 7 ans (environ 1m20). Chaque place est équipée d’une ceinture cinq points réglable plutôt facile à utiliser au quotidien.

Le banc également fabriqué en polypropylène expansé s’enlève très facilement sans outil, mais il faut tout de même détacher les ceintures pour pouvoir extraire le banc de la caisse. L’opération ne demande pas plus d’une à deux minutes, une fois le coup de main pris. En revanche, les ceintures resteront dans la caisse. Une fois le banc retiré, on dispose d’un volume de chargement plus important.

La protection de pluie (en option à 129 €, mais parfois offerte) est assez classique. L’armature n’est pas en fibre de verre, mais composée de montants plus classiques en plastique. A la manière d’une tente igloo, les montants s’enfilent dans la housse puis viennent se placer à l’avant de la caisse.

Une fois la cargaison chargée, la protection se ferme facilement avec deux sangles qui passent sur le haut de la caisse et viennent se bloquer dessous à l’aide d’un petit ergo. Même sous la pluie, cette partie n’est jamais véritablement sale, même si elle est proche du sol.

La protection de pluie intègre une protection contre les insectes ainsi qu’une protection transparente plus classique pour la pluie. Chaque couche de protection est maintenue par des fermetures à glissières de chaque côté et un système de velcro sur le devant. Les deux protections peuvent être remontées, ce qui n’est pas le cas des vitres latérales qui sont fixes.

Le Cargo One est plutôt bien équipé de série avec la présence de garde-boues et d’une large béquille double. Cette dernière se met très facilement et s’enlève tout aussi facilement, peut-être même un peu trop. Si les enfants bougent beaucoup d’avant en arrière dans la caisse, ils peuvent défaire la béquille.

Du côté des absences notables, le vélo est dépourvu de porte-bagages pourtant pratique pour un mettre des sacoches ou un siège enfant, et d’antivol de cadre. Heureusement, la fixation pour ce dernier est bien prévu, mais c’est un accessoire qu’il faudra rajouter, d’autant plus qu’il est indispensable pour les arrêts-minute (cf. notre guide choisir et installer un antivol de cadre).

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Choisir et installer un antivol de cadre sur son vélo

• 25 juillet 2023

Le Tenways Cargo One se démarque de la concurrence par l’intégration de clignotants de chaque côté de la caisse, mais seulement à l’avant. Ce choix limite clairement leur intérêt et au quotidien, nous ne les avons quasiment jamais utilisés. Il est plus efficace de tendre un bras pour prévenir les véhicules et les autres usagers qui arrivent par l’arrière, en plus d’indiquer nos intentions à ceux qui viennent en face. Avec une bonne intégration sur la partie arrière, ces clignotants auraient pu faire la différence, mais en l’état, ils sont tout simplement inutiles.

Ces clignotants restent également allumés en blanc lorsque l’éclairage est allumé. Cela apporte une meilleure visibilité pour le cycliste et donne un certain look au vélo de nuit. Cette signature Led est accompagné d’un éclairage plus classique composé d’un feu avant et arrière dont la puissance n’est pas communiqué.

Le feu avant éclaire suffisamment fort pour voir à une vingtaine de mètres en pleine nuit, de quoi rouler hors agglomération à 25 km/h. Le feu arrière est plus classique.

Le poste de pilotage est classique. Le guidon est légèrement recourbé vers l’intérieur. A droite, on trouve la poignée tournante du moyeu Enviolo. A gauche, on retrouve la commande pour contrôler l’assistance et la sonnette. Imposante, cette dernière est mal placée et difficile d’accès.

La commande est accessible et pratique à utiliser. Les boutons + et – servent à changer le mode d’assistance de 1 à 5, les boutons latéraux à naviguer dans les menus et le bouton central « i » à modifier les informations affichées à l’écran.

Le grand écran LCD couleur affiche toutes les informations utiles : vitesse, heure, autonomie et niveau d’assistance. Les informations supplémentaires (trip, vitesse moyenne, vitesse maximale, etc.) sont un peu trop petites et parfois inutiles (nombre d’arbres sauvés… par rapport à quoi ?).

Le TenWays Cargo One dispose également d’une connexion Bluetooth qui permet d’y connecter son téléphone. L’application Tenways permet de retrouver l’historique de ses déplacements, les revendeurs Tenways à proximité et de contacter le service après-vente.

Autonomie

L’autonomie du Tenways Cargo One est impressionnante. Il faut dire que le vélo est équipé d’une grosse batterie de 960 Wh (20A 48V) qui pèse plus de 5 kg.

La batterie vient se placer derrière la colonne de direction et elle est sécurisée par un verrouillage à clé. Elle dispose d’une poignée pour faciliter le transport et quasiment indispensable pour une batterie de plus de 5 kg. Attention, la batterie ne tient pas debout ce qui est bien dommage lorsque l’on veut soulager ses bras quelques secondes.

Le bouton situé sur le dessus de la batterie permet de consulter l’état de charge sur 3 niveaux : le logo Tenways s’illumine et les trois barres composants le « E » du logo correspondent à la charge restante.

Nous avons pu parcourir un peu plus de 70 km avec un cycliste de 80 kg sans charge à l’intérieur de la caisse. La consommation du vélo s’établie ainsi à 13,5 Wh/km contre 14,53 Wh/km pour le Decathlon Velocargo F900E avec sa batterie de 630 Wh (43 km d’autonomie), mais le Cargo One de Tenways est beaucoup moins puissant.

On a d’ailleurs la sensation que la puissance baisse au fur et à mesure que l’autonomie diminue. Une chose est sûre, en dessous de 10 %, la puissance offerte par le moteur baisse de manière drastique. A 8 %, on se retrouve avec 75 % de la puissance maximale, l’équivalent du mode 3. A 6 %, la puissance baisse à 50 %, c’est à ce moment là que nous avons arrêté le test d’autonomie.

Le vélo est fourni avec un chargeur 4A (54,6V) qui permet de recharger la grosse batterie de 960 Wh en 5 heures et 30 minutes. La charge est plus rapide jusqu’à 70 % de la capacité (environ 3 heures) avant de ralentir.

Pour ceux qui en ont la possibilité, il est également possible de charger la batterie directement sur le vélo via un petit tour dans le cadre qui permet d’accéder au connecteur sur la batterie.