Vélo et société

A New York, l’échange de batteries de vélo séduit la ville et les livreurs

Expérimentées par la Mairie de New York l’an passé, les stations d’échange de batteries et de charge de vélos électriques s’imposent dans le quotidien des livreurs. Un essai transformé qui va donc s’intensifier.

Une station de charge Swiftmile à New York. © Swiftmile

En bref :

La ville de New York teste la mise à disposition de points de charge et de stations d’échange de batteries à destination des livreurs à vélos électriques.

C’est un succès, le système étant plébiscité par les travailleurs qui y ont recours, tandis que la Mairie y voit un moyen de réduire le risque d’incendies lié aux batteries et chargeurs non conformes.

En 2025, cette initiative va poursuivre son déploiement, grâce au concours des trois entreprises partenaires.

Plusieurs incendies causés par des défaillances de batteries de vélos et trottinettes électriques ont poussé les autorités de New York à expérimenter diverses pistes pour réduire les risques. Si bien que la mairie débloquait l’an dernier un fonds de 25 millions de dollars pour développer des infrastructures de charge publiques.

Batteries

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Dès le mois de mars, une expérimentation était lancée, consistant en des points de stationnement pour vélos avec port de charge électrique (déployés par la société Swiftmile), mais aussi en des stations d’échange de batteries (opérées par Popwheels et Swobee).

Ce concept – qui nous rappelle celui des scooters électriques Gogoro – n’est pas nouveau mais il est très séduisant sur le papier, particulièrement adapté à des flottes d’engins électriques partagés. En effet, l’échange de batterie réduit à quelques minutes tout au plus la « charge » de son vélo, invisibilisant la charge réelle de la batterie qui nécessite plusieurs heures.

Une expérimentation très positive

En ce début d’année 2025, on apprend que la Mairie de New York fait un bilan positif de cet essai grandeur nature et va donc poursuivre ses investissements en ce sens sur l’année à venir. Dès le départ, le focus a été mis sur les livreurs à vélo qui, comme l’expliquent les responsables du projet, font partie des travailleurs les plus précaires de la ville et utilisent souvent des vélos ou trottinettes électriques bas de gamme, avec des batteries et des chargeurs de mauvaise qualité.

Une station Swobee qui propose d’échanger sa batterie vide contre un modèle opérationnel. © Swobee

Les points d’échange de batteries sont, dans cette optique, la solution la plus efficace selon les autorités. Sur les cinq premiers mois de test, plus de 8 000 échanges avaient été effectués dans ces stations, à comparer aux 1 000 sessions de charge réalisées sur les points de charge installés. Les livreurs ayant utilisé ces services ont, en moyenne, échangé 14 fois leur batterie chaque semaine et réalisé entre 5 et 8 sessions de charge. La moitié des participants à cette expérimentation a déclaré avoir arrêté de charger son vélo à domicile, tandis que l’autre moitié déclare le faire beaucoup moins souvent qu’auparavant.

Batteries conformes et gains de productivité

La Mairie de New York voit deux principaux avantages à cet essai : non seulement le développement de ce réseau réduit le nombre de recharges effectuées au domicile des livreurs (et donc le risque potentiel), mais il a aussi permis de remplacer de nombreuses batteries non conformes par les modèles compatibles avec les stations d’échange. Il s’agit de batteries plus sûres, certifiées UL (Underwriters Laboratories), ce qui est dorénavant une obligation légale à New York.

L’équipe de Popwheels, l’autre prestataire qui installe des stations d’échange de batteries à New York. © Popwheels

Si ce test grandeur nature est couronné de succès, c’est aussi – et surtout – parce que les participants y trouvent leur compte. Les livreurs ayant recours à ce service déclarent être plus productifs et moins stressés, et apprécient ne plus avoir à transporter une seconde batterie ou à perdre du temps dans leur journée pour la charge de leurs vélos.

Il faut donc s’attendre à ce que les réseaux de point de charge et de stations d’échange de batteries se multiplient à travers la ville de New York en 2025. Reste à voir si, à terme, la plupart des grandes villes proposeront ce type de services à destination des livreurs, voir si elles les ouvriront à plus vaste échelle aux professionnels et/ou particuliers.

Et puisque l’on parle de livreurs à vélo, nous vous invitons à lire un récent article publié sur nos pages et relatant leur quotidien et conditions de travail :