Vélos

2025 et au-delà : 10 tendances pour le futur du vélo urbain

S’il évolue moins vite et moins fort que les vélos sportifs en quête de performances, on voit le vélo urbain – celui qui s’utilise au quotidien – se bonifier d’année en année. Faisons le point sur les grandes tendances qui s’affirment et les bonnes idées à réitérer (sans oublier nos envies).

En bref :

  • Garde-corps relevable sur les longtails, avènement de la compacité dans tous les segments, électrification de plus en plus légère, multiplication des équipements de lutte contre le vol… voici quelque-unes des 10 tendances que l’on brasse pour l’avenir du vélo urbain.
  • Certaines d’entre elles vous paraîtront sans doute illusoires, d’autres nécessaires ou alors complètement inutiles, c’est logique. Chacun a sa propre pratique du vélo, utilitaire ou de loisirs. En prenant un peu de hauteur, on arrive tout de même à distinguer de grandes directions pour le marché.

La monkey-bar escamotable, un accessoire en devenir

Nous l’avons découverte sur le vélo cargo longtail Bike 43 et avons adoré sa praticité au quotidien. Elle, c’est la monkey-bar (ou barre de maintien) escamotable. Un garde-corps qui vient simplement se relever pour laisser monter son ou ses passagers, très pertinente lorsque ces derniers sont en âge de s’installer seuls sur leurs sièges. Bien que relevable, elle confère la même protection, mais elle est tellement plus pratique. Cela évite aux grands enfants, adolescents et adultes d’avoir à se contorsionner sur ou sous la barre pour monter sur le vélo, et permet d’avoir un espace de chargement arrière encore plus polyvalent.

Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à adorer ce concept et, si on vous en parle, c’est parce que l’on sait que plusieurs fabricants de vélos cargos travaillent actuellement sur ce genre d’accessoires pour leurs modèles. Dernier en date à nous avoir fait part de son envie de proposer un garde-corps relevable : l’autrichien Vello Bike pour son longtail SUB. Notre petit doigt nous dit que cela va se démocratiser à l’avenir.

Plus de midtails, le cargo plus court et biplace

Il existe déjà sur le marché des vélos urbains biplace, mais cela reste un segment assez dépeuplé. Cela va changer ! En effet, la démocratisation des longtails – souvent adoptés par les familles – a vite fait d’installer des habitudes aux seins des familles. Dès lors, même lorsque les enfants grandissent et se mettent à pédaler seuls, on voit bien que pouvoir transporter un passager – même adulte – est super pratique au quotidien. Dans ce cas, avoir un porte-bagages solide capable de porter 70 kg (ou plus), équipé d’un petit coussin, avec des cale-pieds escamotables peut tout changer : en conservant l’encombrement d’un vélo classique, on se retrouve à pouvoir circuler de manière confortable à deux, et le vélo prend une nouvelle dimension au sein du foyer.

Preuve que c’est une tendance porteuse, les grandes enseignes nationales s’y mettent. Intersport lance son cargo midtail Nakamura E-CrossCity+ tandis qu’il se murmure qu’un vélo de ce type est en approche chez Decathlon. Comptez sur nous pour suivre avec attention les nouveautés de ce segment. Cocorico, des marques comme Le Petit Porteur (avec le Shorty), Gaya (avec le Compact) ou Jean Fourche (avec le Jean II) sont également déjà sur le créneau avec de chouettes vélos.

Des pliants électriques plus légers

Que ce soit pour lutter contre le vol, le stocker plus facilement ou l’emporter partout avec soi, le vélo pliant est souvent une très bonne solution pour les cyclistes citadins. Des vélos pliants qui n’échappent pas à l’avènement de l’assistance électrique, mais doivent faire face à une intégration souvent plus périlleuse des moteurs et batteries. Logique, ces vélos sont plus petits et leur pliage complique grandement l’électrification. Tant et si bien que les vélos pliants électriques équilibrés, épurés, simples à appréhender sont rares. Ceux qui restent assez légers sont pour ainsi dire inexistants (ou très élitistes).

On voit pourtant arriver à côté des vélos de ville électriques classiques attractifs sous les 13/14 kg (on pense notamment à l’Origine Montmartre). Alors, à quand des vélos pliants électriques de série avec moteur arrière 45 Nm et batterie intégrée de 300 Wh sous la barre des 15 kg ? Les récentes évolutions sur le front de l’électrification légère couplées au savoir-faire de certains spécialistes du pliant nous donnent espoir.

Le biporteur compact, moins intimidant et toujours pratique

C’est, là encore, un segment de niche (pour ne pas dire ultra niche !) qui a toutes les chances de se développer dans les mois et années à venir selon nous. Le biporteur (ou « Long John »), c’est cet imposant vélo cargo intégrant une grande caisse de transport à l’avant. Prisé des professionnels pour sa capacité de charge mais aussi des familles nombreuses (option animaux de compagnie), c’est LE vélo utilitaire par excellence. Il est pourtant trop intimidant pour certains, et trop encombrant pour d’autres. La solution ? Le biporteur compact, évidemment !

Dans le genre, le Carrie de Riese & Müller fait office de référence actuellement, avec sa caisse/coffre multifonctions hyper bien pensée. Nous, on croit à la multiplication de ce genre de modèles à l’avenir, ce qui permettra peut-être de faire baisser le ticket d’entrée grâce à la concurrence. Oui, le R&M Carrie reste un vélo haut de gamme et assez élitiste, vendu près de 6000 €.

La fin des vitesses, la suite

Annoncée de longue date, la mort des changements de vitesses est un phénomène amorcé dans le monde du vélo urbain. Bien sûr, il y a des cyclistes (dont nous faisons partie) qui n’ont aucune difficulté à utiliser les vitesses de leur vélo sans même y penser au quotidien, préparant une relance ou un redémarrage à l’approche d’un feu de manière instinctive. Mais il faut avoir conscience que c’est loin d’être le cas de tout le monde, que le club des DIA (dérailleurs inutilisés anonymes) compte des millions de membres et que passer les vitesses reste une galère pour beaucoup de cyclistes, voire même un frein à l’usage d’un vélo perçu comme « trop compliqué » par certains.

Voir les équipementiers bosser sans relâche sur le passage automatique des vitesses n’a donc rien d’anodin, surtout que pour les avoir essayées, ces technologies sont de plus en plus perfectionnées et satisfaisantes. Que ce soit sur des dérailleurs traditionnels, des moyeux à vitesses intégrées ou des moyeux à variation continue, la réactivité et la souplesse des systèmes automatisés est désormais au rendez-vous. Il n’y a donc plus de raison de ne pas les voir se démocratiser. Comme toujours, cela se fait à partir des gammes premium, mais on peut s’attendre à ce que des vélos plus abordables, aux transmissions plus modestes, y aient progressivement droit.

Des tiges de selle télescopiques, partout ou presque

On ne va pas se mentir, une tige de selle télescopique sur un vélo à tendance urbaine, c’est sans doute too much pour beaucoup. Rappelons quand même qu’à la base, ces composants ont été inventés et se sont démocratisés dans la pratique du VTT où le terrain est par nature très changeant. Il y a donc un vrai intérêt à pouvoir moduler sa position et son équilibre sur le vélo, tout en gagnant en liberté de mouvement sur les portions les plus techniques en abaissant la selle.

Pour autant, dans ses déplacements quotidiens, la tige de selle télescopique n’est pas inintéressante, d’autant plus si on utilise le même vélo pour se balader le week-end ou en vacances. Dès que les sorties s’allongent, pouvoir jouer aussi facilement sur la sortie de selle reste un luxe appréciable. Mieux, sur les vélos que l’on s’échange et se partage au sein d’une même famille, cela permet de régler le vélo en une seconde à sa taille. Et quand on pilote un vélo cargo bien chargé, pouvoir mettre les deux pieds au sol à l’arrêt est aussi un gage de stabilité et de sécurité. Enfin, si la tige de selle télescopique est aussi suspendue, c’est royal !

Le rack avant pour tous

Petite tendance qui se confirme d’année en année pour notre plus grand bonheur, le porte-bagages avant (qui n’a jamais vraiment disparu) est de plus en plus souvent proposé par les fabricants. C’est souvent une option, logique, mais il est de bon ton de voir nombre de cadres urbains intégrer des points de fixation robustes au niveau du pivot. De quoi monter des racks avant qui, pour les plus costauds, peuvent porter plusieurs dizaines de kilos.

On adore les vélos proposant un rack avant. C’est l’assurance de pouvoir transporter un petit colis ou un sac même quand on transporte du monde à l’arrière. En environnement urbain, c’est aussi plus rassurant de pouvoir garder un œil sur sa « cargaison » en roulant. Et sur des vélos pensés pour, avec des charges modestes, cela ne déséquilibre pas la direction plus que ça (il y a même des vélos sur lesquels un peu plus de poids sur l’avant renforcer la stabilité). Avec la tendance au vélo urbain polyvalent de plus en plus utilitaire, on s’attend à voir les racks avant devenir une sorte de norme. Et c’est tant mieux.

SUV ou VAE light, un marché aux deux extrêmes pour l’électrique

On s’attend aussi à l’avenir à voir le marché continuer à se scinder en deux groupes distincts. D’un côté, les vélos toujours plus polyvalents et confortables, donc lourds, à la sauce SUV ; de l’autre, les vélos profitant des améliorations côté moteurs et batteries pour se simplifier et s’alléger au maximum. L’histoire nous a montré que le vélo tend à se spécialiser (un vélo pour chaque usage, c’est aussi la raison pour laquelle nos garages ne sont jamais assez grands…). Alors, on s’attend à ce que d’un extrême à l’autre, les fabricants aillent toujours plus loin.

Les SUV apportent toujours plus de confort, donnent parfois l’impression de « rouler sur un nuage », tout en pouvant porter beaucoup de poids, parcourir de très longues distance, etc. Bref, ces vélos de trekking à tout faire, aux moteurs et composants issus du VTT, avec des géométrie ultra-confort et de gros pneus ballons passe-partout, pèsent toujours plus lourd. Une trentaine de kilos pour les mieux équipés, de sacrés bestiaux. A l’inverse, on apprécie de voir l’électrification légère gagner du terrain, pour des vélos de ville électriques qui s’emmènent très bien avec l’assistance désactivée, mais qui ont de quoi aider à grimper les côtes ou faciliter les relances quand on est chargé, pour un quotidien plus facile et sans auréoles sous les bras. Des vélos qui répondent à une demande de légèreté alors que le poids élevé des vélos électriques fait partie des points négatifs les plus cités par leurs détenteurs.

La personnalisation, de l’amour pour son vélo

C’est tout bête, mais un vélo qu’on aime, c’est un vélo qu’on a envie d’utiliser. Et le vélo qu’on aime, c’est SON vélo. Celui qu’on a méticuleusement choisi après avoir épluché les catalogues de dizaines de fabricants. Celui que l’on veut à son image, fidèle à sa personnalité. Celui dont on a changé la selle. Dont on a modifié les poignées. Sur lequel on a collé des stickers. Fini par remplacer les pédales. Intégré ces petits accessoires qui nous facilitent la vie. Bref, son vélo quoi !

Nous en sommes convaincus, tout ce qui touche à la personnalisation des vélos (et des accessoires vélo) va continuer à prendre de l’ampleur. C’est un phénomène qui irrigue partout dans la société et qui n’a aucune raison de ne pas toucher les biclous. Ca a d’ailleurs déjà largement commencé et c’est tant mieux. Vous savez quoi ? Personnaliser son vélo – parfois à outrance – c’est même l’un des meilleurs remèdes contre le vol. Eh oui, les vélos modifiés, repeints, pleins d’autocollants attirent l’œil mais sont beaucoup moins attractifs pour les voleurs. En effet, ils sont plus facilement identifiables et plus difficiles à revendre.

L’avenir appartient aux marques qui pensent au vol

Le vol de vélo est un fléau. Pire, c’est – après l’aspect sécuritaire – l’un des principaux freins à sa pratique. C’est la raison pour laquelle la lutte contre le vol et la protection de son vélo sont une thématique très forte sur Transition Vélo. Nous en sommes donc persuadés (et les marques le sont également de plus en plus) : c’est un argument commercial décisif. On voit donc d’un très bon œil le fait que les vélocistes et grandes enseignes proposent de plus en plus systématiquement des assurances contre le vol à leurs clients, ainsi que de bons antivols, en donnant de bons conseils pour les attacher.

Certains fabricants vont même jusqu’à intégrer des emplacements pour balises et trackers GPS (comme l’Eovolt Afternoon Pro), quand les systèmes de géolocalisation font partie intégrante de certains VAE. Récemment, nous avons testé l’E2 ST de la marque française Ellipse. Un vélo équipé d’une alarme, verrouillé par un code de sécurité, et utilisant de la visserie antivol sur l’axe des roues et la tige de selle. De plus en plus, il faut s’attendre à ce que les vélos utilitaires embarquent fonctions et trouvailles pour limiter le vol, ce qui pourrait marquer des différences décisives sur le marché.

  • Publié le 2 janvier 2025

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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