Test – Gamel Remarquable : le casque français qui clignote d’un hochement de tête
Vous avez certainement déjà entendu parler du Remarquable de Gamel Helmets, ce casque de vélo innovant ayant eu droit à une belle couverture médiatique depuis sa sortie. Nous l’utilisons au quotidien depuis quelques semaines, voici notre verdict.
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Pour
- Style passe partout.
- Casque entièrement démontable.
- Assez léger.
- Confortable.
- Boucle magnétique.
- Fonctionnement simple.
- Visibilité accrue.
- Autonomie correcte.
Contre
- Taille unique (M-L uniquement).
- Pas adapté aux queues de cheval.
- Bips audio pouvant gêner à la longue.
- Pas de kit hiver.
- Câble de charge propriétaire.
Le Remarquable n’est pas le premier casque vélo à intégrer des clignotants mais il a le gros avantage de se passer de télécommande. Un fonctionnement plus simple, via un simple hochement de tête, qui s’ajoute à une proposition sécuritaire et lumineuse complète (éclairages, feu stop…). Il s’agit par ailleurs d’un casque bien fini, confortable, au design sobre, qui mise également sur la durabilité en étant réparable et démontable. Parmi ses quelques défauts, on citera sa taille unique, son câble propriétaire ou des bips audio pouvant gêner à la longue.
Présentation
Gamel Helmets est une jeune marque française dont Le Remarquable est le premier produit. Un casque urbain plutôt complet, option haute visibilité.
En effet, il a surtout fait parler de lui pour son intégration de clignotants qui se déclenchent d’un simple coup de tête, ce qui évite d’avoir à gérer une télécommande dédiée sur son guidon. Le concept est assez séduisant et il nous tardait de le mettre à l’épreuve d’un test en bonne et due forme.
Vendu au prix catalogue de 249 €, ce casque innovant assume un positionnement assez haut de gamme sur le marché. Il est proposé en quatre coloris (crème, bleu, kaki et noir). De manière plus inhabituelle, il n’est livré qu’en une seule taille.
Modèle unique, il doit convenir aux tours de tête allant de 55 à 59 cm, ce qui correspond à des tailles allant de M à L en général. Gamel avait prévu le coup pour les plus petits tours de tête en proposant des mousses de réduction augmentant le confort et permettant aux tailles XS et S de porter son casque sans souci. Malheureusement, elles sont actuellement en rupture de stock.
Construction et ergonomie
Le Remarquable de Gamel Helmets se veut passe-partout. Il adopte pour cela une forme ronde, façon « bol », mais sans copier les casques de roller ou de skate qui sont un peu plus enveloppants sur la nuque ou les tempes. Sa construction est classique, avec une coque dure à la finition mate qui vient prendre place sur une structure absorbante en polystyrène expansé.
Ceci dit, le casque est entièrement démontable, ce qui présente plusieurs intérêts. D’abord, le casque est ainsi réparable. Un bandeau led qui dysfonctionne, la batterie qui rend l’âme, etc., autant de cas de figure face auxquels le Remarquable peut être réparé facilement. Mieux, pouvoir retirer aisément les divers composants électroniques et désolidariser la coque de la structure en EPS est un point crucial pour le recyclage du casque.
Autre bon point, ce Remarquable reste assez léger malgré les technologies embarquées. En effet, nous l’avons pesé à 414 g, ce qui est plus léger que des modèles urbains tels que le Btwin Bol 500 ou le Thousand Heritage qui sont dénués d’éclairage. Nous avions pesé le Giro Ethos MIPS Shield avec clignotants intégrés à 505 g (mais ce dernier intègre une visière rétractable en façade).
Gamel a donc réalisé un travail d’intégration efficace de ses technologies, qui n’altèrent ni la forme ni le poids du casque. Mieux, s’il s’agit d’un casque très sobre éteint, ses éclairages viennent lui donner du caractère lorsqu’il est allumé grâce à cette sa signature lumineuse.
On a entre les mains un produit sérieux et qualitatif, qui fait également bonne impression lorsqu’on l’enfile. On profite d’un système de maintien à 360° qui se serre de manière traditionnelle à l’aide d’une roue crantée occipitale, à l’arrière de la tête. Les mousses amovibles offrent un rembourrage agréable tout autour de la tête. Seul bémol, la partie occipitale n’est pas réglable en hauteur et le design du casque n’est pas adapté au passage d’une éventuelle queue de cheval.
Confort toujours, les sangles latérales, réglables en « Y » autour des oreilles, se terminent par une boucle magnétique Fidlock et disposent d’un petit molleton doux sous le menton. Le casque Gamel est ainsi très pratique à enfiler, à serrer et à fermer, la boucle magnétique ayant l’avantage d’être très facile à manipuler, même avec une paire de gants (et même à une main).
On trouve sur le casque sept évents au total, qui favorisent une aération correcte, sans plus. Personne ne s’en plaindra à la saison hivernale, mais pour l’été, il existe des casques bien plus aérés. Ces ouvertures ne sont pas filtrées et Gamel ne propose malheureusement pas de kit hiver qui viendrait renforcer la protection contre le froid et les intempéries. Il conviendra alors d’utiliser un bonnet sous-casque.
Mais bien sûr, la force du Remarquable… c’est de renforcer la visibilité du cycliste sur la route, participant à sa sécurité. Pour cela, il intègre deux bandeaux de leds : l’un de couleur blanche sur l’avant, l’autre rouge/orange à l’arrière. Leur largeur et leur positionnement garantissent une visibilité à 360°. Par temps nuageux, en soirée ou de nuit, aucun souci, la luminosité de ces bandeaux est suffisante. En revanche, éclairages et effets sont finalement assez peu visibles lors de journées lumineuses ou ensoleillées.
Gamel Helmets ne s’encombre pas d’une application mobile qui, selon la marque, aurait inutilement compliqué le fonctionnement du casque. L’utilisateur pilote les différents modes à l’aide du seul et unique bouton, intégré à l’arrière. Un appui long permet d’allumer ou éteindre le casque, tandis qu’il faut réaliser deux appuis courts pour changer de mode. Et c’est à peu près tout ce qu’il y a à savoir.
A chaque fois que l’on démarre le casque, une jauge de batterie représentée par cinq petites leds permet de savoir où l’on en est, et de voir si le casque a besoin d’être rechargé. Ce qui surprend le plus au départ, ce sont les bips assez forts qu’émet le casque (au démarrage, lors d’un changement de mode, mais aussi chaque fois que l’on déclenche un clignotant). On finit par s’y faire, mais pas forcément son entourage. Cela ne manque pas d’attirer l’attention et, durant ce test, riverains et passants nous ont souvent interpelé pour comprendre pourquoi notre casque faisait du bruit.
Notons que depuis le passage du décret n° 2024-1074 du 27 novembre 2024 qui modifie le Code de la route, les éclairages clignotants sont interdits à vélo (qu’ils soient utilisés à l’avant ou à l’arrière, fixés au vélo ou supplémentaires). L’un des modes du casque Gamel dans lequel les leds clignotent en permanence à l’avant et à l’arrière (baptisé « alternatif ») est donc dorénavant strictement prohibé.
Aucun souci pour les fonctions feu stop et clignotants, qui sont elles désormais clairement autorisées à vélo. Le seul cas de figure qui peut poser problème, c’est dans le cas où votre vélo est équipé de clignotants et que vous utilisez en plus un casque disposant de cette fonction. En effet, le Code de la route interdit de cumuler les deux dispositifs pour marquer ses changements de direction. Les vélos équipés de clignotants sont toutefois rares, même si l’on pense au Gaya ou à l’Ellipse.
Quoi qu’il en soit, l’intégration de l’éclairage sur le Remarquable est plutôt bien fichue et elle renforce à n’en pas douter la sécurité du cycliste, surtout par faible luminosité. On apprécie d’abord la fonction feu stop qui, à défaut d’intensifier la puissance de l’éclairage lorsque l’on freine, l’élargit en rouge sur les côtés du casque avec un effet lumineux, ce qui appelle les véhicules qui nous suivent à la vigilance.
Pour avoir posé la question à plusieurs cyclistes, motards et automobilistes qui nous suivaient lors d’un arrêt au feu, beaucoup nous ont confirmé avoir remarqué cet effet feu stop et l’ont jugé efficace. Le bon point est évidemment que tout est automatique, le déclenchement étant géré par un accéléromètre. Le cycliste n’a rien à faire et n’a pas à y penser.
C’est différent pour les clignotants, qui se déclenchent d’un simple hochement de tête. Un système intéressant dans la mesure où il évite d’avoir à gérer une télécommande fixée à son guidon. Télécommande que l’on peut oublier, que l’on a peur de se faire voler, etc. Bref, cela rend l’usage d’un casque à clignotants beaucoup plus simple sur le papier.
Qu’en est-il dans la pratique ? Eh bien il faut avouer que malgré quelques a priori et quelques déclenchements intempestifs, cela marche plutôt pas mal. Bon point, les clignotants sont signalés à l’arrière mais également répliqués à l’avant du casque, ce qui permet aux autres usagers d’être informés d’un changement de direction même s’ils ne nous suivent pas. L’effet lumineux est assez simple pour être compris de tous, mais certains trouvent que l’effet de défilement de l’éclairage orange n’est pas assez puissant. Clairement, ça ne clignote pas aussi fort qu’une voiture ou un scooter.
Bien que l’on trouve très intéressant les apports de la technologie sur le front de la sécurité des cyclistes, nous continuons toujours à marquer nos changements de direction en tendant le bras, en plus des clignotants. Tout simplement parce que les autres usagers de la route n’ont pas l’habitude qu’un vélo utilise des clignotants et que nous sommes davantage rassurés par ce geste qui, on le sait, sera correctement interprété par tous.
Nous considérons donc l’intégration de clignotants sur le casque comme une double sécurité, et ils ont quand même l’avantage d’être là quand il n’est pas évident de lâcher une main de son guidon. D’ailleurs, c’est un argument auprès de ceux qui n’ont pas l’assurance de piloter leur vélo à une main. Quant aux déclenchements intempestifs, ils ne sont heureusement pas très nombreux, mais il arrive que le casque interprète mal un virage ou un contrôle direct, réalisé en tournant la tête. C’est rare et cela ne met pas en péril le cycliste, mais il faut le noter.
Enfin, un dernier point qui n’a rien d’anodin, le déclenchement d’un feu clignotant est marqué par un bip audio, et son arrêt 8 secondes plus tard par un double bip. Si Gamel Helmets a fait l’effort de réduire la puissance de ce bip qui avait été jugé trop présent sur les premiers modèles, il faut savoir que cela reste quand même assez audible et que cela pourra être fatigant à la longue pour certains utilisateurs. Il existe bien un mode (le quatrième) permettant de désactiver les clignotants tout en conservant les éclairages pour qui voudrait s’éviter ces bruits, mais c’est tout de même un peu dommage.
Evidemment, il est important pour l’utilisateur de savoir quand le clignotant est actif ou non, et en l’absence de télécommande, le recours à un système sonore est le seul disponible (non, il n’y a pas encore de casque de vélo à retour haptique…). En guise d’amélioration, un système permettant à chacun de régler l’intensité sonore de ces bips serait certainement une bonne idée. Voire pourquoi pas de choisir le son émis par les clignotants, de sorte à personnaliser l’expérience pour qu’elle soit la mieux tolérée possible.
Enfin, un mot sur l’autonomie. Gamel Helmets parle d’une batterie pouvant durer jusqu’à 10 h sur une charge. Nous n’avons pas mesuré exactement le temps d’usage nécessaire pour que le casque s’arrête, mais avons plutôt utilisé ses différentes alertes (lumineuses ou sonores) pour nous assurer d’avoir un casque toujours suffisamment chargé. Le brancher entre 30 minutes et 1 heure deux fois par semaine suffit largement à rester continuellement au-dessus des 40% de batterie, même en roulant 1 à 2 heures par jour.
Aucun souci de ce côté là. Il y a même un mode « diurne » qui désactive l’éclairage de croisière pour le jour (mais conserve feu stop et clignotants), afin de maximiser l’autonomie.
Il faut simplement savoir que le casque se charge à l’aide d’un câble propriétaire magnétique (en USB-A et d’apparence assez fragile). On ne pourra donc charger son casque au travail ou chez des amis sans avoir pensé à l’embarquer avec soi. Le fonctionnement magnétique facilite son branchement et garantit également l’étanchéité du casque. En effet, avec ces technologies intégrées, on pourrait penser que le Remarquable craint la pluie. Heureusement non, il est certifié IP55, est étanche et n’a pas peur des intempéries.
Sécurité
Prix de l’innovation de la Sécurité routière en 2024, Le Remarquable de Gamel doit cette récompense à l’intégration de ses éclairages. Pour le reste, ce casque a évidemment reçu l’homologation de mise sur le marché, respectant la norme européenne EN 1078 qui garantit l’efficacité de la protection du casque et couvre également ses principaux organes, comme le système de maintien et ses sangles.
En revanche, Gamel Helmets n’a pas développé de technologie de protection particulière, ou pris de licence auprès d’un spécialiste du genre, comme MIPS par exemple. Le Remarquable n’est, en outre, pas passé sur le banc de test de l’un des deux organismes que nous tenons pour référents en matière de tests indépendants de casques, à savoir ceux de Certimoov et de Virginia Tech.
Grâce à la présence d’éclairages avant et arrière, ainsi qu’à présence de clignotants et de la fonction feu stop, la note de sécurité du casque (qui démarre à 5) est bonifiée de 2,5 points.
Conclusion
Pour
- Style passe partout.
- Casque entièrement démontable.
- Assez léger.
- Confortable.
- Boucle magnétique.
- Fonctionnement simple.
- Visibilité accrue.
- Autonomie correcte.
Contre
- Taille unique (M-L uniquement).
- Pas adapté aux queues de cheval.
- Bips audio pouvant gêner à la longue.
- Pas de kit hiver.
- Câble de charge propriétaire.
Note
Le Remarquable n'est pas le premier casque vélo à intégrer des clignotants mais il a le gros avantage de se passer de télécommande. Un fonctionnement plus simple, via un simple hochement de tête, qui s'ajoute à une proposition sécuritaire et lumineuse complète (éclairages, feu stop...). Il s'agit par ailleurs d'un casque bien fini, confortable, au design sobre, qui mise également sur la durabilité en étant réparable et démontable. Parmi ses quelques défauts, on citera sa taille unique, son câble propriétaire ou des bips audio pouvant gêner à la longue.
Construction et ergonomie
Sécurité
Caractéristiques
-
Prix249 €
-
PratiqueUrbain
-
Type de fermetureMagnétique
-
ÉclairageArrière
Avant
Clignotants -
Poids (g)390 g
En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.