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Ventete a-H1 : un casque de vélo gonflable qui veut révolutionner le genre

Faisant figure d’Ovni sur le marché du casque de vélo, le Ventete a-H1 est le fruit de 10 ans de développement et rencontre un certain succès pour son lancement, malgré un prix de vente très élevé.

Ventete a-H1

En bref :

Ventete propose un casque de vélo gonflable, plus facile à transporter, qui se gonfle en une trentaine de secondes à l’aide d’un petit compresseur portable.

Fabriqué en Suisse et vendu 420 €, il mise sur un design insolite et futuriste ainsi qu’un niveau de protection qui serait supérieur à celui des casques traditionnels.

Depuis 50 ans, les bases de ce qu’est un casque de vélo sont à peu près les mêmes, évolutions de matériaux, techniques de fabrication et technologies de protection évoluées mises à part. Ventete, une entreprise britannique, veut « révolutionner » ce marché – rien que ça – avec son Ventete aH-1 présenté comme étant le premier casque de vélo gonflable au monde.

C’est bizarre, les allemands d’Inflabi disaient la même chose en présentant leur casque gonflable à Francfort en 2023, tandis que les français de Bumpair vendent déjà leur casque gonflable 2.0.

Dégonflé, le Ventete aH1 occupe très peu de place et se replie sous la forme d’un boomerang, avant d’être rangé dans une fine pochette. Pour lui donner sa forme utile, il faut utiliser une petite pompe électrique et le gonfler grâce à sa valve Presta. L’opération prend une trentaine de secondes, le temps de remplir d’air les 11 volants en nylon tissé, renforcés à l’aide de fibre de verre et soudés ensemble à l’aide de plastique.

C’est Colin Herpeger, designer industriel, qui a créé ce casque pas comme les autres sur lequel il œuvre depuis une dizaine d’années. Parvenir à concevoir un produit léger, facilement transportable et ne lésinant pas sur la sécurité était un vrai défi pour lui.

« En 2014, on a créé un modèle 3D et les choses nous semblaient simples. Mais on a dû énormément travailler la mise en application et testé de nombreux matériaux pour gérer la force de l’impact en cas de chute. Même une fois que nous avions trouvé le bon nylon et que le produit final approchait, nous avons eu de nouveaux défis à relever (…) Au final, aucun procédé industriel ne permettait de fabriquer notre casque. Alors ces sept dernières années, nous avons amélioré le casque mais surtout trouvé un moyen de le fabriquer ». Le casque est usiné en Suisse.

Un casque primé pour son design

Cette longue gestation n’est pas un problème pour Sam Davies, en charge de l’innovation chez Ventete. Selon lui, le produit arrive à un moment où les déplacements urbains évoluent et concernent tout le monde, ce qui offre des débouchés plus importants au casque aH-1. « Il n’est plus nécessaire d’être un coureur cycliste pour utiliser le produit, nous allons pouvoir toucher des gens qui se déplacement à vélo de manière beaucoup plus spontanée dans leur vie de tous les jours ».

Colin Herpeger se félicite d’avoir été accompagné par des organismes publics finançant des innovations pour aboutir à la création de ce casque, notamment par l’intermédiaire du fonds Innovate UK. Si seuls 20 % des candidats obtiennent une subvention, Ventete en a obtenu cinq, ce qui prouve l’intérêt qu’a su susciter notre projet. De plus, fabricants textiles et entreprises du monde du vélo ont accompagné le développement du casque, qui a bénéficié de 6 millions de livres de financements, avec un nouveau tour de table de plus grande envergure d’ores et déjà prévu.

Quant à l’esthétique futuriste du casque, elle sera l’un de ses atouts selon les deux créateurs pour qui « le style en matière de micromobilité cherche encore son identité » ce qui les a poussés à « essayer de nouvelles lignes esthétiques ». « En soi, la sécurité ça n’a rien de cool » déclare Colin Herpeger qui espère qu’avec son casque qui prend très peu de place une fois dégonflé, plus de gens prendront la peine de porter un casque au quotidien, y compris lorsqu’ils emprunteront un vélo en libre partage ou lorsqu’ils feront simplement une course au magasin du coin.

Un casque plus sûr

Pour l’instant, le succès est au rendez-vous. En effet, la première salve de casques Ventete aH-1 produite à intégralement trouvée preneurs en quelques minutes seulement. Il faut dire que le produit a bénéficié de la mise en lumière du prix Red Dot Design Award reçu en début d’année, tandis qu’il a remporté plus récemment le prix Luminary, sélectionné parmi 5 000 innovations finalistes. Une reconnaissance internationale que ne boude pas l’ingénieur qui a eu l’idée de ce casque.

D’autant plus que Ventete peut compter sur un autre argument implacable, plus fort encore que la compacité : la sécurité. Tout comme Inflabi, ce casque gonflable revendique une meilleure protection que les casques traditionnels à structure en polystyrène expansé. Bénéficiant d’une profondeur d’impact plus grande et d’un meilleur amorti des chocs, ces casques gonflables ont des performances intéressantes sur bancs de tests.

Selon l’Imperial College London qui a testé 30 casques vendus outre-Manche, le Ventete aH-1 était en moyenne 25 % plus performant dans l’absorption des chocs. Sa structure lui permet aussi de limiter le risque de traumatisme crânien en cas d’impact tangentiel avec vitesse, comme le permet une surcouche MIPS par exemple. Ce casque répond évidemment aux normes en vigueur sur le marché européen.

Le casque est également moins isolant, il tient donc moins chaud (un avantage en été). Il n’est par contre pas moins lourd qu’un casque traditionnel, puisqu’il est donné pour un poids de 465 g en taille M. Sa petite pompe électrique qui pèse 190 grammes se charge en USB-C et peut gonfler jusqu’à 5 fois le casque sur une charge (et refaire la pression de deux pneus, en valve Presta ou Schrader).

Des arguments dont aura sérieusement besoin ce casque pour convaincre ses futurs acquéreurs, sachant qu’il est vendu au prix très élevé de 420 €. Pour l’heure, seule la version noire est disponible (en trois tailles).

Sources : Ventete ; Financial Times