Vélo pliant Vélobecane Renault 4 e-tech : une tentative maladroite ?
Avec le Vélobecane Renault 4 e-tech, Renault mise sur un vélo pliant assemblé en France mais d’origine chinoise, un choix qui détonne face au succès médiatique de la R4 E-Tech.
En bref :
- Renault a présenté le vélo électrique pliant Vélobecane Renault 4 e-tech reprenant les couleurs de la nouvelle Renault 4 E-Tech.
- Ce vélo est une simple adaptation du modèle Snow de Vélobecane avec un design fatbike et des composants pas vraiment flatteurs.
- C’est un peu dommage pour l’image de Renault sachant que Renault fabrique le moteur de vélo Virvolt dans la Refactory de Flins.
Alors que Renault impressionne avec sa nouvelle voiture électrique Renault 4 E-Tech, véritable réussite sur le plan du design, l’annonce du vélo électrique Vélobecane Renault 4 e-tech laisse plutôt perplexe. Présenté comme le fruit d’une collaboration entre Renault et le fabricant français Velobecane, ce vélo pliant affiche pourtant des limites qui risquent de nuire à l’image de la marque automobile.
Un vélo chinois « assemblé en France »
Malgré l’argument marketing d’un « assemblage en France », la fiche technique et le look du Vélobecane Renault 4 e-tech trahissent des origines largement importées. En effet, Velobecane est connu pour proposer des modèles fabriqués à partir de composants chinois standardisés, une pratique courante dans le secteur mais décevante pour une marque comme Renault, qui aurait pu profiter de l’occasion pour promouvoir une fabrication véritablement locale. Les vélos cargos longtail électriques Peugeot sont par exemple fabriqué par Douze Cycles tout comme le vélo cargo de Toyota, le Cargo Verso, dont nous publierons bientôt le test.
Dans ce contexte, l’assemblage français du Vélobecane Renault 4 E-tech semble davantage un argument cosmétique qu’un engagement fort de la marque au losange envers les mobilités douces et la production locale.
Un produit loin d’être innovant
Le vélo reprend les bases du modèle Snow de Velobecane, déjà disponible sur le marché, en lui ajoutant quelques touches esthétiques pour rappeler l’iconique Renault 4L. Pourtant, cette personnalisation reste superficielle, limitée à des coloris et accessoires spécifiques. Les caractéristiques techniques sont des standards déjà vus sur de nombreux vélos électriques d’entrée de gamme. On retrouve un moteur moyeu placé dans l’axe de la roue arrière délivrant une puissance de 250 W, mais dont le couple n’est pas précisé.
On sait juste que la batterie de 360 Wh (36V – 10 Ah) devrait permettre de parcourir 50 km au maximum. Les dimensions pliées de 102 x 75 x 60 cm n’en font pas vraiment un vélo compact. Il aura probablement du mal à se faufiler dans le coffre d’une voiture et il faudra soulever les 27 kg du vélo pour le charger. Au final, rien ne distingue véritablement ce produit de ses concurrents dans un marché saturé.
Le vélo embarque beaucoup de composants d’entrée de gamme qui ne font pas du tout rêver comme le dérailleur Shimano Tourney 7 vitesses avec une commande Shimano SIS ou encore les freins à disque mécaniques. Bref, c’est un fatbike pliant d’entrée de gamme.
Une image écornée
Ce choix stratégique pourrait sembler paradoxal à l’heure où Renault fait un retour en force avec la nouvelle Renault 4 E-Tech. Alors que ce véhicule symbolise un savant mélange d’héritage et de modernité, le vélo, lui, donne l’impression d’une solution bâclée pour surfer sur la vague des mobilités douces.
Reste le prix de 1 300 € plutôt intéressant et abordable lorsque l’on compare aux autres vélos électriques proposés sur le marché. Cependant, pour un produit essentiellement chinois, et ce malgré l’apposition du logo Renault 4, cela reste finalement plutôt cher. Le modèle original, le Vélobecane Snow, est affiché à 1100 €, il faut donc compter 200 € de plus pour avoir la peinture aux couleurs de la nouvelle Renault 4.
Une opportunité manquée ?
Renault aurait pu utiliser ce partenariat pour collaborer avec des acteurs français reconnus dans la conception et la fabrication de vélos en phase avec les ambitions écologiques et techniques de la marque. En l’état, le Vélobecane Renault 4 e-tech semble davantage un gadget promotionnel qu’un produit cohérent avec l’image de Renault.
C’est encore plus dommage lorsque l’on sait que le moteur électrique Virvolt pour vélo est fabriqué dans l’usine Renault Refactory à Flins. Renault aurait pu utiliser son propre moteur ou plus simplement s’associer avec Jean Fourche, qui propose le Jean Fourche II équipé du moteur Virvolt, pour proposer un vélo un peu plus en phase avec l’image du fabricant et mettre en avant un moteur fabriqué en interne.
- Publié le 22 novembre 2024