Test – Traajet Pantaalon : un pantalon renforcé et réfléchissant pour le vélotaf
La petite société française Traajet propose un pantalon renforcé en Cordura avec plusieurs éléments réfléchissants pour améliorer la visibilité du cycliste. Est-ce vraiment convaincant ?
Pour
- Tissu Cordura très résistant.
- Elements réfléchissants bien intégrés et facilement dissimulables.
- Production responsable (matériaux et fabrication).
- Grandes poches renforcées.
- Déperlant…
Contre
- Les aimants aux chevilles qui peuvent s’accrocher entre eux ( et aux pieds de chaises en métal).
- Pas de poche fermée.
- …mais pas imperméable.
Le Pantaalon de Trajet permet de faire de son pantalon de tous les jours un pantalon utilitaire qui intègre intelligemment des éléments réfléchissants tout en étant très résistant à l’abrasion, un élément indispensable lorsque l’on pratique le vélo tous les jours. Reste que ce pantalon n’est pas totalement imperméable et qu’il manque d’élasticité, c’est un choix de la société pour améliorer son recyclage. Attention aussi à la coupe qui est légèrement différente des jeans classiques.
Présentation
Le Pantaalon de la toute jeune société française Traajet est fabriqué en Cordura, un textile particulièrement résistant. Le tissu hérite également d’un traitement déperlant afin de résister à une petite pluie ou une légère bruine.
Traajet a également renforcé l’entrejambe du pantalon afin de réduire l’usure prématurée conséquence directe des frottements avec la selle. La société a également intégré 5 % d’élasthanne afin de rendre le pantalon un peu plus souple et élastique. Malgré la présence d’élasthanne, le pantalon reste recyclable par effilochage.
Le Pantaalon intègre plusieurs éléments réfléchissants. Les bandes de serrage à la cheville sont réversibles avec un côté réfléchissant alors que dans la poche arrière gauche, on retrouve un carré de textile jaune fluo avec une bande réfléchissante que l’on sort de la poche pour améliorer la visibilité du cycliste sur son vélo.
Outre la filature (fabrication des bobines de fil) qui est effectuée en Israël et en Italie, le reste de la fabrication du pantalon est fait en France. Le tissage (fabrication du tissu à partir des fils) et l’ennoblissement (ajout de propriété et de couleur) sont réalisés en Savoie alors que la confection (couture) est réalisée en Île-de-France ou dans la région Rhône-Alpes.
Le Pantaalon de Traajet est vendu 200 € sur le site de l’entreprise. Il est disponible en taille 38, 40, 42, 44, 46 et 48 avec deux longueurs (courte ou longue).
Particularités et qualité de fabrication
Le Pantaalon dispose d’une coupe ajustée au niveau des hanches et légèrement fuselée en bas du pantalon. Si le fabricant annonce une taille haute, elle l’est moins que sur un Levi’s 501, 511 ou 514. On aurait tendance à penser qu’il est mi-haut. Notre pantalon en taille 40 est plutôt serré aux cuisses. Heureusement qu’il reste un peu d’élasthane. Ce pantalon bénéficie d’une excellente finition notamment au niveau des coutures et des revers.
Le pantalon est confectionné à 50% en polyamide et à 45 % en Cordura, un tissu très résistant à l’abrasion qui vieillit très bien. Le Cordura est un type de nylon spécifique qui est annoncé comme quatre fois plus résistant à l’abrasion que le nylon classique et vingt fois plus que le coton. L’inconvénient principal reste le toucher assez rugueux, moins agréable que le coton. Les 5 % sont composés d’élasthane afin que le pantalon s’adapte mieux aux mouvements.
Le tissu est également déperlant. C’est-à-dire que lorsqu’il pleut légèrement l’eau va glisser sur le tissu qui ne va pas s’imprégner tout de suite. Cela lui permet également de sécher plus rapidement. Le traitement déperlant est appliqué par enduction (pâte appliquée sur le tissu et fixée par polymérisation) en Savoie. Il est sans fluorocarbone, un composé qui pollue l’eau et l’environnement. Le tissu affiche une densité de 220 g/m² ce qui évite d’avoir trop chaud lorsque l’on pédale.
Ce pantalon dispose de plusieurs éléments réfléchissants intégrés plutôt bien dissimulés. Les bandes de serrage aux chevilles sont réversibles avec un côté disposant d’une bande réfléchissante associé à un tissu jaune fluo de chaque côté pour maximiser la visibilité. Le serrage se fait à l’aide d’un aimant avec deux positions, plus ou moins serrées.
Dans la poche arrière gauche, on retrouve également un élément réfléchissant qui se sort à l’extérieur de Laroche lorsqu’on roule. C’est une idée assez simple, mais très efficace et qui améliore véritablement la visibilité du cycliste pour les voitures puisque cet élément se retrouve quasiment au niveau du regard du conducteur.
Les deux poches principales sont assez profondes pour y mettre un grand smartphone. Elles sont également renforcées pour éviter de les trouer rapidement avec des clés.
Utilisation
Nous avons comparé directement ce Pantaalon de Trajeet avec le jean DU/ER All Weather Slim que nous avons testé. La coupe est un peu différente. Si le DU/ER se calque sur ce qui se fait habituellement chez les fabricants de jeans, le Pantaalon est un peu plus serré, notamment au niveau des cuisses. Il s’avère également moins souple. Cela s’explique par la volonté de la société de ne pas dépasser les 5 % d’élasthanne afin de permettre le recyclage du pantalon par effilochage, ce qui est impossible lorsque la présence d’élasthanne est trop importante.
Nous avons roulé plusieurs mois avec le Pantaalon sans constater de traces d’usures à l’entrejambe ou sur les fesses à cause du frottement avec la selle, preuve de la résistance du Cordura.
Les poches sont effectivement assez profondes pour y glisser un smartphone, mais pédaler avec son téléphone (iPhone 13 Pro) dans la poche n’est pas vraiment agréable. Cela devrait l’être encore moins avec des téléphones plus grands (iPhone Max, Samsung Ultra, Pixel 9 Pro XL, Redmi Note 13 4G). Le renforcement des poches reste efficace puisque nous n’avons pas constaté de trous, même après avoir transporté des clés pendant plusieurs semaines.
Les éléments réfléchissants sont très faciles à utiliser au quotidien. Toujours sur le pantalon, il suffit de sortir l’écusson de la poche arrière et de retourner les bandes de serrage au niveau des chevilles pour gagner en visibilité. Les bandes de serrage du côté noir sont plutôt discrètes et ne se font pas forcément remarquer au premier coup d’œil.
Plus gênants, les aimants des deux jambes s’attirent parfois entre eux lorsque l’on rapproche trop les chevilles ou plus simplement lorsque l’on retire ses chaussures sans les mains en utilisant le talon.
De manière plus sporadique, les aimants peuvent également s’accrocher aux pieds de chaises en métal. C’est rare, mais cela arrive parfois. Pas de quoi emporter la chaise avec soi, mais c’est suffisant pour décrocher la bande de serrage.
Entretien
Le Pantaalon doit être lavé à 30°C sans adoucissant avec un cycle court pour limiter l’abrasion du textile. Après l’essorage, il est conseillé de repasser ou de sécher légèrement le pantalon afin de recristalliser la résine du traitement déperlant. Au bout de 100 lavages, il est possible de refaire le traitement déperlant avec des produits spécifiques (Nikwax TX-Direct).
Conclusion
Pour
- Tissu Cordura très résistant.
- Elements réfléchissants bien intégrés et facilement dissimulables.
- Production responsable (matériaux et fabrication).
- Grandes poches renforcées.
- Déperlant...
Contre
- Les aimants aux chevilles qui peuvent s'accrocher entre eux ( et aux pieds de chaises en métal).
- Pas de poche fermée.
- ...mais pas imperméable.
Note
Le Pantaalon de Trajet permet de faire de son pantalon de tous les jours un pantalon utilitaire qui intègre intelligemment des éléments réfléchissants tout en étant très résistant à l'abrasion, un élément indispensable lorsque l'on pratique le vélo tous les jours. Reste que ce pantalon n'est pas totalement imperméable et qu'il manque d'élasticité, c'est un choix de la société pour améliorer son recyclage. Attention aussi à la coupe qui est légèrement différente des jeans classiques.